Martinique/Guadeloupe

Dans le monde...

Message par emman » 13 Oct 2004, 12:50

L'éditorial de Combat Ouvrier du 09/10/2004


a écrit :Martinique/Guadeloupe: Face à un patronat agressif et arrogant, une seule réponse: se battre!

Alors que les travailleurs de la banane en Guadeloupe en sont à leur sixième semaine de grève, les patrons ne veulent toujours rien céder. Ils se montrent sûrs d’eux et arrogants, car ils peuvent compter sur le soutien de l’administration préfectorale, sur les gendarmes, la police et la justice. Les forces de répression (gendarmes, policiers ou autres) sont constamment mis à la disposition des patrons de la banane.

La pression répressive est permanente: des travailleurs grévistes sont convoqués, interrogés dans la gendarmerie de Capesterre-B-E, des travailleurs sont suivis, invectivés par des gendarmes dans leurs déplacements. Tous les abords des plantation sont surveillés par des groupes importants de gendarmes. Les camions transportant les containers de bananes sont eux aussi accompagnés et escortés par des gendarmes. La justice, elle, ajoute sa pierre en complément de cette pression physique et distribue des condamnations, pour entrave à la liberté du travail!

Mais tandis que toute cette mobilisation des forces de répression rend plus difficile le déroulement de la grève, les travailleurs qui avaient voulu reprendre le travail dans certaines plantations sont eux aussi réprimés ; certains sont mis à pied ou tout simplement licenciés par les planteurs pour les punir d’avoir fait grève.
Le patronat de la banane a encore obtenu le soutien de la préfecture quand des grévistes de la banane se sont introduits sur le port d’embarquement de la banane à Pointe à Pitre afin d’obtenir le soutien des dockers et leur engagement à ne charger aucun container de banane, tant qu’un accord ne serait pas signé avec les salariés de la banane en grève.

Une partie des dockers a suivi cette position, mais devant le danger de contamination de tous les employés du port le directeur général du port autonome, Christian Boutrin, a fait intervenir les gendarmes. Ceux-ci, ont délogé les grévistes et empêché la poursuite de l’action sur le port. Aujourd’hui le nommé Boutrin se fait menaçant envers les dockers qui ont aidé les grévistes de la banane.
Les plantations de banane de Guadeloupe ne sont pas les seuls lieux où les patrons se montrent très déterminés à attaquer les travailleurs. On a vu aussi, en Martinique, lors des licenciements de travailleurs de la Cobamar et d’Agriban où des dizaines de travailleurs ont été licenciés par suite des manœuvres des gros planteurs.

On l’a vu encore dans l’affaire de la panne de CTM (usine de production électrique) du Moule, où le directeur, fortement poussé par la préfecture, cherche à rendre deux travailleurs responsables des incidents (incendie) qui ont provoqué cette panne.

En ce moment, les patrons se croient très forts, les Blancs comme Boutrin ne se gênent pas pour y aller de leur petite note méprisante et teintée de colonialisme. Le préfet a beau déclarer que nous ne sommes plus au temps des colonies, il en a les réflexes et les méthodes. Mais les patrons blancs colonialistes ou pas, ne sont pas seuls en cause, c’est tout le patronat (il n’y a qu’à écouter Mme Mayeko du Medef!) qui veut la peau des syndicats combatifs. Tout ce milieu patronal veut casser la combativité des travailleurs, affaiblir leur réactivité aux injustices et aux atteintes à leurs droits et à leur salaires.

Dans la banane comme dans les banques, comme dans les supermarchés des Antilles les travailleurs ont à se battre contre un patronat bien décidé à revenir sur les dits «avantages sociaux» et même à baisser les salaires, primes et autres avantages (congé, jours fériés, etc) dont bénéficient les travailleurs.

Mais le patronat aurait tort de pavoiser et de croire qu’il brisera la volonté des travailleurs en faisant durer les grèves comme dans les banques, comme dans la banane, car même les grévistes qui ont baissé les bras et ont repris le travail dans les plantations sont bien conscients que rien n’est réglé et qu’il faudra revenir à la charge. Ni dans les banques (où les négociations continuent!), ni dans les plantations, les patrons ne connaîtront de tranquillité. A tout moment, même les conflits qui semblent éteints peuvent renaître. Sous la cendre d’une prétendue «paix sociale» dormira toujours un feu prêt à reprendre.
emman
 
Message(s) : 0
Inscription : 02 Oct 2002, 12:44

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)