Explosion à Ankara : bilan contradictoire

[Proculte]

Explosion à Ankara : bilan contradictoire

L'explosion qui s'est produite dans un quartier commerçant du centre d'Ankara, faisant 6morts et des blessés, serait d'origine criminelle, ont rapporté les chaînes de télévisions turques, citant la police.

[Proculte]

Le bilan de l'attentat à Ankara s'élève à 6 morts et 80 blessés
LEMONDE

Au moins 6 personnes ont été tuées et 80 autres blessées dans l'explosion d'une bombe, mardi 22 mai, dans le quartier d'Ulus à Ankara, a annoncé le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s'est rendu sur place. Quatre des victimes sont turques et le cinquième est un ressortissant pakistanais. L'Agence anatolienne de presse a par la suite rapporté qu'une sixième personne avait succombé à ses blessures à l'hôpital et que six Pakistanais étaient au nombre des blessés.



L'explosion de mardi a soufflé les vitrines de nombreux magasins. Des secouristes ont évacué les blessés vers des ambulances. Le maire de la capitale, Melih Gokcek, a parlé de la "scène la plus horrible [qu'il ait] jamais vue". Certains pans de l'entrée du centre commercial se sont effondrés. Mehmet Yilmaz, un vendeur du quartier, dit avoir vu quelqu'un en flammes et avoir tenté d'éteindre le feu en le couvrant de vêtements et en l'arrosant d'eau. Selon les chaînes CNN Turk et NTV, la police cherche à déterminer si la bombe était cachée dans un paquet près d'un arrêt de bus ou si l'attentat est l'œuvre d'un kamikaze.

EXPLOSIF UTILISÉ PAR LE PKK

"Nous avons affaire ici à un acte terroriste brutal et d'une grande cruauté, commis à une heure de pointe", a déclaré M. Erdogan, manifestement ébranlé. Selon la chaîne turque NTV, la police aurait déjà interpellé sept personnes impliquées dans l'attentat, survenu à l'entrée du centre commercial d'Anafartalar.
Selon des policiers présents sur place, la bombe était composée de plastic de type A-4, un explosif analogue, dit-on de source proche des services de sécurité, à celui utilisé par les rebelles du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) vers lequel l'attention des enquêteurs se tournait mardi soir.

CRISE POLITIQUE À ANKARA

Cet attentat survient sur fond de forte tension politique dans le pays entre le camp laïque, emmené par l'état-major de l'armée garante du principe kémaliste de la laïcité, et le gouvernement, majoritaire au Parlement avec l'AKP, issu de la mouvance islamiste modérée.

Le ministre des affaires étrangères, Abdullah Gül, cité par l'Agence anatolienne de presse, a cependant déclaré qu'aucun ressortissant pakistanais n'avait été tué. Le chef d'état-major des forces armées, le général Yasar Buykanit, a déclaré, après avoir inspecté les lieux du drame, craindre que d'autres attentats ne frappent d'autres grandes villes du pays.

Le premier ministre a fixé au 22 juillet la date de législatives anticipées, initialement prévues en novembre, et fait adopter par le Parlement un amendement à la Constitution prévoyant que le président de la République serait désormais élu au suffrage universel direct et non plus par l'Assemblée.

Le quorum des deux tiers de députés présents n'ayant pas été réuni au Parlement, la Cour constitutionnelle avait invalidé en mai l'élection par les députés du ministre des affaires étrangères, Abdullah Gül (AKP), contre lequel le camp laïque s'était mobilisé. L'armée avait fait discrètement savoir qu'elle ne souhaitait pas que celui-ci soit élu.

MENACES D'ATTENTATS DANS LA CAPITALE

Un des chefs du PKK, Murat Karayilan, avait imputé récemment aux services secrets turcs une série d'explosions survenues à Erbil (nord de l'Irak, où se réfugient des militants du PKK) et déclaré que des explosions se produiraient au cœur d'Ankara.

Les séparatistes kurdes, les extrémistes de gauche et les islamistes radicaux ont tous commis des attentats à la bombe par le passé en Turquie. En 2003, 30 personnes ont été tuées dans des attentats-suicides à la voiture piégée contre deux synagogues d'Istanbul.

Cinq jours plus tard, 32 personnes périssaient dans de nouveaux attentats, visant cette fois le consulat de Grande-Bretagne et une succursale de la banque HSBC, toujours à Istanbul. Ces explosions ont été imputées au réseau Al-Qaida.

[titi]

Huit gendarmes tués dans une attaque dans l'Est de la Turquie

Au moins huit gendarmes turcs ont été tués lors d'une attaque de rebelles kurdes contre une caserne de l'est du pays, annoncent les forces de sécurité.

Cette attaque, la plus violente survenue en un an, a été attribuée aux clandestins du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Elle survient alors que la Turquie envisage d'envoyer des troupes dans le nord de l'Irak afin de venir à bout des rebelles kurdes qui s'y trouvent, en dépit des demandes des Etats-Unis de ne pas entreprendre d'action militaire.

Trois personnes soupçonnées d'appartenir au PKK ont pénétré en voiture à l'intérieur d'une base de la gendarmerie dans la province orientale de Tunceli, ont ouvert le feu et lancé une grenade, tuant huit gendarmes et en blessant six autres. Selon les forces de sécurité, l'un des trois assaillants a été tué.

L'attaque, présentée dans un premier temps comme un attentat suicide par les forces de sécurité, est le deuxième assaut d'envergure lancé en deux semaines contre des soldats turcs. Il risque d'alourdir le climat dans le pays à l'approche des élections législatives du 22 juillet.

L'UE SONDE LES INTENTIONS TURQUES

Ankara doit adresser cette semaine aux Nations unies un rapport sur ses inquiétudes liées aux activités du PKK dans le nord de l'Irak et exposant les bases légales d'une action contre ses militants.

L'état-major turc, très influent, affirme qu'une opération en Irak est nécessaire, et le Premier ministre Tayyip Erdogan a déclaré en mai qu'il avait discuté avec les généraux d'une éventuelle action militaire. Le journal turc Sabah prédit que les démarches entreprises à l'Onu pourraient en être le prélude.

Des responsables de l'Union européenne, à laquelle la Turquie souhaite adhérer, ont déclaré qu'ils avaient cherché lundi à en savoir davantage sur les plans turcs auprès du ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, lors de discussions à Ankara, mais que rien ne suggérait la préparation d'une action militaire.

"M. Gül nous a déclaré que le gouvernement turc cherchait naturellement à protéger ses citoyens et qu'il était par conséquent nécessaire de prendre des mesures contre des activités terroristes", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, lors d'une conférence de presse conjointe avec Gül.

"Rien n'indique qu'une action soit en cours de préparation en vue d'une intervention militaire dans le nord de l'Irak", a-t-il ajouté.

La situation en Irak a alimenté une forte montée du nationalisme et de l'anti-américanisme en Turquie, dans la perspective des élections de juillet

il faut ajouter que le "rien n'indique qu'une action soit en cours de préparation en vue d'une intervention militaire dans le nord de l'Irak" est un gros mensonge, la Turquie masse des troupes et des unités blindées depuis plusieurs jours le long de la frontière, des incursions ont déjà lieu, des témoins rapportent meme des bombardements ponctuels

l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'irak devient très plausible