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LE MONDE | 21.09.07 |
VARSOVIE CORRESPONDANTE
Prévue cette semaine, la publication des archives communistes concernant les principaux acteurs politiques polonais a été reportée, mardi 18 septembre, après les élections législatives anticipées du 21 octobre.
Inattendue, la décision incombe à l'Institut de la mémoire nationale (IPN), qui a la garde des archives de la sécurité communiste, parmi lesquelles la police politique, et est présidé par Janusz Kurtyka, réputé proche de la droite conservatrice au pouvoir (Droit et Justice, PiS).
La veille, M. Kurtyka avait pourtant annoncé à grand bruit la publication de synthèses des dossiers rassemblés de 1944 à 1990 par la police politique communiste sur les personnes remplissant actuellement une fonction publique.
Pourquoi ce revirement ? Officiellement, M. Kurtyka prétend maintenir l'institution hors du jeu politique. "Aucune donnée" concernant "les acteurs de la vie politique actuelle" ne sera publiée avant les élections "pour que l'IPN ne soit pas accusé de participer d'une quelconque façon à la campagne électorale", s'est-il justifié mardi.
Mais le patron de l'IPN pourrait avoir été soumis à des pressions du PiS pour protéger son propre camp.
"Les informations concernant le président et les présidents des deux chambres sont soit déjà connues, soit non menaçantes pour PiS. Ce qui n'est pas le cas pour les dossiers concernant des députés et des membres du gouvernement, surtout avant les élections", lisait-on, mercredi 19 septembre, dans le quotidien de centre gauche Gazeta Wyborcza.
C'est le cas de la ministre des finances, Zyta Gilowska. Bien que blanchie par un tribunal de lustration mi-2006, elle figure toujours dans les dossiers de l'IPN comme une collaboratrice de la police politique.
Célia Chauffour