Tchad

Dans le monde...

Message par abounouwas » 10 Fév 2008, 17:17

a écrit :

L'inquiétude s'accroît au Tchad au sujet des opposants arrêtés
10.02.08 | 16h50

Agrandir la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Imprimer cet article

Par Alistair Thomson et Moumine Ngarmbassa

N'DJAMENA (Reuters) - L'inquiétude grandit au Tchad quant au sort réservé à plusieurs dirigeants d'opposition arrêtés une semaine plus tôt lors de l'échec de l'attaque rebelle sur N'Djamena.

Ces adversaires politiques du président Idriss Déby, dont l'ancien chef de l'Etat Lol Mahamat Choua, ont été interpellés dimanche dernier à leurs domiciles par des hommes armés en tenue militaire.

"Nous n'avons pas de nouvelles. Nous n'arrivons pas à savoir où ils sont, ni même s'ils sont en vie", a déclaré à Reuters Mahamat Allahou Taher, porte-parole du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) de Lol.

Lol, un parlementaire qui avait dirigé à la fin des années 1970 un gouvernement de transition, souffre d'hypertension, un mal que la détention pourrait aggraver, et de problèmes de vue après une opération de la cataracte, a précisé Taher.

"Ce n'est pas un homme de guerre", a-t-il souligné.

L'opposition politique tchadienne est traditionnellement bruyante mais faible par rapport aux chefs militaires qui se sont succédé au pouvoir à N'Djamena. Elle incarne néanmoins les espoirs de démocratisation du pays.

Pour le moment, aucune inculpation n'a été prononcée contre les opposants arrêtés, parmi lesquels figurent aussi deux autres députés, Ngarlegy Yorongar, rival malheureux de Déby à la présidentielle de 2001, et l'ancien colonel "sudiste" Abdelkader Wadal Kamougué.

Ibni Oumar Mahamat Saleh, qui dirige une coalition de partis qui s'étaient opposés en 2006 à une réforme constitutionnelle autorisant Déby à briguer une troisième mandat, a également été arrêté.

"JE NE M'OCCUPE PAS DE CES DETAILS"

Interrogé sur le sort de ses opposants, Déby, arrivé au pouvoir en 1990 à la faveur d'une raid contre N'Djamena lancé à partir de l'est du pays, a répondu: "Moi je suis sur le terrain pour sauver le pays, mais je ne m'occupe pas de ces détails."

L'Assemblée nationale tchadienne, dont le siège a été endommagé par les combats du week-end dernier et les pillages qui ont suivi, a débattu vendredi du sort de ses élus disparus.

"Nous avons demandé de rencontrer le gouvernement pour une explication", a déclaré Gamar Sileck, premier vice-président de l'Assemblée et membre du Mouvement patriotique de salut (MPS) de Déby, le parti dominant.

"Nous n'avons aucune idée de leurs conditions de détention, nous n'avons aucune idée de là où ils sont. Autant que l'on sache, le Comité international de la Croix-Rouge ne les a pas vus. C'est très inquiétant", a déclaré Reed Brody, de Human Rights Watch.

Selon Brody, de nombreux Tchadiens, dont des militants des droits de l'homme en vue, sont passés dans la clandestinité depuis que ces arrestations ont été opérées, de peur d'être à leur tour interpellés.

Emmanuel Saleh, le chauffeur de Ngarlegy Yorongar, a raconté que huit hommes en uniformes et chèches kaki étaient venus chercher le parlementaire et l'ont emmené en le traînant par le col. Des témoins de l'arrestation de Lol ont fait un récit analogue.

"On a tous peur parce que c'est la douzième fois qu'il a été arrêté et, chaque fois, il a été torturé", a confié le neveu de Yorongar, Mathurin Madjitoloum Mouga N'Dotar.

Version française Marc Delteil
abounouwas
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Jan 2007, 00:47

Message par abounouwas » 12 Fév 2008, 12:16

a écrit :
Paris embarrassé par les arrestations d'opposants tchadiens au régime d'Idriss Déby
LE MONDE | 12.02.08 | 10h46  •  Mis à jour le 12.02.08 | 11h10

Lorsque, le 5 février, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a demandé à Idriss Déby de faire en sorte qu'il n'arrive pas malheur aux membres de l'opposition politique tchadienne arrêtés pendant l'attaque de la rébellion armée contre la capitale, N'Djamena, le président tchadien a répondu : "Ne m'emmerdez pas, je fais la guerre !" Le sort des trois dirigeants de l'opposition politique tchadienne arrêtés début février dans des conditions non éclaircies, au moment où les combats faisaient rage dans N'Djamena, restait, mardi matin 12 février, des plus incertains.

Ces trois personnes détenues par le pouvoir tchadien sont Lol Mahamat Choua, ancien président de la République et figure de proue d'un accord de dialogue politique conclu en août 2007 entre l'opposition et le pouvoir tchadien sous l'égide de l'Union européenne; Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de partis d'opposition tchadiens, la Coordination pour la défense de la Constitution (CPDC) ; et Ngarlejy Yorongar, un des opposants les plus anciens au régime d'Idriss Déby.

Leur détention, qui se déroule dans des conditions extra-judiciaires, n'a fait l'objet d'aucune condamnation publique de la part de la France. Les prises de position des responsables du Quai d'Orsay ont consisté, dans un premier temps, à expliquer qu'ils ne disposaient pas d'informations au sujet d'éventuelles arrestations. Puis, à partir du vendredi 8 février, ils ont mis en avant les démarches françaises pour que les prisonniers puissent faire l'objet de visites du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Mardi matin, les autorités tchadiennes n'avaient toujours pas confirmé publiquement ces détentions.

Le choix français de s'en tenir à un langage très feutré, visant à ménager la relation avec le pouvoir tchadien, tranche avec les déclarations faites, lundi à Bruxelles, par le commissaire européen au développement, Louis Michel. Celui-ci a exigé "la libération immédiate" des militants politiques arrêtés. Bruxelles, a-t-il ajouté, "suit avec une inquiétude croissante les conséquences négatives" des combats au Tchad "sur le plan de la réconciliation intérieure, à la suite de l'arrestation de représentants charismatiques de l'opposition politique républicaine".

DÉSARROI DES FAMILLES

Paris a fait le choix d'intervenir discrètement, sans mettre en cause de façon publique le pouvoir tchadien. Dans le secret, les autorités françaises ont "mis en sécurité, dès le début de la crise", deux responsables d'organisations de défense des droits de l'homme tchadiennes, font remarquer les diplomates.

Les officiels français se défendent en privé d'avoir été inactifs, même s'ils reconnaissent que leurs démarches n'ont eu, à ce jour, qu'un effet limité. Le CICR a pu avoir accès à la prison centrale de N'Djamena, mais les trois opposants ne s'y trouvaient pas. Paris a demandé que d'autres centres de détention puissent être visités. "Nous avons bon espoir que cela sera le cas aujourd'hui", commentait-on au Quai d'Orsay mardi matin.

Les familles des opposants expriment de leur côté un grand désarroi. "Je n'ai aucune nouvelle de mon père. Personne de ma famille ne sait ce qu'il est devenu ni pourquoi il a été arrêté", a déclaré, lundi, au Monde, Khassim Lol, l'un des fils de Lol Mahamat Choua. "Nous sommes très inquiets, en particulier s'agissant de Ngarlejy Yorongar, qui aurait été torturé", déclarait-on au siège de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), à Paris. Et d'ajouter : "Ce sont des arrestations arbitraires. Le président Déby peut prendre prétexte de la situation militaire pour éliminer l'opposition politique et les responsables de la société civile."

De son côté, le CICR se dit particulièrement inquiet du sort de nombreux blessés lors des combats au Tchad qui ont été placés dans des lieux de détention éparpillés. "Nous visitons les lieux de détention, mais il y en a de nombreux à N'Djamena et nous ne sommes pas sûrs de tous les avoir vus", indiquait-on, lundi, au siège du CICR, à Genève.

Natalie Nougayrède et Jean-Pierre Tuquoi


Comme si Paris en avait vraiment qqch à cirer des opposants au régime de Deby...
abounouwas
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Jan 2007, 00:47

Message par Puig Antich » 12 Fév 2008, 23:25

Cette intervention devrait conduire toutes les organisations combatives du mouvement ouvrier à faire une déclaration commune, voir à appeler à des réunions ou des rassemblements pour exiger le retrait des troupes françaises. Ce pourrait être aussi l'occasion de dire quelle politique ont les dirigeants des partis de gauche vis à vis de l'impérialisme français, à savoir un soutien voilé ou affirmé, tout en enjoignant leurs militants et sympathisants de dénoncer avec les révolutionnaires cette intervention.

Il me semble qu'au moment de l'intervention en Côte d'Ivoire, il y avait eu ce type d'initiative de la part de LO et de la LCR, avec la CNT si je me souviens bien.
Puig Antich
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Nov 2004, 02:02

Précédent

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 17 invité(s)