Tension sociale en Algérie

Dans le monde...

Message par Antigone » 10 Fév 2011, 16:45

Ce sera pire que le 22 janvier. Avec des forces anti-émeutes postées tous les 100 mètres, l'affaire s'annonce compliquée. Il fallait s'y attendre, la date de cette manifestation est connue depuis fin janvier. Le pouvoir qui prétendait la semaine dernière vouloir lever l'état d'urgence a eu tout le temps de se préparer à organiser l'état se siège.
Pour mettre ce pouvoir en échec, il faudra qu'à tous les coins de rues le nombre de manifestants submerge le nombre de policiers...

a écrit :Radio Kalima - 10 fev 2011

30.000 policiers quadrillent la capitale: Alger en état de siège
http://www.kalimadz.com/fr/News-sid-30-000...-siege-292.html

30.000 policiers sont mobilisés pour empêcher la marche du 12 février. Selon le quotidien El Khabar, des unités complètes de policiers, avec leurs équipements ont été ramenées des différentes wilayas de l'intérieure du pays- d'Oran, de Mostaganem, de Tlemcen et de certaines wilayas du centre du pays- et positionnées dans et autour de la capitale.

Ainsi ces renforts sont placés dans les wilayas limitrophes d'Alger (Blida, Tipaza, Boumerdes) ainsi que dans les wilayas de Tizi Ouzou et
de Bejaïa. Ce déploiement a pour objectif d'empêcher les citoyens de rejoindre Alger, le samedi 12 février, pour participer à la manifestation pacifique. La capitale est, elle, quadrillée depuis plusieurs jours.
La place du 1er Mai d'où doit partir la manifestation est occupée par de nombreux camions de la police. La présence policière est renforcée dans tous les axes menant à la place du 1er Mai. Le même déploiement est visible à travers tous les quartiers de la capitale.
Selon des sources policières, c'est la première fois dans l'histoire qu'un tel dispositif (plus de 30.000 policiers) est mis en place à Alger.


Tous les trains à destination d'Alger bloqués
http://www.kalimadz.com/fr/News-sid-URGENT...oques--294.html

Tous les trains à destination de la capitale, Alger, sont à l'arrêt.
Le pouvoir utilise tous les moyens pour empêcher les citoyens algériens de rejoindre Alger pour participer à la marche du 12 février. En plus des multiples barrages policiers autour de la capitale, le régime vient de bloquer le trafic ferroviaire dans une nette volonté d'isoler la ville. Un déploiement sans précédant des forces de police quadrille la capitale qui est en état de siège. Un climat très lourd et une vive tension sont perceptibles dans la ville blanche.


Manifestation de solidarité avec les manifestants d'Alger

Samedi 12 février 2011 à 14h30,
Square Léon Blum, Marseille.

- La levée de l’état d’urgence.
- L’ouverture du champ politique et médiatique.
- La libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d’opinion.
- Le système DEGAGE

(Collectif Solidarité Maghreb)
Antigone
 
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Message par Vania » 08 Sep 2011, 19:47

Les grèves, les luttes sociales, notamment sur l'état des infrastructures, des services à la population, n'ont pas cessé en Algérie depuis janvier-février, même si c'est de manière sporadique.

a écrit :
Grève générale des mineurs du site de Ouenza à Tébessa

Quelque 520 travailleurs entre mineurs, agents de sécurité et autres cadres du site minier pour l’exploitation à ciel ouvert du minerai de fer à Ouenza, sont depuis dimanche en grève générale pour revendiquer l’amélioration des conditions de travail.

Les grévistes, notamment les agents de sécurité, disent travailler dans des conditions précaires. Ces derniers déclarent qu’ils ne sont pas couverts réellement par la sécurité sociale, mentionnée seulement sur leurs fiches de paie. Ils dénoncent les retards dans les virements de leurs salaires et la réduction des postes d’emploi. Le mouvement de grève, décidé par la section syndicale, s’est poursuivi par un sit-in devant la direction.

D’autres travailleurs se sont joints à leurs collègues assurant la sécurité du site minier pour protester contre les agissements du directeur qui, selon les propos de syndicalistes, aurait fait bénéficier des personnes de son entourage de divers avantages et promotions, ce qui n’a pas été du goût des ouvriers, lesquels ont exigé la présence du directeur général du groupe ArcelorMittal qui se trouve actuellement au Canada, pour lui exposer leurs doléances et la situation de leur entreprise qui a atteint son plus bas niveau en matière de production.

Lakehal samir


a écrit :
Sétif : La wilaya à l’heure des protestations

La wilaya de Sétif a enregistré, ces derniers jours, des mouvements de protestation de citoyens des quatre coins de la région.

Ainsi, les habitants du Dekakcha, commune d’El Hama, situé au sud de Sétif, ont fermé le siège de l’APC et toutes les voies d’accès avec des pneus enflammés, obligeant les commerçants à fermer boutique. Plus de 23 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre qui sont intervenus pour dégager les routes. On a dénombré plusieurs blessés parmi les manifestants. Le manque d’eau potable, l’état des routes, l’absence du réseau d’assainissement et les carences en projets de développement, tels que l’habitat rural et l’éclairage public, sont les raisons de ce mouvement. Toujours au sud de la wilaya, les résidants du quartier Lektarat, commune de Aïn Oulmène, ont procédé en début de semaine à la fermeture de l’ artère principale à l’aide de pierres et de troncs d’arbre. L’aménagement de la cité est leur revendication essentielle.



Avant-hier, les 50 bénéficiaires de logements socio participatifs de Aïn Azel, ont manifesté leur mécontentement quant au retard enregistré dans la remise des clés. Le désistement de 43 bénéficiaires de la première liste est la cause de ce dépassement de délai. Le chef de daïra a rassuré les protestataires et leur a promis de résoudre le problème dans un délai de 15 jours. Sans salaires depuis plus de 5 mois, des dizaines de contractuels du pré emploi de Maoklane, commune située au nord de la wilaya, ont fermé avant-hier le siège de la daïra. Aussi les occupants des Harats et autres habitations, menaçant ruine de la commune d’El Eulma, ont observé un sit-in devant le siège de l’APC. Ils réclament la délibération de la liste des logements sociaux qui tarde, d’après eux,  à être affichée, surtout après les pluies qui se sont abattues ces derniers jours. Les autorités locales ont promis de livrer ces logements dans les meilleurs délais. A Sétif ville, le bras de fer entre les habitants de la cité Kerouani, connue sous le nom d’«abattoirs», et les grossistes qui exploitent les magasins situés au rez-de-chaussée des immeubles du quartier, persiste. Le non-respect par un de ces commerçants des accords convenus entres les deux parties, stipulant l’interdiction des poids lourds à l’intérieur de la cité et la limitation de l’activité commerciale de 7 h à 15 h, a fait réagir des résidants  qui ont bloqué les différents accès de la cité à l’aide de pierres et de pneus brûlés.



Sachant que la forte mobilisation des habitants, décidés plus que jamais à reconquérir leur espace, la police est resté ces derniers jours sur le qui-vive pour éviter tout dérapage. Rappelons que les émeutes au niveau de ladite cité ont commencé au mois de Ramadhan. La dégradation du cadre de vie, le vacarme généré quotidiennement par plus de 700 camions (tous tonnage confondus) chargeant et déchargeant les marchandises de plus de 600 grossistes, ont mis les nerfs des riverains à fleur de peau. La patience qui ne veut pas dire silence ou lâcheté, d’après des résidants, a des limites. Après des décennies d’attente, et ne voyant pas le bout du tunnel, les occupants de la «promotion»  n’ont pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Signalons que l’Union générale des commerçants et artisans algériens, section de Sétif, organise aujourd’hui une assemblée générale pour débattre de ce problème.                                             
Leïla Benani


a écrit :
Régions Centre Blida - Douar Khodem de Chebli
Le ras-le-bol des habitants

Les habitants du douar Khodem, dans la commune de Chebli, wilaya de Blida, ont bloqué la route Chebli-Boufarik, la matinée du lundi dernier, pour dénoncer la «marginalisation dont ils sont victimes de la part des autorités».

En effet, des centaines d’habitants ont occupé la chaussée pendant des heures pour protester contre l’état de dégradation avancé dans lequel est réduit leur quartier conséquence de «la démission des responsables», nous dit Mohamed, un quinquagénaire dont le «rêve est de voir un jour ses enfants évoluer dans un environnement décent». La route principale, après le projet de l’acheminement de l’eau de Ben Ramdane vers Ouled Yaïch (Blida), a perdu 1,5m de sa largeur, ce qui perturbe, depuis plus d’une année, la circulation et provoque des accidents. Le douar, pourtant situé sur l’axe principal Chebli-Boufarik, n’a bénéficié d’aucun aménagement. L’éclairage est déficient et les trottoirs inexistants. Le gaz de ville n’a pas été installé, pourtant Chebli a été raccordée au réseau.

L’oued Bouhmara sort de son lit plusieurs fois par an, surtout l’hiver. Rien n’a été fait pour protéger les habitants des dégâts causés par ses débordements. Le chef de la daïra de Bouinan (dont dépend Chebli), le responsable de la sécurité et le chef de secteur sont venus sur les lieux et ont pu constater l’état déplorable dans lequel vivent ces habitants mécontents. Le P/APC s’est présenté, après, pour constater de visu ce que ses services auraient dû éviter. Le chef de daïra a promis aux citoyens de prendre en charge le cas de Khodem et d’assurer le suivi des opérations, ce qui a eu pour effet de débloquer la situation. La circulation a retrouvé son cours normal après plus de trois heures de perturbation. 

Rahmani Mohammed


Les liens :

http://www.elwatan.com/actualite/greve-gen...-138704_109.php

http://www.elwatan.com/regions/est/setif/s...-138941_127.php

http://www.elwatan.com/regions/centre/blid...-138965_150.php
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Message par Vania » 12 Sep 2011, 21:45

Une réponse des classes laborieuses face aux exactions des forces armées, qui ont assassiné une femme ce week end dans la région de Tizi Ouzou. Ce n'est pas la première fois cette année que la population ose aller manifester aux portes des casernes. Au printemps, dans une ville dont j'ai oublié le nom, elle sut aller demander la libération de jeunes manifestants, et l'obtenir.

a écrit :
EL Watan. Tizi Ouzou : Grève générale mardi, à Fréha

Un appel à une grève générale pour demain, mardi, 13 septembre, a été lancé dans la ville de Fréha, à 30 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, en signe d’indignation contre la bavure militaire qui a couté la vie à une femme.

Cette grève est également une action de soutien et de solidarité avec la famille de la victime, selon ses initiateurs. A l’heure où nous mettons en ligne, les escarmouches se poursuivent dans la ville de Fréha.

Des jeunes en colère ont bloqué la voie publique à l’aide de troncs d’arbres et des pneus enflammés. La défunte Kaci Zahia, née Ibsainea, a été tuée par des militaires, durant la nuit de dimanche, aux environs de 22 h, alors qu’elle était de retour avec deux autres femmes, d’une veillée funèbre, en empruntant un chemin à proximité de la caserne de l’ANP.

Elle a été enterrée, durant l’après midi de lundi, au village Taguersift.

                                                                                   
Hafid Azzouzi


a écrit :
El Watan. Tizi Ouzou. Escarmouches après l’enterrement de la victime de la bavure militaire de Fréha

Des escarmouches ont éclaté, ce lundi, 12 septembre, aux environs de 15 heures, dans la ville de Freha, 30 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, après l’enterrement de la femme qui a été tuée, dimanche, dans une bavure militaire.

Des jeunes ont pris pour cible la caserne de l’ANP qui a été arrosée de jets de pierres. Dès lors, les commerçants ont baissé rideaux.

Après l’intervention des éléments de la police, les manifestants ont improvisé rassemblement devant le siège de l’APC.

Ils envisagent d’organiser une marche dans la ville. La victime, Kaci Zahia, née Ibsaine, 55 ans, a été tuée par balle, dimanche, aux environs de 22 heures, alors qu’elle était de retour avec deux autres femmes, d’une veillée funèbre, en empruntant un chemin à proximité de la caserne de l’ANP.

La défunte a été enterrée, durant l’après midi de lundi, au village Taguersift, en présence du wali, du vice président de l’APW et des représentants des autorités militaires de la région.

                                                                         
Hafid Azzouzi


Les liens : http://www.elwatan.com/actualite/tizi-ouzo...-139537_109.php
http://www.elwatan.com/actualite/tizi-ouzo...-139560_109.php
Vania
 
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Message par Vania » 30 Sep 2011, 19:42

a écrit :En Algérie, une course pour contenir la colère

LEMONDE | 30.09.11 | 15h10  •  Mis à jour le 30.09.11 | 19h33

Alger Envoyée spéciale - C'est une course de vitesse. L'Etat algérien distribue une partie du produit de la rente pétrolière pour contenir le mécontentement social, mais voit fondre presque aussitôt le résultat escompté sous l'effet de l'inflation. Avec, pour les autorités, cette hantise croissante de ne pas se laisser entraîner dans un "printemps arabe" qu'elles ne maîtriseraient pas. "A tout moment, le cas algérien peut éclater", estime le sociologue Nourredine Hakiki, directeur du laboratoire du changement social à l'université Alger-II.

L'effort engagé par l'Etat dans le domaine économique et social "est une chance dont dispose encore l'Algérie au milieu d'un environnement économique international tendu et incertain", a déclaré le premier ministre Ahmed Ouyahia, en inaugurant, jeudi 29 septembre, une conférence prévue sur deux jours entre l'Etat, le patronat et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) - la deuxième du genre en à peine six mois. "Un environnement, a cependant reconnu M. Ouyahia, dont nous ne sommes ni isolés ni à l'abri."

Après avoir augmenté les salaires de nombreuses catégories professionnelles, dans des proportions défiant toute concurrence, les autorités algériennes continuent de mettre l'accent sur le pouvoir d'achat. La réunion tripartite, qui a exclu tous les syndicats autonomes, pourtant de plus en plus audibles en Algérie, devrait aboutir au relèvement du salaire minimum fixé jusqu'ici à 1 500 dinars (150 euros au change officiel).

Cette mesure intervient après bien d'autres, comme "l'opération cartable" - la fourniture gratuite de matériel scolaire lancée à la rentrée, début septembre, pour venir en aide aux familles -, les plans d'aide à l'emploi, les programmes massifs de logement et la subvention de produits de grande consommation.

"La politique sociale n'est pas la charité", dénonce l'ancien premier ministre Ahmed Benbitour, auteur d'une "Lettre programme à tous ceux qui ont à coeur de sauver l'Algérie", et qui milite aujourd'hui pour un "changement négocié" de régime. Jusqu'ici, "la réponse du pouvoir, ajoute-t-il, a consisté à essayer d'améliorer l'efficacité de la répression sans violence, en désarmant les policiers, à vendre des réformes cosmétiques et à agrandir le cercle des courtisans en distribuant la rente ". "Cela fait gagner du temps, poursuit M. Benbitour, mais ne rien faire par rapport à la perte de la morale collective, à la pauvreté et à la corruption généralisée, c'est aller tout droit vers une explosion sociale."

Le filet social mis en place par le pouvoir algérien a contenu la contestation qui n'a débouché sur aucun mouvement d'ampleur, même si, chaque jour, des émeutes sont signalées dans le pays. Mais il a un coût : 8,2 milliards de dinars de dépense publique inscrits dans la loi de finances complémentaire 2011, avec pour conséquence le creusement du déficit budgétaire, évalué à 33,9 % du produit intérieur brut (PIB). Les importations de produits alimentaires ont atteint un niveau record. Et l'inflation galope. Le coût du logement, hors programme social, s'est envolé, même pour les plus modestes. Selon le quotidien El Watan, le prix d'une "baraque" à Kerrouche, l'un des plus grands bidonvilles du pays à 40 kilomètres d'Alger, a doublé en quatre ans, passant de 150 000 à 300 000 dinars.

Entre août et septembre, les prix des fruits et légumes ont flambé. Classique après la période de ramadan, l'augmentation de certains produits alimentaires a atteint, cette année, une "ampleur inégalée", selon Amir, un marchand de primeurs installé dans la Basse Casbah d'Alger. "Je ne sais pas ce qui se passe, mais avant, il y avait une différence entre les produits locaux et importés, maintenant c'est pareil", ajoute-t-il en désignant sur son étal des poires locales à côté d'autres venues d'Argentine. Un peu plus loin, sur le marché du quartier de la place aux Martyrs, Leïla Habba, une mère de famille, scrute les étiquettes, un sac à la main. "Ça fait une différence tout de même, soupire-t-elle. En ce moment, je n'achète plus ni haricots ni salade."

L'absence d'une opposition forte dans des pays où ont eu lieu des soulèvements, comme la Tunisie ou l'Egypte, a convaincu les autorités algériennes qu'elles n'étaient pas, elles non plus, à l'abri, mais qu'elles pouvaient utiliser la rente des hydrocarbures comme un rempart. La chute, en Libye, du régime du colonel Kadhafi, et ses implications régionales, est venue renforcer le sentiment de l'urgence. "Au sommet de l'Etat, c'est la panique générale, il donne, et l'Algérien ne veut plus, analyse Nourredine Hakiki. Il n'y a pas d'autre solution pour s'en sortir et échapper aux mouvements de violence que de mettre en place un processus démocratique, avec des élus choisis par les citoyens et capables de leur tenir un discours de vérité, mais la génération qui a accaparé le pouvoir depuis l'indépendance ne veut pas le comprendre."
Isabelle Mandraud
Vania
 
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