Manifestations en Egypte

Dans le monde...

Message par Wapi » 09 Fév 2011, 23:41

On peut tout imaginer en effet, également que les Frères Musulmans sont en train de négocier par avance de ne pas subir trop de répression si le régime reprend la main par un bain de sang, hélas toujours possible. Mais non, ils ne sont pas et ne seront jamais dans le camp des travailleurs, comme le rappelle cette brève de LO :

a écrit :Les Frères musulmans : un danger pour les travailleurs et les femmes

Les Frères musulmans ont été associés aux négociations ouvertes pour préparer la transition du pouvoir de Moubarak. Cela s’est fait avec l’accord des gouvernements des grandes puissances qui veulent le retour à la « stabilité », par crainte de ce que ce mouvement pourrait devenir si les masses pauvres demandaient des comptes.
Du point de vue des travailleurs, cette emprise des religieux sur la société ne pourrait que se traduire par une dictature sur les pauvres et sur les femmes aussi insupportable, voire plus encore que celle du dictateur Moubarak.


En tous cas, l'armée a envahi la chaîne de télé locale d'Alexandrie, posté des chars devant et éjecté tous les employés sur la foi de rumeurs selon lesquelles la population s'apprêterait à en prendre le contrôle. Les programmes sont ceux de la télé officielle qui matraque quand même bien fort contre le mouvement, à tous les niveaux.

Plus ICI, en anglais.
Wapi
 
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Message par abounouwas » 10 Fév 2011, 15:33

Les grèves s'étendent, tant par le nombre que par les régions touchées (le Sud est gagné par des arrêts de travail), vu du petit écran al-Jazeera, on a tout sauf l'impression que ça s'essouffle. Autre avantage, ces revendications de classe permettent de déplacer - un peu - l'aiguille de la boussole vers des perspectives politiques moins démocratiques-bourgeoises, ce qui par ricochet met un sérieux bémol au tohu-bohu autour des positions des Frères Musulmans. Ils sont plutôt discrets sur ces questions, évidemment. On a des milliers de fonctionnaires qui rejoignent les manifs, et les slogans, c'est "améliorer nos conditions de travail, salaires, etc."
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 10 Fév 2011, 15:56

je ne sais pas, je cherche (je pêche, plutôt...)

les mots-clés en arabe : pour piocher par exemple sur twitter ou ailleurs
itisam = ?????? occupation d'un lieu
idrab =????? grève
masr/misr = ??? Égypte

je regarde par exemple sous twitter ????? ???

ensuite, comme je te dis, c'est au petit bonheur la chance, on se tient au courant, à plus
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 10 Fév 2011, 16:19

textile

un exemple parmi d'autres,

Plus de 8.000 ouvriers de la "Compagnie de filature et de tissage d'Égypte" de Kafr al-Dawwar (wiki) - dans le gouvernorat d'al-Buhayra - se sont mis en grève après que le CA de la compagnie a ignoré leurs revendications, à savoir une hausse des salaires, l'amélioration des repas [à la cantine], de nouveaux autobus pour transporter les ouvriers [à l'usine], ces derniers étant depuis de nombreuses années dans un état de délabrement tel que deux ouvriers ont trouvé la mort et des dizaines ont été blessés au cours de divers accidents [de la circulation]. Les ouvriers ont fermé les ateliers et arrêté les machines à tisser. Ils ont informé la direction [qu'ils se mettaient] en grève générale jusqu'à ce que leurs demandes se concrétisent. Les ouvriers ont crié à plusieurs reprises des slogans exigeant la dissolution du CA de la compagnie et que leurs revendications légales soient acceptées, lesdites revendications ayant déjà été présentées de longue date à la société-mère sans effet jusqu'à présent.
Les ouvriers ont déclaré au cours de la grève que le CA avait causé la chute du processus de production ainsi que la baisse du cours des actions - alors que la compagnie avait été par le passé un bastion industriel au Moyen Orient -, pour [finalement] demander aux responsables (?) d'intervenir rapidement afin de régler leurs problèmes et de punir ceux qui avaient laissé la situation se dégrader. Les ouvriers ont également réaffirmé leur intention de poursuivre la grève jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues.



a écrit :أضرب عن العمل أكثر من 8000 عامل بشركة مصر للغزل والنسيج بكفر الدوار فى محافظة البحيرة وذلك لتجاهل مطالبهم من مجلس إدارة الشركة بشأن رفع الأجور وتحسين الوجبة الغذائية وإصلاح أتوبيسات نقل العمال التى تهالكت منذ عدة سنوات وتسببت فى وفاة عاملين وإصابة العشرات فى حوادث متفرقة وقام العمال بإغلاق العنابر وإيقاف ماكينات الغزل وإبلاغ الإدارة بإضراب عام حتى تتحقق مطالبهم وردد العمال هتافات تطالب بحل مجلس إدارة الشركة والإستجابة إلى مطالبهم المشروعة والتى طالما قدموا بها مذكرات إلى الشركة القابضة ولكنها لم تدخل حيذ التنفيذ حتى الآن .
وصرح العمال أثناء إضرابهم أن مجلس الإدارة تسبب فى تدهور العملية الإنتاجية بالشركة وهبوط أسهمها بعد أن كانت قلعة من قلاع الصناعة فى الشرق الأوسط مطالبين المسئولين بالتدخل السريع لإيجاد حلول لمشاكلهم ومعاقبة المتسببين فى تدهور حالة الشركة كما أكد العمال أن إضرابهم عن العمل مستمر حتى يتم الإستجابة إلى مطالبهم .
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 10 Fév 2011, 16:33

autre perle non relayée par la presse libre occidentale ;-)
ça date d'avant-hier
les ouvriers du cimentier Lafarge se sont mis en grève pour soutenir les manifestants de la Place Tahrir
abounouwas
 
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Message par Antigone » 10 Fév 2011, 16:49

a écrit :AP, La Presse canadienne, Yahoo Actu - 10 fev 2011
http://fr-ca.actualites.yahoo.com/%C3%A9gy...075626-253.html

Égypte: des milliers de travailleurs en grève
par Maggie Michael, Tarek El-Tablawy

LE CAIRE - Des milliers de travailleurs sont entrés en grève mercredi à travers l'Égypte, ajoutant une nouvelle dimension au soulèvement populaire alors que la colère se dirige désormais contre la grande richesse amassée par la famille du président Hosni Moubarak.
Les appels demandant la démission du président Moubarak se répandent depuis mardi au-delà de la place Tahrir du Caire, où les manifestants sont concentrés depuis deux semaines. Mercredi, des manifestants se sont aussi rassemblés devant les édifices du parlement, du cabinet et du ministère de la Santé, tous à quelques coins de rue de la place Tahrir, et ont empêché le premier ministre Ahmed Shafiq d'accéder à son bureau.

Des grèves ont été déclenchées dans de nombreux secteurs. Les employés des chemins de fer et des transports publics, le personnel de l'entreprise nationale d'électricité, les techniciens du canal de Suez, les employés d'usines de textile, d'acier et de boissons et le personnel d'au moins un hôpital ont décrété la grève.

Dans l'une des manifestations les plus explosives de la journée, quelque 8000 manifestants, principalement des fermiers, ont érigé des barricades de palmiers en flammes dans la province d'Assiout, dans le sud du pays. Ils ont bloqué la principale autoroute et le chemin de fer menant à la capitale afin de dénoncer les pénuries de pain. Il s'en sont ensuite pris au gouverneur de la province en lançant des pierres sur sa voiture.

Les travailleurs ont décidé de faire la grève « quand ils ont su combien de milliards vaut la famille Moubarak », a dit Kamal Abbas, un dirigeant syndical. La colère des Égyptiens s'est accrue après les reportages des médias affirmant que la famille Moubarak avait amassé des milliards de dollars pendant que, selon la Banque mondiale, environ 40 % des 80 millions d'habitants du pays vivent avec moins de 2  par jour. La valeur exacte de la fortune de la famille Moubarak n'est pas connue. « Moubarak, dis-nous où tu as pris 70 milliards de dollars », ont scandé les manifestants rassemblés devant le ministère de la Santé.

Pour la première fois, les travailleurs ont appelé à des grèves malgré l'avertissement lancé par le vice-président Omar Souleimane, qui a affirmé que les appels à la désobéissance civile étaient «très dangereux pour la société» et qu'ils ne pouvaient être tolérés.
Ses avertissements, mardi, sur l'éventualité d'un « coup d'État » ont été reçus par les manifestants comme une menace d'imposer la loi martiale. Mais plutôt que de battre en retraite, les manifestants ont promis d'être encore plus nombreux vendredi.

« Il menace d'imposer la loi martiale, ce qui signifie que tout le monde sur la place sera écrasé », a déclaré Abdul-Rahman Samir, un porte-parole de la coalition des cinq principaux groupes de jeunes à l'origine des manifestations sur la place Tahrir. « Mais que fera-t-il des millions d'autres Égyptiens qui vont nous suivre par la suite ? »

Les manifestants qui se rassemblent dans le centre du Caire et dans d'autres villes égyptiennes depuis le 25 janvier sont déjà le plus important défi lancé contre le règne autoritaire du président Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Le mouvement a donné lieu à des promesses de concessions radicales et de réformes, à un nouveau cabinet et à une purge dans le parti au pouvoir, mais M. Moubarak refuse d'accéder à leur principale demande, soit de démissionner avant les élections de septembre.

Les grèves ont été déclenchées alors que plusieurs entreprises égyptiennes ont rouvert pour la première fois depuis qu'un couvre-feu nocturne a été imposé il y a deux semaines. Les grévistes ne répondaient pas tous directement à l'appel des manifestants de la place Tahrir, mais le succès du mouvement dénonçant la pauvreté grandissante sous le règne de Moubarak a trouvé des échos et ravivé le mécontentement des syndicats.

Au Caire, des centaines d'employés de l'agence publique d'électricité ont manifesté devant les bureaux de l'entreprise et ont exigé la démission du directeur. Les employés des transports publics de cinq des 17 garages de la ville ont aussi déclenché la grève en demandant le renversement de M. Moubarak. Ils sont promis que les transports en autobus seraient perturbés jeudi. Des dizaines d'employés des musées, qui exigent de meilleurs salaires, ont organisé une manifestation devant le Conseil suprême des antiquités. Plusieurs centaines de travailleurs ont aussi manifesté devant deux usines de la banlieue industrielle de Helwan, demandant des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.

Sur la place Tahrir du Caire, quelque 10 000 personnes étaient rassemblées mercredi. Les visiteurs ont pris des photos et des vidéos tandis que des vendeurs proposaient des noix, du maïs soufflé, des drapeaux égyptiens, des sandwiches et des boissons.
Les manifestants de la place Tahrir ont appelé à une nouvelle « manifestation de millions » d'Égyptiens vendredi, mais ils prévoient cette fois plusieurs rassemblements dans différents quartiers du Caire. La manifestation monstre de la semaine dernière avait réuni au moins 250 000 personnes sur la place.
Antigone
 
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Message par com_71 » 10 Fév 2011, 16:52

(reuters 15h 40 a écrit :

 
Le régime Moubarak face à une vague de grèves dangereuse



Une vague de grèves dans diverses branches de l'économie et de l'administration d'Egypte fragilise un peu plus la situation du régime du président Hosni Moubarak, déjà en butte, depuis 17 jours, à un vaste soulèvement populaire.



Des milliers de travailleurs, notamment dans l'industrie textile, la métallurgie et le secteur des télécommunications, participent à des arrêts de travail, à des sit-in ou à des défilés de rue pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

Quelque 3.000 travailleurs de sociétés travaillant pour l'Autorité du canal de Suez sont en grève, bien que ce mouvement n'affecte pas le fonctionnement de la voie d'eau, qui rapporte au pays près de cinq milliards de dollars par an.

Mercredi, des centaines de fonctionnaires et universitaires ont organisé des manifestations à l'appui de revendications salariales. A Suez, au Caire et à Ismaïlia, des milliers d'ouvriers se sont également mis en grève.

L'agitation touche aussi, selon le quotidien Al Ahram, les secteurs de l'alimentation, de l'électricité et du pétrole, notamment à Alexandrie. A l'aéroport du Caire, 150 travailleurs intérimaires ont manifesté pour obtenir un statut permanent.

Dans le Sud, notamment à Assiout et Sohag, des sit-in ont été organisés dans plusieurs entreprises publiques et privées, y compris pharmaceutiques, rapporte la chaîne de télévision panarabe Al Djazira.

SOULEIMAN REFUSE UN "CHAOS AGGRAVÉ"

Les travailleurs égyptiens se plaignent notamment que l'inflation, dont le taux annuel dépasse 10%, rogne leur pouvoir d'achat. Les prix alimentaires flambent et la chute de la livre égyptienne due à la crise actuelle devrait encore accentuer la hausse des prix.

"Des grèves ont éclaté un peu partout mais il ne reste plus aucune structure syndicale à même d'unifier ces mouvements", souligne Hossam Hamalaoui, un opposant spécialiste du monde du travail égyptien.

Au vu des divisions syndicales en Egypte, il n'est, de fait, pas acquis que ces mouvements finissent par être coordonnés, comme ce fut le cas en décembre-janvier lors de la "révolution du jasmin" en Tunisie, où la centrale syndicale UGTT a joué un rôle de premier plan.

Mais il n'est pas exclu que l'extension au milieu du travail de la désobéissance civile conduise à une intervention plus "active" de l'armée pour éviter une paralysie économique du pays, alors qu'elle s'est bornée jusqu'à présent à quadriller les rues et protéger les bâtiments publics.

Traduisant l'inquiétude du régime devant une extension des mouvements sociaux, le vice-président Omar Souleiman, ancien général et chef des services de renseignement, a mis en garde mardi contre les appels à une désobéissance civile de nature à paralyser le pays.

Chargé par Hosni Moubarak de gérer la crise actuelle jusqu'à l'expiration du mandat présidentiel, en septembre, Souleiman refuse une situation de "chaos aggravé où quiconque ayant des exigences ou ayant des griefs particuliers manifesterait".

VERS UNE PRISE DE POUVOIR DE L'ARMÉE ?

Mais "la révolution nourrit les attentes des diverses forces sociales, dont les droits ont été ignorés longtemps", souligne Gamal Soltan, analyste au centre d'études politiques et stratégiques Al Ahram.

"Il est probable que, si leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils vont hausser le niveau de leurs exigences et les politiser, peut-être en rejoignant le soulèvement. Ils ont une carte à jouer dont ils ne disposaient pas auparavant."

Pour Soltan, "plus le gouvernement fera de concessions, plus les travailleurs revendiqueront. C'est une sorte de cercle vicieux dont on ne sortira pas sans solution politique".

"Il y a une révolution de la jeunesse et, en tant que travailleurs, nous y participons", affirme d'ailleurs Kamal Abouaïta, un cadre du syndicat des percepteurs. "Nous scandons les mêmes slogans et nous manifestons par solidarité avec les autres. Nous sommes tous des Egyptiens."

Selon l'analyste militaire cairote Safouat Zayaate, des "mouvements sociaux de cette ampleur poussent à une issue rapide de la crise".

"L'armée ne va certainement pas utiliser ses chars et la force contre les travailleurs en grève. Elle est plutôt susceptible d'organiser un coup d'Etat et de décréter une période limitée de contrôle militaire."
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par ianovka » 10 Fév 2011, 17:03

On parle d'un départ de Moubarak ce soir, sûrement pour tenter de mettre un frein à ces mouvements de grève.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par abounouwas » 10 Fév 2011, 17:39

C'est en effet une déclaration dans ce sens du responsable du PND, reprise par la CIA. Pour info, l'armée attend les ordres d'Omar Sulayman qui devrait lui succéder. Moubarak s'adresse ce soir "à la nation" sur la télé officielle. Et après ce soir, quelle forme va prendre la lutte ?
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