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LEMONDE.FR avec AFP
L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé d'un cran la note des banques françaises Société générale et Crédit agricole, selon un communiqué publié mercredi, confirmant une rumeur qui circulait depuis dimanche. Dans le cas de Crédit agricole, dont la note passe de "Aa1" à "Aa2", la décision est liée à l'exposition à la Grèce, tandis que dans celui de Société générale, dont la note est rétrogradée de "Aa2" à "Aa3", la révision tient à la réévaluation de l'aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave. Concernant BNP Paribas, Moody's prolonge la surveillance négative de l'établissement, mais sa note reste inchangée.
Après la Société Générale, BNP Paribas, deuxième banque de la zone euro, a essuyé la tempête mardi, victime de rumeurs sur sa solidité qui font tanguer son cours sur des marchés inquiets de l'exposition des établissements français à la dette des pays fragiles. BNP Paribas a catégoriquement démenti des propos prêtés à un de ses cadres anonymes dans le Wall Street Journal, faisant état d'une incapacité de la banque française à trouver des liquidités en dollars, et a demandé au gendarme de la Bourse, l'AMF, l'ouverture d'une enquête.
RATIOS
Pour contrer ces rumeurs, BNP Paribas a annoncé, mercredi, viser un ratio de fonds propres "durs" (capital social et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits) de 9 % au début 2013, qui marquera l'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire dit Bâle III, selon des documents publiés mercredi sur son site. Il s'agit d'un relèvement ambitieux des objectifs de l'établissement, qui tablait seulement jusqu'ici sur un ratio "nettement supérieur à 7 %" à cette échéance, selon les propos de son directeur général Baudouin Prot en novembre 2010.
La banque française annonce aussi des mesures pour réduire la taille de son bilan dans certaines activités ainsi que ses besoins de liquidités en dollars. L'établissement indique avoir déjà diminué ses besoins de liquidités en dollars de 22 milliards de dollars au premier semestre et prévoit de les réduire de 60 milliards supplémentaires d'ici 2012, notamment en faisant preuve d'une "sélectivité accrue" quant à ses sources de liquidités à court terme. Pour abaisser ses besoins de liquidités en dollars, BNP Paribas prévoit également de céder certaines actifs ou se défaire de certaines activités.
RÉDUIRE LA VOILURE
Par ailleurs, le groupe prévoit de réduire ses activités spécialisées dans les prêts hypothécaires en Hongrie, aux Pays-Bas, en Norvège, en Espagne et en Suisse, ainsi que le courtage de prêts hypothécaires en France. La banque souhaite ainsi concentrer son métier de prêts hypothécaires dans ses réseaux de banque de détail et favoriser ainsi les ventes croisées. Toujours dans un souci de rationalisation de ses ressources, BNP Paribas veut se retirer de certains segments du leasing, notamment pour le financement d'achats de yachts ou d'avions privés.