Ukraine

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Re: Ukraine

Message par com_71 » 11 Fév 2015, 21:42

Cercle Léon-Trotsky : la guerre en Ukraine

Un quart de siècle après l'éclatement de l'URSS, le peuple ukrainien victime des rivalités entre l'impérialisme et la Russie de Poutine

Vendredi 6 mars à 20 h 30 à Aubervilliers

Docks de Paris-Eurosites - Avenue des Magasins généraux - Métro Front Populaire (ligne 12)

Participation aux frais : 3 euros
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Ukraine

Message par com_71 » 11 Fév 2015, 21:44

lo cette semaine a écrit :Ukraine : de « plans de paix » en escalade guerrière

Mercredi 11 février, à Minsk en Biélorussie, devait se tenir un sommet réunissant les présidents ukrainien, russe, français, avec la chancelière allemande et des chefs séparatistes de l'est de l'Ukraine. Nul ne s'aventurerait à prédire ce qui pourrait sortir du « plan de paix de la dernière chance » que Merkel et Hollande disent avoir négocié.

En à peine un an, ce coin d'Europe s'est brutalement transformé en un bourbier sanglant, sans que ceux qui en portent la principale responsabilité - Washington et Moscou, qui s'y affrontent par alliés interposés : les nationalistes au pouvoir à Kiev, les séparatistes prorusses du Donbass - semblent savoir comment ils pourraient s'en dégager sans trop de casse. Pour eux, pas pour les peuples qu'ils prennent en otages.

Alors, les morts et les destructions s'accumulent au gré d'accords de cessez-le-feu jamais respectés. Car les protagonistes, pour autant qu'ils acceptent de négocier, ne veulent le faire qu'en position de force. C'est ce qui avait fait capoter le précédent sommet, mi-janvier, au Kazakhstan. Le 4 janvier, Kiev avait lancé une offensive contre les bastions séparatistes : elle avait tourné au fiasco militaire, et la partie ukrainienne avait alors refusé toute négociation.

Depuis, la situation n'a fait qu'empirer.

Pour Kiev, dont les troupes cèdent du terrain aux prorusses. Pour le président ukrainien Porochenko, car les échecs de son opération « antiterroriste » l'affaiblissent face à ses alliés-rivaux du camp nationaliste. Mais ce sont les populations des régions dévastées par les combats, d'où près d'un million de réfugiés ont dû fuir, qui paient la guerre au prix fort. Et celles des régions éloignées des combats n'échappent ni aux conscriptions à répétition, ni aux sacrifices que les va-t-en-guerre exigent d'une population déjà plongée dans le dénuement, ni à l'infection militaro-nationaliste qui s'étend partout. Cela ne frappe pas que l'Ukraine : la population russe est aussi victime du bras de fer engagé par le Kremlin en Ukraine.

Le Kremlin y pousse ses pions, ce sur quoi insistent les médias occidentaux en présentant Poutine comme le seul et unique agresseur. Mais cela se fait sur un terrain où le Kremlin cherche à obtenir des compensations au fait d'avoir perdu l'Ukraine et son gouvernement qui a basculé dans le camp adverse. Car depuis un quart de siècle que l'URSS a disparu, l'impérialisme n'a eu de cesse d'étendre la main, politiquement, militairement et économiquement, sur des pays que Moscou considère comme faisant partie de sa zone d'influence.

En Ukraine notamment, Washington est à la manœuvre, alors que Paris ou Berlin font plutôt de la figuration. Venant à la rescousse de son allié nationaliste ukrainien, Obama a laissé entendre qu'il n'excluait pas de doter l'Ukraine d'armes lourdes. Le Congrès américain a voté 350 millions de dollars de crédits à cette fin. Et le général américain qui commande les troupes de l'OTAN en Europe s'est déclaré favorable à de telles fournitures.

Paris et Berlin semblent craindre une escalade qui attise l'incendie aux portes de l'Union européenne. Mais on constate avec quelle rapidité la machine à mettre en condition la population peut se mettre en branle. En quelques jours, les médias d'ici ont multiplié les gros titres sur le thème : « Faut-il armer l'Ukraine ? » Quant à la présence d'avions russes dans la Manche, elle a été montée en épingle par les ministères français et anglais de la Défense.

Il se peut que cela participe d'un bluff à grande échelle destiné à peser sur Moscou, dans la perspective de négociations sur l'avenir de l'est de l'Ukraine. Il s'agirait là de décider de l'influence dont la Russie et les États-Unis disposeront dans ce pays. Obama et Poutine laisseront peut-être l'Allemagne et la France y dire leur mot, pour remercier Hollande et Merkel d'avoir joué les « monsieur et madame bons offices » entre Kiev, Moscou et Washington. Mais les populations concernées, elles, n'auront de toute façon pas voix au chapitre.

Même si les protecteurs américains et russes des belligérants qui s'affrontent sur place ne souhaitent pas en venir à une « confrontation militaire » directe USA-Russie, Obama a déclaré dans la même phrase que restent ouvertes « toutes les options possibles ». Y compris, comme dans tant de sales guerres provoquées ou envenimées par les intérêts des grandes puissances, la possibilité que la guerre en Ukraine n'ait pas fini de faire couler le sang des peuples.

Pierre Laffitte
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 11 Fév 2015, 22:02

Il ny a que les aveugles qui ne le voient pas, Logan.

C'est une opération de l'impérialisme US depuis le début et cela va continuer malgré l'avis des européens (dont les US se torchent avec) et même en cas de capitulation russe car c'est le démembrement et liquidation de la Russie (et de la Chine après) que l'on cherche. Et en passant, si possible en liquidant l'opposition possible d'une Europe allemande.
C'est assurer la suprématie US pour des longues années.

Les aveugles, ou ceux qui, depuis la question libyen, ne font que jouer la farce des conflits locaux impliquant des dictateurs d'un côté et des rebelles de même nature de l'autre.

Cela donne le célèbre à la Pyrrhus, "tous des bandits" et cela se consacre lors d'un congrès et après "on suit la ligne générale". Cela fait quatre ans qu'ils persistent dans cette même ligne centriste, objectivement social-impérialiste. Et même si on peut leur mettre tous les jours le nez dans leur truc ils nieront l'évidence.

C'est la faillite politique patentée d'un mouvement politique et signée des deux mains et c'est dommage, mais c'est un fait. Se cacher les yeux pour ne pas le voir c'est inutile car tous les événements prouvent le contraire et prouveront le contraire.
Tu verras comme les US s'en foutront de la Merkel et d'hollande et vont creer les conditions d'une bonne petite guerre au milieu de l'Europe.

Après tout, ce n'est pas comme cela qu'ils ont toujours progressé et devenus la super puissance mondiale qu'ils aspirent de rester combattant tous ceux qui leur opposent la moindre résistance, avec le concours des social-impérialistes?

Ce sont les plans de Hitler à la puissance surmultipliée.
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Re: Ukraine

Message par logan » 11 Fév 2015, 22:59

Une sortie étonnante de Sarkozy
Manifestement pour Sarkozy, la France (c'est à dire les grandes entreprises françaises) n'a pas grand intérêt au plan de guerre civile en Russie mené par les usa.

Crise ukrainienne : Nicolas Sarkozy reprend la rhétorique du Kremlin

Le Monde | 09.02.2015 à 18h15 • Par Benoît Vitkine

Nicolas Sarkozy s'est exprimé brièvement sur le conflit en Ukraine et ses conséquences sur les relations entre l'Europe et la Russie, samedi 7 février. Devant les dirigeants de l'UMP réunis à Paris, le président du parti d'opposition a soutenu : « La séparation entre l'Europe et la Russie est un drame. Que les Américains la souhaitent, c'est leur droit et c'est leur problème (...), mais nous ne voulons pas de la résurgence d'une guerre froide entre l'Europe et la Russie. »
[...]
« La Crimée choisit la Russie »

« La Crimée choisit la Russie, on ne peut pas leur reprocher », a lancé le chef de l'UMP. Mais à vrai dire, le débat n'a jamais vraiment porté sur ce qu'il convient de « reprocher » aux Criméens ou aux Russes. Il porte plutôt sur la légalité de ce rattachement, que M. Sarkozy a semblé implicitement vouloir reconnaître. Or, si la plupart des dirigeants occidentaux estiment, en aparté, qu'il sera très difficile de revenir en arrière, le président de l'UMP est allé bien plus loin : il épouse la rhétorique des officiels russes, en prétendant qu'il s'agirait d'un choix démocratique en bonne et due forme.

Le « choix » de la Crimée auquel Nicolas Sarkozy a fait référence est le référendum du 16 mars, non reconnu, organisé sans aucun contrôle international, à l'exception de la présence « d'observateurs » membres de quelques partis de l'extrême droite européenne. Ce référendum, qui aurait vu le « oui » à la Russie l'emporter à 96,6 %, s'est tenu après l'invasion de la péninsule par des hommes armés non identifiés. M. Poutine reconnaîtra lui-même deux mois plus tard qu'il s'agissait de militaires russes.

L'argument de Nicolas Sarkozy ne manque pas de surprendre. Il était président de la République française lorsqu'au terme de la guerre entre la Géorgie et la Russie, en août 2008, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ont proclamé leur indépendance. Si ce droit à l'autodétermination était si universel, pourquoi M.Sarkozy n'a-t-il pas alors, au nom de la France, reconnu les deux provinces géorgiennes ?

Pour appuyer son argumentation, Nicolas Sarkozy a développé le précédent du Kosovo : « Si le Kosovo a eu le droit d'être indépendant de la Serbie, je ne vois pas comment on pourrait dire avec le même raisonnement que la Crimée n'a pas le droit de quitter l'Ukraine pour rejoindre la Russie. »[...]

« Une force d'interposition pour protéger les russophones d'Ukraine »

Voici la citation complète de M. Sarkozy : « L'Ukraine a 42 millions d'habitants [si l'on enlève la population de la Crimée, le chiffre est presque correct], il y a un tiers de russophones… Au moins une dizaine de millions de russophones, ce n'est pas anecdotique. Il faut certainement trouver les moyens d'une force d'interposition pour protéger les russophones d'Ukraine tant que la situation ne s'est pas calmée. »[...]

En évoquant la « protection » des russophones, M. Sarkozy reprend donc mot pour mot la rhétorique du Kremlin. Samedi 7 février, Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, a encore évoqué « l'éradication des Russes et des juifs » qui se déroulerait en Ukraine.

L'Ukraine hors de l'OTAN et de l'UE

Selon Nicolas Sarkozy, « l'Ukraine doit garder sa position de pont entre l'Europe et la Russie, l'Ukraine n'a pas vocation à rentrer dans l'Union européenne et dans l'OTAN ». Le chef de l'UMP est ici en partie d'accord avec le président François Hollande, qui a affirmé à plusieurs reprises son opposition à une entrée de Kiev dans l'Alliance atlantique. Ces gages n'ont jamais paru satisfaire Vladimir Poutine.

Il convient aussi de noter qu'au printemps 2008, lors du sommet de l'OTAN à Bucarest, Nicolas Sarkozy s'était engagé, aux côtés des autres chefs d'Etat et de gouvernement présents, à ce que l'Ukraine et la Géorgie fassent « un jour » leur entrée dans l'Alliance. Quant à l'Union européenne, elle est un horizon pour Kiev, mais un horizon lointain. Pour l'heure, l'Ukraine a seulement signé un accord d'association et de libre-échange avec Bruxelles. Mais ce choix stratégique et le refus de l'Union eurasienne expliquent en partie la fureur du Kremlin et son intransigeance dans les discussions.

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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 12 Fév 2015, 10:43

Mais, regarde moi ça
lo a écrit :En Ukraine notamment, Washington est à la manœuvre, alors que Paris ou Berlin font plutôt de la figuration. Venant à la rescousse de son allié nationaliste ukrainien, Obama a laissé entendre qu'il n'excluait pas de doter l'Ukraine d'armes lourdes. Le Congrès américain a voté 350 millions de dollars de crédits à cette fin. Et le général américain qui commande les troupes de l'OTAN en Europe s'est déclaré favorable à de telles fournitures.


Ce n'est pas une perle?

Les Us "venant à la rescousse" de leur pions, de leurs propres plans!!!
Iatnoutsevitch, Porotchenko, le reste des oligarques, ce ne sont que des marionnettes US, quand ils ne sont arrivés directement dans les valises des diplomates US après avoir vecu longtemps aux US comme le cher "Iats" de la Nuland.
Aujourd'hui, quand les contradictions inter impérialistes apparaissent avec une clarté aveuglante on nous sert
Washington est à la manœuvre, alors que Paris ou Berlin font plutôt de la figuration
sans dire un mot de ce que tout le monde moyennement informé constate: que les plans impérialistes US buttent contre l'opposition de Berlin et Paris; que Berlin a une toute autre agenda et Paris une autre.

De leur bouillie ne ressort absolument rien sauf une phrase sportive.

Aujourd'hui Le Monde, cet organe du Ministère des Affaire Etrangères se presse de publier la conclusion d'un accord entre les européens pour freiner l'incendie, mais c'est ne pas compter avec "l'aide" US. Les Russes font état de l'opposition de ...Porotchenko à certaines clauses. On verra, mais comment expliquer qu'un Porotchenko puisse saboter ces accords contre Berlin, Paris et Moscou sans que Washington l'ait donné l'impulsion et les promesses? (ah pour des promesses ça doit y aller!)

Bien sur, tout cela n'est que des disputes des "bandits" (et seulement en Ukraine, comme avant ce n'était qu'en Libye et nulle part ailleurs... et etc.) dont la classe ouvrière internationale n'a rien à cirer...Même si la paix mondiale tient à un fil !
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 18 Fév 2015, 23:32

Alerte!
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Savoir_1

Pourquoi Solydairinfo ne s'associe pas à l'appel de la manifestation organisée à Paris, le Samedi 21 Février 2015:


A Solydairinfo nous pensons évidemment que la solidarité
de tous les anti-impérialistes et antifascistes est nécessaire
pour faire reculer la junte fasciste et néonazie de Kiev.

Mais précisément cela pose la limite des alliances possibles. Elles peuvent s'étendre jusqu'à bien des patriotes et nationalistes sincèrement antifascistes, même si leur anti-impérialisme n'est pas toujours durablement conséquent, mais la limite s'arrête de manière absolue à ceux qui se complaisent dans l'apologie du nazisme et/ou de ses collaborateurs, notamment pétainistes et assimilés, qui sont exactement le contraire de patriotes conséquents.

L'animateur responsable d'un des principaux organisme appelant à la manifestation de Samedi fait la promotion de son mouvement, Novopole, sur un site où l'on peut également trouver, entre autres "joyaux", la promotion d'un livre dédié à la mémoire du nazi collaborateur, Jacques Doriot.
Le fait que l'association humanitaire "Vostok", dont nous ne discutons pas l'action réelle, qui peut avoir ses mérite, serve de paravent à une mouvance pour le moins trouble, était déjà perceptible par divers liens qui y menaient sur le net. Si l'on cherche qui relaye l'action humanitaire de Vostok, action qui semble par ailleurs plutôt sincère et non bidonnée , voici ce qu'on trouve:

http://linformationnationaliste.hautetf ... 16883.html
http://fr.novopress.info/180134/premier ... e-donbass/

deux sites sans complexes, déjà tout à fait ouvertement proches de l'extrême droite.
En ce qui concerne l'appel à manifester on le retrouve sur d'autres sites:

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/artic ... xXNm.shtml
"tout sauf Sarkozy", un site "ni droite-ni gauche", très ambigu, avec la faucille et le marteau, en onglet... mais de style tout à fait "national-bolchévique".

http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1518

Nettement moins ambigu, c'est le site "autour de Garaudy"... et d'Israël Adam Shamir, écrivain d'un talent certain, quoi que très officiellement considéré comme "négationniste"... !

Plus "neutre", en apparence, cet appel collectif, avec Novopole en bonne place:

http://novorossia.vision/fr/le-samedi-2 ... s-a-paris/
appelants

Novopole, qui revendique pratiqement l'organisation de l'évènement:
Novopole facebook
https://www.facebook.com/novopole.org?fref=ts

Enfin, last but not least, là où l'on retrouve André Chanclu, fondateur de Novopole, faisant la promo de son mouvement:

http://synthesenationale.hautetfort.com ... opole.html
Novopole Chanclu


Et donc là aussi où l'on trouve aussi la promo de ce bouquin
à la gloire du nazi Doriot:

http://synthesenationale.hautetfort.com ... e-ppf.html

Doriot story
Et pour nos amis lusitaniens qui auraient encore des doutes, celui-ci:

http://synthesenationale.hautetfort.com ... rette.html


sale hasard...





Tout cela sonne comme un renoncement tragique de la gauche à se mobiliser sur un objectif anti-impérialiste et antifasciste aussi évident.

Rappelons néanmoins que Solydairinfo est associé

au Collectif Ukrainesolidaire:

http://ukrainesolidaire.jimdo.com/le-collectif/


Dans le but de soutenir les revendications essentielles des Républiques Populaires:

__La reconnaissance des Républiques Populaires de Donetsk et Lougansk, ainsi que de leur droit à s'unir dans le projet d'un état de Nouvelle-Russie (Novorossia)
__La reconnaissance de leur intégrité territoriale sur l'ensemble des Oblasts de Donetsk et Lougansk.
__L'évacuation sans préalable et sans conditions de ces territoires par les troupes fascistes de Kiev.
__La reconnaissance par le gouvernement de Kiev et l'ensemble des instances internationales.

PÉTITION EN COURS:

http://soutiendonbass.altervista.org/soutenir.php

*******

Et pour suivre la résistance antifasciste et anti-impérialiste
des Républiques Populaires
sur Solydairinfo:

https://solydairinfo.wordpress.com/




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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 23 Fév 2015, 19:08

Image

Alexei Markov, comandant de l’unité communiste de la brigade Prizrak
PUBLIÉ PAR Slavianskgrad.es 23 février 2015


Créée en Novembre 2014, la brigade communiste unité Prizrak comptait 18 volontaires. Depuis lors, l'unité a augmenté à plus de 100 volontaires à l'heure actuelle, ils font partie également des forces de la République populaire de Lugansk qui ont récemment réussi à capturer la ville stratégique de Debaltsevo.
Junge Welt a interviewé son commandant, Alexei Markov.

Entretien avec Sergey Artemov par Junge Welt

"Nous faisons partie d'un front antifasciste"

Dans les forces armées de la République populaire de Lugansk luttent de nombreux communistes. Ils ont établi une unité distincte. Comment est-ce arrivé?

AM: Nous avions espéré pour un temps que le Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF), le Parti communiste d'Ukraine (KPU) ou toute autre force similaire créé une unité de ce type. Nous avons attendu jusqu'à Octobre 2014 et nous nous sommes rendu compte que nous devions agir par nous mêmes. D'autres personnes se sont aussi intéressées pour cette idée.
Notre unité fait partie de la brigade "Prizrak" d’Alexei Mozgovoi. Nous nous sommes attaché à elle car elle représente une position d'indépendance totale. Pour commencer, personne n’allait nous accepter car de nombreux bénévoles vont et viennent très rapidement. Étape par étape, notre réputation s’est améliorée: une unité de combattants s’est formée, dans laquelle on ne boit pas et ont a une bonne discipline – c’est quelque chose de spécial.
Ils se sont joints à nous d’autres gens et aussi d'autres unités. Avec le début de la phase active de la guerre, le nombre de combattants a doublé dans notre unité en dépit de problèmes d'approvisionnement. Sans cela, nous aurions encore plus de gens. Nous avons maintenant presque la taille d'un bataillon.

Il y a certaines choses que nous avons dites clairement à tous ceux qui veulent se joindre à nous. Nous ne payons pas de salaire, il n’y a pas de rangs parmi nous, nous ne sommes pas intégrés dans les structures formelles de la République populaire de Lougansk et nous n’offrons aucune aide publique ni d’assurance.

La force de notre unité est que nous ne sommes des communistes pas organisés en partis. Aucun contrôle idéologique particulier n’est appliqué dans le face à face. Nous expliquons notre position, contre qui nous nous battons - contre le fascisme, par le pouvoir du peuple. Et quiconque l’accepte peut nous rejoindre. Accepter la discipline des troupes est important: interdiction stricte de l'alcool, discipline militaire et un comportement approprié. A l’intérieur de l'unité nous faisons de la formation idéologique. Il est arrivé qui a eu un large public intéressé par notre formation historique. Depuis lors, nous avons également inclus d'autres unités. Lorsque vous travaillez avec d'autres, nous faisons toujours de la propagande politique. Mais il ne se produisent pas des disputes idélogoques.

Pourquoi vous battez-vous dans cette guerre?

La réponse peut être plus facile que sur des questions de philosophie politique. Je ne peux pas accepter le fait que les femmes et les enfants sont tués – cyniquement, par plaisir. Peu importe qui est de l'autre côté - nazis, nationalistes, impérialistes. À notre avis, les fascistes ont pris le pouvoir à Kiev. Toute tentative visant à démontrer qu'il n'y a fascisme en Ukraine est une blague. La tentative de présenter comme s’il se agissait d'une guerre entre la Russie et l'Ukraine est absurde. Je pense qu'il y a plus d'Ukrainiens de notre côté. L'idéologie est un point important ici. De notre côté, luttent des personnes ayant des idéologies différentes. Sur le côté opposé, il y a une seule composante idéologique dominée par les forces armées du fascisme. Le reste sont des gens mal mobilisés.

Pourquoi votre unité n’est pas intégré dans les forces armées officielles de la République Populaire de Lugansk? Comment travaillez-vous avec eux?

L'été dernier, le Kremlin a recommandé un système vertical du pouvoir aux gouvernements des Républiques Populaires de Lougansk et Donetsk. Il est très similaire à celui de la Russie, mais plus faible, plus corrompu, plus contrôlée. L'influence politique dépend ici plus du nombre de combattants armés que tu as et comment vous avez un bon accès aux approvisionnements. Si tu n’as pas de troupes propres et des approvisionnements, vous n'êtes rien, même si vous êtes connu et vous êtes une personnalité reconnue. Ceux qui étaient en mesure de rejoindre les structures officielles ont reçu des fournitures et des munitions. Ceux qui se opposaient à eux au contraire, en quelque sorte, ont été exclus des fournitures y comprises humanitaires. Mais les structures ne pourraient pas exister sans alimentation efficace. C’est pour cette raison que Prizrak brigade est la seule unité militaire indépendant majeur. Nous ne voulons pas tomber sous aucune structure officielle.
C’est ce que nous avons offert très souvent: nous avons une sous-unité avec l'expérience, nous sommes prêts à nous intégrer en tant que régiment dans les structures officielles de l'armée, de coopérer, d'exécuter les ordres. Officiellement, nous ne avons pas reçu de réponse, mais officieusement ils nous ont informés qu'ils ne peuvent pas nous utiliser. Notre unité pourrait se développer d'abord seule, puis dans différentes unités des forces armées régulières en petits groupes de dix à vingt combattants.

Nous ne pouvons pas dire, faites votre guerre, nous faisons la nôtre. Nous devons coopérer et suivre les instructions de la République populaire de Lugansk. Nous essayons d'agir avec sagesse. Mais encore nous ne recevons pas d'armes de la République populaire de Lugansk, nous n’avons pas reçu récemment des munitions. L'aide humanitaire nous la recevons du KPRF. (Parti Communiste de la Fédération de Russie)

N'êtes-vous pas préoccupé de ce que votre appareil peut être éclipsé comme force d’opposition?

Ce est ce qu'on attend ... Il est dit que les autorités de la République populaire de Lugansk veulent utiliser l'attaque sur Debaltsevo pour écraser toutes les forces d'opposition de la République: Pavel Cosaques Dremov, Mozgovoi Brigade ...

Je étais dans la planification de certaines opérations militaires dans Debaltsevo, donc je pense que la stupidité et l'incompétence sont une bonne excuse pour toutes ces erreurs. Je ne suis pas sûr de qui est vraiment dangereux pour nous - l'armée ukrainienne du côté de l'ennemi ou les commandants de la République populaire de Lugansk derrière nous.

Nous nous battons pour des raisons idéologiques, nous ne allons pas sous le commandement d'instructions ministérielles en peluche dans le sac à dos. Notre objectif est d'aider le peuple ukrainien à se libérer de la junte militaire nazie à Kiev, qui a usurpé le pouvoir. Et nous ferons de notre mieux. Ensuite, nous rentrerons à la maison.

Ne pensez-vous pas qu'il devrait y avoir une force politique progressiste qui se oppose à l’organisation «Paix pour le pays de Lugansk » d’Igor Plotnitsky, Premier ministre de la République populaire?

L'organisation de Plotnitsky est du même type que "Russie unie", mais en plus petit. Nous devons nous rendre compte que, dans la République populaire de Lugansk ceux qui ont gagné les élections sont ceux qui ont le pouvoir dans l'Etat. Même si nous avions atteint 90 pour cent du vote, "la paix pour le pays de Lugansk" aurait été première et aurait remportée l'élection, comme Boris Eltsine en 1996 en Russie, avec son cinq pour cent. En outre, le Parti communiste n’est pas encore inscrit, malgré tous les documents qui ont été soumis. Donc, nous n’avons ni les ressources ni le temps pour de telles luttes politiques qui, en tout cas, nous ne pouvons pas gagner maintenant.

Les idées du pouvoir populaire et la nationalisation sont très populaires dans Lugansk. Et la Russie ne va pas éviter tous ces tentatives de changement socialiste?

Je pense que l'idée de pouvoir populaire en Nouvelle-Russie atterre les responsables russes. Ce serait un très mauvais exemple pour les prolétaires russes. Je suis sûr que tout ce qui s’approche d'un pouvoir populaire en Nouvelle Russie sera supprimé. Le pouvoir du peuple rend également difficile pour la Russie de contrôler cette région.

Il semble que toutes les forces d'opposition locales peuvent être supprimées très rapidement, seulement en coupant le mécanisme de réapprovisionnement des fournitures. Si cette situation devait se produire, ça ne serait pas déterminer ce que les masses pensent?

Il y a un risque d'être arrêté pour propagande contre l'État, si l'on reflète la pensée des masses. Pour être honnête, les points de vue des soldats ordinaires sur les autorités locales n’est pas bien meilleure que celle qu'ils ont des autorités ukrainiennes. Cependant, il est difficile de décrire l'ambiance parmi la population civile. Beaucoup d'entre eux ne comprennent tout simplement pas ce qui est arrivé. Ils veulent la fin de la guerre f, peu importe la forme d’y arriver. La plupart des civils se comporte comme toujours passivement, nous ne pouvons pas compter sur eux en ce moment. Les gens qui sont socialement actifs, ils sont déjà dans l'armée.

Ne craignez vous pas d’être utilisés? Et que l'ordre nouveau soit reconstruit avec presque les mêmes oligarques quand ce sera fini?

C’est possible. C’est effectivement le scénario le plus probable pour le développement futur. Mais si le meurtre de personnes peut être arrêté, si les gens ne peuvent plus être brûlés vifs comme à Odessa et si la propagande fasciste peut être arrêté, je vois que c’est précisément notre tâche, la raison pour laquelle nous avons mis en œuvre notre programme minimum. Nous faisons partie d'un front antifasciste commun. La démocratie bourgeoise de l'ancien régime en Ukraine ne était pas positive, mais au moins il n’y avait pas des meurtres et des bombardements massifs.

Nous sommes conscients que la cause ultime du problème - le capitalisme - se poursuivra. Mais je suis un humaniste pratique. Je sais que le monde ne peut pas être complètement changé dans notre vie ou celle de nos enfants. Il suffit de faire ce que je peux, les prochaines générations vont continuer la lutte, nous allons changer le monde pas à pas. J’ai la ferme conviction que la seule signification de la vie est de changer le monde pour le mieux. Si on meurt sans avoir rien contribué à ces changements, votre vie n’aura eu aucun sens. Je ne peux pas faire grand-chose, mais je fais ce que je peux.

La classe ouvrière s’est-elle montrée comme une force indépendante? Êtes-elle consciente de leurs intérêts de classe?

Malheureusement non, parce que rien n'a changé par rapport à la période d'avant-guerre. Les communistes aussi ont perdu trop de temps. L'été dernier, les communistes étaient ici une force importante, représentant près de la majorité dans le premier Conseil de la République populaire de Lugansk. A cette époque, il aurait été possible de faire quelque chose de sérieux, même au Congrès, aux Soviets des représentants du peuple ou par la création d'unités militaires communistes. Les communistes, cependant, se sont battus les uns contre les autres, au lieu de participer à la formation de l'Etat. Et donc, le nouvel état a été construit sans eux - et Plotnitsky définit la vie politique.

Qu'est-ce qui se passe maintenant avec les Brigades Internationales dans la Brigade Prizrak de Mozgovoi? Certaines personnes ont dû la quitter parce qu'il y avait des problèmes avec la fourniture de ...

Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Quatre combattants espagnols ont rejoint notre unité. Des gens très gentils, ils étaient heureux d'être ici dans une unité communiste. Malheureusement, ils sont entrés en conflit avec la loi espagnole pour s’être trouvés ici. Si vous ne vous battez pas là officiellement ou avec d'un contrat, l'État considère que ces actions sont illégales. Par conséquent, ils ont dû retourner en 'Espagne, mais ils ont promis de revenir. Nous attendons encore quelques personnes en provenance d'Espagne.

Avez-vous besoin aussi des experts civils?

Certes, nous avons besoin de médecins. Nous ne devons pas seulement prendre soin des blessés de notre unité, nous soutenons également l'évacuation des blessés de la région de Debaltsevo. Nous avons également besoin de bons travailleurs de la construction, électriciens - manque de personnel de soutien.

La vraie guerre est totalement différent de ce qui est montré dans les films et dans les rapports. Il y a ici la saleté, le sang, la fatigue et rien d'intéressant. Ici, vous devez avoir moins de valeur que de patience, de retenue et de capacité à surmonter les difficultés.

Si nous avions des armes et des munitions au cours, de la nourriture, alors ne importe qui allait gagner. Nous pourrions créer. Malheureusement, pour des raisons politiques nous ne recevons pas des armes, vient juste de la nourriture pour nos camarades russes, obtenir des munitions en échange de nourriture et des uniformes. La réalité sur le terrain montre de manière différente que prévu. Mais nous allons tous rester ici jusqu'à la victoire, peu importe comment cela se présentera. Si la mort peut être arrêté - alors notre lutte aura eu un sens ici.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 24 Fév 2015, 16:58

Un hommage en plein centre de Kiev avec des militants qui portent une banderole qui va surprendre plus d'un...
Pas, évidemment, ceux qui traitent tous ces gens des "bandits", naturellement.

Le 23 Février 2013, au 95e anniversaire de l'Armée rouge, les militants de l'Union Borotba (La Lutte) rappellent à leurs compatriotes les événements de la lointaine et terrible année 1918, quand, devant d'un orage de réaction armé interne et d'intervention militaire étrangère, la république soviétique a organisée ses forces armées.

Le jour de cette fête, les borotbistes ont nettoyé l'un des objets les plus importants du patrimoine culturel et historique de la capitale ukrainienne - un monument à Nicolas Shchors sur le boulevard de Taras Shevchenko, qui a été vandalisée à plusieurs reprises par les nazis avec la complicité des autorités de Kiev, indifférents au sort de l'un de plus beaux monuments de Kiev.

«Le monument aux héros du peuple ukrainien et du légendaire commandant de terrain Nicholas Shchors n'a pas été choisi par hasard," explique le chef du Borotba Sergei Kirichuk. «À certains égards, c’est une figure emblématique pour l'Ukraine. Venant de la famille d'un travailleur des chemins de fer ukrainiens, Schors est la preuve vivante de la fausseté du mythe nationaliste selon lequel le régime soviétique a été porté en Ukraine sur les baïonnettes des 'envahisseurs’, et que les idées du socialisme et les drapeaux rouges seraient étrangers aux Ukrainiens et imposées sur eux par la force ".

Les militants de l'Union Borotba considèrent comme un devoir de rappeler aux citoyens d'Ukraine que la terre ukrainienne a donné l'Armée rouge, dont la anniversaire est célébré le 23 Février, dans le monde. Originaires de l'Ukraine étaient des commandants importants de l'Armée Rouge - tels que Basil Bozhenka, Vitaly Primakov, Iona Yakir, Pavel Dybenko, Alexander Parkhomenko, Kliment Vorochilov, Vladimir Antonov, et Yuri Kotsjubinsky. Enfin, un natif de l'Ukraine était l'organisateur de l'Armée Rouge - Lev Trotski.

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"Ce ne sont pas seulement nos vrais héros, mais aussi des gens auxquels les ukrainiens peuvent à juste titre être fiers», a déclaré Kirichuk. "Il est de notre devoir de poursuivre la cause pour laquelle ils ont donné leur vie - retour de l’Ukraine à la voie du développement socialiste."

Ces événements d’il y a 95 ans sont plus pertinents que jamais pour l'Ukraine d'aujourd'hui. De même, en 1918, les nationalistes luttaient pour le pouvoir, au milieu d'une crise sociale violente subie par la population de l'ensemble du pays.

Accrochés maintenant à l'Est et l'Ouest, au Kremlin, à Bruxelles et à Washington, la classe dirigeante d'Ukraine, tant les autorités que l'opposition, trahissent systématiquement les intérêts du peuple ukrainien. Les politiques visant à dessiner l'Ukraine dans des unions impériales rend le développement indépendant de notre pays impossible et la condamne à être une personne à charge, à être une périphérie exploitée.

Seule la lutte active des forces de gauche et antifascistes, des syndicats et des étudiants peut arrêter l'Ukraine de glisser dans le bourbier de la réaction fasciste. Cependant, l'oligarchie dirigeante fait tout pour diviser le peuple d'Ukraine, pour semer les graines de l'inimitié et la haine entre les différents groupes ethniques et religieux, entre les gens parlant des langues différentes, et entre les régions avec une mémoire historique différent.

À cette fin, l'oligarchie soutient consciemment les nazis, leur donne de l'argent et une plate-forme dans les médias, et de grandes tribunes politiques. L'année dernière, nous avons vu que, pour la première fois dans l'histoire récente de l'Ukraine, une fraction importante du parti néo-nazi "Svoboda" est venue au Parlement. Ainsi, le gouvernement actuel est en train de préparer un changement et une "sortie de secours", dans l'espoir de détourner la vague d'indignation populaire par un «patriotisme» bidon.

«Les garçons, vous êtes quelqu'un qui mène un combat?" Ces paroles du "Chant de Shchors" devraient être le mot de passe de toutes les forces progressistes en Ukraine, un rappel pour les militants de la gauche moderne et les activistes sociaux, à tous ceux qui se battent maintenant contre l'oppression, la tyrannie et l'exploitation.

«Pour nous, il y a une grande et glorieuse tradition de lutte révolutionnaire du peuple ukrainien, un mode de réalisation qui a été la création le 23 Février, 1918, de l'Armée rouge des Ouvriers et des Paysans», estime Borotba.
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Re: Ukraine

Message par com_71 » 26 Fév 2015, 17:26

lo cette semaine a écrit :Ukraine : un an après Maïdan : l’incendie fait rage

Alors que l’accord de paix signé à Minsk mi-février n’a pas mis un terme à la guerre dans l’est de l’Ukraine entre l’armée et les forces séparatistes, le gouvernement pro-occidental de Porochenko a voulu célébrer sa première année au pouvoir.

Le 22 février, dans les grandes villes qu’il contrôle, il a organisé une « marche de la dignité » en l’honneur des victimes de la police, il y a un an, sur le Maïdan. Ce bain de sang, loin de briser la contestation, l’avait radicalisée. Cela avait précipité la chute de Yanoukovitch, dont le régime corrompu, pillard et sanglant, avait fédéré contre lui de larges couches de la population, qu’on y parle russe, ukrainien ou les deux.

Police blanchie, affairistes recyclés

À Kiev, cette marche a réuni la plupart des courants nationalistes et pro-occidentaux du Maïdan, avec nombre de politiciens affairistes restés en piste après avoir servi et été servis par Yanoukovitch. Dans la même veine, ces commémorations étaient encadrées par des policiers qui, à Kiev en tout cas, réprimaient sauvagement l’an dernier. Mais le gouvernement a besoin de sa police pour contrer les réactions populaires que sa politique pourrait provoquer. Alors, il a choisi d’exonérer ses policiers, en n’incriminant que les forces spéciales et de mystérieux snipers qui seraient venus de Russie.

Participant à cette mascarade, il y avait là aussi nombre de dirigeants européens. Après avoir dû accepter à Minsk la partition de fait de l’Ukraine, ils affichaient leur soutien à un État qui peine à s’imposer, et pas seulement en zone rebelle ou sur son pourtour. Debaltsevo, nœud ferroviaire important entre les républiques de Donetsk et de Lougansk, vient de repasser aux mains des séparatistes. Un même sort guette Marioupol, principal port industriel du Donbass, que Kiev avait occupé militairement en juillet dernier.

Même loin de la ligne de front, dite de cessez-le-feu, à Kharkov, la marche a été marquée par un attentat, malgré une forte présence policière. À cette occasion, les médias ont signalé qu’il se produit des attentats, chaque semaine à Kharkov, seconde ville du pays. Le seul grand port qui reste à l’Ukraine, Odessa, avec son million d’habitants, n’échappe pas non plus aux attentats. Au-delà du Donbass, de larges pans du pays, déstabilisés par les forces qui s’affrontent, risquent ainsi de verser dans le chaos.

Quand la barbarie avance en Europe

De passage à Paris, le Premier ministre de Roumanie, pays qui a 600 kilomètres de frontière avec l’Ukraine, a dit s’inquiéter d’une « instabilité qui pourrait gagner d’autres régions d’Ukraine », et pas seulement. Il pense bien sûr à ce qui se passa aux portes de la Roumanie, lors de l’éclatement de l’URSS, dans la petite république ex-soviétique de Moldavie, dont la partie industrialisée a fait sécession au fil de violents combats. Un quart de siècle plus tard, ce à quoi on assiste en Ukraine, autre ex-république soviétique, risque d’avoir des répercussions déstabilisatrices dans des pays limitrophes. Ne serait-ce que parce qu’ils partagent avec elle les mêmes peuples entremêlés, que telle population, ici majoritaire se retrouve minoritaire, et souvent opprimée, de l’autre côté de ce qui est devenu une frontière d’État. Cela dans une partie du continent où politiciens et gouvernants jouent avec le feu du nationalisme, cultivent l’irrédentisme, attisent la xénophobie comme autant de moyens de parvenir ou de se maintenir au pouvoir, sur fond de populations désespérées par la crise.

En Ukraine, on a un aperçu de ce à quoi cela conduit. En dix mois, 5 700 personnes officiellement, mais plus en réalité, ont péri du fait des combats dans l’Est. Des quartiers d’habitation, des usines, des hôpitaux, des écoles, des aéroports ne sont plus qu’amas de ruines. Ici, les médias ont rapporté comment, à Debaltsevo, des survivants sortaient des caves où ils avaient dû se terrer des semaines durant, par des températures négatives. Et un peu partout en Ukraine, alors que la monnaie a perdu les trois quarts de sa valeur en un an, que salaires et pensions s’effondrent, si même ils sont versés, la situation créée fait ressurgir de vieilles haines nationales entre voisins, divise parfois les membres de mêmes familles, qui vont se battre pour des intérêts qui ne sont pas les leurs. En tout cas, pas ceux des classes laborieuses.

Pour pousser leurs pions en ex-Union soviétique, les grandes puissances occidentales ont poussé à la confrontation avec le Kremlin par populations interposées. Maintenant que l’incendie menace de s’étendre, elles peuvent parler de cessez-le-feu, se désoler devant son non-respect et pointer la culpabilité de Poutine et des dirigeants russes. Elle est évidente, mais loin d’être unique : les démons que les dirigeants occidentaux ont contribué à faire sortir de leur boîte ne vont pas y retourner d’eux-mêmes.
Pierre LAFFITTE
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Ukraine

Message par com_71 » 04 Mars 2015, 18:38

Beaucoup de commentaires, en tous sens, sur ce fil. Ne nous en plaignons pas. Deux faits pourtant n'ont pas été rapportés, alors qu'ils n'ont été démentis, ni l'un ni l'autre :

1)
l'express 02/02/2015 a écrit :Pour un chef séparatiste, l'Ukraine est dirigée par des juifs "pitoyables"
Les dirigeants ukrainiens sont "des représentants pitoyables du grand peuple juif", a lancé lundi le dirigeant de la république séparatiste de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, en référence aux autorités pro-occidentales de Kiev...



2)
www.marxiste.org 15 02 2015 a écrit :...début janvier, il a été diffusé la nouvelle de l'enlèvement de quatre militants de Borotba [« La lutte », organisation marxiste ukrainienne]. Les quatre militants ont été arrêtés en réalité entre Noël et le réveillon, par le Bataillon Vostok. Quelques jours plus tard, les quatre militants enlevés et enfermés pendant deux semaines sont finalement libérés et simultanément expulsés de la République de Donetsk. Depuis cet épisode, Borotba ne peut plus entrer dans les républiques de Donetsk et de Lougansk, même si les militants ne sont certainement pas disposés à capituler.


Cela méritait d'être signalé.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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