Échos de Turquie

[yannalan]

c'est quoi Sinif Mucadelesi ? des camarades turcs qui militent à LO ou un groupe qui a une implantation là-bas ?
Pourrait-on en savoir plus sur leurs actions, etc...

[com_71]

lu sur le site de l'UCI :

Font partie de l'UCI :
....
- Les militants trotskystes regroupés autour de la publication Sınıf Mücadelesi en Turquie ;
...

extrait du communiqué de Lutte Ouvrière du 3.12.2007 :

03/12/2007 - Après le congrès de Lutte Ouvrière

    En présence de plusieurs centaines de délégués et de militants, ainsi que d’une douzaine de délégations de Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique, Turquie, États-Unis, Côte-d’Ivoire, Haïti, le congrès de Lutte Ouvrière, réuni les 1er et 2 décembre 2007, a approuvé à la quasi-unanimité les orientations de la majorité sortante sur différentes questions politiques, sur la situation économique, sur la situation internationale, et sur nos activités pour l’année....

[yannalan]

Oui, d'accord, Com, mais ça dit pas grand-chose
si tu veux, au SU, on avait des camarades chinois,par exemple, en sachant rès bien qu'ils étaient réfugiués depuis perpète en Europe ou en Amérique et qu'ils n'avaient aucune influence sur les luttes dans leur pays. Il y a aussi des groupes uniquemnt présents dans l'émigration, où ils peuvent d'ailleurs faire un très bon boulot

[com_71]

... militants trotskystes regroupés ... en Turquie

... délégation de ... Turquie

Je sais très bien qu'il existe des groupes qui parleraient comme ça de deux ou trois turcs vivant à Londres, je ne pense pas que cela soit le cas de l'UCI, tu peux en avoir un exemple ici

[com_71]

La négociation n’a pas pour but de protéger les intérêts du peuple kurde

Bahçeli, l'homme d'Erdoğan qui mène des affaires politiquement risquées comme si c'était sa propre idée, a rencontré des représentants du parti DEM, qui, selon lui, devrait être dissous pendant les élections. Ahmet Türk, membre du parti DEM qui a été déchu de son poste de maire à trois reprises, a également été ajouté à l'équipe DEM qui avait déjà rencontré Öcalan.
Les dirigeants du DEM font des déclarations fantaisistes avec des mots à la sonorité agréable tels que « démocratie », « paix », « fraternité » et « opportunité historique ». Cependant, ils n'ont pas dit un mot sur ce qui a été discuté avec Öcalan, sur les résultats obtenus, sur ce qui est négocié, à quel stade des négociations, bref, sur l'essence du problème. Ils ont même accusé ceux qui demandaient cela de subversion.
Ce serait une erreur de se demander de quoi parle-t-on avec le chef du parti du nationalisme turc, qui est un ennemi des Kurdes et s'oppose avec colère à ce que le peuple kurde obtienne le moindre droit en Irak ou en Syrie. Il serait faux de dire ce qui est négocié avec Erdoğan, qui condamne son propre peuple à la famine.
Si les politiciens du DEM ne parviennent pas à un accord sur ce qu’ils ont négocié aujourd’hui, ils seront très sévèrement blâmés par les mêmes personnes et passeront peut-être le reste de leur vie en prison. Ils le savent très bien. Malgré cela, le fait qu’ils continuent à négocier comme le souhaite Erdogan n’est pas seulement dû à la pression exercée sur le gouvernement, mais aussi à leurs propres attentes.
Les cercles de l’AKP promeuvent l’idée selon laquelle Öcalan serait activé pour garantir que les YPG déposent les armes en Syrie. Les médias prédisent si le PKK déposera les armes et se dissoudra aujourd'hui ou demain sur ordre d'Öcalan. Répandre l’attente d’une telle situation revient tout simplement à tromper les masses. La principale puissance derrière les YPG en Syrie sont les États-Unis. Tout d’abord, le gouvernement doit conclure un accord avec les États-Unis et non avec Öcalan.
Il semble y avoir un certain niveau d’accord sur cette question tant avec les États-Unis qu’avec la nouvelle administration syrienne. Le gouvernement semble avoir pris sur lui de détruire la région kurde. À cette fin, d’une part, il menace la région kurde avec les milices armées religieuses qu’il soutient en Syrie et, d’autre part, il négocie par l’intermédiaire des politiciens d’Öcalan et du DEM.
Bien sûr, tout cela est ce que nous pouvons observer de l’extérieur, mais il n’y a aucun aspect positif dans tout cela pour le peuple kurde. Le droit du peuple kurde à l'autonomie gouvernementale sera détruit et il sera condamné à la domination des religieux. On dit que le conflit va prendre fin, mais n'est-ce pas l'armée turque, l'armée israélienne, l'armée américaine ou iranienne, ou les milices religieuses qu'elles soutiennent, qui continuent le conflit ? Le peuple kurde de Syrie n’a attaqué personne d’autre, il s’est défendu.
Attendre un résultat positif des négociations avec des hommes politiques qui ne soutiennent aucun développement ayant un impact positif sur le peuple kurde serait semer de faux espoirs. De plus, Erdoğan pourrait ne tenir aucune de ses promesses, revenir en arrière à mi-chemin ou entamer le processus inverse, comme il l’a fait à plusieurs reprises auparavant. Pour un homme politique qui enfreint ouvertement les règles, les promesses faites lors de négociations secrètes n’ont aucune garantie. De plus, Erdogan agit comme s’il n’était pas impliqué. Si le marché échoue, il l’interprétera à son avantage. Alors personne n’entendra la vérité que diront les politiciens du DEM. Non seulement les politiciens, mais tout le peuple kurde sera blâmé et la distance entre les peuples va s’accroître.
Les négociations, qui sont présentées comme étant menées pour la Syrie, pourraient l'être pour la réélection d'Erdoğan. Erdogan doit obtenir les voix des Kurdes, habitués à voter pour le CHP. Il ne peut pas y parvenir lui-même, mais en échange de l'assignation à résidence d'Öcalan, les politiciens du DEM peuvent garantir que les masses kurdes votent à nouveau pour l'AKP. Il ne serait pas surprenant que le processus de négociation soit prolongé et que les élections soient avancées. Ou bien il peut garantir d'être à nouveau candidat en modifiant la Constitution avec le soutien de ses députés au Parlement.
Cependant, si une telle situation se produit, il y aura un fossé entre les électeurs du CHP et les électeurs kurdes, car ils ont besoin des voix kurdes pour accéder au pouvoir.
Les négociations politiques cachées aux masses affecteront directement et négativement les peuples turc et kurde. Le fait que des hommes politiques qui prétendent représenter le peuple kurde y participent montre leur véritable visage.
Erdoğan et son messager Bahçeli montrent une fois de plus qu'ils sont des politiciens dangereux pour le peuple, qui n'hésitent pas à utiliser toutes sortes de ruses dangereuses pour les intérêts des cercles qu'ils représentent. (02.01.25)

http://www.sinifmucadelesi.net/spip.php?article2720&lang=tr

[com_71]

Le gouvernement d'Erdogan représente les intérêts de l'impérialisme, et non ceux du peuple, en Syrie

Les développements en Syrie renforcent le pouvoir d’Erdogan. Erdoğan et son entourage ont profité du fait qu'Assad, qui n'a même pas répondu à la demande de rencontre, a été rapidement renversé par les forces armées d'organisations religieuses radicales. Le régime syrien, incapable depuis longtemps de répondre aux besoins les plus élémentaires de la société, comme l’eau et l’électricité, était sous occupation et en conflit et bénéficiait du soutien de la Russie et de l’Iran. Cependant, aucun d’entre eux n’a aidé Assad comme sa propre armée.
Erdogan met à son crédit toute cette évolution et menace de détruire la région kurde de Syrie. Les groupes religieux djihadistes, sous le contrôle et le soutien de l'armée, attendent un signal pour entrer dans la région kurde. Cependant, les négociations sont toujours en cours. Il est possible qu’Öcalan ne soit pas utilisé comme prévu pour une nouvelle initiative kurde, mais pour faire reculer les Kurdes.
En réaction à l'effondrement du gouvernement syrien, les actions des sociétés productrices de ciment et de fer ont augmenté sur le marché boursier. Le message d’Erdoğan « La Turquie est plus grande que nos frontières » s’adresse principalement à la bourgeoisie turque. Selon lui, cela leur offre une opportunité en raison du rétrécissement du marché, de la baisse des bénéfices, du désir de main-d'œuvre bon marché et du coût des matières premières. Le gouvernement, qui réduit le niveau de vie de la classe ouvrière au plus bas, explique aux patrons qu'il a trouvé un marché qu'ils peuvent exploiter.
Ils ne se soucient pas de l’oppression infligée au peuple syrien, en particulier aux femmes, que les organisations religieuses soient ou non au pouvoir dans les pays où pénètrent des armées étrangères, comme en Afghanistan et en Irak. Le gouvernement AKP aurait enseigné aux religieux comment diriger un État dans la région qu’il contrôle avec l’aide de l’armée. Erdogan parle désormais de révolution populaire et de démocratie. Les extrémistes religieux armés ne sont ni sous le contrôle du peuple ni soucieux de ses revendications.
Que peut donner d’autre le gouvernement de l’AKP au peuple syrien alors que celui-ci ne peut pas se nourrir ou payer son loyer ? Le gouvernement qui interdit les grèves et ignore les droits des travailleurs respectera-t-il les droits de la classe ouvrière syrienne ? Les richesses des terres syriennes ne seront pas pillées pour le peuple syrien, mais au profit de la bourgeoisie. La richesse produite par la classe ouvrière sera transformée en arme et utilisée pour massacrer les gens qui résisteront aux religieux et pour opprimer les femmes. De plus, elle le fera en tant que puissance étrangère. Erdogan suit les traces de l’Occident, qu’il a jusqu’à présent critiqué.
Les développements en Syrie peuvent rendre heureux les cercles gouvernementaux de l’AKP, les patrons, les profiteurs de la bourse et ceux qui ont des rêves ottomans, mais il n’y a aucun développement qui rendra la classe ouvrière heureuse. Cela ne signifie pas grand-chose de se réjouir du départ d’Assad et de la chute d’un dictateur meurtrier, car le peuple n’a pas lutté pour changer les conditions qui le maintenaient là-bas. Au contraire, c’était le résultat des plans, des compétitions et parfois des accords des États impérialistes.
L'impérialisme met en œuvre ses plans en commettant des massacres sans hésitation, comme en Palestine. Parfois, elle est donnée directement, parfois elle est donnée comme un outil, comme dans le cas d’Israël. Cela montre que la Turquie souhaite jouer le même rôle en Syrie.
Ils savent que leur rôle est de maintenir non seulement les organisations islamistes sous contrôle de l’impérialisme, mais aussi le peuple syrien tout entier. C’est à cette situation que nous devons réagir, et non soutenir. (01.01.25)

http://www.sinifmucadelesi.net/spip.php?article2726&lang=tr