Autriche: grève illimitée des cheminots

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Message par pelon » 12 Nov 2003, 22:54

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Pour la première fois, les cheminots autrichiens en grève illimitée
LEMONDE.FR | 12.11.03 | 19h55
Les ouvriers du rail refusent une réforme qui, pour économiser 1 milliard d'euros d'ici à 2010, envisage de scinder l'OeBB en quatre activités distinctes, de supprimer 12 000 postes de travail, de modifier le statut des personnels et d'assouplir les procédures de licenciement.
Opposés à une réforme des chemins de fer, les 47 000 ouvriers autrichiens du rail ont lancé, mercredi 12 novembre, une grève nationale illimitée, un mouvement sans précédent depuis 1945 dans la république alpine.

Environ 1,2 million de passagers, dont plusieurs centaines de milliers d'écoliers et de lycéens, ont été touchés par ce mouvement social qui a été déclenché après l'adoption mardi par le gouvernement de coalition droite-extrême droite d'une réforme controversée de la Société nationale des chemins de fer (OeBB).

Aucun des 7 000 trains et des 800 autobus habituellement en service n'a circulé, a indiqué Norbert Bacher, secrétaire général du syndicat des cheminots (GdE). "Le mouvement est observé à 100 %", selon lui.

L'Automobile-Club autrichien a signalé des perturbations de la circulation automobile dans et autour des grands centres urbains du pays. A Vienne, le métro et le tramway, qui ne sont pas opérés par l'OeBB, ont enregistré une augmentation de 15 % du nombre de passagers, selon l'agence APA.

Plusieurs grandes entreprises ont enregistré des difficultés dans leurs approvisionnements et leurs expéditions, notamment la Voest-Alpine (aciéries), le groupe Lenzing (textiles) et les filiales des constructeurs automobiles BMW et Opel, a précisé APA.

Le mouvement a été mal accueilli par les usagers qui ont été nombreux à se plaindre sur les radios et sur un "téléphone rouge" mis en place par la direction. Le ressentiment était particulièrement vif au Tyrol (ouest du pays) où les autocars sont indispensables pour se déplacer dans les vallées alpines.

OPPOSITION À UNE VASTE RÉFORME DES CHEMINS DE FER

Dès le déclenchement de la grève à minuit mardi, les cheminots ont été rejoints par les chauffeurs des 1 600 autocars de la Poste qui observent un arrêt de travail de  vingt-quatre heures pour protester contre la privatisation partielle de leur entreprise. Des incidents opposant chauffeurs grévistes et non-grévistes ont été signalés à St-Poelten, capitale du Land (province) de Basse-Autriche.

Les ouvriers du rail refusent une réforme qui, pour économiser 1 milliard d'euros d'ici à 2010, envisage de scinder l'OeBB en quatre activités distinctes, de supprimer 12 000 postes de travail, de modifier le statut des personnels et d'assouplir les procédures de licenciement.

Selon leur syndicat, l'éclatement projeté de l'entreprise constituerait un premier pas vers sa privatisation. Le projet du gouvernement donnerait un coup de frein aux augmentations de salaires et plomberait les comptes de l'OeBB, qui devrait financer ses infrastructures par des crédits garantis par l'Etat.

La direction de l'OeBB a provoqué un tollé chez ses employés en menaçant par lettre les grévistes de "sanctions disciplinaires", licenciements et poursuites judiciaires. "Il s'agit d'une atteinte intolérable au droit de grève et à la charte sociale européenne", a protesté le président du GdE, Wilhelm Haberzettl, en menaçant de faire durer le conflit. Dans la matinée, il avait laissé entendre que le trafic ferroviaire pourrait reprendre vendredi.

Au Parlement, le chancelier (conservateur) Wolfgang Schüssel a jugé la grève "incompréhensible" et déclaré que la réforme projetée "resterait sur les rails, quoi qu'il advienne". Mais alors que le chancelier parlait, l'opposition sociale-démocrate et écologiste, qui soutient les grévistes, a brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Sauvez les chemins de fer" et "Halte à la casse de l'OeBB". "Le gouvernement a choisi de passer en force et table sur un pourrissement du conflit", commentait mercredi le quotidien de gauche Standard.

Les grèves nationales sont rarissimes en Autriche où une tradition de concertation entre syndicats, patronat et pouvoirs publics assure la paix sociale depuis des décennies.

Avec AFP
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