Déclaration de l’UNT face aux résultats
du référendum du 15 août
Camarades travailleurs et travailleuses du monde entier :
Depuis Caracas, Venezuela, aujourd’hui 16 août 2004, alors qu’en cette date historique ont été
annoncés les résultats définitifs du référendum présidentiel, nous nous adressons à tous nos
frères de classe. La victoire du Non a été obtenue grâce à plus de 5 millions de voix du peuple
vénézuélien.
Pour l’Union nationale des travailleurs (UNT) et pour beaucoup de camarades syndicalistes de
plusieurs pays, venus au Venezuela pour exprimer la lutte commune des travailleurs contre
l’exploitation capitaliste et contre l’ingérence de l’impérialisme, cela renforce notre convergence
dans la voie de la conquête d’une société plus juste, souveraine et indépendante, où n’existerait
plus l’exploitation de l’homme par l’homme. Nous considérons que la victoire du Non dans ce
référendum est un point d’appui et un grand encouragement pour poursuivre notre combat de
classe.
L’UNT est une centrale syndicale indépendante, qui défend profondément la démocratie
syndicale, l’autonomie vis-à-vis des partis, des patrons et du gouvernement. Nous avons mené
notre propre campagne de « Travailleurs en bataille » pour le Non, donc pour le maintien au
pouvoir du président Chávez, parce que nous considérons que c’est un combat anti-impérialiste
et parce que nous sommes convaincus que les travailleurs doivent jouer un rôle central dans la
défense de la souveraineté des nations, des peuples qui luttent pour leurs terres ancestrales, de
la paysannerie qui mène une campagne mondiale pour une véritable Réforme Agraire et pour la
souveraineté alimentaire.
Tandis que nous, partisans du Non, sommes du côté du pays agressé par l’impérialisme, la
Confédération des Travailleurs du Venezuela (CTV) a décidé de soutenir inconditionnellement
les partisans du Oui, en soutenant une fois de plus la politique du gouvernement agresseur
étasunien. Tandis que l’UNT est du côté de la volonté exprimée par la majorité des travailleurs
vénézuéliens, la CTV reste membre d’un même front avec l’impérialisme et les patrons.
L’attitude des secteurs d’opposition consistant à ne pas reconnaître les résultats électoraux
doit faire l’objet d’une réponse des travailleurs et travailleuses du monde entier, avec leurs
organisations de classe et démocratiques. Nous appelons à rester vigilants et mobilisés face à
toute tentative d’ingérence de l’impérialisme et de ses instruments multilatéraux. Nous appelons
à l’unité de nos luttes de travailleurs et de peuples opprimés dans le monde. C’est la seule voie
pour ouvrir un avenir meilleur dans nos tâches historiques en faveur de l’humanité.
Depuis la ville de Caracas, nous invitons les syndicats, les centrales syndicales, toutes les
organisations du mouvement ouvrier et populaire, du mouvement paysan, de secteurs
professionnels, de chômeurs, de genre, de jeunesse, à resserrer les liens de solidarité militante,
aujourd’hui plus que jamais alors que nous sommes immergés dans le désastre du
néolibéralisme et de la globalisation capitaliste. Nous souhaitons faire connaître et discuter avec
tous la lutte que depuis l’UNT nous menons pour approfondir le processus révolutionnaire en
cours dans notre pays. Nous proposons d’organiser ensemble une Rencontre Internationale au
Venezuela, dans la première semaine de décembre 2004, pour débattre de la situation du
mouvement ouvrier, des tâches qui nous sont posées, de campagnes et d’actions de solidarité.Pour nous, le Non au référendum du 15 août est un Non à l’ALCA [Zone de libre-échange des
Amériques], un Non au FMI et à la politique néolibérale. C’est un Non à la domination de
l’impérialisme et à la politique de l’assassin Bush. Ce doit être un Non au paiement de la dette
extérieure et aux privatisations. Nous voulons transformer cette victoire du Non en un Non à
l’exploitation capitaliste.
Les putschistes et l’impérialisme, hors du Venezuela ! Vive la lutte des travailleurs et
travailleuses et des peuples du monde !
Pour la Coordination Nationale de l’UNT :
Orlando Chirino, Marcela Maspero, Eduardo Piñate, Stalin Pérez Borges, Ruben Linares