Turquie - Vers une intervention militaire en Irak ?

Dans le monde...

Message par Proculte » 21 Oct 2007, 12:58

L-O
Le 17 octobre, l'Assemblée nationale turque devait, sur demande du gouvernement du Premier ministre Erdogan, autoriser l'armée à intervenir militairement en Irak, en cas de besoin, contre la guérilla kurde du PKK qui y dispose de bases arrière.

Cette autorisation est en fait très formelle, les généraux turcs s'arrogeant depuis longtemps le droit d'intervenir dans la région kurde du nord de l'Irak, soit par des bombardements de ce qu'ils estiment être des bases du PKK, soit même par des incursions. L'état-major n'en faisait pas moins pression depuis des mois sur le gouvernement pour qu'il entérine cette politique. Des attentats attribués au PKK et ayant abouti à la mort de militaires turcs lui en ont fourni l'occasion.

Depuis l'intervention américaine contre Saddam Hussein, la région kurde dispose d'une autonomie de fait. C'est aussi la partie de l'Irak où la situation est la plus stable et où règne une relative prospérité. Ce sont d'ailleurs souvent des sociétés capitalistes turques qui en profitent, vendant leurs produits et installant des chantiers dans cette région kurde. Mais les chefs de l'armée turque voient la situation d'un autre œil : cette autonomie risque de devenir un exemple pour les Kurdes de Turquie. D'autre part, même si les dirigeants kurdes irakiens tentent de limiter les activités du PKK, ils ne peuvent le faire totalement sous peine d'apparaître comme solidaires de la répression qui s'exerce contre la population kurde de Turquie à laquelle, malgré quelques gestes et modifications législatives, l'État turc continue en fait de nier même le droit de parler ou d'avoir une presse dans sa langue.

L'armée turque veut donc contraindre les dirigeants irakiens à agir contre le PKK, ce dont ils n'ont guère les moyens, et sinon occuper elle-même une partie de cette zone. Un prétexte pourrait être aussi de protéger la minorité turkmène de cette région kurde. Mais une vraie raison pourrait être aussi le fait que la Turquie, depuis toujours, lorgne sur les richesses pétrolières de Kirkouk et de Mossoul, situées dans cette région. Les dirigeants des États-Unis, de leur côté, s'opposent à une telle intervention ; mais ils n'ont peut-être pas vraiment les moyens de s'y opposer.

Contraint et forcé par les pressions de l'armée, le gouvernement Erdogan a donc fini par céder. Reconduit à la tête du pays à la suite des élections de cet été, Erdogan et son parti AKP, dit « islamiste modéré », souhaitent plutôt se désengager de ce type de conflit. Cela correspond à une tendance des grands capitalistes turcs qui souhaitent s'intégrer à l'Union européenne, profiter des opportunités de faire des affaires au nord de l'Irak, au Moyen-Orient et en Asie centrale, sans pour autant s'embarrasser des coûts d'une intervention militaire dont ils préfèrent laisser le soin, par exemple, aux États-Unis.

Le plus simple serait évidemment de reconnaître aux Kurdes de Turquie les droits démocratiques qu'ils réclament. Mais le gouvernement Erdogan est visiblement incapable de mener une telle politique, non seulement parce que l'armée et l'État qu'il dirige ne l'acceptent pas, mais parce que la société turque nie un grand nombre de ces droits aux Turcs eux-mêmes.

C'est donc peut-être un nouveau front qui pourrait s'ouvrir en Irak par l'intervention de l'armée turque. Le chaos que l'intervention américaine a amené en Irak ne ferait ainsi que s'étendre un peu plus, en impliquant ses voisins.

A.F.
Proculte
 
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Message par Proculte » 21 Oct 2007, 15:17

Des soldats turcs en otage au Kurdistan
C. M. (lefigaro.fr) avec AFP et AP.
Publié le 21 octobre 2007



Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a capturé un groupe de soldats turcs après de violents combats, qui ont coûté la vie à 12 militaires et 23 rebelles.

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, réunira l’état-major dimanche soir. Une réunion de crise, dirigée par le président Abdullah Gül, avec des ministres et commandants militaires de haut rang, après l'attaque meurtrière des séparatistes kurdes qui a coûté la vie à 12 soldats turcs et 23 rebelles, dans la matinée. "Nous déciderons après cette réunion quel genre de mesures nous adopterons", a martelé le premier ministre.

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a capturé un groupe de soldats turcs dans la zone frontalière entre la Turquie et l'Irak. Des rebelles séparatistes kurdes ont attaqué une unité de l'armée turque près de la frontière avec l'Irak et l'Iran, dans le sud-est du pays.

Incursion ?

Cette attaque s’est produite quatre jours après l'adoption, par le Parlement turc, d'une motion autorisant l'armée à mener des opérations transfrontalières dans le nord de l'Irak pour y "nettoyer" les bases arrière du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Si les dirigeants turcs ont assuré que ce vote ne signifiait pas qu'une offensive serait lancée dans l’immédiat, il semblerait qu’une incursion soit désormais imminente.

Le Parlement irakien a, de con côté, immédiatement critiqué la menace d’une incursion militaire turque dans la région. "Le Parlement condamne la menace de recourir à la force pour résoudre le problème en suspens", a indiqué une motion approuvé par 184 députés sur 275, dimanche matin. Le président irakien, Jalal Talabani, a renchéri en annonçant qu'il ne livrerait jamais à la Turquie les chefs du PKK.

Les Etats-Unis et l'Irak craignent qu'une action unilatérale de la Turquie, à laquelle ils sont hostiles, n'entraîne une déstabilisation du nord de l'Irak, région la plus stable du pays.
Proculte
 
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Message par Proculte » 23 Oct 2007, 16:52

Rebelles kurdes: un émissaire turc à Bagdad prône le dialogue, Erdogan maintient la pression
AFP

Un émissaire turc a insisté mardi à Bagdad sur la diplomatie pour résoudre le problème des rebelles kurdes, sur lesquels le Premier ministre turc a toutefois maintenu la pression en notant que son pays était susceptible d'intervenir "à n'importe quel moment" contre eux.
Le chef de la diplomatie turque Ali Babacan, dépêché dans la capitale irakienne, a d'ailleurs rejeté l'offre de cessez-le-feu conditionnel faite lundi par les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte contre le pouvoir central d'Ankara depuis 1984.
Son homologue irakien Hoshyar Zebari l'a assuré que son pays combattrait "la menace" que représentent les bases du PKK dans le nord, après un appel des Etats-Unis aux autorités irakiennes pour prendre "des mesures immédiates" afin de donner un coup d'arrêt aux opérations des rebelles dans cette région.
La visite de M. Babacan intervient alors que la Turquie a menacé de conduire des incursions militaires, autorisées le 17 octobre par le Parlement turc, dans le Kurdistan irakien frontalier, pour y éliminer des bases du PKK.
Cette tension inquiète les Etats-Unis qui craignent qu'une intervention turque ne déséquilibre une des rares régions d'Irak relativement épargnée par la violence.
"La politique, le dialogue, la diplomatie, la culture et l'économie sont les moyens de régler cette crise", a dit M. Babacan lors d'un point de presse. "Nous ne voulons pas sacrifier nos relations culturelles et économiques avec notre voisin pour une organisation terroriste".
Mais il a rejeté l'offre du PKK qui s'est dit prêt sous conditions à observer un cessez-le-feu.
"La question du cessez-le-feu concerne deux pays, deux armées, et pas une organisation terroriste", a rétorqué le ministre turc, qui devait également s'entretenir avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, et le président Jalal Talabani, un Kurde.
A Londres, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui fait en sorte de maintenir la pression sur le PKK.
Une éventuelle intervention militaire turque en Irak ne viserait que les positions des séparatistes kurdes, mais elle peut intervenir "à n'importe quel moment", a-t-il relevé.
Présent à ses côtés, le Premier ministre britannique Gordon Brown a condamné la "violence terroriste" du PKK.
Ce mouvement est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union Européenne, mais ses militants sont tolérés par les autorités locales irakiennes kurdes au Kurdistan.
Ankara a demandé à Bagdad d'agir pour empêcher que le PKK ne lance des opérations à partir du Kurdistan irakien, mais l'armée irakienne n'est pas déployée dans cette région sous contrôle des autorités régionales kurdes.
Les tentatives de compromis suivent une embuscade du PKK dimanche près de la frontière irako-turque dans laquelle 12 soldats turcs ont été tués, et huit faits prisonniers, augmentant la crainte d'une riposte turque.
Lundi, le président George W. Bush a appelé son homologue Abdullah Gül afin de l'assurer de l'engagement américain à coopérer avec Ankara pour combattre le PKK. Il a convenu avec M. Maliki "d'empêcher le PKK de se servir d'une partie quelconque du territoire irakien pour projeter ou mener des attaques terroristes".
L'éventualité d'une opération militaire conjointe de la Turquie et des Etats-Unis contre les repaires du PKK a même été évoquée par Ankara.
Selon le quotidien Chicago Tribune citant de hauts responsables américains, les Etats-Unis pourraient envisager des frappes aériennes contre le PKK pour éviter toute intervention turque.
Le PKK, créé en 1978, a lancé en 1984 sa lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le Sud-Est anatolien. Il a intensifié ses opérations après avoir mis fin en 2006 à une trêve unilatérale. Selon un bilan officiel, les violences liées au conflit ont fait plus de 37.000 morts.
Proculte
 
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Message par Proculte » 25 Oct 2007, 18:47

a écrit :Turquie : l'armée sur le pied de guerre.

L'armée turque est sur pied de guerre. Plusieurs dizaines de milliers de soldats - on parle de cent mille - sont concentrés le long de la frontière irakienne et le chef de l'état-major se dit « décidé » à pénétrer sur plusieurs dizaines de kilomètres à l'intérieur de l'Irak, là où la population est en majorité kurde. L'objectif serait d'en chasser les combattants du PKK, l'organisation de guérilla fondée par des Kurdes de Turquie, qui seraient environ 3 500, regroupés dans des camps en territoire irakien.

Depuis le mois de janvier, plus d'une cinquantaine de soldats turcs sont morts à la suite des attaques attribuées au PKK, qui agit également en territoire turc. Dimanche 21 octobre, 12 soldats turcs y ont été tués, dans un village situé près de la frontière. L'armée turque a répondu en faisant 32 morts, utilisant des avions de chasse, des hélicoptères de guerre et de l'artillerie pour bombarder les positions du PKK.

En fait, depuis le mois d'avril, le chef de l'armée turque, le général Büyükanit, mène une campagne intensive pour obliger le gouvernement à donner sa caution à une opération militaire en Irak. Réticent, le gouvernement dirigé par Erdogan, chef du parti AKP sorti vainqueur des élections de l'été, a fini par céder, demandant officiellement au Parlement d'autoriser l'armée à mener des opérations de grande envergure.

L'armée va-t-elle maintenant mettre ses menaces à exécution ? Ce n'est cependant pas sûr. De toutes parts, et en particulier du côté des États-Unis, la Turquie a été mise en garde contre une telle opération. Et lundi 22 octobre le ministre de la Défense turc a reconnu qu'il existe des « projets d'incursion de l'autre côté de la frontière » mais « pas prévus de façon urgente ». En fait, comme le rappelait une partie de la presse turque, il y a déjà eu ces dernières années pas moins de 24 opérations militaires à l'intérieur du territoire irakien, dont certaines de grande envergure, mobilisant parfois jusqu'à 35 000 soldats, sans venir pour autant à bout de la présence du PKK en Irak du Nord.

L'état-major lui-même sait donc bien qu'il ne réussira pas à écraser le PKK. Sa campagne vise plutôt à faire pression sur les États-Unis et sur les autorités kurdes irakiennes pour qu'ils se chargent eux-mêmes de limiter son action, voire de lui interdire les actions armées en direction de la Turquie. Le président kurde irakien Jalal Talabani a ainsi proposé au PKK de se transformer simplement en « mouvement politique ».

En revanche, toute cette affaire est l'occasion de mener en Turquie une campagne nationaliste et guerrière, dans laquelle les chefs de l'armée et l'extrême droite rivalisent à qui fera le plus appel à la solidarité avec les soldats victimes de la « terreur » du PKK. Une collecte a été lancée en faveur des soldats et des manifestations de soutien ont lieu, en fait plus bruyantes que massives. Tout cela est l'occasion pour l'armée de prendre sa revanche sur le gouvernement et de faire comprendre à Erdogan et à ceux qui le soutiennent qu'en Turquie, encore aujourd'hui, c'est elle qui peut imposer ses choix.

En effet une partie de la presse turque elle-même explique qu'il n'y a pas de «  solution militaire » à la question kurde. Le Tüsiad, organisation patronale équivalant au Medef en France, a lui aussi constaté à plusieurs reprises que la guerre au Kurdistan avait coûté plus de 100 milliards de dollars, sans apporter de solution. Mais ni le patronat turc ni le gouvernement de l'AKP n'ont vraiment les moyens d'imposer qu'une solution politique soit donnée au problème kurde, en reconnaissant effectivement à cette population le droit de parler et d'écrire sa langue, voire le droit à une certaine autonomie.

L'armée turque se lancera-t-elle ou non dans une opération de grande envergure en Irak, aux dépens de la population kurde et en augmentant encore un peu le chaos qui y règne ? Ce n'est pas encore sûr. En revanche il est certain que la population de Turquie elle-même paiera encore une fois, d'une façon ou d'une autre, pour cette pression accrue de l'armée sur toute la vie politique et sociale.

Julien SILVA.L-O
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Message par Puig Antich » 25 Oct 2007, 20:02

Je n'ai pas entendu grand chose sur les mouvements de grève et les manifestations au Kurdistan d'Irak contre l'intervention - je sais que notamment les lycéens sont sortis dans la rue. Si vous avez des infos.

En espérant que ces évènements ne conduiront pas à attiser les haines nationales - notamment contre la minorité turkmène - mais qu'ils inciteront plutôt les prolétaires et les populations à tourner leur colère contre leurs vrais ennemis, le militarisme turque et les partis nationalistes au pouvoir au Kurdistan d'Irak ; et avec le seul objectif qui peut les sortir du chaos : un Kurdistan unifié et socialiste.
Puig Antich
 
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Message par Proculte » 27 Oct 2007, 09:23

a écrit :Rebelles kurdes: la Turquie, insatisfaite, attend davantage de l'Irak


La Turquie a exprimé vendredi son insatisfaction quant aux propositions émises à Ankara par une délégation irakienne pour lutter contre les rebelles kurdes réfugiés dans le nord de l'Irak et éviter une opération armée turque.
"La délégation irakienne est venue avec des idées qui prendront longtemps pour être mises en oeuvre" alors que "le facteur temps est très important", a estimé dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères, à l'issue d'une journée de discussions.
La Turquie veut des "mesures urgentes et décisives" dans la lutte contre "l'organisation terroriste" du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qui se sert de ses camps dans le nord de l'Irak comme de bases arrières pour ses opérations en Turquie, ajoute le ministère.
De retour d'une visite en Roumanie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est pour sa part resté ambigu vendredi soir sur la date d'une éventuelle opération militaire contre les rebelles kurdes.
Il a cependant laissé entendre qu'elle avait peu de chances de se concrétiser avant qu'il se rende à Washington le 5 novembre pour des entretiens à la Maison Blanche.
M. Erdogan a remarqué que l'action militaire s'inscrivait dans un "processus" dont fait partie sa rencontre avec le président américain George W. Bush. "Je ne sais pas ce qui peut se passer jusqu'à mon voyage en Amérique", a-t-il cependant averti.
Lors des discussions d'Ankara, Bagdad a proposé de faire surveiller les frontières du Kurdistan irakien par les forces de la coalition pour empêcher les attaques des rebelles kurdes en Turquie, selon une déclaration à la presse du porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Askeri.
Bagdad a aussi proposé de "renforcer" les postes-frontières du nord de l'Irak avec la fourniture d'armes et d'équipements, pour empêcher les infiltrations du PKK sur le territoire turc, selon le communiqué du porte-parole traduit de l'arabe en français, selon une traduction non-officielle.
A la mi-journée, les discussions avaient été jugées "positives" par les Irakiens.
"Des entretiens très importants sont en cours. Il y a des résultats positifs", avait déclaré M. Askeri, après une heure et demie d'entretiens au ministère des Affaires étrangères.
Les ministres de la Défense, Abdel Qader Mohammed Jassim, et de la Sécurité nationale, Shirwan al-Waeli, qui conduisent les tractations côté irakien ont ensuite discuté pendant 04H30 avec les ministres turcs des Affaires étrangères Ali Babacan, et de l'Intérieur, Besir Atalay, dans un grand hôtel de la capitale.
Le ministre turc de la Défense Vecdi Gönül a aussi rencontré son homologue irakien en fin de journée.
Le Parlement turc a donné le 17 octobre son feu vert à une opération militaire en Irak contre les rebelles. Une attaque du PKK qui s'est soldée dimanche par 12 morts dans les rangs turcs, tandis que huit autres soldats ont été faits prisonniers, a encore accru la tension.
Sur le terrain, la presse a fait état de convois incessants acheminant des munitions vers la frontière irakienne.
Selon l'agence de presse turque Anatolie, des hélicoptères font le va-et-vient entre la base militaire de Yüksekova (sud-est) et la frontière pour transporter munitions et équipements militaires.
Des renforts ont été dépêchés par la voie terrestre et par hélicoptère dans la zone de Yesilova, où l'armée a affirmé avoir repoussé mardi soir une attaque des rebelles venus d'Irak et "neutralisé" plus de 30 d'entre eux, a indiqué Anatolie.
Proculte
 
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Message par Proculte » 28 Oct 2007, 07:53

a écrit :Turquie: opération armée en Irak plus proche après l'échec des discussions


La probabilité d'une intervention armée turque dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes paraissait avoir sensiblement augmenté samedi au lendemain de l'échec de négociations avec une délégation irakienne à Ankara.
La Turquie lancera une opération contre les rebelles "quand ce sera nécessaire", sans tenir compte de l'opinion de la communauté internationale, a réaffirmé samedi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
"Une opération transfrontalière est à la porte", titrait le même jour le quotidien pro-gouvernemental Zaman. Selon les médias turcs, l'armée continue de masser des troupes à la frontière avec l'Irak.
Selon l'agence Anatolie, le président Abdullah Gul a expliqué par téléphone la position turque à son homologue iranien Mahmoud Ahmedinejad, également confronté à des insurgés kurdes, en arguant que "les moyens diplomatiques (pour résoudre la crise) se tarissent".
C'est dans ce contexte très tendu que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé que la libération des huit soldats turcs, faits prisonniers dimanche lors d'une attaque du PKK qui a également tué 12 militaires, "ne prendra pas longtemps".
Le PKK s'est dit prêt "à discuter de la question avec toute délégation susceptible de se présenter". Affirmant que les prisonniers se trouvaient dans une "zone de guerre" soumise aux bombardements turcs, le PKK a indiqué en substance que l'arrêt des tirs faciliterait leur libération.
Quelque 2.000 personnes, pour la plupart Kurdes, ont manifesté samedi contre le PKK, dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière avec l'Irak.
La délégation irakienne qui a discuté sans succès pendant plus de six heures vendredi avec des responsables turcs est retournée à Bagdad samedi après-midi. Ankara a jugé insuffisantes et trop lentes à mettre en oeuvre les propositions des Irakiens visant à empêcher les infiltrations meurtrières en Turquie de combattants du PKK.
"Nous avons un problème de temps", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Babacan, soulignant qu'Ankara veut des actions "apportant des résultats dans des délais très, très courts". Bagdad a notamment proposé de faire surveiller les frontières du Kurdistan irakien par les forces de la coalition et de "renforcer" les postes-frontières du nord de l'Irak avec la fourniture d'armes et d'équipements.
Soulignant que les trois provinces situées dans le nord de l'Irak étaient sous le contrôle du gouvernement provincial kurde, le général américain Benjamin Mixon, qui commande la division multinationale nord, avait déclaré vendredi que ses forces ne comptaient "absolument rien" faire contre les rebelles du PKK. Washington redoute qu'une incursion turque dans le nord de l'Irak ne déstabilise une zone de ce pays, relativement épargnée par la guerre.
Le gouvernement turc, conscient des risques d'échec d'une intervention armée "est comme un funambule sur son fil", soulignait samedi un diplomate occidental. A chaque nouvel incident avec les rebelles, "l'exercice devient de plus en plus périlleux" mais il existe encore "deux fusibles" pour éviter une intervention, a-t-il estimé.
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, doit faire un crochet le 1er novembre par Ankara avant d'assister à une conférence internationale des voisins de l'Irak à Istanbul les 2 et 3 novembre.
M. Erdogan doit aussi être reçu à la Maison Blanche le 5 novembre pour des entretiens, les premiers depuis le triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, aux législatives de juillet.
M. Erdogan a laissé entendre vendredi soir qu'une intervention armée avait peu de chances de se concrétiser avant sa rencontre avec George W. Bush. Il a affirmé qu'une action militaire s'inscrivait dans un "processus" qui inclut sa rencontre avec le président américain George W. Bush.
"Je ne sais pas ce qui peut se passer jusqu'à mon voyage en Amérique", avait-il ajouté car "nous sommes en ce moment dans un état d'alerte permanent
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Message par Indesit » 30 Oct 2007, 11:56

(Proculte @ dimanche 28 octobre 2007 à 06:53 a écrit :
a écrit :Turquie: opération armée en Irak plus proche après l'échec des discussions


La probabilité d'une intervention armée turque dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes paraissait avoir sensiblement augmenté samedi au lendemain de l'échec de négociations avec une délégation irakienne à Ankara.
La Turquie lancera une opération contre les rebelles "quand ce sera nécessaire", sans tenir compte de l'opinion de la communauté internationale, a réaffirmé samedi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
"Une opération transfrontalière est à la porte", titrait le même jour le quotidien pro-gouvernemental Zaman. Selon les médias turcs, l'armée continue de masser des troupes à la frontière avec l'Irak.
Selon l'agence Anatolie, le président Abdullah Gul a expliqué par téléphone la position turque à son homologue iranien Mahmoud Ahmedinejad, également confronté à des insurgés kurdes, en arguant que "les moyens diplomatiques (pour résoudre la crise) se tarissent".
C'est dans ce contexte très tendu que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé que la libération des huit soldats turcs, faits prisonniers dimanche lors d'une attaque du PKK qui a également tué 12 militaires, "ne prendra pas longtemps".
Le PKK s'est dit prêt "à discuter de la question avec toute délégation susceptible de se présenter". Affirmant que les prisonniers se trouvaient dans une "zone de guerre" soumise aux bombardements turcs, le PKK a indiqué en substance que l'arrêt des tirs faciliterait leur libération.
Quelque 2.000 personnes, pour la plupart Kurdes, ont manifesté samedi contre le PKK, dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière avec l'Irak.
La délégation irakienne qui a discuté sans succès pendant plus de six heures vendredi avec des responsables turcs est retournée à Bagdad samedi après-midi. Ankara a jugé insuffisantes et trop lentes à mettre en oeuvre les propositions des Irakiens visant à empêcher les infiltrations meurtrières en Turquie de combattants du PKK.
"Nous avons un problème de temps", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Babacan, soulignant qu'Ankara veut des actions "apportant des résultats dans des délais très, très courts". Bagdad a notamment proposé de faire surveiller les frontières du Kurdistan irakien par les forces de la coalition et de "renforcer" les postes-frontières du nord de l'Irak avec la fourniture d'armes et d'équipements.
Soulignant que les trois provinces situées dans le nord de l'Irak étaient sous le contrôle du gouvernement provincial kurde, le général américain Benjamin Mixon, qui commande la division multinationale nord, avait déclaré vendredi que ses forces ne comptaient "absolument rien" faire contre les rebelles du PKK. Washington redoute qu'une incursion turque dans le nord de l'Irak ne déstabilise une zone de ce pays, relativement épargnée par la guerre.
Le gouvernement turc, conscient des risques d'échec d'une intervention armée "est comme un funambule sur son fil", soulignait samedi un diplomate occidental. A chaque nouvel incident avec les rebelles, "l'exercice devient de plus en plus périlleux" mais il existe encore "deux fusibles" pour éviter une intervention, a-t-il estimé.
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, doit faire un crochet le 1er novembre par Ankara avant d'assister à une conférence internationale des voisins de l'Irak à Istanbul les 2 et 3 novembre.
M. Erdogan doit aussi être reçu à la Maison Blanche le 5 novembre pour des entretiens, les premiers depuis le triomphe du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, aux législatives de juillet.
M. Erdogan a laissé entendre vendredi soir qu'une intervention armée avait peu de chances de se concrétiser avant sa rencontre avec George W. Bush. Il a affirmé qu'une action militaire s'inscrivait dans un "processus" qui inclut sa rencontre avec le président américain George W. Bush.
"Je ne sais pas ce qui peut se passer jusqu'à mon voyage en Amérique", avait-il ajouté car "nous sommes en ce moment dans un état d'alerte permanent


Cela donne tout son actualité à l'article sur la Turquie de la dernière Lutte de Classe. C'est un excellent article =D> .

En gros, les militaires ont réussi leur coup. Qui était d'entraîner les dirigeants de l'AKP dans le bourbier de l'intervention anti-kurde.

à +
Indesit
 
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Message par yannalan » 30 Oct 2007, 12:23

Il serait aussi intéressanrt( d'acvoir des infos sur la politique de l'autre bord, le PKK. Il est curieux qu'à un moment où une partie de la bourgeoisie turque essaie timidement de reconnaître quelques droits aux kurdes, ils passent à l'attaque avec une vigueur renouvelée.
Est ce une politique du pire ?
yannalan
 
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Message par Proculte » 30 Oct 2007, 23:00

Il faut pas oublié USA
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