par Proculte » 04 Nov 2007, 13:28
Les soldats turcs libérés par le PKK sont arrivés en Turquie
Un avion militaire transportant huit soldats turcs libérés dimanche matin dans le nord de l'Irak par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a atterri à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, a rapporté la chaîne de télévision CNN-Türk.
L'appareil a atterri dans une base aérienne militaire, d'où les huit ex-prisonniers ont pu parler par téléphone à leurs familles, a ajouté la chaîne.
Les rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont libéré dimanche dans le nord de l'Irak les huit soldats turcs capturés en Turquie le mois dernier lors d'une opération qui a accru la menace d'intervention militaire turque en Irak.
Les huit hommes faits prisonniers le 21 octobre ont été remis aux autorités locales du Kurdistan irakien puis conduits à l'aéroport d'Erbil (Kurdistan irakien) d'où ils ont embarqué en fin de matinée à bord d'un avion militaire turc venu les chercher.
"Nous les avons libérés à 07H30 (04H30 GMT)", a déclaré à l'AFP le responsable des relations extérieures du PKK, Abdurrahman Cadirci, interrogé au téléphone par l'AFP depuis Erbil.
"Leur libération est intervenue après la médiation du gouvernement du Kurdistan irakien et d'un dirigeant du Parti pour une société démocratique" (DTP, principal parti pro-kurde de Turquie), a expliqué M. Cadirci.
"J'ai remis personnellement les huit soldats à deux responsables kurdes irakiens, Karim Sinjari, le ministre des Affaires internes au sein du gouvernement kurde, et Othman Hadji, le ministre de l'Intérieur", a-t-il dit.
Le lieu exact de cette libération n'a pas été révélé.
Dans un communiqué, le gouvernement autonome du Kurdistan irakien a confirmé la libération des soldats, qui est la conséquence des "efforts personnels du président de la région kurde, Massoud Barzani, du président Jalal Talabani et du Premier ministre de la région kurde Nechirvan Barzani".
Les militaires turcs ont ensuite été conduits à l'aéroport d'Erbil, à 330 km au nord de Bagdad.
L'aéroport a été fermé au public et de nombreux responsables du gouvernement kurde (irakien) se sont rendus sur place pour assister à leur départ.
Fouad Husseini, principal collaborateur du président kurde Massoud Barzani, a confirmé à l'AFP que les huit soldats "sont partis à bord d'un avion militaire", sans toutefois être en mesure de préciser leur destination.
"Il n'y a pas eu de marché pour les libérer. Seules des considérations humanitaires ont guidé notre action", a-t-il ajouté. "Le gouvernement kurde a réagi dès le premier jour de leur capture (...), les responsables kurdes irakiens ont pris contact avec le PKK et ont sécurisé leur libération".
Les rebelles du PKK ont attaqué le 21 octobre une unité militaire turque près de la frontière irakienne. Outre les huit soldats faits prisonniers, douze militaires ont été tués dans cet assaut, qui a soulevé une vague d'indignation en Turquie.
L'armée turque n'a jamais confirmé que les conscrits avaient été capturés et les a portés disparus. Elle a affirmé avoir tué depuis 80 rebelles dans une vaste offensive en Turquie contre les séparatistes.
L'attaque a augmenté la probabilité d'une intervention militaire turque dans le nord de l'Irak, où les rebelles disposent de camps qu'ils utilisent comme bases arrière pour leurs opérations dans le sud-est turc. Ankara a déployé des dizaines de milliers de soldats à la frontière.
Cette libération intervient au lendemain de la fermeture, dans les trois principales villes du Kurdistan irakien, des bureaux d'un petit parti local sympathisant du PKK, servant de relais logistique aux séparatistes.
A l'issue d'une conférence internationale de deux jours sur l'Irak organisée à Istanbul, le gouvernement irakien s'est engagé samedi à agir, y compris par des arrestations, contre les rebelles kurdes basés dans le nord du pays.
Au cours de cette conférence, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui rencontre lundi le président américain George W. Bush, avait lancé un nouvel appel à "des mesures urgentes et substantielles" contre le PKK. "Toutes les options restent sur la table pour la Turquie", avait prévenu son ministre des Affaires étrangères, Ali Babacan.