a écrit :
L’armée libre de Syrie veut armer la rébellion
Longtemps confinée à l'état de rumeur, l'apparition d'une opposition armée au régime du président Bachar Al-Assad en Syrie se précise. Ces dernières semaines, des journalistes occidentaux sont entrés en contact avec des soldats séditieux réunis au sein de groupements armés.
Un responsable américain interrogé par le New York Times, estime le nombre de défections au sein de l'armée syrienne à 10 000 "environ", dont quelques centaines se seraient réunis au sein de deux groupes, apparemment rivaux : l'Armée syrienne libre et le Mouvement des officiers libres. Selon Nir Rosen, correspondant d'Al-Jazira, ils pourraient avoir, ensemble, tué 700 membres des forces de sécurité lors d'embuscades et de combats.
La journaliste du Washington Post Liz Sly est entrée en contact avec l'Armée syrienne libre : "pour le moment, l'entité fantôme semble principalement reposer sur de grandes ambitions, une page Facebook et un nombre relativement restreint de soldats séditieux qui ont trouvé refuge aux frontières de la Turquie et du Liban ou parmi les civils dans les villes syriennes". Mais, ils revendiquent déjà sur leur page Facebook de nombreux faits d'armes, certains semblant exagérement héroïques.
"C'est le début d'une révolte armée", a confié au Washington Post le général Riad Assad, le chef de cette armée dissidente, qui a fait sédition de l'armée de l'air en juillet avant de se réfugier en Turquie. "Il est impossible de venir à bout de ce régime si ce n'est par la force et le bain de sang", a-t-il confié par téléphone depuis la frontière syro-turque.
Sur la page Facebook de L'Armée syrienne libre
"L'armée syrienne libre n'est pas une organisation ou un mouvement ayant des objectifs politiques. Elle est une alternative à l'armée servant le régime. Nous sommes au service de la volonté du peuple et défendons leurs droits et leurs aspirations à une vie libre, décente et à la transition vers une démocratie civile (...)"
Ainsi, ce groupe énigmatique entend "s'accaparer une portion du territoire dans le nord de la Syrie, s'assurer une protection internationale sous la forme d'une zone d'exclusion aérienne, se procurer des armes auprès des pays amis et lancer une opération de grande envergure pour renverser le gouvernement Al-Assad, sur le modèle de la révolution libyenne", poursuit la journaliste.
HOMS, FOYER DE LA RÉVOLTE ARMÉE
Des manifestants anti-régime à Homs appellent à une intervention des pays arabes et à des actes de la part du premier ministre turc Erdogan.
Selon les diplomates et les militants, l'Armée syrienne libre est présente dans plusieurs endroits en Syrie : à Homs, Djebel Zawiya près de la frontière turque et Deir El-Zour notamment. La ville de Homs, située à 160 km au nord de Damas, est devenue, avec Rastan, l'un des foyers de cette résistance armée. La présence de ces soldats déserteurs organisés seraient à l'origine des opérations militaires lancées par les forces de sécurité du régime ces deux dernières semaines.
Le correspondant d'Al-Jazira, Nir Rosen, les a rencontré lors d'un reportage sur place. "Après la Libye, nombreux sont ceux qui pensent que ça a été une erreur de faire une révolution pacifique et que s'ils avaient fait comme les Libyens, ils seraient libres désormais", lui confie Abou Omar. Entré dans l'opposition en 2007, il assure désormais la coordination de ces soldats séditieux, qu'il décrit ainsi : "ils sont généralement jeunes, libéraux et ne croient pas en Dounya TV (la chaîne de télévision pro-régime). Ils ont réalisé qu'il n'y avait pas de justice dans l'armée, qu'ils ne peuvent pas y être promus. Ils voient ce qui arrive aux gens, à leurs familles".
A Al-Houla, dans la province de Homs, des soldats déclarent leur ralliement à la brigade Khaled Ben Al-Walid, le 27 septembre (vidéo sur la page Facebook de l'Armée syrienne libre).
La ville abrite la célèbre brigade Khaled Ben Al-Walid du bataillon des Officiers libres. "Nous sommes des officiers libres rejetant l'oppression du peuple et nous protégeons les innocents", se présente le premier lieutenant Mohammed Abdelaziz Tlass de la 5e brigade des forces spéciales. L'autre unité de déserteurs présente à Homs s'appelle la brigade de la victoire de Salaheddin. Ils estiment le nombre de déserteurs présents à Homs à 500 environ, en majorité originaires de la ville. La plupart ont fait défection sans leurs armes et n'ont que des grenades RPG.
Ces bataillons assurent pour le moment la protection des manifestants contre les opérations des forces de sécurité et des milices du régime. Ils ne disposent pas encore des capacités nécessaires pour mener de larges opérations. Toutefois, ils ont déjà quelques faits d'armes à leur actif. La première opération remonte au 20 juin, affirme le lieutenant Tlass. En protégeant une manifestation, ils ont tué au moins six membres des forces de sécurité. "Cela nous touche quand ils sont tués. Ils ne savent pas pourquoi ils se battent", confie Abou Omar.
ARMER LA RÉVOLUTION
Au cours des sept semaines qu'il a passées en Syrie, Nir Rosen dit avoir été témoin "d'un thème de plus en plus présent dans le discours de l'opposition : un appel pour une réponse armée coordonnée à la répression du gouvernement, menée par l'opposition au sein de la Syrie". La déception est grande au sein de la contestation de n'avoir pas réussi à infléchir le rapport de force lors du mois du Ramadan ; tous questionnent désormais la possibilité de renverser le régime par des moyens pacifiques.
Mais, les discussions vont bon train sur l'opportunité d'appeler publiquement à une révolte armée. "Notre révolution est pacifique et nous n'avons pas d'armes mais le temps est venu d'armer la révolution, surtout après la Libye", estime un soldat. Il appelle à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, seul moyen selon lui d'encourager les désertions d'unités entières de soldats, qui n'auront plus à craindre une risposte d'envergure du régime. Un appel que Nir Rosen entend jusque dans les slogans des manifestations à Homs, le 28 août.
Dans une vidéo, le Mouvement des Officiers libres appelle l'Armée syrienne libre à les rejoindre (publiée le 23 septembre).
Même constat à Harasta, dans la banlieue de Damas, où le journaliste s'est rendu le 25 août. "A la fin, on ne peut pas se libérer sans armes", lui a confié un chef de l'opposition. "C'est nécessaire mais il faut que ça vienne de l'armée, pas du peuple : il nous faut des défections". Ils comptent sur les soldats sunnites, nombreux au sein de l'armée, à la différence des forces d'élite dominées par les Alaouites.
Des soldats séditieux et des militants locaux assurent que les défections se font désormais quotidiennes, encouragées par les embuscades menées par ces brigades rebelles. Certains soldats ont assuré au Washington Post avoir des relais au sein de l'armée pour se fournir en kalachnikovs, grenades RPG et fusils antiaériens. La multiplication de rapports sur des saisies d'armes aux frontières libanaise et irakienne indique qu'ils se fournissent également par la contrebande.
PAS ENCORE UN TOURNANT
"Nous ne voulons pas que Homs devienne le scénario type pour le reste de la Syrie. Si c'était le cas, tout pourrait sombrer dans une situation plus que chaotique", a indiqué un responsable américain au New York Times.
Mais, l'ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, tempère ces craintes auprès du Washington Post. "Je ne pense pas que leur nombre soit suffisant pour avoir un impact d'une façon ou d'une autre sur le gouvernement ou sur la compétition entre les manifestants et le gouvernement", estime-t-il. Aucun de ces groupements ne dispose à l'heure actuelle d'une force suffisante pour s'emparer d'une ville.
Vidéo de propagande pour le mouvement de contestation syrienne, publiée sur le site de l'Armée syrienne libre.
"La grande majorité des manifestations demeurent désarmées et la vaste majorité des manifestants sont désarmés", poursuit l'ambassadeur. Une appréciation partagée par le journaliste Nir Rosen, selon qui une majorité de l'opposition sur le terrain reste pacifique et sans armes. "Pour certains, c'est une question de principe ou de stratégie ; pour la plupart, c'est simplement parce qu'ils n'ont pas accès à des armes qui seraient utiles contre les forces de sécurité syriennes", analyse-t-il.
Mais, il y a des indications selon lesquelles l'Armée syrienne libre notamment grossit et s'organise. Le groupe a annoncé la formation de 12 bataillons dans tous le pays qui annoncent régulièrement leurs actions sur leur page Facebook. Les informations sur des combats armés ainsi que des embuscades contre l'armée à Homs, dans la banlieue de Damas, dans la région méridionale du Houran et à la frontière avec la Turquie se multiplient.
Si la dimension armée de la révolte devient plus notable ces dernières semaines, "je ne dirais pas que nous sommes à un tournant, mais il me semble que nous sommes au début de cela", confie un diplomate au New York Times. Un tel tournant pourrait être amorcé après une nouvelle action de répression violente.
a écrit :Syrie : l’appel aux armes étrangères
Analyse
Face à la répression, l’opposition abandonne peu à peu ses principes fondateurs : pacifisme, multiconfessionnalisme et non-ingérence internationale.
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Le rouleau compresseur des forces de Bachar al-Assad a-t-il aussi écrasé le consensus, solidement établi pendant six mois, de la révolution syrienne ? Les trois «non» aux armes, au confessionnalisme (confrontation communautaire) et à l’intervention étrangère, qui ont fait la cohésion et la fierté du mouvement de contestation, sont sérieusement ébranlés. «Les opposants en exil sont tranquilles, à nous donner des conseils ! Ils ne sont pas sous le feu !» lance par téléphone un jeune, apostrophant sur l’antenne d’Al-Jezira le chercheur Salam Kawakibi qui, depuis Paris, insistait sur l’importance de maintenir le caractère pacifique de la révolte. «Vous ne pouvez vous rendre compte de la brutalité et de l’humiliation quotidiennes qu’on subit !» ajoute l’intervenant, exaspéré.
«Utopique». L’escalade de la répression, depuis la puissante offensive lancée par le régime syrien au début du mois d’août, a ouvert les yeux des protestataires sur la difficulté de poursuivre un combat aussi inégal. La prise de Tripoli par la révolte armée libyenne, soutenue par l’aviation de l’Otan, a ensuite indiqué aux révolutionnaires syriens fatigués un raccourci dont ils rêvent de plus en plus. Dans la semaine qui a suivi le départ de Kadhafi, la journée d’action du vendredi a été placée sous le signe de «la protection internationale».
Les dirigeants du mouvement à l’intérieur du pays, comme les assemblées de l’opposition qui se sont tenues la semaine dernière à Damas ou à Istanbul, ont beau réaffirmer le triple rejet consacré, ils ne sont plus suivis sur le terrain par les militants comme par les populations, victimes de punitions collectives. De plus en plus souvent qualifiée d’«utopique» par ses premiers acteurs, la révolution pacifique, multiconfessionnelle et purement syrienne a perdu sa crédibilité. «Jusque-là, les Syriens ont résisté avec patience et conscience aux provocations du régime pour pousser à la militarisation du mouvement et à la sédition confessionnelle, admet l’avocate Razan Zaitouneh, l’une des animatrices des comités de coordination sur le terrain, dans une interview au quotidien libanais As-Safir. Mais la poursuite des vexations et des atteintes aux croyances religieuses de la part des sbires d’Al-Assad rendent les dérapages, hélas, plus probables.»
Les tirs de canon sur les minarets, les raids sanglants des miliciens alaouites dans des mosquées en plein ramadan et leurs insultes directes contre les fidèles ont en effet braqué la majorité sunnite de la population contre «ces impies».
Homs, la troisième ville du pays, où la protestation et les confrontations sont restées les plus violentes depuis le début de la révolution, concentre tous les dangers et les dérives possibles. Près d’un tiers de ses 1,5 million d’habitants sont alaouites mais divisés entre partisans armés du régime et protestataires, tout comme les chrétiens, qui comptent pour environ 10% de la population. En outre, les premières défections significatives au sein de l’armée se sont produites dans les environs de Homs.
Tandis que des affrontements entre militaires loyalistes et rebelles se multiplient, ces derniers interviennent aussi pour protéger les habitants des raids des miliciens pro-Assad. La présence et l’usage des armes, au nom de l’autodéfense par la population, ont été confirmés par des sources diplomatiques et locales indépendantes. La ville a été le théâtre de plusieurs épisodes de confrontation sanglante et d’actes de vengeance entre alaouites et sunnites et, plus rarement, entre sunnites et chrétiens. Les animateurs du mouvement de protestation continuent de parler «d’actes isolés», et maintiennent que leur révolte reste pacifique et non confessionnelle, mais «le glissement vers la guerre civile paraît imminent, à Homs en particulier», reconnaît une universitaire chrétienne de la ville.
Tabou. Dans les autres points chauds du pays, où les manifestants continuent de faire face, à mains nues, à la machine de guerre du régime, les appels à une intervention étrangère se multiplient. Alors que des hélicoptères survolaient Kessouah, près de Damas, le 20 septembre, le correspondant de SNN (Syria News Network), l’un des réseaux d’information de la révolution, écrivait : «Ce régime n’hésite pas à utiliser ses armées de terre, de l’air et sa marine contre le peuple désarmé. La communauté internationale pourrait au moins imposer l’exclusion aérienne pour arrêter le massacre du peuple syrien.»
Les formes, les avantages et les dangers de l’ingérence étrangère sont l’objet de débats houleux au sein du mouvement de protestation, mais le tabou est bel et bien tombé et l’un des sites de l’opposition n’hésite plus à proclamer en haut de sa page d’accueil : «Oui à l’intervention militaire étrangère pour vaincre les gangs des Al-Assad et sauver les Syriens !»Encore faudrait-il que quelqu’un soit prêt à y répondre. C’est loin d’être acquis, même parmi les puissances les plus remontées contre le régime de Bachar al-Assad.
a écrit :Sur la page Facebook de L'Armée syrienne libre
"L'armée syrienne libre n'est pas une organisation ou un mouvement ayant des objectifs politiques. Elle est une alternative à l'armée servant le régime. Nous sommes au service de la volonté du peuple et défendons leurs droits et leurs aspirations à une vie libre, décente et à la transition vers une démocratie civile (...)"
Ainsi, ce groupe énigmatique entend "s'accaparer une portion du territoire dans le nord de la Syrie, s'assurer une protection internationale sous la forme d'une zone d'exclusion aérienne, se procurer des armes auprès des pays amis et lancer une opération de grande envergure pour renverser le gouvernement Al-Assad, sur le modèle de la révolution libyenne", poursuit la journaliste
a écrit :Les formes, les avantages et les dangers de l’ingérence étrangère sont l’objet de débats houleux au sein du mouvement de protestation, mais le tabou est bel et bien tombé et l’un des sites de l’opposition n’hésite plus à proclamer en haut de sa page d’accueil : «Oui à l’intervention militaire étrangère pour vaincre les gangs des Al-Assad et sauver les Syriens !»Encore faudrait-il que quelqu’un soit prêt à y répondre. C’est loin d’être acquis, même parmi les puissances les plus remontées contre le régime de Bachar al-Assad.
a écrit :LEMONDE.FR avec AFP | 02.10.11 | 14h59
Après s'être réunie pendant le week-end, l'opposition syrienne a annoncé dimanche 2 octobre avoir formé un Conseil national réunissant tous les courants politiques opposés au régime de Bachar Al-Assad, selon un communiqué lu à Istanbul par des membres de ce Conseil.
"Le Conseil syrien est ouvert à la participation de tous les Syriens. C'est un Conseil indépendant qui incarne la souveraineté du peuple syrien dans sa lutte pour la liberté", a notamment déclaré Burhan Ghalioune, un universitaire basé à Paris, qui a lu le manifeste fondateur du Conseil devant des journalistes et qualifié cette annonce "d'historique". "Le Conseil rejette toute ingérence extérieure qui porte atteinte à la souveraineté du peuple syrien", a par ailleurs ajouté M. Ghalioune.
TRACTATIONS À HUIS CLOS
Ce Conseil réunit toutes les tendances politiques, regroupant notamment les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que les Kurdes et les Assyriens. Depuis samedi, la coalition la plus large et la plus représentative de l'opposition menait des tractations à huis clos à Istanbul pour d'obtenir le ralliement d'opposants, notamment M. Ghalioune, alors que les violences s'amplifiaient à travers le pays.
Selon des sources diplomatiques à Damas, la montée en puissance du CNS découlerait d'un accord entre Américains, Turcs et Frères musulmans, permettant de fédérer les trois principales tendances de l'opposition : "nationalistes", "libéraux" et "islamistes".
a écrit :La présidence du CNS a été confiée à Ghalioune et compte parmi sa direction Bassma Kodmani comme porte-parole, Mohammed Riyad al-Chaqfa, guide des Frères musulmans, une formation islamiste puissante implantée de longue date en Syrie, et des représentants de la Déclaration de Damas. Le CNS réunira son assemblée générale, forte de 190 membres, début novembre, «probablement pas en Turquie», a indiqué Bassma Kodmani.
a écrit :
Lutte Ouvrière n°2251 du 23 septembre 2011
Dans le monde
Syrie : les grandes puissances et la révolte populaire - Paroles verbales et balles réelles
Lundi 19 septembre, comme quasiment tous les jours depuis cinq mois, l'armée du dictateur syrien Bachar Al-Assad a tiré sur des manifestants, tuant cinq personnes. Selon l'ONU la répression aurait fait 2 600 morts depuis le début de la protestation populaire contre le régime.
Le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a dénoncé le « silence inacceptable de l'ONU » devant ce qu'il qualifie de « crimes contre l'humanité ». Ces nobles paroles ne feront pas oublier que la France, comme toutes les autres grandes puissances, n'a jamais rien trouvé à redire à la dictature syrienne tant qu'elle semblait capable de tenir son peuple sous la botte. Bachar Al-Assad, dictateur et fils de dictateur, a été reçu à Paris et dans toutes les grandes capitales. Devant les milliers de morts assassinés par les forces de répression, le gouvernement français s'est jusque-là borné à s'associer à l'embargo décidé par l'Union européenne sur le pétrole syrien, interdisant toute importation, achat et transport.
La Syrie est un petit producteur de pétrole (environ 25 millions de tonnes par an) qui exporte presque exclusivement vers des pays de l'Union européenne. La vente de ces hydrocarbures représente un cinquième du budget de l'État.
Les États-Unis qui, eux, n'importent pas de pétrole de Syrie, avaient déjà décidé d'un tel embargo... sans effet évidemment. Mais l'embargo européen n'aura pas beaucoup plus d'effet puisqu'il autorise les compagnies pétrolières à continuer leurs importations jusqu'au 15 novembre lorsqu'elles ont des contrats en cours, soit deux mois et demi après l'entrée en vigueur de l'embargo. Les États et les pétroliers ne sont donc pas trop pressés.
En outre, si les importations européennes devront cesser le 15 novembre, rien n'est dit pour la production elle-même. Et c'est ainsi que Total, l'un des principaux exploitants en Syrie, a annoncé qu'il entendait respecter l'embargo mais qu'il continuerait sa production sur le sol syrien. Que fera-t-il du pétrole extrait après le 15 novembre ? Pour le moment rien n'est dit, mais il est évident que Total n'a pas l'intention de céder la place.
Après plus de cinq mois de mobilisation populaire et de répression sauvage, les grandes puissances ne souhaitent en fait qu'une chose pour la Syrie : le maintien d'un pouvoir fort garantissant la stabilité des affaires. Et si cela doit être encore et toujours celui de l'encombrant Bachar Al-Assad, ils s'en feront facilement une raison.
André VICTOR
a écrit :
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jeudi 29 septembre 2011
Les marchands de canons ne connaissent pas la crise
Dans ce budget dont la priorité serait, nous dit-on , de faire des économies, le ministère de la Défense, avec 30,6 milliards d’euros, verra ses crédits augmenter de 1,6 %. L’État-major pourra compter sur une attribution exceptionnelle d’un milliard d’euros, venant de la vente de fréquences hertziennes et d’actifs immobiliers. Il ne faudrait pas, en effet, priver l’armée de 11 Rafale supplémentaires, d’une frégate nouvelle génération, d’un troisième porte-hélicoptères…
Et il ne faudrait surtout pas priver de leurs profits les Dassault, Lagardère et autres marchands d’armes qui vivent, grassement, aux crochets de l’État !
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