par Louis » 26 Sep 2006, 19:55
il se trouve que ce fil parle d'une pétition réclamant "entre autre" le boycott de l'état d'israel Or les intervenants de ce fil ont une réponse bien différente, il me semble, que celle qui prévalait lors de la campagne de boycott contre l'état raciste et colonialiste d'afrique du sud Reste a comprendre les différences de traitement entre les deux situations, et ce qu'elles peuvent avoir de différent "du point de vue de la lutte de classe"
Je ne voulais pas non plus souligner ce que ces positions avaient de différent de la position mainte fois affirmée de l'UC Tout simplement parce qu'on ne discute pas (en tout cas pas moi sur ce fil) de la position de cette organisation Mais elle est bien différente de certaines d'entre elles exposée ici...
QUOTE ("lutte de classe n°87 @ antisionisme et antisémitisme") Les dirigeants sionistes ne se sont en effet jamais souciés de la population palestinienne et, bien avant la création de l'État d'Israël, ils se sont évertués à développer une « économie fermée », dans laquelle les Palestiniens n'avaient aucune part, aucun rôle; bref, une économie qui leur était « fermée », c'est-à-dire interdite. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce fut la gauche du sionisme qui initia cette politique. Sous prétexte de normaliser la structure sociale du peuple juif, de créer en Palestine un prolétariat agricole et industriel d'une seule et même ethnie, la population arabe fut totalement remplacée.
Et ainsi, lorsque le Fonds national juif, bras financier du sionisme, achetait des terres aux féodaux arabes, c'était pour en expulser les paysans palestiniens avant de les remettre à des sociétés ou des communautés juives. Là encore ce fut un choix social révélateur du sionisme. L'entente se fit avec les propriétaires terriens, qui pour la plupart d'ailleurs n'habitaient pas la Palestine mais les villes de Damas, Beyrouth ou Istanbul. L'achat des terres avait beau être « légal », il ne privait pas moins les paysans palestiniens d'un bien qu'ils cultivaient depuis des générations. Dès son origine, l'expansionnisme sioniste fut donc basé sur une expropriation totale qui, pour les masses arabes, était synonyme de dépossession et de misère.
Le caractère colonial d'une telle politique fut hypocritement nié par la gauche, qui préférait insister sur les éléments d'un prétendu socialisme juif qui se serait dégagé de l'organisation plus ou moins communautaire de villages apparus dès 1908 et connus sous le nom de kibboutz. Seulement, la nature des relations entre les membres d'un kibboutz était en fait secondaire par rapport à celles qu'ils entretenaient avec la société palestinienne. Cela, la droite sioniste l'avait bien compris. Ainsi, un certain Jabotinsky, considéré comme le père fondateur du courant politique auquel appartient aujourd'hui le Likoud, la droite israélienne, et qui en son temps n'était pas particulièrement isolé puisqu'il représenta le sionisme de France au Congrès de Bâle en 1931, écrivait avec cynisme mais lucidité: « Peu importent les mots, la colonisation porte en elle sa propre définition, totale et inéluctable. Elle est comprise par chaque Juif et chaque Arabe. La colonisation ne peut avoir qu'un seul objectif. Pour les Arabes palestiniens cet objectif est inadmissible. Telle est la nature des choses. Changer cette nature est impossible. La colonisation ne peut être menée que contre la volonté des Arabes palestiniens ». Et il ajoutait: « La colonisation sioniste, même la plus restreinte, doit ou bien cesser, ou bien être menée contre la volonté de la population indigène. Par conséquent, cette colonisation ne peut se continuer et se développer que sous la protection d'une force indépendante de la population locale, d'un mur d'acier que la population locale ne peut forcer ». Aujourd'hui, le mur n'est pas d'acier. Il est fait de béton et autres matériels électroniques, mais il est bien réel.[/quote]
ou
QUOTE ("lutte de classe no 84")Israël, toujours présentée comme la seule démocratie de tout le Proche et Moyen-Orient ne l'a en fait jamais été pour les Palestiniens, ni même pour les Arabes israéliens. Cette absence de démocratie est non seulement inscrite dans les faits mais aussi très nettement dans la législation. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la nationalité israélienne n'existe pas. Dans ce pays, tout en étant citoyen israélien, on est de nationalité différente : juive, druze, circassienne, bédouine ou arabe. À cette distinction concernant la nationalité sont attachés des droits différents entre les Juifs et les autres, et en fait essentiellement entre les Juifs et les Arabes. Les Arabes israéliens sont donc « légalement » des citoyens de seconde zone ayant à subir maintes lois discriminatoires : la loi du retour (1950) fondée sur la définition rabbinique du Juif qui est autorisé à immigrer de plein droit en Israël, d'où qu'il vienne ; la loi relative aux biens des absents (1950) qui dispose que toute terre abandonnée par ceux qui ont été contraints de fuir pendant la guerre de 1948-1949 devient la propriété de l'État d'Israël ; les lois interdisant aux Arabes qui ne reconnaissent pas le caractère juif de l'État israélien de participer aux élections, etc. En tout, il y aurait dix-sept lois impliquant une discrimination à l'égard des citoyens arabes.[/quote]