La révolte gronde en Tunisie

Dans le monde...

Message par MajnûnLayla » 02 Mars 2011, 21:31

http://www.rue89.com/2011/03/02/tunisie-a-...-ben-ali-193073

a écrit :« Je ne suis pas l'homme de la répression », a déclaré de façon solennelle et un peu mystérieuse Mohamed Ghannouchi en quittant le gouvernement dimanche 27 février. Que voulait-il dire ? Ahmed Najib Chebbi, ministre du Développement régional, lui aussi démissionnaire, se contente de faire observer sur Europe 1 que si le désordre se poursuit, « la sécurité ne peut se rétablir que grâce à l'intervention de la seule autorité qui reste dans le pays, l'armée ».

Un chaos que les militaires ont délibérément laissé s'installer pour être l'unique recours ? Pour l'instant, les intentions de l'armée sont inconnues. Celles de la police aussi. Y aura-t-il au moins une réorganisation des dizaines de brigades mises en place par Ben Ali ? Des enquêtes sur les responsabilités policières durant la révolution et ces derniers jours ? Contacté par Rue89, le ministère de l'Intérieur tunisien n'a pas encore réagi.


Quand même quelques raisons de craindre que le prolétariat tunisien n'apprenne dans le sang les leçons de Blanqui...
MajnûnLayla
 
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Message par Puig Antich » 11 Mars 2011, 14:45

a écrit :Tunisie : le temps des colères sociales


Grèves, sit-in, occupations d'usines... deux mois après la chute du régime Ben Ali, les revendications se multiplient en Tunisie. Et certains redoutent que le « chaos » ne fasse fuir les investisseurs.


ECRIT PARMarie-Christine CORBIE (journaliste )


Hervé Bauchet est prêt à lâcher les chiens. Ce che...f d'entreprise a acheté quatre pitbulls pour « sécuriser l'entreprise et les gens qui y travaillent ». Il dirige Cablitec Tunisie, une société française spécialisée dans les câbles pour l'industrie automobile. Depuis le 14 janvier et la chute de l'ancien président Ben Ali, le site, installé dans la zone industrielle de Sousse, à deux heures de Tunis, connaît des débrayages à répétition. Les grévistes réclament la réintégration d'une salariée - par ailleurs représentante du personnel -licenciée en novembre. Pour « insultes, crachats et coups donnés à un autre salarié », affirme la direction. « L'UGTT (Union générale tunisienne du travail, la grande centrale syndicale du pays, NDLR) ressort des vieux dossiers pour obtenir ce qu'elle ne pouvait pas avoir avant la révolution, soutient Hervé Bauchet. Elle empêche ceux qui veulent travailler d'entrer dans l'entreprise en les intimidant et en les menaçant. Le 14 février, des salariés ont même été frappés. Nous avons sollicité l'arbitrage du gouvernorat de Sousse, puis de l'inspection du travail. »En vain. « Des grévistes m'ont dit "dégage" et on a inscrit ce slogan sur ma voiture », poursuit, amer, le patron de Cablitec Tunisie. Résultat : le 22 février, la direction commerciale du groupe, basée à Sissonne (Aisne), a suspendu la fabrication du site. « On se donne deux à trois mois avant une éventuelle fermeture », précise le dirigeant. « Pendant des années, la Tunisie a connu l'immobilisme, explique son adjoint, Tarique Essardaoui, un Tunisien. Tout cela s'est accumulé et aujourd'hui, ça explose. Ils essaient d'obtenir ce qu'ils veulent en se disant que c'est maintenant ou jamais. C'est la période des opportunistes. »
Et Cablitec est loin d'être un cas isolé... « Le chaos menace en Tunisie, s'inquiète Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques. Des soviets se mettent en place dans les usines. Cette pagaille risque de faire perdre de précieux points de croissance que le pays aura du mal à rattraper. Certains investisseurs, qui comptaient investir en Tunisie, se tournent d'ailleurs déjà vers le Maroc. »
Hausses de salaires
A une centaine de kilomètres de Sousse, près de Zaghouan, dans le centre du pays, Jean-Marc Mercier dirige Bonna Tunisie, filiale d'une entreprise française de BTP. Il sort d'un mois de conflit avec ses salariés. « Pendant la révolution, les ouvriers ont gardé l'usine, raconte-t-il. Une semaine après, ils réclamaient 30 % d'augmentation de salaire. Quelques jours plus tard, d'anciens membres du RCD (le parti unique de Ben Ali, NDLR), des membres de l'UGTT et d'anciens employés se sont postés à l'extérieur de l'usine en disant : "personne n'entre !" Les gars de l'UGTT de l'usine étaient débordés par des membres de leur propre syndicat venus d'ailleurs pour faire de la surenchère. Il y a même eu des jets de pierres entre les deux camps. » La situation s'est dénouée grâce à l'intervention de l'inspection du travail et au prix d'une augmentation du salaire de base de 10 %.
Autre exemple, Asteel Flash Tunisie, la filiale d'une entreprise française de sous-traitance spécialisée dans les cartes électroniques et implantée depuis seulement le 1 er janvier dans le pays. « J'ai tout de suite accepté une augmentation des salaires de 10 % pour ne pas laisser pourrir le mouvement », explique Alain Eusebi, son directeur général adjoint.
Si les entreprises françaises sont nombreuses à avoir ainsi dû concéder des hausses de salaire courant janvier, l'explosion sociale touche également les entreprises tunisiennes. Dans le centre du pays, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) ne peut plus exporter le phosphate qu'elle exploite. « Des tentes posées sur les voies de chemin de fer bloquent toute activité, explique Mahmoud Maaref, directeur central financier de CPG. L'entreprise perd chaque jour 2 millions de dinars [environ 1 million d'euros] et le groupe chimique qui lui est rattaché, 5 millions de dinars », déplore-t-il. Depuis plusieurs semaines, une cinquantaine de chômeurs de la région de Gafsa font un sit-in devant le siège de la CPG à Tunis, dans le centre de la capitale. « Ils réclament 17.000 embauches pour les 17.000 familles qu'ils ont identifiées comme manquant de ressources dans leur bassin minier, poursuit Mahmoud Maaref. A leurs yeux, ces emplois leur sont dus : ils considèrent que la révolution qui a renversé Ben Ali a démarré avec les émeutes sociales de Gafsa en janvier 2008 et qu'elle a donc abouti grâce à eux. »
Non loin du siège de la CPG, les salariés de Tunisie Telecom attendent, eux, d'être reçus par le secrétariat d'Etat aux Télécommunications. Ils demandent... le départ de 63 personnes recrutées en 2007.« Elles doivent dégager, commente le secrétaire général de la Fédération UGTT des télécoms, Mongi Ben Mbaret. Ce sont les yeux et les bras de l'ancien régime. » « Ces 63 personnes perçoivent l'équivalent du tiers des salaires des 8.500 salariés de l'entreprise !, tonne une salariée, Ahlem Ghorbel. Le PDG s'était engagé à ce qu'elles quittent l'entreprise, avant de se rétracter. On demande l'application de cette décision. On n'a plus confiance. »
Titulariser les précaires
A quelques mètres des barbelés entourant encore le ministère de l'Intérieur, sur l'avenue Bourguiba, la tour de l'hôtel Africa abrite des salariés qui s'estiment peu soutenus par les autorités dans le combat contre leur patron, qu'ils accusent d'être un proche de l'ancien président Ben Ali. L'hôtel a dû fermer le 10 février mais les salariés continuent d'occuper les lieux. Ils demandent « la titularisation de 60 personnes » en contrats précaires depuis parfois huit ans et plus. « On n'a jamais demandé d'augmentation de salaire. Notre seule revendication, c'est la titularisation, explique Chokri Mammami, chef de rang au room service. On n'a rien dit pendant cinquante ans. C'est maintenant l'occasion ou jamais de parler. » L'Africa n'est pas un cas isolé. « Une grande partie des hôtels sont touchés par des tensions sociales liées au travail précaire, explique Kamel Saad, secrétaire général de l'UGTT en charge du tourisme. Nous voudrions réussir à la fois la révolution et la saison touristique. Alors, il faut que les patrons nous aident. »
La carte de l'apaisement
Les revendications sociales seront bientôt portées au niveau national, puisqu'une grande négociation entre patronat et syndicats doit démarrer ce mois-ci. Elle portera notamment sur les augmentations de salaire. Et ceux qui ont déjà concédé de telles hausses s'attendent à devoir remettre la main au portefeuille. Mais le patronat, représenté par l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), aimerait différer la négociation en avril, « quand la situation sociale sera plus stable ».
Aujourd'hui, dans les deux camps, certains jouent l'apaisement. « Les revendications salariales sont négligeables lorsqu'elles sont converties en euros », note ainsi Mohamed Ben Sedrine, le coordinateur général de l'Utica. Il a provisoirement remplacé Hédi Djilani, personnage très proche des familles Ben Ali et Trabelsi, qui a démissionné le 19 janvier. De son côté, l'UGTT ne veut pas être accusée d'affaiblir l'économie tunisienne : « Nous sommes des gens responsables. Les augmentations de salaire ? C'est très important, mais ce n'est pas si urgent, assure Mohamed Boukhari, secrétaire général adjoint de la Fédération UGTT de la STEG, l'entreprise d'électricité et de gaz du pays. Il y a d'abord des gens qui ont besoin d'un travail. »
L'explosion sociale en cours ne surprend pas un diplomate français : « Le modèle tunisien, c'était des gens très bien formés, très mal payés, avec prière de la fermer. Alors, forcément, quand tout ça explose, ils revendiquent ! » Et certains s'inquiètent : « Jusqu'ici, la Tunisie attirait les investisseurs grâce à des salaires bas et à une grande stabilité sociale et syndicale, confie un proche des milieux d'affaires français... Or tout cela vole en éclats ! Une fenêtre s'est ouverte, le syndicat UGTT et les salariés se sont engouffrés dans la brèche et on a vu des demandes extravagantes d'augmentation de plus de 200 dinars pour des salaires de 250 dinars. »
« Les demandes de hausse de salaire, qui touchent l'ensemble de l'économie, vont de 30 à 50 %, et nombre d'entre elles sont légitimes ; la révolution a montré qu'on peut rendre possible l'impensable », relativisait Elyès Jouini, le ministre en charge des Réformes économiques et sociales, avant de démissionner le 1 er mars.
Au-delà des préoccupations salariales, la vraie crainte, partout très présente, est que les caciques de Ben Ali ne gardent la mainmise sur l'économie, voire qu'ils reprennent du service politique à l'occasion des prochaines élections, annoncées pour juillet. A la veille du « vendredi de rage » qui a conduit le chef du gouvernement Mohamed Ghannouchi à démissionner, le 27 février, Asma est allée manifester à la Kasbah, sous les fenêtres du Premier ministre. Pour réclamer le départ du gouvernement des anciens de l'équipe Ben Ali. Sur la banderole qu'elle brandissait comme un étendard, on pouvait lire : « We can we do ».
Marie-Christine Corbier,, Les Echos
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 11 Mars 2011, 18:28

Une sacrée leçon de lutte classe contre classe - économique et politique - que nous donnent là les ouvriers de Tunisie. Mais nous savons hélas tous très bien que leur sort sera compromis tant que le prolétariat international - et en particulier de France - restera le spectateur passif de ce qui se passe là bas, car l'impérialisme lui va mobiliser toute sa puissance pour les faire taire ... et il n'y a que le développement de la lutte de classe ici qui pourrait entraver sérieusement ses efforts.
Puig Antich
 
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Message par abounouwas » 09 Oct 2011, 16:57

a écrit :Des intégristes tentent d'incendier le siège d'une télévision privée à Tunis
38 commentaires

Quelque 300 salafistes ont tenté d'incendier dimanche le siège de la télévision privée Nessma à Tunis après la diffusion vendredi soir du film franco-iranien Persepolis et d'un débat sur l'intégrisme religieux, a-t-on appris auprès de la chaîne et du ministère de l'Intérieur.

"Trois cents personnes ont attaqué notre siège et tenté de l'incendier", a déclaré à l'AFP le président de Nessma Nebil Karoui, ajoutant que sa chaîne avait reçu des menaces de mort après la diffusion vendredi soir du film d'animation de Marjane Satrapi "Persepolis", qui décrit le régime iranien de Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille.

"Environ 200 salafistes, rejoints ensuite par une centaine d'autres personnes, se sont dirigées vers Nessma pour attaquer la chaîne. Les forces de l'ordre sont intervenues et ont dispersé les assaillants", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'Intérieur Hichem Meddeb, faisant état d'une centaine d'arrestations.

"Après la diffusion de Persepolis vendredi il y a eu des appels sur Facebook à brûler Nessma et à tuer les journalistes", a raconté M. Karoui.

"Nous sommes habitués aux menaces mais ce qui est grave c'est que cette fois-ci ils sont passés aux actes. Nessma est la chaîne moderniste du Maghreb, on ne se laissera pas intimider et nous continuerons à diffuser les films qu'on veut. On n'a pas chassé une dictature pour revenir à une autre", a-t-il déclaré.

La diffusion de Persepolis en arabe dialectal tunisien était une première en Tunisie.

L'attaque des salafistes à Tunis intervient au lendemain de l'invasion par des hommes armés de la faculté de lettre de Sousse (sud), après le refus d'inscription d'une étudiante en niqab.

(Source AFP)


Les barbus s'empressent d'occuper le terrain. Que pèsent-ils réellement ?
abounouwas
 
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Message par Gertrude » 09 Oct 2011, 17:53

:boulets01: seuls des camarades vivant là bas pourraient le dire.

Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont dynamiques... ici. Aujourd'hui même, en ce dimanche, les partisans des intégristes musulmans "Ennahda" organisent une réunion publique, dans un des quartiers ouvriers de ma ville : plus de 3 000 personnes d'origine tunisienne dans l'agglomération, cela attire les convoitises de ces messieurs :dry:
Gertrude
 
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Message par Vania » 10 Oct 2011, 18:22

Pour la Tunisie, la presse rapportait aussi pour ces dernières semaines une agitation des islamistes autour de l'interdiction du port du niqab (le voile intégral) à l'université de Sousse (sans signaler l'attitude des étudiants ou dans enseignants de l'université dans cette affaire), ainsi qu'une agitation autour d'une basilique paléochrétienne près de la frontière avec l'Algérie (le bâtiment est classé aux monuments historiques), que les islamistes voulaient transformer en mosquée. La presse semblait dire plutôt que la population se désintéressait de cette question. Après... en effet, il faudrait être sur place.
Vania
 
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Message par Doctor No » 10 Oct 2011, 18:36

(Vania @ lundi 10 octobre 2011 à 19:22 a écrit : Pour la Tunisie, la presse rapportait aussi pour ces dernières semaines une agitation des islamistes autour de l'interdiction du port du niqab (le voile intégral) à l'université de Sousse (sans signaler l'attitude des étudiants ou dans enseignants de l'université dans cette affaire), ainsi qu'une agitation autour d'une basilique paléochrétienne près de la frontière avec l'Algérie (le bâtiment est classé aux monuments historiques), que les islamistes voulaient transformer en mosquée. La presse semblait dire plutôt que la population se désintéressait de cette question. Après... en effet, il faudrait être sur place.
Nécessairement.

La défaite supposée (et peut être probable quoique rien est sur encore) de Kadahfi ne peut qu'encourager la réaction intégriste, qui sont les troupes de choque des impérialistes en Libye.

Qui gagnerait en Libye? était la question fondamentale pour toute la région.

Si kadahfi gagne contre la coalition impérialiste son régime tournera (un peu, un peu plus,) "à gauche" obligé par ce qui a d'anti impérialiste dans la défense héroïque des masses libyennes de son pays.

Comme ceux qui semblent gagner ce sont l'impérialisme et les bandes intégristes, eh ben, nécessairement cela va encourager les intégristes d'autres pays et décourager les révolutionnaires qui, penseront que s’affronter à l'impérialisme est inenvisageable.

Voila comment appuyer de toutes nos forces la lutte des libyens contre l'impérialisme était plus qu'un devoir, une nécessité pour le mouvement ouvrier de tous les pays.

Voila la situation où nous mène le "ni-ni" et la "lutte des factions" (n'en parlons pas des autres tel le NPA qui sont passés carrément du coté de l'impérialisme).

Demain, tous les peuples du pourtour méditerranéen seront sous la menace de la réaction moyenâgeuse et de l'impérialisme coalisés...comme en Libye, comme en Syrie.

Que faire? Mais dormir sous nos deux oreilles...ne s'agit-il pas d'une "lutte des fractions"?
Doctor No
 
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Message par Vania » 10 Oct 2011, 20:34

a écrit :ne s'agit-il pas d'une "lutte des f®actions"?


J'ai cru comprendre que lorsque LO parlait de luttes entres factions (armées) il s'agissait de luttes entre bandes armées. C'est un constat. C'est tout. Dans de tels contextes, les appareils d'Etat peuvent se retrouver déliquescents, affaiblis, sans direction centrale. Un tel contexte, où l'Etat (l'instrument de la dictature de classe) se retrouve affaibli à ce point, pourrait être favorable aux classes populaires... Si elles avaient une direction politique digne de ce nom, une direction révolutionnaire, si elles étaient politisées... Si... Mais non, ce n'est pas le cas. Et elles subissent les dictatures de factions armées rivales, dont le pouvoir repose sur bien peu, si ce n'est la terreur... et l'absence de perspectives du côté des masses, et qui vivent sur leur dos, dans un contexte de décomposition généralisée de la la société. C'est ce qu'on connu l'Iraq, l'Afghanistan, et ce qui menace la Libye.
Pour la Tunisie, on n'est pas encore là, ni pour l'Egypte, où l'armée a du elle-même se charger de réprimer une manifestation des Coptes au Caire la nuit passée.
Pour la Libye... On a encore le droit d'observer... Si la guerre récente a sans doute affaibli la combativité des masses, rien ne dit non plus que cette combativité ait disparu. On est loin de la Libye, on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des gens, et les luttes dans le monde arabe (ou ailleurs) ne sont pas finies.
Vania
 
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Message par Doctor No » 10 Oct 2011, 23:09

a écrit :J'ai cru comprendre que lorsque LO parlait de luttes entres factions (armées) il s'agissait de luttes entre bandes armées


Évidemment!

Cela change du tout au tout question lutte de classes .

Une chose est une "lutte des factions" et une autre "qualitativement distincte", une "lutte des factions armées"...

Et moi qui n'avait pas trouvé cela! Franchement, il faut toujours un plus intelligent que soi pour comprendre les arcanes de la "position" dite de "lutte des factions...armées"

Et quand une des "factions...armées" l'est par l'impérialisme, c'est pareil?

Mais oui! parce que l'autre elle a été aussi armée par l'impérialisme (logique la Libye ne fabrique pas d'armes)

Alors toutes ces délires sur une supposée agression impérialiste c'est du pur gauchisme?

Et pourtant sans "l'aide" des impérialistes une des "faction" n'aurait pas pu tenir une semaine, ni peut même pas aujourd’hui être laissé seule devant l'autre "faction".

Des fois c'est difficile à comprendre de tels "développements", non?


a écrit :C'est ce qu'on connu l'Iraq, l'Afghanistan, et ce qui menace la Libye.
Pour la Tunisie, on n'est pas encore là, ni pour l'Egypte, où l'armée a du elle-même se charger de réprimer une manifestation des Coptes au Caire la nuit passée.


Ah, c'est cela!
En Irak et en Afghanistan c'est aussi une "lutte des factions...armées"...

En voila une "théorie" enfin claire qui permet de tout expliquer.

Ce n'est pas encore le cas en Libye? Et alors les textes lumineux qui nous "expliquent" aussi que c'est une "lutte des factions...armées"?

Et en Tunisie c'est quoi, vu que ce n'est "pas encore" une "lutte des factions...armées"?

Et l'armée égyptienne quand elle tire sur les manifestants, ne fait pas preuve de 'lutte des faction armée...contre une faction "pas encore" armée? Non?

Bien que la "théorie" 'explique" moultes phénomènes, je commence à voir qu’elle a des méandres qui doivent parler de sa "profondeur d'analyse".

Enfin un apport créateur au "communisme révolutionnaire"! La "théorie sur la lutte des factions ...armées" va devenir aussi fameuse que Erostrate.
Doctor No
 
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Message par luc marchauciel » 15 Oct 2011, 12:27

Mes copains du NPA m'expliquent qu'en Tunisie, il y a un processus de "révolution permanente" en cours. Bon.
Dans la cadre du dépassement immédiat de la révolution démocratique bourgeoise vers une perspective socialiste, il faudra aussi au passage penser à se débarrasser de quelques restes de Moyen Age qui sont aujourd'hui plus visibles que les soviets dont parle Erou.

a écrit :
Troubles autour du film Persepolis en Tunisie


Des milliers de personnes ont manifesté vendredi pour dénoncer la représentation de Dieu sous les traits d'un vieillard barbu. Dans la soirée, le domicile du PDG de la chaîne qui a diffusé le film a été attaqué.


C'est une séquence du film franco-iranien Persepolis qui a mis le feu aux poudres en Tunisie. On y voit Dieu représenté sous les traits d'un vieillard barbu ; or l'islam proscrit en principe toute représentation d'Allah. À l'appel de salafistes, des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Tunis pour dénoncer la diffusion du film sur la chaîne de télévision privée Nessma.

La manifestation a réuni plus de 10.000 personnes, ce qui en fait la plus importante du camp islamiste à ce jour dans la capitale. Commencée dans le calme, elle a été dispersée par des tirs de gaz lacrymogènes et s'est terminée par des affrontements entre les forces anti-émeutes et quelques centaines de jeunes gens. Dans la soirée, une centaine de manifestants s'en sont pris au domicile du PDG de la chaîne privée tunisienne Nessma, dont des salafistes ont réclamé la fermeture après la diffusion du dessin animé.

Selon des journalistes de la chaîne, une vingtaine d'hommes sont parvenus à entrer dans la maison, où se trouvaient la femme et les enfants de Nabil Karoui. Ce dernier n'était pas chez lui lors de l'attaque. «La famille a pu sortir par derrière et est en sécurité. Les assaillants ont saccagé la maison et ont mis le feu», a précisé Sofiane Ben Hmida, l'un des journalistes vedettes de la chaîne. «La chaîne Nessma TV dénonce l'attaque de la maison de son PDG Nabil Karoui par un groupe d'une centaine d'hommes qui ont jeté des cocktails Molotov», a déclaré la présentatrice du journal de la chaîne.

Nessma pointe du doigt «certains imams»

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hichem Meddeb, a confirmé l'attaque mais en a livré une version légèrement différente. «Une centaine de personnes se sont présentées devant la maison de M. Karoui à La Soukra (banlieue de Tunis). Ils ont forcé la porte extérieure, cassé des vitres et arraché deux tuyaux de gaz», a-t-il dit, précisant ignorer si la famille se trouvait dans la maison à ce moment-là. «Cinq personnes ont été arrêtées», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

De son côté, la chaîne Nessma, a directement mis en cause les islamistes. À l'antenne, une journaliste a dénoncé «l'incitation de quelques imams à commettre des crimes à l'encontre des employés de la chaîne», notamment à l'occasion des prêches de vendredi, jour de prière. «Certains imams se sont comportés comme des militants politiques, c'est cela le double discours qu'on voit à l'oeuvre», a lancé Sofiane Ben Hmida.

Cette flambée de violences inquiète à une semaine des élections prévues dans le pays, les premières depuis la chute du président Zine Ben Ali en janvier dernier. Les Tunisiens sont appelés aux urnes le 23 octobre pour élire une Assemblée constituante. Mais le scrutin risque d'être relégué au second plan par les tensions grandissantes entre les islamistes et le camp laïque. Donné favori du scrutin, le parti islamiste Ennadha a tenter de calmer les esprits samedi en appelant ses partisans à éviter toute violence. «Nous condamnons la violence. Nous avons toujours appelé à la défense de nos idées dans le cadre d'un débat pacifique et respectueux. Nous sommes totalement étrangers à ces actes de violence», a déclaré Ali Larayedh, membre du bureau exécutif d'Ennadha.


http://www.lefigaro.fr/international/2011/...-en-tunisie.php
luc marchauciel
 
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