Manifestations en Egypte

Dans le monde...

Message par Wapi » 13 Fév 2011, 10:24

Ah ok.

Bon sinon, ce matin, Moubarak serait arrivé en Allemagne. Enfin, pour le coup, ça ne change pas grand chose.

http://www.almasryalyoum.com

a écrit :

Former President Hosni Mubarak has arrived in Baden Baden, Germany to receive medical treatment, Al-Masry Al-Youm has learned.

Mubarak had earlier traveled to Sharm el-Sheikh with his family on board one of his private jets.

Last March, Mubarak underwent a surgery at Heidelberg to remove an inflamed gallbladder.

In 2004, Mubarak underwent back surgery, also in Germany.


ICI

Un petit reportage en anglais d'al jazeera sur ceux qui ont plus à perdre qu'à gagner avec la poursuite de la contestation. C'est sur le quartier d'Héliopolis, où se situe le palais présidentiel, et où il n'y a pas eu une grande mobilisation. Ceux-là n'ont pas eu à s'organiser contre les pillards, ils n'ont pas été inquiétés.
Wapi
 
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Message par Wapi » 13 Fév 2011, 10:52

C'est sans ADSL, ça donne quelques infos sur les luttes ouvrières en cours en Egypte, mais c'est en arabe :

http://tadamonmasr.wordpress.com/

http://ecesr.com/
Wapi
 
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Message par Antigone » 13 Fév 2011, 10:54

Même s'il s'est effectué sous la pression d'un mouvement populaire d'une ampleur exceptionnelle, il s'agit tout de même d'un putsch militaire; un putsch en douceur, mais un putsch tout de même, il ne faudrait pas l'oublier !
Moubarak à Charm-el-Cheikh, Souleiman aux oubliettes, c'est l'armée, ou plus exactement un "Conseil suprème des forces armées" (pour ne pas dire une junte), qui dirige à présent le pays, et les généraux qui font partie de ce cabinet secret ont tous soutenu loyalement et sans le moindre état d'âme la dictature de Moubarak pendant 20 ou 30 ans. Ils tiennent ce pouvoir d'un autre putsch en 1952.

A la télé, ce sont des soldats de plomb au garde-à-vous, tout habillés de vert, qui lisent les communiqués comme des automates. Celui que je trouve le plus rigolo est le n°2: "L’armée s’engage à annuler toutes les poursuites judiciaires à l’encontre des manifestants honnêtes qui se sont mobilisés pour dénoncer la corruption et pour réclamer des réformes." Mais il n'est pas question pour l'instant de faire sortir les prisonniers politiques honnêtes qui croupissent dans les geôles.
Ces officiers de haut rang ne sont pas pressés non plus de lever l'état d'urgence en vigueur depuis 1981, pas avant l'arrêt des manifestations et la tenue des élections disent-ils, par conséquent pas avant plusieurs mois... Leur présence va rappeler à la population qu'elle aurait tort de se croire tout permis.

Ceci dit les manifestants n'ont pas volé leur victoire, en particulier ce 2 février quand ils se sont retrouvés encerclés sur la place Tahrir par les partisans du régime et qu'ils ont su s'organiser spontanément, sans commandement, pour finalement les repousser au terme d'une journée de combats acharnés. Unis et déterminés, ils ont fait reculer le pouvoir et ses voyous à sa solde. Les gouvernants les méprisaient, aujourd'hui ils les craignent.
Alors bien sûr, leur quotidien ne s'est pas volatilisé en une nuit de liesse, suite au départ de Moubarak. La misère est toujours présente et le retour à l'ordre sera difficile les nuits d'euphorie passées, mais la lutte ne fait que commencer. Ces trois semaines de mobilisation dans une ambiance de fraternité et de respect entre hommes et femmes, inimaginable quelques jours plus tôt, ont fait bouger les mentalités en profondeur dans toute la société. Je ne me suis pas lassé de lire ces témoignages de vie, de joie, de liberté d'où qu'ils me venaient. En quelques jours des centaines de milliers de personnes ont appris à ne plus se résigner, et c'est cela le plus important. Quelque chose a changé et plus rien ne sera comme avant.

Dans les prochains jours on peut s'attendre à des mouvements revendicatifs ici et là. Des pressions devraient continuer à s'exercer pour obtenir plus de garanties, encourager l'armée à purger davantage le système, intégrer d'anciens opposants au gouvernement, comme en Tunisie.
Mais au fur et à mesure que les manifestations se déplaceront sur le terrain politique, et que les nouveaux partis vendront de la démocratie à toutes les sauces, l'armée gagnera encore en autorité. Elle saura faire prévaloir son "indépendance" et sa hauteur de vue pour peser sur les choix de la société. Pas question pour elle de dilapider le capital que lui aura apporté cette crise, même quand elle retournera dans ses casernes. On n'a pas fini de voir s'agiter les drapeaux rouge-blanc-noir. Le nationalisme sera toujours son meilleur rempart. Il n'y a que la révolution pour le faire tomber, pas un putsch.
Antigone
 
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Message par MajnûnLayla » 13 Fév 2011, 19:27

La révolution, ça commence quand les masses, d'un mouvement pour la chute du dictateur, en viennent à poser la question de leur pouvoir.

Or aujourd'hui, il y a d'un côté:

a écrit :
Le Conseil suprême des forces armées devrait par ailleurs publier lundi un avertissement à quiconque "crée le chaos et le désordre", a-t-on appris de source militaire. Soucieux d'un retour rapide à une vie normale, il interdira aussi les réunions organisées par des syndicats, interdisant de fait les grèves, et ordonnera à tous de reprendre le travail.

Dimanche aux premières heures, l'armée a entrepris de faire évacuer la place Tahrir afin de permettre aux voitures de circuler à nouveau autour du rond-point en ce premier jour ouvré de la semaine en Egypte.


Et de l'autre:

a écrit :Les manifestants ont réclamé la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, la levée de l'état d'urgence utilisé par Moubarak pour réprimer l'opposition, la fermeture des tribunaux militaires, des élections libres et démocratiques et la remise rapide du pouvoir aux civils.

En dépit de la démission de Moubarak, certains manifestants ont annoncé leur intention de rester sur la place Tahrir pour s'assurer que les militaires tiennent leurs promesses de transition. Ils prévoient une grande "marche de la victoire" vendredi prochain pour célébrer la révolution et honorer ses martyrs.

"La révolution se poursuit. Ses revendications n'ont pas encore obtenu satisfaction", a déclaré lors d'une conférence de presse Mahmoud Nassar, militant de "Jeunesse de la révolution du 25 janvier". "Les sit-ins et les manifestations seront permanentes jusqu'à la satisfaction des revendications."


Bien sûr, au-delà des manifs, le fait essentiel est que les masses, le prolétariat (ouvrier et paysan) se sont engagés sur leur propre terrain - que deux PDG au moins auraient été chassés, un gouverneur au moins expulsé. Les bédouins du Sinaï également se sont battus, et férocement. Vont-ils accepter de rentrer au bercail comme ça?
MajnûnLayla
 
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Message par MajnûnLayla » 14 Fév 2011, 15:16

Nous y voilà: les généraux affirmaient vouloir interdire les grèves et faire évacuer la place Tahrir.

2000 manifestants y sont retournés aujourd'hui, banque nationale fermée pour cause de grève, grèves de divers fonctionnaires.

Parallèlement démission du "gouvernement" de l'Autorité palestinienne aujourd'hui. Il n'est pas surprenant que ce château de cartes soit le premier à se ratatiner sous l'onde de choc.

Ce n'est qu'un début.

Ce qui s'est exprimé au plus haut point en Egypte, ce n'est pas seulement que "ceux d'en bas ne veulent plus" vivre comme avant - et une étude sérieuse montre que les processus en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont des racines qui remontent au moins jusqu'à 2008 - c'est aussi que "ceux d'en haut ne peuvent plus".

L'Amérique croule sous la dette, ses troupes sont enlisées en Irak et en Afghanistan depuis des années. C'est cela qui a fait évaluer très vite à l'administration Obama qu'il fallait a minima consentir à une "démocratisation" de façade et pas recourir à la manière forte.

S'ils avaient pu s'épargner de lâcher Mubarak, ils l'auraient fait.
MajnûnLayla
 
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Message par Lao She » 15 Fév 2011, 10:23

Inteview de Nathalie par michel Field et le passage sur l'Egypte :
http://www.lutte-ouvriere.org/documents/mu...st-l-invitee-du
Lao She
 
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Message par Wapi » 16 Fév 2011, 00:19

En anglais, le blog d'un trotskyste égyptien, comme il se définit lui-même.
Wapi
 
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Message par com_71 » 16 Fév 2011, 21:52

(LO a écrit :
Égypte-Après le départ de Moubarak : En guise de « transition démocratique », l'armée au pouvoir


On ne peut, bien sûr, qu'éprouver de la joie à la nouvelle de la chute d'un dictateur qui a opprimé son peuple pendant trente ans. Mais en rester là, c'est témoigner d'une étroitesse de vue, d'une étroitesse de vue sociale, celle de petits bourgeois libéraux qui se contentent, en guise de démocratie, de la promesse - et de la promesse seulement - d'un régime vaguement parlementaire. Cela peut s'expliquer de la part de ceux d'entre eux qui ont manifesté place Tahrir pendant dix-huit jours, sortant de décennies d'oppression, d'absence de liberté, qui ont cherché en tâtonnant leur chemin dans la lutte et ont risqué leur peau en le faisant. Cela peut s'expliquer encore plus de la part des déshérités qui ont rejoint la lutte. Cela est impardonnable, en revanche, de la part de ceux qui commentent de loin l'évolution de la situation en Égypte, surtout s'il s'agit de militants qui se piquent d'être d'extrême gauche, voire des révolutionnaires.

Car, Moubarak parti pour jouir, espère-t-il, paisiblement des 40 ou 70 milliards volés à son peuple, la hiérarchie militaire et l'armée, dont il était le représentant et qui étaient le socle de son régime, demeurent.

À peine deux jours après le départ de Moubarak, son successeur, Tantaoui, ministre de la Défense du dictateur déchu depuis 1991, a donné un avant-goût de sa conception de la liberté en dénonçant les grèves et en s'apprêtant à interdire les réunions syndicales et corporatives. Ce qui signifie en clair que non seulement les masses exploitées, les pauvres de ce pays, les ouvriers, les paysans pauvres, les chômeurs et l'innombrable petit peuple qui vit avec moins d'un euro par jour, ne peuvent espérer aucun changement de leur sort à partir du changement de régime, mais sont écartés même des droits et des libertés élémentaires dont profiteront peut-être - ce n'est même pas sûr ! - les petits bourgeois, les étudiants, les intellectuels, les diplômés laissés au chômage, qui ont constitué le gros des troupes de la place Tahrir.

On verra d'ailleurs combien de ceux qui ont dansé, chanté, sur cette place au départ de Moubarak se soucieront de ce que deviennent les travailleurs qui, à leur exemple peut-être, se sont mis à défendre leur droit à l'existence, ne serait-ce qu'en réclamant la hausse de leur pouvoir d'achat et de meilleures conditions de travail.

MOUBARAK POUSSE VERS LA SORTIE

Le jeudi 10 février encore, Moubarak se cramponnait à son poste, prononçant un discours d'un paternalisme surréaliste en s'adressant à la jeunesse révoltée, comme « un père à ses enfants », disait-il. Les rumeurs le donnaient pourtant déjà partant, rumeurs corroborées non seulement par les déclarations de certains officiers mais aussi par le directeur de la CIA en personne. Moubarak pensait encore avoir avec lui les sommets de la hiérarchie militaire, des collaborateurs, des hommes qu'il avait lui-même placés aux commandes et qui ont certainement partagé avec lui le pillage des caisses de l'État.

Ses phrases désespérées, jurant qu'il n'obéirait pas « aux diktats de l'étranger d'où qu'ils viennent », se permettant de râler contre les dirigeants des États-Unis qui l'ont lâché, ne pouvaient évidemment pas convaincre les manifestants de la place Tahrir. C'était raté également si elles s'adressaient aux chefs de son armée. Car il avait beau les avoir nommés, ils obéissaient plus à l'état-major américain qu'à lui-même.

Que recouvrait le changement intervenu dans la nuit de jeudi 10 à vendredi 11 février, entre le discours de Moubarak et celui de son éphémère vice-président Souleimane, qui annonçait que « le président Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et chargé le Conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays » ? Était-ce le constat que ses derniers fidèles à la tête de l'armée avaient abandonné Moubarak ? Était-ce parce que, dans un accès de responsabilité vis-à-vis de la hiérarchie de l'armée, il ne voulait pas courir le risque que celle-ci se divise ?

Aucune espèce d'importance : de toute façon, Moubarak était déjà mort politiquement. Il a eu la fin de tout dictateur lorsque la haine qu'il suscite l'emporte sur la crainte qu'il inspire. Exit donc Moubarak, place à Tantaoui, entouré du Conseil militaire suprême !

Ce n'est peut-être pas la fin de l'évolution au sommet même de l'armée, car il serait étonnant qu'à l'ombre des vieux généraux repus sous Moubarak ne poussent pas des généraux plus jeunes, ou des colonels pressés de prendre des positions et d'avoir accès à la mangeoire.

Il serait inexact de dire que l'armée, c'est-à-dire la hiérarchie militaire, a pris le pouvoir : elle ne l'a jamais quitté. Les sommets de l'armée, depuis Nasser, ont toujours choisi celui d'entre eux qui doit occuper le poste suprême. La différence principale, c'est que cette fois l'armée, ce pilier du pouvoir de Moubarak, ce foyer de la corruption par la mainmise sur une partie importante de l'économie, s'est fait applaudir comme l'instrument de la « transition démocratique ». Même Le Monde, peu suspect de sympathies d'extrême gauche, constate : « Pour voir aboutir ses revendications, l'opposition ne dispose d'aucune garantie, hormis celle reposant sur le postulat, hasardeux, selon lequel l'armée aurait pour objectif prioritaire le triomphe de la démocratie en Égypte. » Avec quel sens de l'euphémisme ces choses-là sont dites ! Et le journal de rappeler non seulement le passé de cette armée, ses interventions sanglantes, mais aussi que « l'armée a d'importants intérêts économiques à protéger. Les généraux sont de grands propriétaires terriens et immobiliers. » Il ne faut pas être devin pour affirmer qu'ils n'abandonneront pas leurs privilèges, quand bien même ils se sont fait adouber gardiens de la démocratie par les plus crédules des occupants de la place Tahrir. Ces derniers se sont fait déloger manu militari de ladite place, leurs campements de fortune démontés.

Ce qui est en question, ce n'est pas de se cramponner contre vents et marées à un coin de la place Tahrir, pendant que la vie économique reprend son cours habituel dans les rues du Caire et pendant que, dans les usines en grève, l'armée bouclera les portes, mettra les travailleurs récalcitrants à la rue, à supposer que, par crainte d'une réaction trop violente, elle ne tire pas tout de suite sur eux.

GREVES : DEBUT DES LUTTES OUVRIERES ?

Contrairement à ce qu'espèrent les généraux et leurs protecteurs des grandes puissances, tout n'est peut-être pas fini en Égypte. Les grèves qui ont commencé sont peut-être l'amorce d'un mouvement social puissant, venant cette fois de la classe ouvrière et des masses pauvres.

Plutôt que d'agiter son mouchoir et de lancer des vivats devant la chute de Moubarak, ce que tout révolutionnaire peut souhaiter, même de loin, c'est que la classe ouvrière, qui a su se battre pour ses revendications matérielles même sous la dictature de Moubarak, ne se laisse pas impressionner par l'appel du Conseil militaire suprême à son sens des responsabilités pour faire cesser les grèves. S'agissant de la population ouvrière, les militaires ne se donnent pas beaucoup de peine pour cacher que, derrière ces appels à la responsabilité, il y a les matraques au mieux, et la mitraille au pire. Et déjà se multiplient des avertissements venant des milieux qui saluent le départ de Moubarak mais qui affirment que la « révolution » ne doit pas aller plus loin, qu'on ne peut pas « avoir tout ». Mais les masses exploitées n'ont, pour l'instant, rien !

Aux questions imbéciles des journalistes qui, devant les caméras de télévision, demandent aux boat people de Tunisie affluant vers l'Italie : « Pourquoi donc quittez-vous votre pays au moment justement où la révolution a triomphé et où le dictateur est parti ? », quelques-uns répondent simplement : « C'est que je n'ai pas de travail pour autant, ni de quoi nourrir ma famille ! »

Ni en Tunisie, ni en Égypte, le nouveau régime ne répond et ne répondra dans l'avenir à la question : comment assurer le pain aux plus pauvres ? Mais il ne leur assurera même pas les libertés et les droits démocratiques. Dans les libertés concédées, il y a peut-être celle d'élire un Parlement qui donnera un vernis démocratique pour dissimuler le fait que les classes exploitées continueront à être livrées aux policiers - les mêmes qu'avant -, aux militaires - les mêmes qu'avant -, aux autorités locales - les mêmes qu'avant. L'intelligentsia pourra peut-être lire, et c'est tant mieux, quelques ouvrages de Naguib Mahfouz interdits d'édition jusqu'à présent ! Mais que signifiera cette liberté-là pour la majorité des exploités, dont le problème est le pain quotidien et dont beaucoup, d'ailleurs, ne savent pas lire ?

Même pour avoir droit à un minimum de libertés, les classes exploitées doivent l'imposer et se donner les moyens pour cela.

Nous ne savons pas grand-chose de l'ampleur de la révolte sociale, ni de la détermination des ouvriers grévistes, ni de celle des paysans pauvres dont certaines informations font état de la révolte. Peut-être ont-ils assez d'énergie pour continuer, même maintenant que la petite bourgeoisie anti-Moubarak se retire ? Peut-être qu'il se trouvera, même au sein de cette dernière, des femmes et des hommes qui ne se contentent pas du départ du dictateur pour crier « On a gagné ! » mais qui feront l'effort de réfléchir ? Et, peut-être, de comprendre que l'exploitation poussée à l'extrême, que l'oppression sociale au profit aussi bien de la bourgeoisie locale que des profiteurs agglutinés autour de l'armée et de la bourgeoisie impérialiste, ne laissent pas beaucoup de place aux libertés démocratiques, pas même pour eux.

Cette « transition démocratique », saluée aussi bien par les petits bourgeois libéraux en tout genre que, hypocritement il est vrai, par les têtes pensantes de l'impérialisme, n'est destinée qu'à stabiliser la situation politique, à faire taire la contestation politique, avant que les masses exploitées y soient entraînées massivement, avant qu'elles commencent à se battre pour leurs intérêts de classe.

Mais là encore, une fois entrés dans la lutte, les exploités se battant pour leurs propres intérêts peuvent apprendre, et apprendre très vite. Alors, on pourra parler d'espoir et se réjouir sans réserve de la révolution égyptienne en marche !

Georges KALDY
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 20 Fév 2011, 03:04

Ce jour, l'éphéméride du forum rappelle l'insurrection albanaise de février 1997, qui a vu les masses populaires ébranler la dictature de Berisha, et, largement, s'armer dans le cours des événements.

Ce qui n'a pas empêché, finalement la stabilisation de la situation en faveur de la bourgeoisie, faute de la volonté politique - et donc de l'organisation qui aurait pu l'incarner - des travailleurs d'exercer eux-mêmes le pouvoir.

http://www.lutte-ouvriere.org/documents/ar...a-pauvrete-a-la
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Message par MajnûnLayla » 22 Fév 2011, 16:48

1997 c'était en plein dans la période de réaction ouverte par la restauration du capitalisme en Russie.

2011, c'est une nouvelle année de crise mondiale du capitalisme, et sans rêver que les conséquences des deux dernières décennies s'effacent par miracle, il y a bien des raisons de penser que le prolétariat renoue lentement avec ses traditions révolutionnaires.

A ce sujet, j'ai ouï-dire de la tenue d'assises pour la onstitution d'un parti des travailleurs en Egypte, en présence des représentants des syndicats indépendants constitués depuis 2007, et sous la tutelle du "centre d'études socialistes". Si quelqu'un a des échos plus précis, et notamment des textes, ce serait très intéressant d'en prendre connaissance.
MajnûnLayla
 
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