Covid19

[Cyrano]

On a mangé ce midi dehors, comme dimanche midi.
Ça y est, le printemps était là, la vie, mon (petit) cerisier bourgeonne - et nous voilà dans une merde noire.
Y'a un mois, on a refilé nos poules, elles ne pondaient plus: on voulait en acheter deux nouvelles au printemps.
Mais j'ai fait inventaire et j'ai compté: si je prends une bière par jour, et ma compagne idem, on peut tenir 145 jours, puisque because confinement, nobody ne vient nous siffler les flacons.

Les confinés, vous vous occupez à quoi?

[com_71]

290 bières de stock ! Et il y en a qui se moquent des achats compulsifs de PQ...

[com_71]

Italie : la vie des travailleurs avant les profits !
18 Mars 2020

Jeudi 12 mars, des grèves spontanées ont éclaté dans plusieurs entreprises d’Italie et se sont multipliées le lendemain, touchant tout le pays. Les travailleurs ont fait entendre leur colère de se voir traités comme « de la viande d’abattoir ».

Les travailleurs des régions les plus touchées par l’épidémie, comme la Lombardie ou la Vénétie, ont été parmi les premiers à croiser les bras et à refuser de continuer à se mettre en danger pour sortir la production. Ils dénonçaient le manque de moyens pour appliquer les précautions les plus élémentaires, pourtant serinées en boucle par le gouvernement et les médias. Dans beaucoup d’entreprises, même grandes, les travailleurs ont témoigné de l’absence de solution hydroalcoolique, même dans des bâtiments sans sanitaires, de l’absence de masques et de gants. Quant à la distance de sécurité d’un mètre, elle est bien entendu inexistante sur de nombreuses chaînes de production. La colère a donc fini par exploser : « Où est l’urgence, dans une région où on ne sait plus quoi faire des corps des personnes décédées, d’aller s’entasser à 20 cm les uns des autres sur une ligne de production pour fabriquer des composants électriques ? », témoignait ainsi un ouvrier d’une multinationale dont l’usine se trouve en banlieue de Crémone, l’un des foyers les plus virulents du Covid-19.

La multiplication des grèves, ajoutée à l’augmentation du nombre de travailleurs absents, a contraint patronat et gouvernement à réagir. Après qu’un de ses responsables a eu le culot de traiter les travailleurs en grève « d’irresponsables », la Confindustria, le Medef italien, a envoyé ses représentants négocier avec les dirigeants syndicaux et les représentants du gouvernement et un protocole en « Treize points pour la sécurité dans l’entreprise » en est sorti au bout de 18 heures de négociation tout de même !

Tous les participants, dirigeants syndicaux compris, se sont déclarés « très satisfaits » de cet accord qui ne fait pourtant qu’exiger du patronat l’application des consignes les plus évidentes : laisser les travailleurs fiévreux rentrer chez eux, fournir des masques et des gants, etc. Quant à la décision de fermer ou de rester ouvert, elle est laissée à l’appréciation des directions d’entreprise. Or, si certaines, comme Ferrari, ont annoncé leur fermeture pour une période de quinze jours, c’est davantage parce qu’elles y sont contraintes par l’absence de pièces ou de débouchés pour leur production que par souci de la sécurité des salariés.

Pour protéger leur vie et celle de leurs proches, les travailleurs devront continuer à se faire entendre.

Nadia CANTALE

[com_71]

Les profits des entreprises, plus mortels que le virus

16 mars 2020

Plus de deux mois après que la Chine a publié le génome du coronavirus et que d'autres pays ont commencé à tester largement leurs populations, seulement 20 000 personnes ont été testées aux États-Unis.

L'absence de tests signifie que les personnes infectées par le virus en infectent d'autres sans le savoir. Cela a presque certainement permis à la maladie de se propager à un rythme rapide, mais comme il y a si peu de tests, personne ne sait avec certitude !

Les tests étaient censés être fournis par les Centers for Disease Control (CDC), qui fait partie du système de santé public du gouvernement fédéral. Mais le système de santé publique a été privé de ressources qui lui auraient permis de mener à bien son travail.

Des tests existent déjà en Corée du Sud, en Allemagne et en Chine. Ces pays ont produit un grand nombre de tests et ont proposé de les vendre aux États-Unis. Mais le gouvernement fédéral a décliné ces offres. Au lieu de cela, il a décidé de sous-traiter le travail et les bénéfices à des entreprises américaines, même si cela signifiait de gros retards dans le dépistage des personnes.

Et donc tout le système médical fonctionne dans l'obscurité.

Un afflux important et soudain de nouveaux patients, dont beaucoup sont très malades, pourrait très bien submerger un système de santé sans capacité supplémentaire, sans capacité de «montée en puissance», comme disent les responsables. Il n'y aura donc pas assez de médecins et de personnel, ainsi que des soins intensifs, des lits d'hôpital, des vêtements de protection, des masques, des respirateurs et des médicaments pour traiter tous ces nouveaux patients, condamnant beaucoup d'entre eux à mourir peut-être, alors qu'ils auraient pu être sauvés.

Les bénéfices des entreprises comptent plus que sauver des vies.

Depuis le début de cette crise, le gouvernement américain est pressé de servir les profits capitalistes. Trump a immédiatement prévu des réunions avec des dirigeants de divers secteurs et industries, y compris les industries pharmaceutiques et biotechnologiques, les sociétés financières, les compagnies aériennes et l'assurance maladie, leur promettant de gros contrats, des plans de sauvetage et des subventions.

En ce qui concerne réellement la mise à disposition de ressources pour lutter contre le virus, Trump et le Congrès n'ont pas fait grand chose, mais ont fait un grand spectacle sur l'augmentation du financement du CDC de huit milliards de dollars. Quelle blague, vraiment une goutte d'eau dans la mer.

Au cours des 15 dernières années, les agences fédérales de santé publique ont vu leur budget passer de 900 millions de dollars par an en 2005 à 675 millions de dollars en 2020. C'est une réduction de 45%, corrigée de l'inflation ! Le Fonds d'urgence pour la santé publique, créé pour de telles maladies ou secours en cas de catastrophe, est depuis longtemps complètement vide, sans argent investi depuis vingt ans. Pour ajouter l'insulte aux blessures, en 2018, l'administration Trump a dissous le bureau de la Maison Blanche qui était censé diriger la réponse américaine à une pandémie comme le coronavirus, la Direction de la sécurité sanitaire mondiale et de la biodéfense du Conseil de sécurité nationale.

Ainsi, non seulement la réponse du gouvernement a été complètement désorganisée, mais les agences de santé publique n'ont pas le personnel, la formation, l'équipement ou les fournitures nécessaires pour faire face à une nouvelle épidémie. D'où proviendront le personnel, l'argent et les ressources nécessaires pour lutter contre l'épidémie de coronavirus ? Ils seront tous tirés de toutes les autres urgences de santé auxquelles les services de santé publique tentent de faire face, notamment l'épidémie d'opioïdes, les épidémies de rougeole chez les écoliers, la tuberculose et une multitude de maladies sexuellement transmissibles.

En réalité, la politique du gouvernement pour faire face à l'épidémie de coronavirus est exactement comme sa politique à l'égard d'autres catastrophes, notamment les ouragans, les tremblements de terre, les incendies de forêt et les inondations. La seule différence est que cette épidémie est à une échelle beaucoup plus vaste. Les gens ordinaires sont essentiellement livrés à eux-mêmes à grands frais humains, tandis que le gouvernement mobilise toutes ses ressources pour assurer les profits et la sécurité des grandes entreprises et des riches.

Une société comme celle-ci - la société capitaliste - mérite d'être enterrée. La classe ouvrière, organisée ensemble, sera son fossoyeur.

[Plestin]

Et là on se rend compte que les remarques sur "le capitalisme plus dangereux que le coronavirus" ne relèvent pas de la langue de bois sujette à plaisanteries sur LO qui décidément ne changera jamais, mais sont une triste, dure et tangible réalité.

Dans un grand nombre d'entreprises, l'activité n'est pas indispensable mais se poursuit, dans des conditions où les travailleurs sont entassés et sans les règles d'hygiène les plus élémentaires et tout est laissé au bon vouloir du patron. Le capitalisme, meilleur allié du coronavirus.

Dans les raffineries de pétrole du groupe Total, la CGT demande l'arrêt des activités, puisque lors de la récente grève le patronat et le gouvernement expliquaient que de toute façon il y avait en permanence 3 mois de stock. Il y a eu des cas de coronavirus à la raffinerie de Normandie près du Havre mais pas grand-chose n'est fait.

Dans l'automobile, il n'y a qu'à lire les divers articles des camarades de Renault, PSA ou Toyota pour voir à quel point le patronat se moque de la santé des travailleurs. Idem aux chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire où, c'est évident, il est urgent de fabriquer des paquebots de luxe pour rééditer l'aventure du Diamond Princess !

Dans les supermarchés et commerces alimentaires, les caissières sont terrifiées vu le nombre de gens qu'elles voient défiler et la faible barrière que représentent les protections. Je suis bien placé pour le savoir, j'en ai une de 24 ans à la maison ! Il faut bien maintenir les activités indispensables, mais pas dans n'importe quelles conditions. Une jeune adulte exposée qui tous les soirs rejoint sa famille de deux quinquas et deux autres jeunes adultes, dans un immeuble collectif avec des gens de tous âges dont plusieurs septuagénaires...

[Zelda_Zbak]

Seigneur !!!!!!!!! Vous avez entendu Pénicaud ce matin ! Les travailleurs du BTP peuvent crever, ils ne connaîtront pas le chômage technique !
Ils soufflent le chaud, ils soufflent le froid. Ils m'écoeurent.

Muriel Pénicaud, interviewée sur LCI par Élizabeth Martichoux, ce jeudi 19 mars 2020 matin, réagit entre autre à l’appel de la Capeb de cesser toute activité. Pour la Ministre du travail, il s’agit d’un acte civique de continuer à travailler. Elle demande aux employeurs de réfléchir à une organisation permettant de sécuriser leurs salariés en continuant leur activité, « Le pays ne doit pas s’arrêter ». Citant le monde du bâtiment, elle donne l’exemple du déplacement où les salariés sont collés les uns aux autres dans les véhicules en indiquant qu’il suffit simplement d’utiliser plusieurs voitures au lieu d’une seule… Elle demande d’assurer la sécurité des salariés en s’organisant différemment et en se concertant. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie avait invité la veille : « tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes, des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays, à se rendre sur leurs lieux de travail (…) dans des conditions de sécurité sanitaire maximales » sur BFM Business. L’objectif des ministres étant de ne pas paralyser totalement l’activité économique du pays.

Source
https://batijournal.com/muriel-penicaud ... ses/103965

[Zelda_Zbak]

Bonne nouvelle : si vous êtes en détresse liée au Covid, vous pouvez courir aux urgences de la clinique privée la plus proche, elles tournent à seulement 30% de leurs capacités.
Mauvaise nouvelle (pour eux comme pour vous) : les salariés n'y auront aucun masque !

Dixit Lamine Gharbi, Pésident de la Fédération nationale de l'hospitalisation privée, qui regroupe 1000 cliniques et hôpitaux en France.

[Cyrano]

Bizarrerie inquiétante?... réjouissante?...
Le département du Cher, avec Bourges, semble être un des départements le moins touché?!?!...
J'espère que les parisiens ne vont pas venir dans le coin dans leurs maisons de campagne. D'abord, chez nous ça pue le mouton, c'est malsain avec les pesticides vaporisés sur les pommiers, faut pas venir.

Un post-scriptum pour com_71: le fournisseur est loin, alors, on stocke. On serait bien en peine de trouver la diversité chez les marchands locaux - et en plus, amusant: ce sont des flacons consignés, faut pas jeter à la benne, faut les rapporter.

[Zelda_Zbak]

D'abord, chez nous ça pue le mouton, c'est malsain avec les pesticides vaporisés sur les pommiers, faut pas venir.

Cyrano et Bertrand ? 2 bonnes raisons d'y aller et de passer par dessus ces petits désagréments.

Je voyais hier un reportage sur la situation d'une petite île française, je sais plus laquelle.
Ca doit être un truc bizarre : à la fois rassurant, et à la fois : pourvu qu'on ait du stock pour 6 semaines et que des envahisseurs du continent débarquent pas, sauf ma fille chérie et biiiiiiiiiiiiiim !

PS : je viens d'entendre un médecin "sachant" qui répondait précisément à des questions précises (ouf), et qui a claqué que sauf traitement nouveau, le confinement durerait très probablement au moins 6 semaines... avec l'argument suivant : imaginons que les derniers choppent le covid à confinement -1. Ils le déclarent au bout de 14 jours, et sont malades 2 à 3 semaines + 1 semaine de rab où ils seraient encore porteurs sains.

[Zelda_Zbak]

Une extrêmement bonne nouvelle pour l'humanité (mais les chinois ont été disciplinés, donc cette heure est encore loin pour les européens et autres continents)...
Aucun nouveau cas de Covid 19 n'a été signalé en Chine ces dernières 24H ! Hamdoulilah ! Ou plutôt 我很放心
Pour autant, connaissant la sagesse et la prudence chinoise, il y a des chances qu'ils attendent que l'épidémie mondiale soit réglée avant de reprendre une vie normale.

Donc bilan quasi définitif pour la Chine si elle reste confinée : 3 245 morts en un peu plus de deux mois. Pour presque 1 milliard 4 de gens en Chine continentale.

Quant à l'Italie, épicentre de ces jours-ci, 475 nouveaux décès pour la seule journée d'hier ! Pour 61 millions de personnes en Italie. Sacrée différence de ratio.
Je suis allée chercher le nombre de morts maximum sur 24H au plus fort de la crise en Chine. Je n'ai pas trouvé.
J'ai vu au hasard un chiffre de 150 il y a un mois.

Mettons 200 au pire.
Je calcule le ratio dans le prochain message.

https://www.linternaute.com/actualite/g ... ys/#france