Elections belges du 8 octobre

Dans le monde...

Message par com_71 » 11 Jan 2007, 01:22

( Au soir du premier tour des élections municipales : déclaration de Lutte Ouvrière du 11/03/2001 a écrit :

    Nous notons partout une augmentation très importante de nos scores, par rapport aux municipales de 1995 (voire à d'autres élections).
    Malheureusement nous ne présentions que 129 listes et cela ne représente que 5 millions d'électeurs, soit 13% du corps électoral. Mais c'est quand même un sondage en grandeur nature et tous les résultats qui nous parviennent font état d'un quasi-doublement, voire plus, triplement parfois, des suffrages qui se sont portés sur nos candidats.
    Etant donné le type de scrutin, majoritaire, nous n'obtenons pas beaucoup d'élus municipaux, mais nous en obtiendrons dans beaucoup plus d'endroits qu'en 1995 (au moins 30 élus dans 22 villes contre 6 dans six villes en 1995).
    Pour nous, c'est un résultat extrêmement significatif de la déception d'une partie importante des classes populaires envers la politique d'un gouvernement qui se dit de gauche.
    Là où nous pouvons nous présenter au deuxième tour (quelques cas au moins), nous nous maintiendrons. Là où nous ne pouvons pas, nous n'appellerons en aucun cas à voter pour la gauche gouvernmentale car les travailleurs ont été bien assez trompés depuis 1981.
    L'Humanité, dans une de ses premières pages de la semaine dernière, annonçait que les entreprises françaises avaient fait des bénéfices fabuleux au cours de l'année 2000. Mais c'est au détriment du monde du travail qu'elles l'ont fait et couvert par le gouvernement socialiste-communiste.
    26% des salariés sont des ouvriers. Beaucoup d'employés, et presque dans la même proportion par rapport à l'ensemble des salariés, ont des conditions de vie et d'existence comparables. Eh bien,c'est à ceux-là que nous nous adressons en priorité, et c'est une fraction significative de ceux-là qui ont voté pour nous.
    Nos suffrages augmentent régulièrement depuis cinq ans et augmenteront encore.
    Même si nous n'avons pas énormément d'élus à ces municipales, ces élus et même ceux de nos candidats qui ne l'ont pas été, avec l'aide de ceux qui ont voté pour nous et, au-delà, avec l'aide de la fraction de la population dont nous défendons les intérêts sociaux et politiques, sauront mener une politique locale en faveur des exploités, quitte à faire pression sur les majorités municipales, qu'elles soient de droite ou de gauche.


Lutte Ouvrière a donc refusé d'éventuellement devoir l'élection de conseillers municipaux à la conclusion d'un accord de second tour avec les partis de la gauche gouvernementale.

La loi en Belgique apparaît différente, pas de second tour poussant les différents groupes à s'unir en des majorités municipales potentielles dès la veille des élections...

Mais le PTB recherche cette unité après l'élection :
a écrit :Ce qui compte, pour le PTB c’est d’offrir une politique nouvelle et positive pour Hoboken. Et nous sommes prêts à travailler avec tout le monde.
Quelle leçon : tout le monde peut se partager des postes... dans l'intérêt des travailleurs.

D'ailleurs le PTB ne craint pas la contradiction :
a écrit :Ils (CD&V-NV-A et le VLD) veulent former un collège minoritaire sans nous et attendent que nous leur fournissions les deux voix pour les installer. Nous estimons que ce n’est pas seulement incompréhensible, mais dangereux. Certainement à Hoboken. Car avec 10 membres du VB dans l’opposition, ce n’est pas malin de partir sur un équilibre fragile.

a écrit :Puisqu’il n’y aura probablement pas de majorité, nous proposons au SP.a d’envisager avec nous une alternative de gauche. Et si le VLD et la NV-A trouvent amusant d’y collaborer d’une façon constructive dans l’opposition, nous leur en laisserons volontiers l’honneur.


ainsi une coalition minoritaire CD&V-NV-A, VLD et SP.a, avec le soutien extérieur du PTB, c'est un équilibre fragile, mais une coalition minoritaire SP.a PTB, avec le soutien extérieur du VLD et de la NV-A, c'est constructif. C'est comme ça que le PTB apprend aux travailleurs à compter sur leurs propres forces ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par dago rouge » 11 Jan 2007, 18:28

En lisant Mie Branders, tu vois bien que justement elle n'est pas sérieuse en utilisant des termes comme "et eux attendent que nous ..." ou "ils trouvent amusant de collaborer avec ...". :victory:

Si vous voulez, il y a un article sur les relations, à Anvers, entre le PTB et le CAP (Comité pour une Autre Politique : rassemblement de partis trotskistes et de quelques syndicalistes connus). Les prochaines élections législatives auront lieu en mai ou juin et Anvers est la province où on risque d'avoir notre meilleur score (dépasser les 3%). Pour rappel, on ne peut avoir aucun représentant si on ne dépasse pas les 5% dans une région.
=>Elections législatives • Le cartel Dirk Van Duppen (PTB) - Jef Sleeckx(CAP) compromis
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Message par dago rouge » 17 Jan 2007, 00:49

Suspence, suspence. :-P La situation se presse. 1er participation à une majorité pour le PTB ? :ermm:

Hoboken • Le PTB+ réclame « une semaine du bon sens »

Jan Franssen & Joris Van Gorp - Solidaire - 17-01-2007


Mie Branders, élue PTB+ : « Ce n’est que fin novembre que nous avons été consultés pour la première fois par les autres partis. » (Photo Solidaire, Salim Hellalet)


Le conseil de district de Hoboken compte 21 sièges. Le 8 octobre, le Vlaams Belang a obtenu dix sièges. Le SP.a-Spirit en a décroché six, le CD&V et le PTB+ deux chacun, alors que le VLD devait se contenter d’un seul. Pour tenir l’antidémocratique Vlaams Belang en dehors du coup, tous les partis démocratiques et leurs partenaires de cartel doivent siéger et se mettre d’accord. Ensemble, en effet, ils ont 11 sièges. Cela semble très simple.

Où se situe en fait le problème, se demandera toute personne de bon sens ? La solution à portée de main ne sort pourtant pas et ce, en raison du veto du VLD et du CD&V-NVA contre le PTB+.

En compagnie des ténors anversois du SP.a Patrick Janssens, Robert Voorhamme et Tuur Van Wallendael, ils optent pour un collège minoritaire réunissant SP.a-Spirit, CD&V-NVA et VLD. Total, neuf sièges. Et ils espèrent que le PTB+ va soutenir cette équipe depuis l’opposition. Mie Branders, élue du PTB+ : « Ce n’est que fin novembre que nous avons été consultés pour la première fois par les autres partis. C’est quand même bizarre de partir automatiquement du principe que nous allons dépanner les trois partis classiques. Comme ça, sans la moindre marque de respect pour notre parti ou nos points de vue. Six ans durant, nous avons mené une opposition constructive : pour les gens, pas contre les autres partis. »

Un mémorandum local négocié avec le PTB+

Ces trois semaines, sous pression du PTB+, on a enfin abordé une discussion de fond sur les points du PTB+. La dernière fois, c’était le 9 janvier. On a entre autres longuement discuté des sacs-poubelle moins chers.

Il en est résulté le compromis suivant : « Lancer des initiatives en concertation avec la ville pour faire de Hoboken le district le plus propre. Cela peut aller de la vente de sacs à un tarif réduit, jusqu’à des alternatives pour les proposer gratuitement1. »

D’autres discussions ont tourné autour du gaz et de l’électricité meilleur marché, plus d’argent pour les maisons de jeunes… Après deux négociations, tous les partis ont pu se retrouver dans un mémorandum en treize points.

Mais lorsque les négociateurs du PTB+ ont demandé en quoi une participation du PTB+ à la gestion faisait encore obstacle, il leur a été signifié un veto de la part du VLD et du CD&V-NVA. Le PTB+ a ensuite quitté les négociations. Tout de suite après, dans un communiqué de presse commun, le CD&V-NVA et le VLD ont laissé tomber le mémorandum pourtant approuvé : « En bien des points, ce texte allait directement à l’encontre de l’accord de gestion au niveau de la ville. (…) Le texte veut faire passer de petites propositions électorales bon marché, telle la gratuité des sacs-poubelle pour Hoboken. Notre district se passerait volontiers de d’une surenchère dans le populisme.2 »

En clair : le mémorandum formulait l’intention d’aborder avec les autorités de la ville le débat sur des problèmes importants de la population de Hoboken. Pour le CD&V-NVA, le VLD et les sommités du SP.a anversois, c’est déjà un pas de trop. C’est pourquoi le PTB+ ne peut pas participer à la gestion du district de Hoboken. Ou, pour reprendre les mots d’un ouvrier : « Les autorités communales ne vous veulent pas dans la gestion parce qu’ils vont devoir faire plus de social. Ils ont peur d’être mis sous pression à partir du district de Hoboken autour des revendications sociales que vous avancez. »

Le PTB+ doit être admis dans la gestion

Lundi 15 janvier, le PTB+ lance une campagne du bon sens. Le bon sens doit à nouveau reprendre ses droits à Hoboken. Le PTB+ doit être admis dans la gestion. « Et ceux de la ville ne doivent pas venir ici mettre leur grain de sel. »

Onze sièges moins neuf (SP.a-Spirit, CD&V-NVA et VLD), ça fait deux. Les deux sièges du PTB+ sont donc incontournables pour une majorité. Cela s’appelle de l’arithmétique élémentaire.

1 Négociations du « mémorandum en 13 points ». • 2 Communiqué de presse commun du CD&V-NVA et du VLD : « Le CD&V-NVA et le VLD continuent à vouloir s’en tenir à un cabinet minoritaire », 11 janvier 2007.


La Ville d’Anvers joue avec le feu à Hoboken

Le président de la section SP.a de Hoboken, Marc Van Muylem, est furieux contre l’obstruction du VLD et du CD&V-NVA. Mais également contre les ingérences du SP.a Anvers.

Van Muylen est clair à propos des autorités de la ville : « Ils n’optent pas pour une gestion démocratique. Ces dernières années, le PTB+ s’est profilé de façon constructive au conseil de district. Le VLD pas. Aussi est-il passé de 3 sièges à un seul.1 »

Réaction de l’éminent Robert Voorhamme, du SP.a : « Pour le SP.a anversois, et cela vaut pour Hoboken aussi, une coalition avec le PTB ne se peut en aucun cas2. »

À Hoboken, le 8 octobre, Le Vlaams Belang a obtenu 41 % des voix. Tout juste en deçà de la majorité en sièges. Les chefs de partis de tous les partis traditionnels de la ville d’Anvers sont les principaux responsables du chaos et de l’impasse qui règnent à Hoboken.

Avec leur attitude antidémocratique à l’égard du PTB+, ils réveillent les attitudes antipolitiques. Et c’est précisément cela qui a permis au VB de grandir. Aussi est-il incompréhensible que le bourgmestre Patrick Janssens, élu par une majorité d’Anversois pour avoir invité à barrer la route au VB, soutienne une telle attitude antipolitique.

Mie Branders (PTB+) : « Hoboken a besoin d’une politique dynamique et fraîche qui tienne compte de la population. Celle-ci s’inquiète également de sa facture d’énergie, elle voudrait de bons logements sociaux, des sacs poubelle moins chers et des soins de santé potables dans le proche voisinage.

Seule une politique qui s’en prend aux problèmes peut bloquer la montée du VB. Mais c’est précisément le genre de politique que Patrick Janssens rend impossible avec son veto contre le PTB+. Il peut tout aussi bien donner un chèque en blanc au VB pour dans six ans. »

1 De Nieuwe Gazet, 11 janvier 2007. • 2 Gazet Van Antwerpen, 11 janvier 2007.


Le 26 janvier : l’heure de vérité

Venez au conseil de district de Hoboken, le vendredi 26 janvier à 19 h, Districtshuis, park Sorghvliet, Hoboken. Les élues PTB+, Mie Branders et Erica De Meyer y prêteront le serment de fidélité à leur programme et à leurs électeurs. À cette date, on saura également avec certitude si le bon sens a reconquis ses droits à Hoboken.
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Message par dago rouge » 27 Jan 2007, 15:43

La suite, l''étau se ressere : :33:

Communiqué de presse du PTB+ sur la situation à Hoboken

Dimanche 21 janvier à Hoboken, les membres de la section locale du PTB se sont prononcés lors d’une assemblée générale des membres sur la formation d’un collège minoritaire réunissant le SP.a/Spirit-CD&V/NVA-VLD (9 sièges sur 21) qui devrait être installé ce 26 janvier.

Service de presse du Parti du Travail de Belgique - Solidaire - 26-01-2007

1. Ils ont exprimé leur mécontentement face à une politique d’arrière-boutique de ces partis. En effet :

- les décisions concernant l’avenir de Hoboken ont été prises dans les coulisses du pouvoir communal de la Ville d’Anvers ;
- aucune information n’a été communiquée ; le PTB+ doit lui-même s’informer via la presse ;
- il n’a absolument pas été tenu compte du résultat du vote du 8 octobre. La majorité de la population a pourtant voté pour un collège majoritaire comprenant le PTB+. A une exception près, tous les responsables des comités de quartier à Hoboken se sont prononcés pour un collège majoritaire comprenant tous les partis démocratiques, y compris le PTB+. Trois échevins sortants du conseil de district (CD&V, VLD et Groen!) ont plaidé en faveur d’un collège majoritaire. Ces trois échevins sortants ont fait circuler une pétition qui a été signée par de nombreuses personnalités, des démocrates et des progressistes à Hoboken et à Anvers.
- il semblerait que cette politique menée soit au niveau de l’intelligence d’une souris. Plutôt que de prévoir les choses sur six ans on se limite à six jours. La question n’est pas uniquement de savoir comment on va pouvoir contrer le Vlaams Belang ce vendredi mais surtout comment on va pouvoir contrer l’extrême droite au cours des six prochaines années à venir. La politique d’arrière-boutique et la politique résolument antipolitique qui sont menées font augurer le pire pour 2012 et sont en totale contradiction avec ce qui s’appelle une politique de « bonne gouvernance ».
- pour la seconde fois en trois mois, on a besoin du PTB+ pour faire obstacle au Vlaams Belang. Une première fois pour empêcher l’extrême droite d’obtenir la majorité absolue le 8 octobre (ce qui a marché) et une seconde fois à présent pour écarter l’extrême droite d’un collège majoritaire lors de l’installation du conseil de district. Malgré cela, les règles élémentaires de politesse et de démocratie n’ont pas été observées, personne n’a daigné engager le dialogue avec nous sur ce soutien.
- on a eu aussi besoin d’un parti communiste comme le PTB pour mettre l’accent sur l’aspect social et démocratique dans la politique communale. Le mémorandum qui accompagne le programme politique reprend les 13 points mis à l’ordre du jour grâce à l’enquête populaire réalisée par le PTB+.
2. L’assemblée des membres du PTB a décidé que jusqu’à l’installation du conseil de district vendredi plus aucun avis ne serait exprimé publiquement par le PTB+.Et pourtant, on a décidé à l’hôtel de ville de ne pas parler avec le PTB+.
Et ce, pour les motifs suivants :

- pour clairement dénoncer le processus antidémocratique ;
- pour inviter un maximum de personnes au conseil de district vendredi soir ;
- parce que la communication doit venir des deux camps. Il est impossible de communiquer si du côté de l’Hôtel de Ville, on refuse de parler ;
- parce qu’une bonne communication est basée sur l’information. Attendu que l’Administration n’a transmis aucune information ni aucune communication sur le déroulement des entretiens sur la formation d’un collège minoritaire, le PTB+ veut prendre le temps de rassembler posément toutes les informations ;

Au nom du PTB+
Hoboken : Mie Branders, 0486.91.52.18
National : Peter Mertens, 0474.98.55.16
dago rouge
 
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Message par dago rouge » 30 Jan 2007, 22:57

Bon, c'est l'épilogue, c'est le dénoument (sûrement pas final): soutien à partir de la minorité. En gros, ça veut dire : on abandonne mais on vous tiens par les couilles (vous faites une couille, vous nous faites de la propagande).

Hoboken • Le PTB écarte du pouvoir le Vlaams Belang

La maison de district d’Hoboken (Anvers) était pleine à craquer, ce 26 janvier. On était venu de loin pour assister à la première séance du nouveau conseil de district.

Mark Kennes - Solidaire - 31-01-2007



Mie Branders (à gauche) demande la parole pour répliquer au bourgmestre d’Anvers Patrick Janssens. Avec Erika Demeyer (à droite), elles constituent la fraction PTB au conseil de district d’Hoboken. (Photo Solidaire, Roland Teirlinck)


C’est qu’Hoboken s’est retrouvé ces dernières semaines au centre d’une petite tempête médiatique. Lors des élections communales du 8 octobre, le Vlaams Belang avait beaucoup misé sur Hoboken. Mais le bon score PTB+ a fait échouer le parti fasciste à un siège de la majorité absolue. Les deux sièges du PTB devenaient dès lors incontournables pour pouvoir diriger le district. Mais les partis traditionnels CD&V-NVA et VLD-Vivant, soutenus par la direction du SP.a d’Anvers, préféraient un collège minoritaire plutôt qu’une coalition majoritaire avec le PTB. En réaction, le PTB a laissé planer le doute jusqu’au bout : apporterait-il ou pas les voix nécessaires au collège minoritaire ?

Au début de la séance, Patrick Janssens (SP.a), bourgmestre d’Anvers, s’est adressé à la salle, remplie principalement de membres et amis du PTB. Il a parlé dans son speech du respect des décisions prises au niveau du district. « Des mots qui sonnent creux » a déclaré ensuite Mie Branders. Parce que Janssens a tout fait pendant trois mois pour empêcher une coalition avec le PTB, contre la volonté de la section locale de son parti.

Finalement, les deux élues PTB+, Mie Branders et Erika Demeyer, ont quand même voté pour une coalition minoritaire des partis traditionnels. Un vote responsable, selon un militant de la section locale du PTB : « Pour la deuxième fois en trois mois, c’est le PTB qui tient le Vlaams Belang éloigné du pouvoir. Le 8 octobre, le PTB a empêché le Vlaams Belang d’avoir la majorité absolue. Et aujourd’hui nous soutenons le collège minoritaire pour empêcher le Vlaams Belang de venir au pouvoir. Et la coalition nous a fait la promesse de défendre auprès de la Ville le memorandum conclu sur base de notre programme en 13 points. À commencer par les revendications d’énergie moins chère, de sacs poubelle gratuits et d’un vrai centre de jeunes. Et ces revendications, nous les défendrons par notre présence au conseil de district, mais aussi par notre travail sur le terrain. »

À la question de savoir si le Vlaams Belang, avec 10 sièges sur 21, n’aurait pas dû se trouver dans la coalition, il répond : « Pour nous, toute collaboration est exclue. Nous avons des points de vue diamétralement opposés. Ils veulent par exemple privatiser et démanteler l’hôpital local, tandis que nous avons tout fait pour le garder tel qu’il est. Notre programme en 13 points est aussi un programme pour tous les habitants d’Hoboken. Y compris pour ceux qui ont voté pour le Vlaams Belang. Nous prenons les problèmes des gens pour les résoudre, pas pour diviser la population comme le fait le Vlaams Belang. »



En plus, une analyse :

Jean Faniel (CRISP) • Le Petit Poucet d’Hoboken cause des tensions dans les grands partis

Situation inédite à Hoboken (Anvers) : les deux élues PTB+ soutiennent un collège minoritaire (SPa-CD&V et VLD). Réaction d’un observateur averti, Jean Faniel, chercheur au CRISP1.

David Pestieau - Solidaire - 31-01-2007

[#ff0000]Quelle analyse faites-vous de ce qu’on appelle le feuilleton d’Hoboken, qui dure depuis trois mois ?[/#]
Jean Faniel. La formation d’une coalition des trois grands partis ne suffisait plus comme ailleurs à Anvers pour éviter que le Vlaams Belang accède au pouvoir. Le problème est que certains n’ont pas jugé admissible de gouverner avec le PTB. Il est intéressant de remarquer que ce débat a eu lieu dans tous les grands partis.

Il y a eu une opposition forte du CD&V (sociaux-chrétiens), du VLD (libéraux) et de la N-VA (nationalistes). Mais il y a eu aussi des tensions au sein du SP.a (socialistes) : la section locale était prête à gouverner avec le PTB (quitte à le faire dans un collège minoritaire) alors que la section de la ville d’Anvers marquait clairement ses réticences.

[#ff0000]Pourquoi y-a-t-il eu une opposition à la participation du PTB au pouvoir ?[/#]

Jean Faniel. Au début, il y a eu des oppositions sur le cahier des charges que proposait le PTB pour la gestion du district mais aussi sur les revendications adressées à la Ville d’Anvers. Après les avoir rejetées, les grands partis ont finalement repris une bonne partie de ces revendications dans l’accord final. Mais pour écarter quand même le PTB.

Certains se sont dit sans doute que le partage des postes attribués serait plus aisé sans le PTB. Et qu’il serait plus facile d’obtenir quelque chose de la Ville, un compromis sans les mandataires du PTB qui risquaient de faire monter les enchères, informer leurs sympathisants des négociations,…

Le débat a dès lors été concentré sur la question « avec qui gouverner ? » et pas sur un vrai débat sur les différentes propositions pour gouverner le district. Par exemple : l’opposition entre le programme inégalitaire du Vlaams Belang et celui, égalitaire, du PTB.

[#ff0000]Y-aurait-il aussi d’autres raisons, cachées, d’opposition à la participation du PTB au pouvoir ?[/#]

Jean Faniel. D’une certaine manière. Ce n’est pas un hasard si le SP.a local a envisagé de gouverner avec le PTB, vu certaines affinités idéologiques possibles. Alors que pour les partis de centre-droit, il était impossible de gouverner avec des communistes.

Sur certains aspects, ces partis sont plus proches idéologiquement du Vlaams Belang, mais, au niveau local, ils ont plus agi par jeu politique, par discipline par rapport à une tactique décidée par les états-majors nationaux.

Le résultat est dès lors que le cordon sanitaire envers le Vlaams Belang, dont beaucoup croyaient qu’il allait sauter le 8 octobre ici ou là, a tenu. Hoboken était le dernier endroit où il était possible qu’il se rompe.

[#ff0000]Le résultat du PTB aux élections communales est-il selon vous un phénomène ponctuel ?[/#]

Jean Faniel. Ce n’est pas un phénomène ponctuel, c’est plus le résultat d’un travail de fond. En témoigne que les résultats sont localisés là où le PTB agit au niveau local. Mais ce travail de terrain n’est pas reproductible sur tout le territoire. À Hoboken, il faudrait l’étudier, une hypothèse est que le PTB récupère des voix chez les électeurs du Vlaams Belang. A terme, cela pourrait entraîner une polarisation en trois pôles : celui des grands partis traditionnels, celui du Vlaams Belang et le PTB qui jouerait alors le rôle du Petit Poucet.

1 Centre de recherche et d’information socio-politiques, organisme indépendant qui a pour objet l’étude de la décision politique en Belgique et dans le cadre européen • www.crisp.be
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Message par com_71 » 03 Fév 2007, 23:13

Brièvement pour l'instant.

Le PTB a demandé à avoir sa place dans l'exécutif municipal. Il a essuyé un refus (lequel était prévisible, je crois) mais donne sa voix à ceux qui viennent de lui refuser, leur permettant quand même de mettre en place l'exécutif.

Alors le PTB a-t-il montré que quand il demande quelque chose, il ne s'offusque pas plus que ça d'un refus ?

Une tactique plus sérieuse n'aurait-elle pas été de refuser d'emblée d'administrer la municipalité avec la coalition de la droite et de la gauche (coalition en position de décider la politique suivie) et éventuellement (mais ce point ne peut certainement pas être tranché sans connaître de très près la situation) faire le geste (en votant contre lui) permettant de laisser le Vlaams Belang dans l'opposition, par solidarité avec les travailleurs qui sont, à juste titre, révoltés par ses positions.

L'explication fournie
a écrit :Le résultat est dès lors que le cordon sanitaire envers le Vlaams Belang, dont beaucoup croyaient qu’il allait sauter le 8 octobre ici ou là, a tenu. Hoboken était le dernier endroit où il était possible qu’il se rompe.
montre que finalement le PTB n'hésite pas à apparaître solidaire (lié à eux par un même "cordon") des partis traditionnels de la bourgeoisie belge.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par dago rouge » 04 Fév 2007, 00:48

Bah, tu dis ça parce que tu considère les partis traditionnels bourgeois égaux au Vlaams Belang. Mais le Vlaams Belang a un vrai projet de société, il est très bien structuré et, dans une commune où deux personnes sur cinq votent pour un parti fasciste, ne pas faire de la lutte anti-fasciste une priorié, c'est joué avec le feu.

Nous savions qu'ils trouveraient un moyen de nous mettre dans l'opposition mais cette affaire nous a permit de faire de la très bonne publicité. Plusieurs fois par semaine, la presse flamande évoquait la situation en nous présentant comme la clé pour contrer le VB, l'antidote contre le VB (on a pris les voix au VB), comme des gens sérieux qui voulaient construire quelque chose, etc.
Et ça, c'est très important pour nous faire connaitre.
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Message par Combat » 04 Fév 2007, 03:31

Y a t il eu des sondages recents qui montreraient ce que pourrait obtenir le PTB au niveau national?(disons a la proportionnelle integrale si elle etait appliquee en Belgique, ce qui n'est pas le cas, ou quelque chose de similaire).
Combat
 
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Message par dago rouge » 04 Fév 2007, 10:54

Salut El convidado de piedra, :smile:

a écrit :Je crains la fuite en avant à droite toute...(ce qui est arrivé maintes fois aux marxistes-leninistes)


C'est vrai, il faut y faire attention car nous sommes sortis d'une période de radicalisme (jusqu'en 2003-04), où nous avions affaire à une secrétaire de parti liquitatrice dans son reformisme, notre parti a multiplié par le passé des positions opportunistes de gauche mais nous sommes maitenant sur la bonne voie, la voie du succès.

a écrit :Pourquoi pas essayer d'échanger des expériences?


Si tes camarades du forums pouvaient penser à ça ...

a écrit :Le bonjour d'un ex "maoiste" ou marxiste leniniste devenu sympathisant LO qui garde encore au coeur le souvenir de ses excellents camarades d'autrefois.


Eh ben. Et tu était où avant ?

a écrit :Y a t il eu des sondages recents qui montreraient ce que pourrait obtenir le PTB au niveau national?(disons a la proportionnelle integrale si elle etait appliquee en Belgique, ce qui n'est pas le cas, ou quelque chose de similaire).


Les dernières élections "nationales" en 2003 (législatives) ont été désastreuse pour nous (ligue avec un extremiste arabe) tandis que les dernieres élections communales en 2006 ont été un succès. Je dirai qu'on peut atteindre près de 3-4% dans les meilleurs provinces (Anvers) mais je crois qu'on ne pas qu'avoisonner les 1% un peu partout pour les prochaines élections "nationales" en juin de cette année. Cela s'explique par le fait que nous sommes très présent dans quelques communes et que nous sommes très absant dans la plupart des communes.
dago rouge
 
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