Covid19

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Re: Covid19

Message par Plestin » 23 Mars 2020, 08:55

De plus en plus de pharmacies sont en rupture d'hydroxychloroquine (Plaquenil) du fait d'une explosion de la demande dans des indications hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), donc contre le SARS-Cov2 responsable de l'épidémie Covid19. Les patients et médecins qui ont bien compris que cela pouvait avoir une utilité, la demandent ou la prescrivent. Idem pour les médecins hospitaliers, dont les commandes ont mis les stocks de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux en rupture. La chaîne de production n'est pas préparée et cela met en danger les patients qui en ont besoin pour le traitement de leurs maladies auto-immunes, polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux systémique etc.

Quant à la chloroquine tout court (Nivaquine), elle va devenir introuvable puisqu'on n'en fabrique plus et que les stocks s'épuisent.
Plestin
 
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Re: Covid19

Message par Plestin » 23 Mars 2020, 09:39

Plestin a écrit à propos de la Nivaquine :

L'usine Maphar (49% Sanofi, 51% CFAO) de Zenata au Maroc en produit un peu car c'est un site où Sanofi avait concentré ses médicaments contre le paludisme à destination de toute l'Afrique ; le gouvernement marocain vient de réquisitionner toute la production pour les besoins du Maroc, ce qui est bien fait pour Sanofi d'une part mais va "sécher" bien des pays d'Afrique sub-saharienne d'autre part.


Sanofi commence à allumer des contre-feux en jouant sur les mots. Le Maroc n'a plus "réquisitionné" les stocks de comprimés (comme l'écrivait un article de Challenges) mais aurait acheté juste sa part de stock (on se demande bien pourquoi) et le site de Zenata n'exporterait pas ces produits vers l'Afrique subsaharienne. Sanofi est de bonne volonté, les autorités marocaines aussi, tout va bien...

Certes, Zenata a cessé d'exporter la Nivaquine destinée au palu vers l'Afrique subsaharienne puisque le paludisme y est devenu résistant à la chloroquine. Les derniers pays sensibles à la chloroquine sont en Amérique latine (surtout l'Amérique centrale). Ce sont eux qui risquent d'être "séchés" concernant le paludisme. Le Maroc lui-même n'a plus de transmission du paludisme, les cas qui subsistent sont tous des cas importés (voyageurs marocains de retour de zones touchées).

Mais précisément, la réquisition ("l'achat") du stock de Nivaquine de l'usine marocaine c'est bien pour cause de Covid19 et non de paludisme. Et sauf à augmenter considérablement la production, cela ferme la porte à l'Afrique subsaharienne, zone d'exportation habituelle des autres produits de l'usine marocaine, pour recevoir elle aussi de la Nivaquine destinée au Covid19.

Heureusement que la synthèse de la molécule n'est pas réalisée chez Sanofi mais faite en Inde (notamment), ça permettra peut-être à des laboratoires indiens (ou à Famar Lyon si l'usine est réquisitionnée) de fabriquer des comprimés et de faire en sorte que ce médicament, le moins cher de tous, ne disparaisse pas... Car avec les choix des essais cliniques de privilégier les molécules chères, les futurs traitements du Covid19 risquent d'être hors de portée des pays pauvres.
Plestin
 
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Re: Covid19

Message par Zorglub » 23 Mars 2020, 10:02

Moi personnellement qui ai de bonnes conditions de confinement au milieu de la campagne où il n'y a personne et surtout pas de gendarme en vue et où je peux défouler mes angoisses en courant 20km sans trop de risque(mais bon on est sur nos gardes quand même j'évite de croiser les grands axes), et bien je vis très mal la situation, ça me stress et ça m'angoisse...

La peur du gendarme plutôt que celle de l'épidémie. Et tu fais état ici de ton irresponsabilité.
S'indigner de ne pouvoir sortir alors qu'on force des gens à sortir pour aller bosser...

Le non respect des consignes peut justement prolonger le confinement.
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Re: Covid19

Message par Zelda_Zbak » 23 Mars 2020, 10:37

com_71 a écrit :C'est la guerre ? Soit, c'est la guerre. En cas de guerre les révolutionnaires ne deviennent pas amoureux du militarisme, de la discipline aveugle et de la solidité du corps des officiers. Cependant les généraux abrutis ordonnant une offensive qui sera sanglante des deux côtés, c'est pas la même chose que les mêmes généraux abrutis donnant le signal d'une retraite, quelle que soit la raison de celle-ci.
Dans le premier cas l'heure sera, peut-être, aux mutineries. Dans le second, absolument pas. A moins que l'on soit littéralement à la veille de la prise du pouvoir, il faudra, au nom des perspectives d'avenir de la lutte des exploités, et en continuant à les exprimer, accompagner la retraite. On recule ? On recule ! Ça sauvera des vies. Et on ne perd pas son temps à des discussions ridicules sur la liberté publique de faire des pauses pique-nique.

J'aime beaucoup ton développement, à part que ce passage
Dans le premier cas l'heure sera, peut-être, aux mutineries.

pourrait encourager des ultra-gauches à justifier la fuite en avant ! Ce qui bien sûr, n'est pas l'axe de ton discours.
Autour de moi, un beau-frère et un frère parlent "d'ausweis". Inutile de dire que ça m'éneeeeeeeeeeeeeeeeerve, et que je ne réponds pas sur le coup de la colère, mais que je peaufine mon argumentaire (le plus court possible, car je crois que ce genre de réaction est une réaction bête) pour quand je serai calmée.
Whatever happens to you, choose it !
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Re: Covid19

Message par Cyrano » 23 Mars 2020, 11:12

pourrait encourager des ultra-gauches à justifier la fuite en avant !


Les ultra-gauches, ni dieu, ni maître, ni confinement, ils n'en sont pas à la mutinerie, ils vont juste appeler à des apéros nuit-debout, des apéros indignés, etc.
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Re: Covid19

Message par com_71 » 23 Mars 2020, 11:17

Ou des dérives ludiques (Debord je crois). Merde, j'ai plus de 50 ans de retard. :lol:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Covid19

Message par com_71 » 23 Mars 2020, 11:19

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Covid19

Message par com_71 » 23 Mars 2020, 11:22

Ça c'est un mec responsable : ;)
Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, s’est dit lundi favorable à ce que les salariés prennent des congés payés pendant la période de confinement, afin de pouvoir travailler plus une fois l’épidémie terminée.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Covid19

Message par Byrrh » 23 Mars 2020, 11:23

Zelda_Zbak a écrit :Autour de moi, un beau-frère et un frère parlent "d'ausweis". Inutile de dire que ça m'éneeeeeeeeeeeeeeeeerve, et que je ne réponds pas sur le coup de la colère, mais que je peaufine mon argumentaire (le plus court possible, car je crois que ce genre de réaction est une réaction bête) pour quand je serai calmée.

Les inviter à penser aux 6 milliards d'humains qui ne sont actuellement pas confinés, et aux millions d'entre eux qui vont peut-être mourir du Covid-19 ?
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Re: Covid19

Message par com_71 » 23 Mars 2020, 11:33

Des fonctionnaires et hauts fonctionnaires qui pourtant, ne sont sûrement pas révolutionnaires :
Léa Guessier dans le Monde a écrit :« La limitation de la casse économique ne doit pas prévaloir sur la limitation de la casse sanitaire »
Tribune d'un collectif

Pour que le confinement soit efficace, un collectif de fonctionnaires de la santé, des affaires sociales et de l’économie appelle le gouvernement, dans une tribune au « Monde », à imposer aux entreprises non essentielles l’arrêt de leur activité.

Depuis désormais quelques semaines, nous savons que la progression de la pandémie du Covid-19 (coronavirus) est inéluctable et qu’elle aura des conséquences gravissimes. Pourtant, malgré un discours martial, notre gouvernement temporise. L’urgence est cependant bien là : tant qu’il est encore temps, arrêtons l’économie ordinaire.

Emmanuel Macron et Edouard Philippe affichent une prise de conscience de la gravité de la crise mais, « en même temps », ils ne se donnent pas les moyens de tout faire pour l’arrêter

Dans une économie de « guerre » contre le virus, comme le répètent les pouvoirs publics, ne devraient plus exister que trois objectifs : équiper les personnes qui sont devant, approvisionner celles qui sont derrières, et protéger tout le monde. C’est tout le paradoxe de l’utilisation de cette image par Emmanuel Macron et Edouard Philippe : ils affichent une prise de conscience de la gravité de la crise mais, « en même temps », ils ne se donnent pas les moyens de tout faire pour l’arrêter.

On le sait, les mesures de confinement sont le seul outil efficace dont nous disposons pour lutter contre la propagation de l’épidémie. Certes, le confinement a été partiellement mis en place, mais celui-ci repose sur une ligne directrice annoncée très clairement : la « responsabilité individuelle ». Les salariés non indispensables à l’économie ne sont pas tenus de s’arrêter, et l’impossibilité de télétravail est même un des motifs de laissez-passer officiel. Des travailleurs du bâtiment, de l’industrie, des banques, de l’artisanat sont encouragés à venir sur leur lieu de travail alors que leur activité n’a rien d’essentiel dans la crise que nous vivons. Chaque activité professionnelle présentielle maintenue fragilise pourtant le dispositif de « distanciation sociale » mis en place.

Tension à son paroxysme

Dans le même temps, on laisse les travailleurs des secteurs essentiels – agroalimentaire, traitement des déchets, chaînes logistiques alimentaires – continuer à travailler sans sécuriser leurs modalités de travail. Le maintien de ces activités renforce les inégalités déjà présentes habituellement : là où la majorité des cadres peut télétravailler, les autres salariés sont sommés de se rendre sur leur lieu de travail. Cette décision accroît en outre la tension, aujourd’hui à son comble, sur les biens sanitaires de première nécessité : masques, gel hydroalcoolique, gants, etc.

Cette tension arrive à son paroxysme chez les soignants. Dans les hôpitaux, les cabinets médicaux du pays, tous n’ont qu’une seule demande : pouvoir exercer leur métier sans se mettre en danger, et donc sans mettre en danger leurs patients. Ils et elles demandent des masques. Ceux-ci n’arrivent – au mieux – qu’au compte-gouttes et avec retard, accroissant encore la tension et le risque. On ne sait jamais quand, on ne sait jamais combien. Et tant que n’existera pas un discours clair au plus haut niveau de l’Etat, cela sera toujours trop tard et pas assez. Le dire devient urgent et indispensable : nous allons devoir gérer une pénurie grave. Et tous les moyens disponibles vont devoir être orientés vers la santé.

Trois mesures pourraient être prises immédiatement

Il est urgent d’inverser les priorités : la limitation de la casse économique ne doit pas continuer à prévaloir sur la limitation de la casse sanitaire. Trois mesures pourraient pourtant être prises immédiatement :

Réquisitionner les moyens de production des entreprises capables de produire masques, gels hydroalcooliques, respirateurs et autres matériels sanitaires.
Définir les secteurs d’activité qui ne sont pas essentiels à la vie de la nation et imposer aux entreprises concernées l’arrêt de leur activité le temps d’enrayer l’épidémie.
Contrôler strictement le respect des règles sanitaires et des mesures de protection des salariés dans les entreprises et les services essentiels à la vie de la nation.

Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que le gouvernement est vraisemblablement conscient qu’il faudra finalement s’y résoudre. Mais il retarde ses décisions et les prend au compte-gouttes, comme si gagner un jour ou deux d’ouverture des magasins ou un tour d’élections municipales avait la moindre importance et ne mettait pas gravement la population en danger.

Nous avons déjà changé de monde et le gouvernement fait mine de ne pas le voir

Nous avons déjà changé de monde et le gouvernement fait mine de ne pas le voir. Que les Bourses dévissent n’a aucune espèce d’importance : pendant cette crise, le marché est à l’arrêt et c’est la logistique qui a déjà pris le dessus afin d’organiser la distribution à la population des biens de première nécessité. Que la production et la consommation décrochent est une évidence, cela devrait devenir un quasi-objectif : plus nous resterons chez nous, plus nous ferons plonger l’activité économique, mais surtout plus vite nous contrôlerons l’épidémie.

Bien sûr, il faut soutenir les entreprises : elles sont la condition d’une reprise, demain. Le maintien des collectifs de travail est une nécessité. Le maintien de leur activité est également souhaitable, mais si et seulement si il n’aggrave pas la crise et ne met pas inutilement en danger la santé des travailleurs et des travailleuses. Dans tous les cas où l’activité doit se faire en présentiel et n’est pas strictement indispensable à la lutte contre la propagation du virus ou aux besoins essentiels de la population, il faut arrêter l’économie. Garantir totalement le maintien dans l’emploi, garantir les salaires, garantir tous les minima sociaux et revenus de remplacement, mais arrêter l’activité. Mettre l’économie sous perfusion, creuser la dette publique, mais endiguer la progression du virus.

Inverser drastiquement nos priorités

C’est un appel grave et solennel que nous faisons : prenons la mesure de la gravité de la crise qui est devant nous. Mettons de côté les croyances et les dogmes liés au « bon fonctionnement du marché », et mettons tout au service de la sortie de crise. Entrer réellement en guerre contre le virus nécessite d’inverser drastiquement nos priorités et de n’en conserver que trois : la santé, avant tout autre chose, l’approvisionnement, qui permet l’effort sanitaire et garantit une vie décente pour la population confinée, et la protection des personnes qui soignent et qui approvisionnent. Toute notre énergie doit être dirigée vers ces seuls objectifs, par exigence de justice et par souci d’efficacité. Toutes les autres activités ne sont pas seulement inutiles, elles sont dangereuses. Il est urgent de les arrêter.

Léa Guessier est le pseudonyme d’un collectif de fonctionnaires et de hauts fonctionnaires – tenus au devoir de réserve – en poste dans des ministères, collectivités et établissements publics des secteurs de l’économie et des finances, de la santé et des affaires sociales, de la sécurité sociale, du travail et de l’emploi.

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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