Lutte de classes en Bolivie

Dans le monde...

Message par vérité » 23 Sep 2008, 18:43

La nation veut dire le peuple.
Dans le mot internationalisme, il y a le mot nation.
L'internationalisme (dans un premier temps(étape socialiste), car après, il y aura l'étape communiste, et là, les nations(principe bourgeois) disparaitront) se sont les nations libres, fraternelles entre elles.
vérité
 
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Message par Apfelstrudel » 23 Sep 2008, 18:46

(vérité @ mardi 23 septembre 2008 à 19:43 a écrit :Dans le mot internationalisme, il y a le mot nation.

Là on est dans l'analyse politique de haut vol.
Et dans le mot anticommunisme, il y a communisme, non ? :supernem:
Apfelstrudel
 
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Message par vérité » 23 Sep 2008, 18:59

Je ne vois pas le rapport.
vérité
 
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Message par artza » 24 Sep 2008, 07:48

Ce n'est parce que Vérité répéte en boucle quelques bêtises que d'autres doivent en oublier le ba-ba du marxisme.

L'internationalisme n'a jamais nié les nations, et ben oui dans internationalisme il y a nation, sinon il faut dire mondialisme ou universalisme.

Marx, Engels, Lénine et quelques autres ont quand même passé quelques heures sur "la question nationale" :D
artza
 
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Message par Vérié » 24 Sep 2008, 08:24

Bon, pour revenir à la Bolivie...

LA MARCHE SUR SANTA CRUZ SUSPENDUE
-Hier après-midi, les différents syndicats et organisations liés au MAS et à Morales ont réussi à convaincre les marcheurs - ouvriers et paysans - de suspendre leur marche, alors qu'ils se trouvent à moins de 50 kms de Santa Cruz. Les marcheurs campent donc autour de la ville et reçoivent de nouveaux renforts chaque jour.
Le principal dirigeant des associations de El Alto, qui participent à cette marche, semble avoir eu du mal à convaincre les Altenos et est très critiqué.
-Sur le nombre, les chiffres de la presse varient entre 15 000 et près de 100 000 !
-Un premier affrontement venait d'avoir lieu avec des policiers mis en déroute par les marcheurs. Les autorités policières viennent denvoyer 400 flics anti-émeute pour arrêter les marcheurs. (Ce qui semble peu.)
-La tactique de Morales - pressions-négociations - se poursuit donc, mais sans succès car les Civiques ne cèdent pas d'un pouce !
-Selon la presse, l'ambiance est très tendue, le gouverneur tient des propos rassurants mais les fascistes et mercenaires se prépareraient au combat en cas d'investissement de la ville.

REMOUS AU SEIN DE LA COB
-Après les enseignants, les dirigeants des syndicats de mineurs critiquent violemment Pedro Montres qui a signé "le pacte de défense de la démocratie" avec Morales sans consulter sa base. "Pedro Montes veut faire de la COB le bras exécutif du MAS et de Morales. Nous, nous défendons les travailleurs", a déclaré
German Chaparo, dirigeant mineur à Oruro.

HABILE ACTION DE CHAVEZ. Hugo Chavez vient d'envoyer aux mineurs de San José les matériel qu'ils réclamait depuis des mois au gouvernement bolivien, et notamment des pompes modernes pour éliminer les écoulements toxiques. Des syndicalistes mineurs avaient annoncé qu'ils étaient prêts à acheter des armes pour combattre des envahisseurs vénézéluens, cette réplique est donc adroite...

AGGRAVATION DES PENURIES, en particulier de grains, qui vont compromettre les prochaines récoltes et accentuer la crise alimentaire. La colère gronde sur les marchés où les prix ne cessent d'augmenter et où la viande a disparu des étals pour être venue à prix élevé au marché noir.

LE GOUVERNEUR FERNANDEZ TOUJOURS EN PRISON
En dépit de la mobilisation de tout l'appareil judiciaire, Fernandez reste en tôle.
Des manifestants se relaient jour et nuit pour monter la garde devant le pénitencier de San Pedro et autour de l'aéroport de El Alto pour empecher son transfert.

__
Les marcheurs sur Santa Cruz font ue halte


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Message par Vérié » 25 Sep 2008, 07:58

LES DIRIGEANTS DU MAS APPELLENT A LEVER LE SIEGE DE SANTA CRUZ

Plusieurs dirigeants du MAS et d'organisations sociales diverses ont pris la parole hier pour appeler les marcheurs qui encerclaient Santa Cruz et barraient tous les accès de la ville à lever le siège.

Les arguments employés poour démobiliser les ouvriers et paysans sont tristement classiques :
-"La mobilisation va continuer sous d'autres formes"
-"Permettre à la négociation de réussir"
-"Ne pas gêner le Président Morales pendant son intervention à l'ONU" (Où Morales a fait un discours assez "gauchiste" : les mots ne coûtent rien...)

La lecture de la presse permet de savoir que cette consigne a été diversement appréciée et que certains marcheurs poursuivent le blocage, mais pas de connaitre les proportions entre ceux qui suivent la consigne ou non.

En tout cas, le danger semble écarté pour les oligarques : les milices armées qui avaient pris position dans la ville, en particulier les Jeunesses Crucénistes (fascistes), se sont aussi démobilisées parait-il.

-La mobilisation est donc "suspendue" jusqu'au 15 octobre où un accord devrait être signé entre Morales et les Civiques, mais on ignore sur quelles bases.

-Notons que cette mobilisation a donné confiance à la population de Plan 3000 d'où une grande manifestation doit partir aujourd'hui. On ignore aussi si les fascistes laisseront le cortège entrer dans Santa Cruz. (A l'origine une partie des organisateurs espéraient confluer dans le centre avec les marcheurs.)

- L'UNASUR envoie une délégation en Bolivie pour essayer de favoriser un compromis.

-La Cour Suprême renonce à envoyer le gouverneur assassin Fernandez à Sucre mais adopte une position de repli. Fernandez est seulement "confinado" et non prisonnier et il serait envoyé dans une base militaire... si les manifestants qui montent la garde le laissent passer...
__

COMMENTAIRE PERSO
On peut se demander pourquoi les Civiques font preuve d'une telle arrogance en refusant de céder quoi que ce soit pour le moment, alors que la situation leur était très défavorable, avec l'encerclement de Santa Cruz et l'immense mobilisation dans tout le pays après le massacre du Pando. D'autant que dans leur propre fief, la population de Plan 3000 et ses organisations très combatives leur donnent du fil à retordre.

On peut donc penser que les Civiques ont fait le pari (ou avaient l'assurance ?) que les marcheurs ne tenteraient pas d'occuper Santa Cruz, ce qui aurait déclenché un affrontement sans doute sanglant avec leurs milices bien organisées.
Peut-être aussi espéraient-ils ou avaient-ils l'assurance que l'armée ne laisserait pas les ouvriers et les paysans s'emparer de Santa Cruz.

Photo
Les marcheurs ouvriers et paysans devant Santa Cruz


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Message par pelon » 25 Sep 2008, 23:45

Une vidéo ICI pour ceux qui comprennent l'espagnol. C'est confus, cela manque de commentaires mais les images sont souvent parlantes. On voit les gueules de la bourgeoisie et de ses léche-bottes, des indiens humiliés par des jeunes fachos... Des images crues de la lutte de classe en Bolivie.
pelon
 
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Message par Vérié » 26 Sep 2008, 10:30

DERNIERES INFOS
-En dépit de la "suspension" de la marche sur Santa Cruz, la mobilisation reste très forte. Puissante manifestation à Montero, seconde ville de la région de Santa Cruz (photo.)
-Les négociations entre MOrales et les Civiques piétinent, malgré les concessions de MOrales.
-L'UNASUR envoie des représentants, pour enquêter sur le massacre, et pour assister aux négociations Morales-Civiques, autrement dit maintenir la pression pour imposer un compromis.
-Le Brésil accorde l' asile politique à des fachos impliqués dans le massacre ! (Alors que Cesare Battisti est toujours en taule...) Merci Lula ! :ph34r:
-147 kgs de cocaine ont été saisis chez les frères d'une dirigeants-fondatrice du MAS. La presse de droite cartonne là-dessus.
-Dans les régions contrôlées par les Civiques, on voit maintenant des Vénézuéliens partout, après avoir vu des Cubains partout.
-Pas de nouvelles du préfet assassin, on ignore donc s'il a été transféré ou non.
La Féjuve, la plus puissante association d'habitants de El Alto réclame la démission et le renvoi des juges qui défendent le préfet.

__
A Conviviado :
Certes, l'armée joue un rôle déterminant en Bolivie comme ailleurs et il ne faut pas sous-estimer les Civiques et leurs milices. Mais, le peuple bolivien a déjà réussi une révolution en 1952 et aussi renversé Goni, bien qu'il ait fait tirer sur la foule par l'armée. Les chefs militaires impliqués dans ce massacre sont aujourd'hui poursuivis, certains exilés, d'autres en prison. Ce souvenir incite donc l'armée à être prudente. De plus, l'armée bolivienne est loin d'être aussi performante que l'armée chilienne. Face à une mobilisation générale de la population, ce n'est pas sûr du tout que la masse des soldats, Indiens et métis pour la plupart, suivraient
leurs chefs contre le peuple. L'armée est aussi divisée, car une partie de ses chefs, qui sont nationalistes, ne voient pas d'un bon oeil l'éventuelle séparation des provinces les plus riches. Bien sûr les Civiques doivent avoir des soutiens dans l'armée, mais pas l'unanimité pour leurs projets.
___
Manif des marcheurs à Montéro (2ème ville de la région de Santa Cruz). On remarque en tête la banderolle Jeunesse révolutionnaire.


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Message par Barnabé » 26 Sep 2008, 13:51

Un article dans Rouge cette semaine, toujours aussi complaisant vis-à-vis de Morales:

a écrit :
BOLIVIE

Bras de fer avec la réaction

Rouge n° 2267, 25/09/2008

La droite réagit par un massacre et des sabotages à la politique du président bolivien Evo Morales, qui cherche à faire profiter la population des richesses naturelles du pays.

En l’espace de quelques mois, le panorama politique bolivien a changé du tout au tout. En juin, à l’issue de référendums illégaux visant à faire approuver des statuts d’autonomie dans les départements de la « demi-lune »[1], la Bolivie paraissait au bord de l’abîme. Les agissements de la droite, cherchant à faire barrage à la future Constitution antilibérale et pacifiste, ont bouleversé la situation.
En acceptant, le 10 août, la tenue d’un référendum révocatoire[2], proposé par le gouvernement, le parti d’opposition Podemos (« Pouvoir démocratique et social ») espérait retarder l’approbation de la Constitution. Mais les résultats de ce référendum se sont convertis en un véritable plébiscite pour le gouvernement d’Evo Morales. Avec plus de 67 % des voix, le président a obtenu une incontestable légitimité, lui permettant de convoquer un nouveau référendum sur la Constitution, le 7 décembre.

Chasse à l’homme
Mais les gouverneurs départementaux d’opposition de la « demi-lune », eux aussi largement confirmés à leurs postes, continuèrent à tout mettre en œuvre pour faire échec à une Constitution qui menacerait certains privilèges des élites locales, tel l’accaparement de terres. Au soir du référendum du 10 août, alors que Morales appelait à un dialogue national entre le pouvoir exécutif et l’opposition, le gouverneur du département de Santa Cruz, Ruben Costas, dénonça « le totalitarisme du gouvernement » et il accusa « le macaque [Morales] », d’être instrumentalisé par « le grand macaque », une référence au président vénézuélien Hugo Chavez, dont la droite dénonce constamment l’ingérence. Ces propos d’un racisme éhonté – peu relevés par la presse internationale – furent le prélude à d’intenses mobilisations de l’opposition. Dès le lendemain, les élites orientales organisèrent des blocages de routes et des grèves de la faim, puis, début septembre, à l’appel de la fascisante Union des jeunesses de Santa Cruz, des occupations d’édifices publics et de sièges d’organisations paysannes, indigènes et populaires, ainsi que des agressions physiques contre leurs militants.
C’est dans ce contexte que le massacre d’El Porvenir s’est déroulé. Dans la nuit du 10 au 11 septembre 2008, plusieurs groupes de paysans convergeaient vers Cobija, capitale du département du Pando, au nord du pays, afin d’y tenir une assemblée générale. Le gouverneur départemental, Leopoldo Fernández, donna l’ordre de freiner l’avancée des syndicalistes vers la ville. Les premières escarmouches, vers trois heures du matin, dans la localité d’El Porvenir, à une heure de Cobija, prirent rapidement la forme d’une embuscade contre les paysans. Les employés départementaux, avec la complicité de mercenaires liés au narcotrafic local, ont tiré à vue sur une foule où se trouvaient femmes et enfants. La chasse à l’homme dura deux jours, les tueurs allant jusqu’à effectuer des battues dans les bois et tirer sur les paysans sans défense traversant le fleuve à la nage. À ce jour, on dénombre dix-huit victimes, dont quinze paysans et un enfant. Le nombre de disparus, une semaine après les faits, permet malheureusement de penser que d’autres victimes restent à découvrir.
Leopoldo Fernández est aujourd’hui emprisonné à La Paz pour complicité avec des groupes terroristes. Un fait inédit pour celui qui symbolise parfaitement la vieille et intouchable classe politique bolivienne, hier liée aux dictatures militaires et aujourd’hui convertie aux vertus du néolibéralisme. Le massacre d’El Porvenir marque un basculement de l’opinion contre des gouverneurs départementaux un peu plus acculés et isolés. Ainsi, dès l’annonce du massacre, les gouverneurs du Beni, de Santa Cruz, de Tarija et de Chuquisaca ont soudainement montré une disposition à négocier. C’est ainsi que s’est ouvert un dialogue national visant à discuter des articles de la Constitution relatifs aux autonomies départementales.
De quoi renforcer la position du gouvernement, qui est parvenu à faire accepter, pour la première fois, la légitimité d’un texte que ses opposants refusaient de reconnaître jusque-là. Reste à savoir ce qu’il est prêt à concéder, à un moment où le rapport de force lui est favorable, et comment réagiront des organisations paysannes qui voient avec réticence la possibilité que ce document, qu’ils considèrent comme le fruit de leur lutte, soit modifié substantiellement. ■

De La Paz, Hervé Do Alto

Notes

1. C’est ainsi que l’on désigne les départements des plaines orientales de l’Amazonie (Beni, Pando, Santa Cruz), et le département de Tarija, au sud de la Bolivie, qui abrite les principales réserves de gaz du pays.

2. Le référendum révocatoire imposait au chef de l’État, à son vice-président et aux gouverneurs des neuf départements, de rallier plus de voix que lors des élections de 2005, sous peine d’être contraints de démissionner.
Barnabé
 
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