A propos du PT bresilien

Dans le monde...

Message par Screw » 24 Déc 2002, 15:52

Oui:wall: :wub: :wub:
Lien vers la composition du nouveau gouvernement:http://www1.folha.uol.com.br/folha/brasil/...t96u43881.shtml
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Message par Screw » 25 Déc 2002, 09:22

Olivio Dutra et Miguel Rosseto appartenaient (?), appartiennent (?) au courant Démocratie socialiste:
http://www.lcr-rouge.org/archives/102199/pleinfeu.html
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Message par Screw » 29 Déc 2002, 22:39

Un article de Charles-André Udry.
a écrit :Lula et ses ministres
Le 23 décembre, Lula a donné la liste de ses 25 ministres et 8 secrétaires d'Etat. La presse brésilienne a immédiatement réagi. Ainsi, le grand quotidien O Globo insistait sur le fait que deux des ministres clés du gouvernement Lula avaient appuyé le candidat présidentiel José Serra, le poulain de F.H.C., et représentaient des secteurs économiques de poids.
Il s'agit tout d'abord de Luiz Fernando Furlan. Il détient le portefeuille du «développement, industrie et commerce extérieur». Furlan n'est pas un inconnu du grand capital international. Il est à la tête de la plus grande firme exportatrice de volaille, de porc, de viande du Brésil: Sadia SA. La Sadia possède 12 grandes usines au Brésil, distribuées dans 7 Etats. Furlan est au conseil d'administration de Amro Bank Brasil (la grande banque multinationale hollandaise). Il est aussi lié à l'Association des producteurs d'automobiles. Il est vice-président de l'Association des exportateurs brésiliens et du Mercosur European Business Forum (MEBF). Il est aussi un membre du Brazil-USA Business Development Council et de la direction du Latin American Entrepreneurs Council (CEAL en espagnol).
Furlan anima un des débats importants lors du dernier Forum économique mondial (WEF) qui s'est tenu au mois de novembre 2002 à Rio de Janeiro. Devant l'Association des banquiers argentins, en fin 2001, Furlan expliqua longuement l'importance, dans le cadre d'une économie «tirée par les exportations», de renforcer le Mercosur pour mieux négocier une position en faveur des bourgeoisies latino-américaines (il pensait évidemment prioritairement à celle du Brésil) dans les négociations avec les Etats-Unis pour l'ALCA (la future zone de libre-échange du Canada à la Patagonie). C'est dans ce cadre qu'il envisage les relations avec l'Union européenne.
Lors du Forum économique mondial de Rio de Janeiro, il réaffirma la priorité d'obtenir des ouvertures pour les produits brésiliens dans le cadre de l'ALCA et des négociations de l'OMC. Ce n'est pas étonnant lorsque l'on sait que Sadia exporte vers quelque 60 pays et a un chiffre d'affaires de 700 millions de dollars en 2001. Dans un entretien donné à la revue brésilienne Exame, Furlan indiquait: «Comme le marché interne [brésilien] continue à être assez déprimé, la seule voie pour reprendre le chemin de la croissance, ce sont les exportations.» Il semble dès lors faire peu de doute que ce ministre du «développement, de l'industrie et du commerce extérieur» va plaider la cause des grands exportateurs nationaux et internationaux du Brésil. Voilà tout un programme de transition, très transitoire, entre le modèle F.H.C. et le «modèle Furlan».
L'agricultre et... la réforme agraire
Aux côtés de Furlan, on retrouvera au Ministère de l'agriculture Roberto Rodrigues. C'est une des figures marquantes des structures de la politique agricole du Brésil. Il a été à la tête de presque toutes les institutions s'occupant de l'agriculture et des exportations agricoles. Pour mémoire, on citera: l'Association brésilienne de l'agrobusiness (ABAG) et la Société rurale brésilienne (SRB). Il fut aussi membre du Conseil monétaire national (CMN), du Conseil national de politique agricole, du Conseil national du commerce extérieur (CONCEX) et du Conseil entrepreneurial de compétitivité (CEC). Il fut secrétaire à l'agriculture de l'Etat de Sao Paulo lors du gouvernement de Luiz Antonio Fleury Filho, connu entre autres pour son fort degré de corruption. Outre ses qualités de professeur, Roberto Rodrigues est un grand propriétaire foncier dans la région de Ribeirao Preto (Etat de Sao Paulo) et dans la région du Maranhao. Rodrigues a toujours insisté sur le rôle exportateur de l'agriculture et sur son importance pour dégager des excédents de la balance commerciale brésilienne.
C'est aux côtés d'un tel ministre qu'a été nommé responsable du «développement agraire», c'est-à-dire de la réforme agraire, un membre de la gauche officielle du PT (le courant Démocratie socialiste), Miguel Soldatelli Rossetto. Un dirigeant syndical qui avait été élu député fédéral en 1996, puis s'était retrouvé, dès novembre 1998, au poste de vice-gouverneur de l'Etat de Rio Grande do Sul sur la liste du PT, à la tête de laquelle se trouvait Olivio Dutra. Ce dernier a reçu aussi un portefeuille, le Ministère des villes, dans le gouvernement Lula. Le PT a perdu les élections, fin 2002, dans l'Etat de Rio Grande do Sul, mais il semble que quelques-uns de ses dirigeants puissent se recycler à l'échelle fédérale, avec une partie, certainement, de leurs adjoints. Ce n'est pas nouveau, dans l'histoire, que les institutions collent aux semelles... de la gauche.
La nomination simultanée de Furlan, Rodrigues et de Rossetto est décrite par la presse brésilienne comme l'expression de l'existence d'un futur «gouvernement pluriel» dans le Brésil de Lula. Toutefois, surgissent déjà quelques interrogations. En effet, le ministre du «développement agraire», Rossetto, est censé conduire la réforme agraire. Pour le faire, il semble assez logique qu'il doive se lier aux secteurs de petits paysans et de paysans sans terre, représentés entre autres par le MST (Mouvement des sans terre). Or, le ministre de l'agriculture, Rodrigues, est à l'origine d'une proposition qui fut adoptée par le gouvernement de F.H.C. visant à interdire la réforme agraire dans les terres occupées par les travailleurs/travailleuses agricoles organisés par le MST. De quoi faire réfléchir le ministre de la réforme agraire, M. Rossetto. Car une telle loi semble être une sorte de déclaration de guerre aux paysans pauvres brésiliens... plus nombreux que les grands propriétaires terriens agroexportateurs.
Du compromis au renoncement?
La volonté de changement face au désastre social de la politique néolibérale de F.H.C. est à la base de la victoire électorale de Lula. Dans les mois qui viennent - à partir d'une série de décisions concrètes portant, entre autres, sur le salaire minimum et la réforme agraire - se dessineront diverses options: va-t-on vers des réformes de structures significatives (entre autres au plan de la concentration de la richesse, de la propriété terrienne, du modèle exportateur), ou les compromis avec les institutions financières internationales et les grands groupes privés brésiliens et transnationaux vont-ils marquer de leur empreinte la politique du gouvernement Lula?
C'est dans ce cadre général que se pose, pour la «gauche du PT», la question suivante: la détention de «postes de confiance» (confiance envers qui?) dans le gouvernement est-elle compatible avec la participation, au premier rang, de la mobilisation sociale? Cette dernière est la seule assurance - dans le cadre des confrontations sociales inévitables - que s'initient de réels changements, c'est-à-dire la conquête d'une dignité élémentaire pour la large majorité de la population brésilienne. Le «noyau gouvernemental du PT» s'est déjà engagé dans une voie. La «gauche du PT» est à un carrefour, glissant. La conduite en dérapage contrôlé est très délicate, surtout lorsque l'on ne dispose ni des pneus adéquats ni de la maîtrise du volant. - Udry Charles-André, 26 décembre 2002


http://www.alencontre.org/
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Message par stef » 03 Jan 2003, 15:00

Maintenant que notre ami LCR a cuvé de sa cuite du nouvel an - y a pas d'mal à ça... -, il va sans doute pouvoir nous dire l'effet que ça fait d'avoir des camarades ministres d'un gvt bourgeois. Je pense évidemment à celui de Lula, qui se prépare à faire avaler tt ce que Bush et le FMI exigent et où j'ai cru comprendre que des membres de la LCR brésilienne (DS) siègent...

S'il y a des documents sur la question - du SU ou de DS, je suis sûr que je ne suis pas le seul que ça intéressera....
stef
 
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Message par Louis » 03 Jan 2003, 15:22

bon, là je vais m'acheter des aspirines (en prévision du congrès mondial ?) mais je n'ai pas plus d'avis que ca sur la question que tu poses D'abord je pense que charles André Udry a tout a fait résumé la situation. Ce gouvernement est clairement un gouvernement de front populaire. Si on pense que la nécessité, c'est d'organiser la riposte ouvrière aux renoncements qui ont déja commencé, il existe sans doute une riposte plus efficace que de rentrer dans ce gouvernement
Louis
 
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Message par stef » 03 Jan 2003, 16:08

Vue ta réponse, je te prie de ne pas voir ce post comme une aggression.

Mais avant tout, un précision. Tu caractérises fort justement le gvt Lula de gvt Front-Populiste. Ce qui sous-entend donc que tu es CONTRE ce gouvernement. Sommes-nous d'accord (autre chose est la façon dont ça s'exprime dans l'agitation - je ne vis pas au Brésil) ?

Pour ta gouverne (et celle de Emma-Louise et probablement quelques autres) laisse moi donc te raconter une histoire... qui date de 1900 (pardon si tu la connais déjà).

En 1900, donc, a eu lieu le congrès socialiste international de Paris. Le plat de résistance du congrès : la question du millerandisme. Millerand était en effet le premier socialiste à avoir accepté de participer à un gvt bourgeois.

Kautsky y a donc fait voter une de ces résolutions dont il avait le secret. Voici un extrait (si tu lisais les vieilles Vérité tu saurais ça par coeur) :
a écrit : (...) un socialiste doit quitter le ministère lorsque le parti organisé reconnait que ce dernier donne des preuves évidentes de partialité dans la lutte entre le Capital et le Travail.(...)


Ce sont des salades : un gouvernement a une nature de classe et sert la classe correspondante. Mais enfin, si on prend tout ceci à la lettre, ceci signifie que même Kautsky aurait été opposé à la participation au gouvernement Lula-Allencar. Je ne te parle pas de Lénine qui se serait senti insulté qu'on envisage la participation à un tel gvt !

Ceci pour dire que l'enjeu de la question de la participation au gvt dirigé par lula n'est pas mince et qu'il renvoie aux acquis les plus élémentaires du mouvement ouvrier...

Et puisqu'on y est, voici une histoire plus récente - elle date de 1964. Je la tiens de ma lecture de... P. Frank - dirigeant bien connu du SU (source : ici).

Bref, en ces années la section du SU de Ceylan, la LSSP, avait une grande influence, avec groupe parlementaire, etc.. En 1960, elle allait voter la confiance au gouvernement d'alors. Et Frank d'indiquer que le SU désavoua alors ce vote publiquement. Plus tard, la LSSP alait entrer dans le gouvernement. Et Frank d'écrire qu'il prévint la direction de la LSSP que ceci aboutirait ipso facto à la rupture avec le SU.

Je suppose que ma conclusion est devenue évidente. L'appartenance à un gvt bourgeois était incompatible avec l'appartenance au SU en 1964. J'attends de voir si ce sera le cas en 2003...
stef
 
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Message par Louis » 03 Jan 2003, 17:14

a écrit :
Mais avant tout, un précision. Tu caractérises fort justement le gvt Lula de gvt Front-Populiste. Ce qui sous-entend donc que tu es CONTRE ce gouvernement. Sommes-nous d'accord (autre chose est la façon dont ça s'exprime dans l'agitation - je ne vis pas au Brésil) ?


Ca me semblait clair ! Il me semblait meme avoir précisé que la tache la bas était de centraliser les mobilisations nécessaires contre ce gouvernement et que j'avais les plus grands doutes sur la tactique consistant a mener cette lutte de l'intérieur de ce même gouvernement

Aussi, je pense que la référence a P franck était fort bien choisi Un doute m'assaille : il était pas un peu pabliste, ce cher PF ?
Louis
 
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Message par stef » 03 Jan 2003, 17:18

J'ai choisi Frank exprès.... Tu vois : on n'es pas (toujours) des brutes sectaires...
stef
 
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Message par Louis » 03 Jan 2003, 17:35

oui, ben j'aimerais que vous fassiez cet effort plus souvent :hinhin:

Et des fois, on est pas si opportuniste que ca :blink:
Louis
 
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