La Libye, l'autre pays du mirage

Dans le monde...

Message par Doctor No » 09 Sep 2011, 18:47

a écrit :Quelle politique serait la plus à même de représenter les intérêts des classes populaires de Libye?
Jouer le Cnt contre Kadhafi et sa clique? Ce sont les mêmes, la clique Cnt recycle en grande partie la clique Kadhafi. Jouer ce qu'il reste de la clique Kadhafi contre le Cnt, sous prétexte que celui-ci est défendu par l'impérialisme? Mais Kadhafi le fut aussi, défendu par l'impérialisme, et armé par celui-ci même.


En voila des questions "difficiles"...

Je vais essayer de trouver, voyons, voyons....

Peut-être ceci?
a écrit :"Dans ma déclaration à la presse bourgeoise au début du récent conflit entre Tokyo et Nankin, j'ai insisté surtout sur la nécessité de la participation active des travailleurs révolutionnaires dans la guerre contre les oppresseurs impérialistes.

Pourquoi je l'ai fait? Parce que d'abord il est correct du point de vue marxiste"
Trotski

Tu peux changer seul Libye par Chine.

Ou ceci...
a écrit :Participer activement et consciemment à la guerre ne signifie pas "à servir à Tchang Kaï-chek ", mais servir l'indépendance d'un pays colonial, en dépit de Tchang Kaï-chek.

Et les mots dirigées contre le Kuomintang sont les moyens d'éduquer les masses pour le renversement de Tchang Kaï-chek. En participant à la lutte militaire sous les ordres de Tchang Kaï-chek, car malheureusement, c'est lui qui a le commandement dans la guerre d'indépendance c'est préparer politiquement le renversement de Tchang Kaï-chek. . . qui est la seule politique révolutionnaire.
Trotski

Je n'y vais pas aussi loin que "participer activement à la guerre" parce que je sais que personne en a les moyens, mais le dire et l'avancer comme la seule politique possible pour des communistes c'est ce que dit Trotski.

Donc la seule politique possible est le soutient critique (pour préparer la suite à Gadahfi selon les intérêts des prolétaires libyens) de ceux qui aujourd'hui se battent contre l'invasion impérialiste et ses laquais réactionnaires. Si son chef continue d'être Gadahfi, eh bien, il faut le soutenir tant qu'il se batte.

Les puristes petits bourgeois qui font la fine bouche devant "l'horrible dictateur" feraient bien de lire ce que Trotski lui même a écrit.
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Message par abounouwas » 09 Sep 2011, 20:13

traiter Dr No de Kadafiste relève - au vu des pages de développement qu'il a pondues - de la calomnie.
abounouwas
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Jan 2007, 00:47

Message par Doctor No » 10 Sep 2011, 07:05

Il Cavaliere vend la mèche....

a écrit :La rebellion libyenne, qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi, "n'a pas été un soulèvement populaire" mais un acte d'"hommes de pouvoir" décidés à le chasser, a déclaré aujourd'hui le président du Conseil Silvio Berlusconi.

"Cela n'a pas été un soulèvement populaire" comme dans d'autres pays nord-africains, "où un vent de liberté commence à souffler", a déclaré le Cavaliere devant des jeunes de son parti, le Peuple de la liberté, rassemblés à Rome. Au contraire, a-t-il observé, à Tripoli, "des hommes de pouvoir ont décidé de donner vie à une nouvelle ère en mettant Kadhafi dehors". "Cela n'a pas été un soulèvement populaire parce que Kadhafi était aimé de son peuple comme j'ai pu le constater quand je suis allé en Libye".


En voila pour le "soulèvement populaire".

Derrière l'arrogance de ce bandit, les contradictions inter-impérialistes qui le font dire ce que toute personne qui aurait suivi les événements de près aurait pu trouver toute seule.

Si ce n'est pas clair aujourd'hui, si on ne corrige pas les absurdités dites jusqu’à maintenant, il y aura sonné le glas de toute une partie de l'EG.

Soutient (critique) à ceux qui se battent en Libye contre l'agression impérialiste!
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Message par abounouwas » 10 Sep 2011, 09:13

Granit,
eh bien relis...
citer est un art !
errare humanum est, perserverare diabolicum
abounouwas
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Jan 2007, 00:47

Message par Doctor No » 12 Sep 2011, 07:15

Encore un qui vend la mèche

Mes soulignés, mes parenthèses

a écrit :Libye : les problèmes ne font que commencer

Point de vue | LEMONDE.FR | 08.09.11 | 08h51  •  Mis à jour le 08.09.11 | 08h51

par Eric Denécé, directeur centre français de recherche sur le renseignement (CF2R)

La Jamahiriyah a vécu. La Libye est débarrassée de la dictature imposée, depuis 1969, par Muammar Kadhafi à ses habitants. Nous nous en réjouissons car rien n'est plus légitime que l'aspiration des peuples à plus de liberté et de démocratie. (la suite de l'article montre la "validité" de cette affirmation téméraire et obligée)

Cependant, l'euphorie de la victoire ne doit pas masquer la réalité de la situation : la guerre civile qui dure depuis six mois a profondément marqué le pays, accentuant les clivages internes ; et la perte de contrôle de Tripoli sur son territoire, aussi bien que le pillage des ses arsenaux, ont favorisé le développement de menaces (séparatisme, terrorisme, criminalité) qui vont accroître durablement la déstabilisation du pays, mais aussi de la région.

Surtout, il convient de rappeler quelques réalités qu'occultent politiques et médias des pays ayant soutenu les insurgés : le basculement du rapport de forces s'est produit d'extrême justesse pendant l'été ; ce n'est pas une victoire du peuple libyen mais celle des puissances belligérantes dirigées par l'OTAN ; et le Conseil national de transition (CNT) est une structure hétérogène et fragile, qui semble incapable de gérer, seul, l'avenir du pays.

Alors que pendant cinq mois, la lutte contre le régime libyen avait piétiné, basculement de la situation s'est produit au cours de l'été, accélérant l'évolution des événements.

En premier lieu, l'offensive diplomatique en faveur du CNT a franchi un pas avec la reconnaissance par la Turquie des insurgés libyens (4 juillet), suivie quelques jours plus tard par celle d'une trentaine de pays à l'occasion de la réunion du Groupe de contact à Istanbul. Parallèlement, un changement de position de la Russie est également intervenu.

Mais c'est surtout le meurtre du général Abdel Fatah Younès (28 juillet), qui a été l'événement déterminant. L'ancien ministre de l'intérieur de Kadhafi a été très vraisemblablement assassiné par les éléments les plus radicaux de la branche armée du CNT, qui lui reprochaient son manque d'efficacité. Le Conseil national de transition a été alors à deux doigts d'imploser, la tribu des Obeidi - à laquelle appartenait le général - demandant réparation. Seule une pression extrêmement forte des sponsors étrangers du CNT a permis de sauver la situation. Les Etats occidentaux et les pays du Golfe ont exigé le limogeage du "gouvernement" provisoire (8 août) et ont pris en main la direction des opérations, ce qui a accéléré l'issue du conflit. Ainsi, le renversement du régime est la victoire de l'OTAN, et non celle des insurgés. (Voila le véritable patron de la "rébellion")

Depuis le début de l'insurrection contre le colonel Kadhafi, malgré l'importante aide occidentale dont ils ont bénéficié, les insurgés libyens ont fait preuve d'une totale inefficacité militaire, alors même que l'armée libyenne n'a jamais été réputée pour ses qualités.

Leurs forces, en grande partie constituées de milices civiles mal entraînées, de volontaires inexpérimentés et d'anciens militaires libyens, n'ont montré ni sens tactique ni cohésion. Les éléments les plus combatifs ont été les membres du Groupe islamiste combattant libyen (GICL) – la branche locale d'Al-Qaïda - passés par les camps d'Afghanistan, ayant déjà combattu les forces de Kadhafi et les Américains en Irak. Mais, sans le soutien occidental, il y a longtemps que les insurgés auraient été anéantis. (Voila pour leur composition)

Aussi, il est illusoire de croire qu'ils aient pu, seuls, parvenir à renverser le régime de Tripoli en moins de trois semaines, après l'assassinat de leur commandant en chef. Ce succès n'a pu être obtenu que grâce à une intensification des opérations de renseignement, de ciblage et de bombardement de l'OTAN et grâce à l'appui logistique, l'encadrement et aux actions directes des unités spéciales occidentales et des pays du Golfe.

Dès le début des opérations aériennes, des équipes de la CIA ont été déployées en Libye, sur ordre du président Obama, pour appuyer les insurgés et contribuer à leur effort de guerre. Puis, à la demande de Washington, le Royaume-Uni a rapidement dépêché ses forces spéciales auprès des insurgés, afin d'épauler sur le terrain l'action de la CIA.

La France a également envoyé quelques officiers de liaison auprès du CNT, ainsi que des membres du service Action de la DGSE pour instruire et assister les insurgés. Afin de ne pas demeurer en reste, l'Italie, l'Egypte, le Qatar et les Emirats arabes unis ont aussi envoyé plusieurs conseillers militaires auprès de la rébellion.
(Voila la force militaire qui a pris Tripoli, et dont les CNT sont incapables de s'installer après deux semaines)

Ces hommes, qui relèvent, selon les pays des forces spéciales, des services secrets ou de sociétés militaires privées, ont également formé et encadré des Libyens résidant à l'étranger, avant de les infiltrer sur le théâtre des opérations, via l'Egypte, la Tunisie ou en les débarquant sur les côtes de Tripolitaine. Depuis début août, ils les ont dirigés et accompagnés au combat. Sans cet engagement important des forces de la coalition anti-Kadhafi, jamais le CNT n'aurait pu remporter la victoire. (Cela se passe des commentaires mais met à nu la banqueroute politique de ceux qui ont bavardé sur une supposé "rébellion populaire" et montre comment la politique de "ni-ni" est de fait une collaboration avec les impérialistes)

Il convient également de noter que les Libyens de l'ouest n'ont pas participé aux combats. Les tribus du Fezzan et de Tripolitaine n'ont rien fait pour défendre Kadhafi - comme l'illustre le départ de l'ex n°2 du régime, Abdessallam Jalloud, retiré de la politique depuis les années la fin des années 1980, et chef d'une importante tribu - mais elles ne se sont pas pour autant engagées aux côtés des insurgés, en très grande majorité originaires de l'est du pays ou de l'étranger. La rébellion, comme le CNT lui-même, sont donc peu représentatifs du peuple libyen.

Le CNT n'est qu'une coalition d'éléments disparates aux intérêts divergents, dont l'unique point commun est leur opposition déterminée au régime de Tripoli. Les véritables démocrates n'y sont qu'une minorité, et doivent cohabiter avec d'anciens proches du colonel Kadhafi, des partisans d'un retour de la monarchie sénoussie et des djihadistes liés à Al-Qaïda (GICL).

De plus, le CNT n'est pas représentatif du peuple libyen – les tribus de l'ouest et du centre en sont quasiment absentes - et reste dominé par les hommes de Cyrénaïque. Par ailleurs, il est opaque puisque seuls les noms de 13 de ses 31 membres ont été rendus publics. (Encore sur "l'appui" des libyens à la "rébellion". Les libyens ont soutenu dans leur immense majorité leur leader nationaliste)

Plus inquiétant, l'Article 1 de sa Charte nationale transitoire - tenant lieu de projet de constitution - stipule : "La Libye est un Etat indépendant, souverain et unifié, non divisé. C'est un Etat démocratique, décentralisé, le peuple est la source du pouvoir. Sa religion est l'islam et les principes de la shariah islamique sont la source de ses lois".

Ainsi, le CNT est peu homogène, peu représentatif, une partie de ses représentants dissimulent leur identité et son orientation islamiste est à peine voilée. Il n'offre aucune garantie pour l'avenir, malgré les efforts des démocrates, car les autres factions entendent bien orienter le conseil dans le sens de leurs objectifs. En voila le bel avenir qu'en résulte de l'agression impérialiste)

Le CNT n'a pas les moyens de tenir le pays, déstructuré par six mois de guerre, la libre circulation des armes et l'exacerbation des haines internes. Tout laisse craindre que les règlements de comptes (personnels, tribaux, régionaux, etc.) vont se multiplier et entrainer des rétorsions, car la Libye fonctionne largement sur le principe clanique. Les divergences entre les faction du CNT vont s'accroître tant pour des raisons conjoncturelles (ils ne sont plus unis contre l'ennemi commun) que pour l'orientation et le contrôle du pouvoir. Cette situation explosive n'est pas sans rappeler le contexte somalien des années 1990.

Les deux principaux risques qui guettent le pays sont : la partition entre l'est et l'ouest ; et l'installation durable d'un foyer terroriste djihadiste, en Cyrénaïque, sous l'impulsion d'un GICL qui ressort renforcé des événements récents et dont les liens avec Al-Qaïda ne se sont jamais distendus. Ce que les islamistes n'ont pu faire en Algérie, ils pourraient le réussir en Libye. Les conséquences en seraient alors catastrophiques pour la région sahélo-saharienne.

D'ores et déjà, grâce au pillage des arsenaux libyens, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) s'est doté de missiles antiaériens et va accroître la menace qu'il représente pour les États de la région.


Voila ce que quelques uns ont soutenu ouvertement et d'autres hypocritement.

Les conséquences on va les payer tous. Maudits soient ceux qui, conscients dès le début de tout cela, mille fois dit un peu partout, on trahi leurs devoirs internationalistes.
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

Message par abounouwas » 12 Sep 2011, 08:33

un bémol,
"Les libyens ont soutenu dans leur immense majorité leur leader nationaliste"
non.
abounouwas
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Jan 2007, 00:47

Message par redsamourai » 12 Sep 2011, 09:09

(abounouwas @ lundi 12 septembre 2011 à 09:33 a écrit : un bémol,
"Les libyens ont soutenu dans leur immense majorité leur leader nationaliste"
non.

Et c'est pourtant bien là un élément essentiel pour déterminer une attitude politique vis-à-vis des camps en présence en Lybie. (étant entendu que sans forces militantes sur place et vu notre position ici, on ne peut pas prétendre faire autre chose).

Mais Dr No se fout totalement de ce que peut bien penser et faire les classes populaires lybiennes. En tout cas, l'intérêt pour cette question n'apparait dans aucune de ses interventions. Voilà en quoi réside réellement la banqueroute d'un courant qui se réclame de la révolution.
redsamourai
 
Message(s) : 8
Inscription : 26 Avr 2007, 16:51

Message par Doctor No » 12 Sep 2011, 09:49

(abounouwas @ lundi 12 septembre 2011 à 09:33 a écrit : un bémol,
"Les libyens ont soutenu dans leur immense majorité leur leader nationaliste"
non.
Abounouwas prétend que les libyens ont soutenu plus les bandits du CNT?

Ou qu'ils sont restés indifférents devant l'agression impérialiste?

Devant la réaction moyenâgeuse?

On n'a pas vu les manifestations monstres à Tripoli d'un coté et les "centaines" des gens qui "célébraient" la "prise" de Tripoli bien protégés dans une base militaire tenue par l'OTAN?

Comment peut-on nier les faits?

Bien sur, on peut toujours jouer avec les mots et dire que les libyens ne soutenaient pas Gadahfi "mais" étaient pour la défense de leur patrie, mais ce n'est rien comprendre à la psychologie des masses de ne pas comprendre que l'un va avec l'autre.

Quant à redsamurai invente de toutes pièces. Pire, il ne comprends pas (il devrait lire l'article de Trotski qui est cristallin sur la question) que la seule forme de préparer l'avenir pour la classe ouvrière en Libye est tout d'abord dénoncer la nature des massacreurs de la classe ouvrière immigré et de soutenir le leader nationaliste qui se bat contre l'armada impérialiste.

Sans cela, sans une participation du coté du petit pays agressé que pour Trotski allait jusqu'à prendre les armes à coté du dirigeant nationaliste malgré son caractère et sa nature réactionnaire (Chang Kai Chek était un bourreau des communistes, le chef de la contre-révolution de 1927) il n'y a aucune possibilité d'influencer les travailleurs libyens qui poseront toujours la question: "De quel coté étiez-vous lors de l'agression impérialiste?"

Et quand vous répondrez (si vous avez le front de le faire) "ni d'un coté ni de l'autre" on va vous tourner le dos avec mépris ou on va vous cracher à la figure comme des lâches, des capitulards, des social-impérialistes.
Doctor No
 
Message(s) : 467
Inscription : 24 Mai 2011, 14:40

PrécédentSuivant

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 19 invité(s)