Bon, chassez le naturel mao de Convivio et il revient au galop ! En dépit de ses sympathies pour LO - sympathie qui ont grandi à l'occasion de la "tactique unitaire" de LO pour les municipales -, Convivio continue a raisonner en termes mao-staliniens. Bref, chez LO, avec qui il sympathise, il apprécie le pire, ce qui se rapproche le plus de la tactique réaliste telle qu'il l'a conçoit, mais oublie le meilleur, en particulier l'analyse du maoisme et de la révolution culturelle.
Rappelons donc qu'il y a un excellent texte CLT de LO sur la révolution culturelle, qui eut le mérite inestimable pour l'époque d'expliquer qu'il s'agissait d'une grande manipulation et que les gardes rouges étaient encadrés, transportés et logés par l'armée, ce que personne, à part Simon Leys et quelques autres, ne voyait ou ne voulait voir à l'époque. Convivioi, je t'invite à le lire ou à le relire !
Quant aux victimes de la révolution culturelle et du Grand bond en avant, leur nombre est certainement difficile à établir, tout comme le nomnre des victimes du stalinisme ou des victimes d'Auschwitz. Entre les victimes de famines, d'épidémies, de catastrophes naturelles etc, comment établir avec précision quelles sont les victimes dont le régime porte la responsabilité et quelles sont celles qui seraient mortes de toute manière ? C'est évidemment impossible. Mais on ne peut pas prendre le Livre noir du communisme comme repoussoir pour nier l'importance du nombre de victimes, et pourquoi pas nier l'importance du nombre de victimes de la collectivisation stalinienne en URSS ou du goulag ? (Com, ton intervention me surprend).
Pour en revenir aux "communistes" népalais, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de militer au Népal pour comprendre qu'ils se sont transformés en nationalistes bourgeois. Citer l'exemple de Lénine qui n'envisageait au départ que de développer le capitalisme (même pas d'Etat au début) sous controle ouvrier, c'est faire un contresens. Lénine et Trotsky ont construit une internationale et avaient pour objectif la révolution mondiale. Ce n'est pas le cas des "communistes" népalais.
Mettre en avant la théorie de la révolution permanente, ce n'est pas faire preuve de dogmatisme "trotskardiste", cher Convivio, mais se donner les moyens de raisonner à l'échelle internationale et non du niveau de développement du Népal, et de comprendre quel pourrait être l'objectif de révolutionnaires communistes dans un pays pauvre et isolé. Mais je t'accorde que, faute de développement de la révolution au moins à l'échelle régionale, leurs perspectives ne seraient pas joyeuses. Au niveau d'un pays isolé, je crois que Cuba, bien qu'il n'y ait pas eu de révolution ouvrière, a fait ce qu'on pouvait faire de mieux, et on en voit très vite les limites.