Nous savons que la réalité est plus complexe (CF le cercle L Trotsky consacré au sujet).
J'aimerai avoir votre sentiment sur cet article.
QUOTE:Article parut dans « Metro »
2006-07-06 / "Une guerre fratricide entre Hébreux"
a écrit : Interview 1/2Dans La Haine maintenant ? Sionisme et palestinisme, les sept pièges du conflit *, coécrit avec Gérard Nissim Amzallag, David André Belhassen propose une analyse à contre-courant du conflit israélo-palestinien.
- Selon vous, le conflit israélo-palestinien est en fait une guerre civile entre un seul et même peuple ?
-- En effet, parler de "peuple juif" et de "peuple palestinien" est un non-sens. En réalité, Israéliens et Palestiniens sont à l'origine des Hébreux-Cananéens, au même titre qu'une partie des Libanais et des Syriens, par exemple. Sous la pression d'idéologies aliénantes, ce peuple a été scindé en deux, une partie a été judaïsée et l'autre, arabo-islamisée. Or il y a plus de similitudes ethniques entre un arabophone palestinien et un Hébreu juif, non seulement sépharade mais même ashkenaze, de Pologne par exemple, qu'entre le premier et un Arabe d'Arabie Saoudite. Le conflit actuel est donc une guerre fratricide menée au nom de convictions religieuses. A l'origine, le mouvement de libération hébreu, foncièrement laïque, avait pour aspiration de réunir les deux parties sous une même revendication, celle d'un peuple autochtone.
- Comment expliquer cette "perte de mémoire" ?
-- Les colonialismes successifs sont à l'origine de la négation de cette identité ethnico-culturelle commune entre "Israéliens" et "Palestiniens". Ainsi, ce sont les colonisateurs romains qui ont imposé le nom "Palestine", mot hébreu à l'origine signifiant "envahisseurs". Le terme "Palestine" ne signifie rien en arabe et le Hamas, en interne, se garde d'ailleurs de l'utiliser. Au XX e siècle, les Britanniques l'ont de nouveau introduit, et avec eux toutes les puissances étrangères ayant des intérêts dans la région. Alimentant la mystification, ils ont appliqué le principe de "diviser pour mieux régner".
- La solution de deux Etats ne vous semble donc pas pertinente ?
-- Nul n'a jamais vérifié la pertinence historique, ethnique et politique du slogan "Deux peuples, deux Etats". On veut nous obliger, à l'instar du "Jugement de Salomon", à sacrifier le bébé en le coupant en deux. Cette "solution" trahit une incompréhension totale de l'origine même du conflit. Elle engendre la création de deux Etats ghettos dont la logique procéderait de distinctions linguistiques et religieuses. Le cas du conflit à Chypre, et l'aspiration à la réunification de l'île, prouve qu'on ne peut éternellement et artificiellement diviser un peuple simplement à cause de conjectures politico-religieuses et de séparation linguistique, toutes nées de l'impérialisme. De plus, ces deux mini-Etats, Israël et la Palestine, avec leurs frontières au tracé aussi absurde qu'artificiel, ne pourraient être indépendants ni viables à terme. Ce partage, ou plutôt ce dépeçage, ne servira que de prétexte à une main-mise américaine, d'une part, et arabo-islamique, de l'autre.
Propos recueillis par Claire Cousin'Retrouvez la seconde partie de l'interview demain dans Metro
'Ed. de la Différence, 330p., 20 €