La Libye, l'autre pays du mirage

Dans le monde...

Message par sylvestre » 08 Mars 2011, 12:28

L'erreur derrière la demande d'intervention militaire consiste
- à croire que la lutte se joue entre forces aux capacités fixées, alors que c'est une lutte politique dans laquelle les soldats encore fidèles à Kadhafi peuvent encore parfaitement être retournés ou poussés à la neutralité, comme ce fut le cas de nombre d'entre eux jusqu'ici.
- à penser que les massacres de Kadhafi (6 000 morts dit-on), aussi atroces qu'ils soient, puissent être comparables aux désastres d'une intervention impérialiste (plus d'un million de morts en Irak depuis 2003).
- à penser que la Libye une fois occupée l'impérialisme va généreusement redonner au peuple (qui les contrôle déjà aujourd'hui) les champs de pétrole, etc.
sylvestre
 
Message(s) : 0
Inscription : 11 Avr 2006, 11:12

Message par yanzohounchi » 08 Mars 2011, 12:39

Il y à toujours du sang versé lors des révolutions et si on veut se placer sur le terrain "humaniste" alors il faut comptabiliser le sang versé par les guerres qu'entraîne irrémédiablement le système capitaliste.
La dictature du prolétariat n'est pas hélas pour demain mais ce n'est pas une raison pour trahir et déserter les intérêts de la classe ouvrière en demandant une protection à une puissance impérialiste.

Si pour des raisons" humanitaires" tu te demandes comment protéger la vie des insurgés, je pousse ta logique jusqu'à l'absurde en disant que pour protéger les insurgés il faut qu'il n'y ait plus ....d' insurection! Donc pour ne pas voir le sang versé ...... respectons l'ordre établi.
yanzohounchi
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Fév 2011, 09:31

Message par Matrok » 08 Mars 2011, 13:58

(yanzohounchi @ lundi 7 mars 2011 à 23:00 a écrit : Cronstad était nécessaire.
Sans vouloir relancer un débat là-dessus, je dirais juste que c'est complétement hors-sujet ici.
Matrok
 
Message(s) : 177
Inscription : 12 Mars 2003, 21:43

Message par com_71 » 08 Mars 2011, 16:15

(Matrok @ mardi 8 mars 2011 à 13:58 a écrit :
(yanzohounchi @ lundi 7 mars 2011 à 23:00 a écrit : Cronstad était nécessaire.

Sans vouloir relancer un débat là-dessus, je dirais juste que c'est complétement hors-sujet ici.
C'est même dans le contexte une remarque très très limite.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par yanzohounchi » 08 Mars 2011, 16:22

Ce n'est pas si hors-sujet que cela car il y a un point commun entre la question posée par Granit : " Que pensez vous d'une éventuelle intervention aérienne de l ONU en libye ? " et Cronstad, à savoir : Jusqu'où peut on aller pour épargner des vies humaines ? C'est pour cela que j'ai fait cette remarque.
Ceci étant je conçois tout à fait qu'il faudrait traiter éventuellement cela dans un autre fil spécifiquement dédié.
yanzohounchi
 
Message(s) : 0
Inscription : 27 Fév 2011, 09:31

Message par com_71 » 08 Mars 2011, 22:24

(granit @ mardi 8 mars 2011 à 21:59 a écrit : il n y a pas lieu de soutenir publiquement une intervention aérienne

Elle n'est pas décidée, ce que tu dis là revient à dire qu'il ne faut pas la souhaiter, même si les insurgés le font. Alors, pourquoi dire le contraire ensuite ?

(granit a écrit :le minimum pour moi serait de ne pas la condamner - surtout au nom de principes creux et hors de propos : De phrases ronflantes sur "la classe ouvrière", l'"impérialisme"


La manière de commenter un tel événement est effectivement importante, et rien ne nous oblige aux "phrases creuses et ronflantes". Mais "classe ouvrière et impérialisme" n'ont pas vocation à n'inspirer que des phrases creuses, ce sont aussi des réalités.
Et l'impérialisme défendant le droit à la vie de masses pauvres insurgés, ça n'existe simplement pas.
Il défend le statu-quo, la possibilité de super-profits, son droit d'exploiter la planète, et le reste n'est qu'hypocrisie. Si ces mensonges sont crédibles pour les pauvres, il faut le savoir et en tenir compte. Mais ça reste des mensonges.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 08 Mars 2011, 23:29

En attendant un article plus long dans LO cette semaine, une brève LO de samedi :

a écrit :Libye : les dirigeants impérialistes s’indignent … de l’usage des armes qu’ils ont vendues !

L’aviation et les troupes fidèles à Kadhafi ont lancé une contre-offensive contre les insurgés. Après seize jours d’insurrection, le dictateur libyen continue de s’accrocher au pouvoir au prix d’une répression sanglante qui aurait fait 6 000 morts, dont 3 000 à Tripoli, selon la Ligue des droits de l’homme libyenne.

Les dirigeants des puissances impérialistes multiplient les déclarations hypocrites pour condamner Kadhafi et « l’usage de la force contre les civils ». D’Obama à Sarkozy, ils ont tous un peu du sang libyen sur les mains car les armes utilisées aujourd’hui contre la population libyenne, ce sont entre autres celles que les États-Unis et la France ont vendues à Kadhafi, il n’y a pas si longtemps, à l’époque où il était encore « fréquentable »...


et un article dans LO paru la semaine dernière :

a écrit :Libye - La population sous surveillance militaire américaine

Le dictateur mégalomane de la Libye s'accroche au pouvoir. Pour combien de temps encore, et à quel prix, en termes de vies humaines ? Nul ne peut le dire. Cette obstination embarrasse les puissances impérialistes qui sont dans la situation de l'apprenti sorcier. Certes, Kadhafi n'a pas été mis en place, à la différence d'autres dictateurs, par l'impérialisme. Mais il a été abondamment soutenu, politiquement et matériellement.

Si aujourd'hui les USA s'interrogent, nous dit-on, pour savoir comment s'y prendre afin que la population libyenne ne soit pas bombardée et mitraillée par les avions du dictateur, il ne faudrait pas oublier que ces avions, ces bombes, ces balles ont été fournis par ces mêmes grandes puissances, entre autres la France qui avait réussi à lui vendre les Mirage de Dassault.

Les États-Unis et l'Union Européenne discutent de l'opportunité d'une intervention militaire pour disent-ils, accélérer la chute de Kadhafi.

Mais cette fois, la situation est délicate. De la Tunisie à l'Égypte en passant par les pays arabes du Moyen-Orient, les populations se sont soulevées pour se débarrasser du joug des dictatures qu'elles subissent depuis des décennies. On n'en est plus à éviter l'étincelle qui mettra le feu aux poudres, mais à essayer de maîtriser l'incendie. D'où les tergiversations actuelles.

Le déploiement des forces armées, pour l'instant uniquement américaines, près des côtes de la Libye, est destiné, expliquent Obama et son entourage, à « faire pression sur Kadhafi » plutôt que d'aider à son renversement par une intervention directe.

On a déjà vu, il n'y a pas si longtemps, en Irak ou en Afghanistan, les USA entraînés dans une escalade dont ils n'arrivent pas à se dépêtrer. Entrera-t-on dans une telle spirale ? En l'état actuel des choses, ce n'est pas l'hypothèse la plus souhaitable du point de vue des grandes puissances. Les intérêts économiques des trusts des pays impérialistes en Libye ne sont pour l'heure pas menacés. Le pétrole qu'on y pompe, pour ne prendre que cet exemple, intervient pour 2 %, donc marginalement, dans la production mondiale.

Au-delà des problèmes immédiats que le soulèvement en Libye pose aux grandes puissances, le déploiement, pour l'instant limité, de l'armada américaine vise un autre objectif. Il s'agit d'envoyer un signal aux politiciens, mais surtout d'adresser un avertissement aux populations de ces pays, pour leur dire que l'impérialisme est là pour veiller, surveiller les transitions de ces régimes.

Mais certains dans le camp impérialiste affichent une prudence. Juppé, par exemple, a jugé qu'une intervention serait « contre-productive ». Les peuples ne sont en effet pas dupes et ne peuvent pas voir dans une intervention un acte de libération.

Jean-Pierre VIAL
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

PrécédentSuivant

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité