Un vent de panique s'abat sur l'économie

Dans le monde...

Message par com_71 » 19 Nov 2008, 01:38

(El convidado de piedra @ mardi 18 novembre 2008 à 12:22 a écrit : Voila surement la raison de la sans-raison de Grant et de sa tendance.

:gne_gif:

Peut-être s'agit-il d'une autre "private joke", une allusion à "la raison en révolte", livre de Grant/Woods où ils s'attachent à nier toute validité à la théorie du "big-bang" pour décrire le passé de l'univers.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 21 Nov 2008, 08:55

a écrit :Argentine: le Congrès vote la nationalisation des caisses de retraite

AFP

Le Parlement argentin a voté jeudi la nationalisation des fonds de pension privés, ouvrant la voie au transfert d'environ 26 milliards de dollars à un système unique de retraites de l'Etat, en dépit des critiques de l'opposition et des inquiétudes des milieux économiques.

Le texte, déjà approuvé par les députés le 7 novembre, a été adopté jeudi soir par le Sénat par 46 voix pour, 18 contre et une abstention.

Ce projet, justifié selon le gouvernement par la crise financière internationale qui menaçait de banqueroute ces caisses de retraite, a été très mal accueilli par les marchés et durement critiqué par l'opposition.

Cette mesure "va provoquer une des crises les plus profondes jamais connue dans notre histoire", a dénoncé dès avant le vote Ricardo Murphy, ex-ministre de l'Economie et un des leaders de l'opposition libérale.

Jeudi, la bourse de Buenos Aires a chuté de 6,58% dans le sillage des autres bourses mondiales, mais aussi en raison du vote attendu au Sénat argentin.

La réforme inquiète les milieux économiques qui craignent que les fonds de retraite ne servent à assurer les besoins de financement de l'Etat, asséchant d'autant le marché du crédit au détriment notamment des entreprises.

Les dix caisses de retraite que le gouvernement entend nationaliser appartiennent toutes à des banques qui administrent des investissements de quelque 26 milliards de dollars (20,7 milliards d'euros).

A l'inquiétude des milieux d'affaires se sont ajoutées les critiques de l'opposition, qui estime que cette nationalisation n'est rien d'autre qu'une "confiscation" de la part du gouvernement destinée à assurer ses besoins de financement. L'Argentine doit faire face en 2009 et 2010 à des besoins de financement pour le service de sa dette extérieure de l'ordre de 40 milliards de dollars (32 milliards d'euros).

Le gouvernement a rejeté ces critiques, soulignant notamment que les caisses de retraite avaient perdu 27 milliards de pesos (8,32 milliards de dollars) entre octobre 2007 et octobre 2008, et qu'il était devenu indispensable de sauver les retraites.

La présidente argentine Cristina Kirchner avait ainsi assuré samedi devant ses pairs, rassemblés à l'occasion du sommet du G-20, que la privatisation des fonds de retraite en 1994 était responsable "de 42% de la dette extérieure et d'une bonne partie du défaut de paiement (de cette dette) intervenu en 2001".

L'Etat argentin doit apporter sa contribution au paiement de 77% des retraites privées en apportant quelque quatre milliards de pesos (954 millions d'euros) par an, en raison de l'insuffisance des fonds, avait-elle encore expliqué.

Quelque 9,5 millions de personnes sont concernées, bien que seuls 3,6 millions d'entre elles cotisent réellement à ces fonds de retraite, selon des chiffres du secteur, où l'évasion est courante.

L'annonce fin octobre de cette nationalisation avait levé un vent de panique sur les marchés financiers, y compris à Madrid où la bourse avait chuté de plus de 8%, entrainée par les sociétés ayant des intérêts en Argentine. Des banques espagnoles, Santander et BBVA, sont propriétaires de certaines de ces caisses de retraite.

Le patronat espagnol avait alors estimé "mauvaise" la situation des entreprises espagnoles en Argentine.


Le patronat pleure, des sommes énormes disponibles pour la spéculation vont-elles lui échapper ? Ou bien alors l'état les mettra à la disposition d'autres "clans" que les bénéficiaires actuels ?

Une question cependant : ne pourrait-on pas penser que cette mesure résulte d'une certaine "crainte" d'une réaction, potentielle, des masses, à qui l'on veut épargner la brutalité trop visible d'une soudaine faillite éventuelle de ces fonds de retraite ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Puig Antich » 21 Nov 2008, 12:00

a écrit :Le ministre du travail, Bertrand, envoie une fusé dans le sens que les salaires devraient baisser entre 15 et 20% "parce que La Crise"...Ca y est! C'est tout trouvé, madame La Crise est la responsable de tout.


Des sources por favor !

En tous cas une des caractéristiques d'une crise déflationniste est aussi que les salaires individuels, en même temps que la part des salaires vis à vis de la plus-value capitaliste, baissent encore plus vite que les prix. Sinon catastrophe intégrale pour le capital.

Seront-ils capables de faire ça en France sans une explosion générale qui débouchera sur le renvoi sine die du gouvernement Sarkozy dans les poubelles de l'histoire, il est permis d'en douter. Bien sur, ça dépend beaucoup de nous.

Qu'on se débarrasse rapidement de ce système merdique !
Puig Antich
 
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Message par Vérié » 21 Nov 2008, 14:12

(Puig Antich @ vendredi 21 novembre 2008 à 12:00 a écrit : En tous cas une des caractéristiques d'une crise déflationniste est aussi que les salaires individuels, en même temps que la part des salaires vis à vis de la plus-value capitaliste, baissent encore plus vite que les prix. Sinon catastrophe intégrale pour le capital.

Seront-ils capables de faire ça en France sans une explosion générale
A mon avis, il y a des moyens de baisser les salaires, sans décréter une baisse générale officielle des fonctionnaires, comme cela s'est passé dans certains pays dans les années trente.

Ces moyens, déjà utilisés, ce sont :
-Le remplacement des départs à la retraite par des jeunes moins payés, des précaires etc. Ou en ne les remplaçant pas.
-Des techniques de rémunération : primes, salaires au mérite etc.
-Promos au mérite moins nombreuses que les promos à l'ancienneté, ce qui économise sur la masse salariale.

Il y en a sans doute d'autres que j'ai oubliés.

A mon avis, le patronat et l'Etat ont intéret à accroître la division, en laissant leurs acquis ou une partie de leurs acquis à certaines catégories, plutôt que d'attaquer brutalement tout le monde de front.

Mais, si tout s'effondre, évidemment...
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Message par sylvestre » 21 Nov 2008, 15:17

N'empêche, ne pas monter les salaires en période d'inflation, ça a l'air plus commode que de les faire baisser en période de déflation non ? Est-ce qu'une des raisons pour laquelle la classe dominante craint tant la déflation n'a pas trait à ce facteur ? Qu'est-ce qu'on a comme exemple de périodes déflationnistes, et quel effet sur la lutte de classes ?
sylvestre
 
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Message par Vérié » 21 Nov 2008, 16:23

a écrit :
Qu'est-ce qu'on a comme exemple de périodes déflationnistes, et quel effet sur la lutte de classes ?


Extrait de Wikipedia
a écrit :
Echec des politiques déflationnistes
Allemagne : le chancelier Brüning décide de baisser de 10% le traitement des fonctionnaires, de baisser les prestations sociales
Royaume-Uni : Mac Donald fait baisser le traitement des fonctionnaires, baisse de la dôle, augmentation des impôts
France : baisse du salaire des fonctionnaires, réduction des dépenses de l'Etat, augmentation des impôts
Renforcement du protectionnisme dans certains pays (Etats-Unis : tarif Hawley Smoot, France et Allemagne : contingentement, Royaume Uni : renonce au libre échange à la conférence d'Ottawa en 1932 et limite ses importations aux pays du Commonwealth)
Au point de vue social : augmentation du chômage, baisse des salaires, mutineries dans l'armée... En Allemagne 6millions de chômeurs --> favorise l'arrivée d'Hitler au pouvoir
France : 1936 arrivée du Font Populaire qui rejette la déflation


Manque dans la liste les decrets Tardieu/Laval en France qui ont décidé de la baisse des salaires des fonctionnaires de 10 %.

On est tenté de penser qu'ils n'oseraient pas aujourd'hui, mais, voici quarante ans ans, on n'aurait pas imaginé non plus les restos du coeur et les attaques contre les retraites. Tout sera question de rapport de forces.

En France, la remontée des lutte coincide avec un début de reprise, donc d ela demande en force de travail, entre 34 et 36.
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Message par artza » 21 Nov 2008, 17:52

(Vérié @ vendredi 21 novembre 2008 à 16:23 a écrit :

En France, la remontée des lutte coincide avec un début de reprise, donc d ela demande en force de travail, entre 34 et 36.
Oui.

Sans oublier cependant que la riposte ouvrière se fait d'abord sur le terrain politique contre l'extrême-droite en févier 1934 et pas sur celui des revendications.
artza
 
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Message par Vérié » 21 Nov 2008, 18:37

(artza @ vendredi 21 novembre 2008 à 17:52 a écrit : Sans oublier cependant que la riposte ouvrière se fait d'abord sur le terrain politique contre l'extrême-droite en févier 1934 et pas sur celui des revendications.
Absolument, les vieux militants racontaient que jusqu'en 33-34, quand il y avait des bagarres entre communistes et fascistes, la population observait plus ou moins passivement. Puis ça a changé très vite : des ouvriers du bâtiment quittaient leur chantier pour venir à la rescousse des militants, les habitants sortaient de chez eux pour chasser les fachos dans les quartiers populaires etc.
Et évidemment la grande riposte de 34 qui a scellé l'unité des organisations ouvrières. Eh oui, la SFIO était encore une organisation ouvrière... ;)
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