jamesdan a écrit :Tu disais plus haut que les 100000 cellules n'avaient qu'un rôle consultatif...EH non, elles ont un rôle de contrôle strict et du jour au lendemain un dirigeant de l'entreprise, publique comme privée, peut se retrouver emprisonné .... rien à voir avec un pays capitaliste prônant la liberté du commerce !
La Chine vient d'augmenter les salaires et les retraites, donc augmenter les coûts et en même temps peut proposer des prix de vente sur le marclé mondial 3,4,5 fois inférieurs (cf voitures électriques, alibaba, shein, temu,etc...)......par quel miracle sinon par les bases économiques collectives, la planification impérative, le monopole du commerce extérieur (eh oui, c'est l"Etat central c'est à dire la bureaucratie, qui décide!), le yuan toujours inconvertible, les ventes à perte permanentes (impossibles pour l'entreprise capitaliste si elle veut empocher la plus value, tout à fait possible en Chine où l'Etat continue à être le maître du jeu.... et pourquoi donc continuer de s'appeler "parti communiste chinois" (comme en URSS jusqu'en 1991) si la Chine était capitaliste comme le pense LO ou même impérialiste comme le pensent par exemple Besancenot, Poutou... ! Et quand l'impérialisme américain attaquera la Chine, faudra-t-il donc défendre le peuple chinois ou rester neutres au nom d'un défaitisme révolutionnaire vis à vis de deux puissancces impérialistes ?
Encore une fois, votre argument date de Friedrich List ou Ferdinand Lassalle. Si pour vous, c’est beaucoup trop ancien, lisez ce que les théoriciens de la «
modernité japonaise» pensaient du sujet durant les années 30.
La Chine n’est absolument pas impérialiste, au contraire, si ma thèse sur sa place dans le marché mondial est juste, cela implique une nation chinoise subordonnée à l’impérialisme américain avec quelques restes du socialisme permettant de la protéger à la manière d’un protectionnisme du Tiers-Monde, de nature similaire à la Russie qui est dans un trajectoire similaire.
La raison pour laquelle une des contre-révolutions a débouché sur la fin de la fédération soviétique et l’autre sur une continuité de l’État Chinois est liée au fait que la bourgeoisie russe a vu dans le projet soviétique un projet par essence internationaliste (peu importe les modifications chauvines russes implémentés à partir des années 20, le concept d’Union socialiste égalitaire dissolvant les nations en elle sera toujours un cancer pour le nationalisme bourgeois) qui devait être sacrifié pour une union Grand-Russe. Dans le cas Chinois, la bourgeoisie a vu dans le projet nationaliste un moyen de garder un marché intérieur performant et donc une centralisation accrue du capital.
Si le clan des impérialistes se prépare à la guerre face à la Chine, il sera naturel de lutter contre les impérialistes de son propre pays, et la Chine n’est évidemment pas impérialiste.
Mais sinon, je pose une petite question, voici ce que Trotsky expliquait concernant le caractère social de l’URSS :
Formulons, pour mieux comprendre le caractère social de l'U.R.S.S. d'aujourd'hui, deux hypothèses d'avenir. Supposons la bureaucratie soviétique chassée du pouvoir par un parti révolutionnaire ayant toutes les qualités du vieux bolchevisme et enrichi, en outre, de l'expérience mondiale de ces derniers temps. Ce parti commencerait par rétablir la démocratie dans les syndicats et les soviets. Il pourrait et devrait rétablir la liberté des partis soviétiques. Avec les masses, à la tête des masses, il procéderait à un nettoyage sans merci des services de l'Etat. Il abolirait les grades, les décorations, les privilèges et ne maintiendrait de l'inégalité dans la rétribution du travail que ce qui est nécessaire à l'économie et à l'Etat. Il donnerait à la jeunesse la possibilité de penser librement, d'apprendre, de critiquer, en un mot, de se former. Il introduirait de profondes modifications dans la répartition du revenu national, conformément à la volonté des masses ouvrières et paysannes. Il n'aurait pas à recourir à des mesures révolutionnaires en matière de propriété. Il continuerait et pousserait à fond l'expérience de l'économie planifiée. Après la révolution politique, après le renversement de la bureaucratie, le prolétariat aurait à accomplir dans l'économie de très importantes réformes, il n'aurait pas à faire une nouvelle révolution sociale.
Donc, le prolétariat soviétique n’aurait eu qu’à mener des reformes, massives mais quand même juste des reformes, en économie, mais une véritable révolution politique.
Maintenant imaginons la même situation en Chine, si le prolétariat renverse la "bureaucratie" elle aura à :
-nationaliser les grands moyens de productions privatisés et exproprier les monopoles privées
-collectiviser l’agriculture qui a été koulakisée depuis les années 80
-appliquer un vrai monopole d’État sur le commerce extérieur et renationaliser les banques ayant diversifié leur actionnariat depuis 2005
-demander une industrialisation satisfaisant les besoins des travailleurs à travers une planification de l’économie
-ramener les myriades de petits bourgeois, artisans, commerçants, etc. dans des coopératives
ET
-appliquer une vraie démocratie ouvrière
-abolir les grades
-Liberte de critique et d’expression
Etc.
Je ne suis pas un expert, mais voyez-vous une révolution ou des reformes en matière économique ?
Ce que je trouve fascinant, c’est qu’il y a seulement 20 ans, tout le monde s’accordait sur le caractère capitaliste de la Chine. Les seuls partis qui essayaient de défendre les réformes étaient les anciens maoïstes devenus pro-chinois PTB-FRSO et les suiveurs de Sam Marcy car à l’ère du
«mouvement alter-mondialiste» (qui n’était ni alter, ni un mouvement), tous les révolutionnaires constataient l’integration de la Chine dans le marché mondial et sa collaboration avec l’Amérique dans le cadre de la
«guerre contre le terrorisme». Comme quoi, il suffit de deux-trois «miracles» que vous pouvez prédire dans le
Capital pour changer complètement d’avis.
Un Mao mangeur de frites d’accord avec LO 9/10. Étudiez, étudiez, étudiez !