(stef @ mardi 25 février 2003 à 18:20 a écrit :Ma chère camarade : je pense que ta méthode est sectaire.
Le dirigeant de la CGIL - le Thibault italien - explique que la décision des dockers de ne pas charger les armes sur les navires en partance est efficace et unificatrice. Certes il l'enrobe de ses mots à lui mais c'est ce qu'il dit, en réaction à des initiatives spontanées qui ont eu lieu dans les chemins de fer.
Moi, sans la moindre arrière-pensée, je dis : bravo ! Pourquoi ? Et bien tout simplement... parce que c'est ce qu'il faut faire ! Alors si lui le dit aussi, pourquoi bouderais-je mon plaisir ?
Au nom du fait incontestable que c'est un réformiste, qu'obligatoirement, il trahira ss une forme ou une autre ? Ce serait bien - pour le coup - s'opposer à un pas en avant concret et considérable au nom de considérations générales !
Ce que j'aurais tendance à revendiquer, à l'inverse, ce serait qu'il passe des paroles aux actes (mon petit doigt de tkyste me dit que ce n'est pas gagné d'avance).
Et pour généraliser. Tout ceci prouve bien que "l'absence de POR" n'interdit pas le boycott des transports de troupes. Il revient à ceux qui dirigent de prendre leurs responsabilités - et l'exemple italien montre bien que ça n'a rien de surréaliste. C'est dans ce combat, concret, contre les appareils qu'il peut se construire.
Mais me diras-tu ss doute, cela revient à mettre les masses à la remorque des appareils... Et tu te tromperas. C'est mettre les appareils à la remorque des masses, c'est à dire en définitive leur porter un coup. Mais un coup concret, pas en paroles.
Bien sûr, si se développaient des actions des syndicats contrariant la logistique de l'intervention militaire, nous ne dirions pas "il n'y a pas de parti révolutionnaire" mais nous appuyerions dans la limite de nos possibilités. Mais le "Thibault français" ne semble pas se diriger dans cette voie et je ne crois pas -peut-être est-ce là notre différence- que nous sommes en mesure de l'imposer par exemple en faisant pression.
La direction de la CGIL est engagée dans la contestation du gouvernement suite aux risques que Berlusconi faisait peser sur les intérêts de la bureaucratie. Ils apparaissent aujourd'hui radicaux mais ce sont bien les mêmes réformistes qu'il y a 2 ans. ce sont bien les mêmes qui ont laissé passer des lois anti-ouvrières. Alors, ce n'est pas la pression des travailleurs qui les a contraint. Si cela ouvre des brèches, tant mieux.
En résumé, la politique des révolutionnaires n'est pour rien dans la politique de la CGIL. C'est la conjoncture politique qui a abouti à cette radicalisation que je crois de façade. Donc, le POR reste une nécessité pour ne pas être dépendant de la politique des bureaucrates.