Les tziganes en Europe centrale.

Dans le monde...

Message par bennie » 27 Avr 2005, 09:49

Je cherche des infos sur la situation des tziganes en Europe centrale. Je connais vaguement leur histoire et les persécutions.
Vous-y connaissez-vous?
Avez- vous des infos sur leur situation actuelle? Merci!
bennie
 
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Message par Pascal » 27 Avr 2005, 11:32

La situation des Rroms est différente selon les pays, ou ce peuple est plus ou moins persécuté.

Tu trouveras plusieurs informations sur la situation des Rroms dans les Balkans (traductions de la presse locale) à la page suivante :

http://www.balkans.eu.org/dossier_roms.php3

Un article d'anarchistes sur l'histoire des Rroms de Roumanie :

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=570

Rapport de la FIDH sur la situation des Roms de Roumanie aujourd'hui (juillet 2003)

http://www.fidh.org/article.php3?id_article=1844
(dossier en PDF)

Un petit texte d'Amnesty International suite aux émeutes Roms en Slovaquie (été 2004) :
http://web.amnesty.org/library/Index/FRAEU...open&of=FRA-2U2

La page consacré à la minorité Rom de Radio Prague :
http://www.romove.cz/fr/

Voilà pour commencer....
Pascal
 
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Message par Pascal » 27 Avr 2005, 11:50

J'ai retrouvé dans mes "archives" ce texte écrit par un groupe anarchiste de Tchéquie sur les émeutes Roms de février 2004 en Slovaquie. Si ce texte pèche à mon avis par optimisme et spontanéisme, tu devrais y trouver des informations sur la situation des roms slovaques.


a écrit :  Explosion sociale à l’Est de la Slovaquie


Ce que nous avons vu récemment en Slovaquie est quelque chose sans précédent dans ce pays depuis des dizaines et des dizaines d’années. Les informations télévisées étaient pleines d’images d’enfants roms criant « Nous voulons manger » devant des magasins et des roms armés de bouteilles et de pavés d’un côté, la police utilisant des canons à eau et des unités spéciales armées de fusils pénétrant dans les maisons des émeutiers. Des événements assez proches de ce qu’on a pu connaître en Argentine, en Bolivie ou en Iraq, et qui deviennent plus que jamais la réalité de la classe ouvrière en Europe Centrale.
Si nous voulons comprendre la révolte des prolétaires roms (et d’en tirer des leçon pour étendre cette lutte aux gadjé), nous devons d’abord analyser la situation.

Comment se débarrasser du surplus de prolétaires ?
La Slovaquie n’est pas une exception dans la stratégie mondiale du capital de démanteler l’Etat providence pour gagner du temps et survivre aux crises. Les dernières réformes du gouvernement sur les aides sociales ont procédé à de sévères coupes budgétaires. Ainsi, en 2002, une famille de cinq personnes pouvait toucher chaque mois environ 17.890 Sk (couronnes slovaques)  d’aides sociales, un an plus tard ce n’était plus que 13.650 Sk. Et cette année ce n’est plus que 6.710 sk. Alors que le salaire moyen est de 14.000 sk. Par mois, ce montant a baissé en valeur réelle pendant l’année 2003. Le taux de chômage est approximativement de 15,6%, mais les roms vivent majoritairement dans des régions où le taux de chômage est deux fois voire plus élevé, et plusieurs communautés roms locales connaissent un taux de chômage proche des 100%.
Les roms représentent 400.000 personnes en Slovaquie sur un population totale de 5,4 millions. Ce taux est en augmentation à cause du plus haut taux de natalité chez les roms. Avec le montant des années précédentes des aides sociales, des parents d’une famille nombreuse pouvaient survivre sans être esclaves salariés. Bien sûr, ils étaient très pauvres, mais il était possible de survivre, surtout si s’ajoutaient aux aides sociales quelques revenus provenant de l’économie souterraine,  ou d’un potager et de l’élevage d’annimaux domestiques. Dans les faits, les roms ont été les premières victimes des licenciements depuis 1989, et ils sont exclus du marché du travail depuis une décennie, et n’ont donc pas d’autres choix que l’économie parallèle s’ils veulent travailler. Il est aussi possible de dire qu’une large partie des jeunes n’ont jamais connu le travail salarié.
Le gouvernement slovaque a affirmé qu’un des buts de sa réforme sur les aides sociales était d’empêcher que des membres de la classe ouvrière puissent « vivre de leurs enfants ». Par ce biais, son but est de forger une véritable « armée de réserve » d’ouvriers, qui seront forcés d’accepter n’importe quel emploi, et ainsi de pousser à la baisse les salaires dans tout le pays afin de le rendre plus attractif pour le capital étranger. Dans la situation des roms, cette stratégie ne peut pas marcher. Il est difficile de trouver un travail, même mal-payé, lorsque l’on vit dans des régions où il y a 30% de chômeurs et lorsqu’en plus on est victime de discriminations racistes à l’embauche. Les régions de l’Est de la Slovaquie (Presov et Kosice), où la rébellion a éclaté, ne sont la destination que de 1,8% des investissements étrangers. En plus, le capital étranger s’intéresse généralement, non seulement pour une force de travail bon marché, mais aussi pour une force de travail qualifiée (comme le suggèrent les secteurs où il investit : industries métallurgiques et électroniques généralement automatisées), et les roms sont généralement des ouvriers non-qualifiés.
En prenant en compte tous ces facteurs, on en arrive facilement à l’hypothèse que pour les prolétaires roms, un des buts non-avoués de la réforme gouvernementale est d’éviter l’augmentation d’une population de travailleurs superflus. Et tous ces facteurs font un cocktail particulièrement explosif. Début février, l’Intelligence Service de Slovaquie avait prévenu d’une possible radicalisation de classe des roms qui pourrait se lier avec un sentiment d’insatisfaction plus général au sein de la classe ouvrière.

Mouvement d’expropriations collectives
Les premiers signes de la révolte sociale dans les régions de l’Est de la Slovaquie ont commencé à apparaître le 6 février. Les habitants du village Hran dans le district de Trebisov ont refusé d’envoyer leurs enfants à l’école pour protester contre la baisse des aides sociales. Le 8 février, il y a eu un rassemblement de plusieurs centaines de roms à Pavlovce  nad Uhom contre la réforme du gouvernement. Quatre jours plus tard, un rassemblement identique a eu lieu à Michalovce (300 manifestants). Les roms ont aussi réalisé des expropriations.
Du 11 au 14 février, un supermarché Billa à Levoca a été attaqué à quatre reprises par un groupe de 80 roms qui y ont volé de la nourriture. La plupart d’entre eux n’avaient que quelques petits pains dans leurs paniers, et sous leurs vêtements, cachaient des saucisses, de la viande et divers produits congelés. Les vigiles de Billa ont appelé la police, mais les roms leur ont promis une revanche, et leurs ont expliqué qu’ils étaient forcés de voler puisqu’ils n’avaient rien à manger.
Le 18 février, une manifestation de prolétaires roms et gadjé a eu lieu à Vranov nad Toplou, où les gens exigeaient des emplois. Selon les statistiques officielles, il y a 8000 chômeurs dans la région, et 50 emplois vacants. Ils ont également dénoncé les réformes du gouvernement.
Le 20 février au matin, des salariés d’un commerce ont retrouvé leur magasin pillé en arrivant au travail à Drahnov. D’autres expropriations ont eu lieu à Cierna nad Tisou. De 40 à 50 roms, dont des enfants, ont pillé de la nourriture pour un montant compris entre 40 et 50 milles sk. Treize d’entre eux ont été arrêtés et inculpés. Un autre jour, deux cent roms ont, sans succès, tenté de piller un magasin COOP Jednota à Trhoviste (district de Michalovce). Le manager a fermé le magasin et appelé la police. Les manifestants réclamaient de pouvoir prendre gratuitement de la nourriture dans le magasin. Les ordres de la police étant ignorés, des renforts des unités spéciales de la police sont venus de Kosice. Les roms se sont ensuite dispersés. Mais, dans la soirée, ils sont revenus et ont tenté une nouvelle fois d’entrer dans le magasin. Malheureusement, 33 d’entre eux ont été arrêtés.
Le 23 février, plusieurs centaines de roms se sont rassemblées dans le centre de Trebisov. La police a déclaré que leur manifestation était illégale et les a repoussés hors du centre-ville. Pendant leur retraite, les manifestants ont tenté de piller un magasin. Les forces de police ont donc repoussé les roms jusque dans leurs quartiers et les y ont assiégés. Dans la soirée, 248 officiers de police ont tenté de briser la colère montante en utilisant des canons à eau, des gaz lacrymogènes, des grenades à gaz, et même quelques tirs préventifs. Les roms ont répondu en jetant des pierres et des bouteilles, blessant deux policiers et détruisant deux voitures de police, tout en traitant les flics de « fascistes » et en criant « Nous voulons manger ! ». Au bout d’une heure, l’émeute était maîtrisée. Le lendemain, une trentaine de roms, dont des enfants, ont attaqué un car de police à coup de pierres. Plusieurs centaines de policiers ont attaqué le village rom et les roms se sont dispersés dans les alentours. 69 d’entre eux ont été arrêtés et inculpés pour émeute et attaque de policiers. Un prolétaire rom a commenté ces événement comme suit : « Nous voulions juste montrer que nos enfants ont faim. Le gouvernement ne nous donne ni argent ni nourriture, et en plus il envoie la police nous attaquer ». Peu après, le gouvernement prend la décision d’envoyer plus de 600 soldats dans la région touchée par les troubles et en fait une grande publicité de cette décision. Un rom de Trebisov répond « ce sera alors la guerre, nous avons des armes ».
Le 25 février, plusieurs femmes roms, des enfants et un vieillard, pillent un magasin à Caklov. La police les arrête violemment, blessant un jeune enfant. Les jours suivants, il y a eu un déplacement visible des expropriations de l’Est vers le centre et le Sud de la Slovaquie. Mais, ce ne furent que des cas isolés. Ce qui est important à souligner, c’est qu’à Zemplin (le 24 février), des prolétaires gadjé se sont joints aux roms dans une expropriation collective. On peut également souligner le fait que les informations publiées dans les médias bourgeois ont aidé de façon significative à étendre le mouvement dans d’autres localités. Les protestations, émeutes et pillages à Trebisov sont pour cela significatif. Les Roms qui y vivent ont appris ce qui se passait dans d’autres villes et se sont joints spontanément au mouvement. Il y a aussi d’autres exemples où des roms sont allés dans des supermarchés et y ont déclaré qu’ils voulaient de la nourriture gratuitement, comme ils l’avaient vu à la télé.

Répression et récupération
En plus du déploiement de forces de police et de l’armée, le gouvernement slovaque a aussi joué la carte du racisme pour éviter une possible généralisation de cette lutte des classes. Le président slovaque Rudolf Schuster a ouvertement mis en garde contre cette possibilité. Ils ont ainsi fait de leur mieux pour persuader la population qu’il ne s’agissait pas d’émeutes sociales, mais d’émeutes tziganes » (Vladimir Palko, ministre de l’intérieur). Ils ont aussi déclaré qu’il ne s’agissait pas de véritables pillages, organisés, ni des expropriations, mais « des crimes ordinaires, comme il s’en commet chaque jour » (le même). D’un autre côté, des déclarations du gouvernement parlaient bien de pillages, mais qu’ils auraient été réalisés par des usuriers. Il est très difficile de comprendre quel intérêt des usuriers auraient à s’en prendre à la circulation de la marchandise.
Mais il y a aussi eu quelques exemples de récupération de la lutte des prolétaires roms. Monsieur Kanik, ministre des affaires sociales, a déclaré que, pour les roms, le gouvernement était prêt à faire quelques concessions sur sa réforme sociale. Des travailleurs sociaux ont aussi été envoyés dans les régions les plus troublées pour qu’ils expliquent aux roms que les pillages étaient une mauvaise solution aux conséquences néfastes. Les roms de Novacany, près de Kosice, étaient sans domicile depuis le 22 janvier, jour où un incendie a détruit leurs baraques en bois. Et soudainement, le 24 février, ils ont eu de nouvelles habitations provisoires du gouvernement. Le 25 février, le maire du village Trhoviste a signé un accord avec l’agence pour l’emploi de Michalovce pour fournir des emplois aidés aux chômeurs roms de la localité.
Dans ce contexte de répression et de récupération, un rôle a aussi été joué par la petite-bourgeoisie rom et ses représentants politiques. Tout d’abord, le parlement rom de la république Slovaque avait appelé à une journée d’action nationale pour le 25 février. Il était même prévu des blocage de voies de chemins de fer et des passages aux frontières. Mais alors que la lutte des classes devenait plus intense et incontrôlable, ils sont revenus sur leur décision et ont déclaré que leurs idées de protestations étaient « dépassées ». Et ils ont ensuite annuler la journée d’action. Mais cela, sans succès. Dans de nombreux endroits, il y a eu des manifestations, le plus souvent pacifiques, sans pillage ni émeute. Le Conseil des Roms de Slovaquie a également déclaré qu’il était temps que les protestations cessent, car « ce n’était pas le bon moyen ». A plusieurs reprises, ils ont offert leurs services à la police pour supprimer les révoltes dans l’Est et proposer de se joindre aux patrouilles : des roms et des policiers.

Quelles suites ?
La situation semble s’être apaisée pour le moment. La répression féroce a intimidé les roms révoltés, les empêchant de continuer les actions directes de masse. Ceci, lié en plus au niveau de conscience du mouvement qui est resté très défensif, a d’autant facilité la récupération. Il est également nécessaire de souligner que le mouvement n’a pas réussi à se développer dans les grands centres urbains. Par exemple, à Kosice, centre des régions orientales, la forte communauté rom est restée passive pendant ces journées.
D’un autre côté, il faut rappeler que dans certains endroits le mouvement a été capable de dépasser la pourriture raciste dont sont victimes les roms. Nous avons déjà mentionné deux exemples, mais il y en a eu plus. Surtout lors des protestations pacifiques du 25 février, les prolétaires roms ont manifesté aux côté d’ouvriers « blancs », qui ont déclaré être solidaires des expropriations collectives (comme par exemple à Humenne) : « Ils auraient déjà dû le faire il y a longtemps » ou « nous ne sommes pas surpris par leurs actions, parce qu’ils est impossible de continuer à vivre comme ça ».
Une chose est certaine : le capital et le gouvernement ne sont pas capables de solutionner le problème, puisqu’ils sont incapables de trouver une solution à leur crise. S’ils ont obtenu un succès en mettant fin au mouvement, il est sûr qu’un jour ou l’autre, il renaîtra.

ORA-S (Organisation Révolutionnaire Anarchiste – Solidarité) tchèque.

Pascal
 
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Message par justedepassage » 27 Avr 2005, 12:22

Un film video de témoignage, disponible en DVD : «Caravane 55», tourné à Achères par Valérie Miettaux et Anna Pitoun.

Le collectif Rroms, Collectif Droits de l’homme ROMEUROPE et Comité des soutiens se reconstitue.

Autres liens :

http://www.mdm-international.org/internati...cais09.2004.htm

http://www.mrap.asso.fr/differences/2004/d...251/immigration
justedepassage
 
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Message par Gaby » 27 Avr 2005, 12:40

[quote=" (justedepassage @ mercredi 27 avril 2005 à 13:22"]
Un film video de témoignage, disponible en DVD : «Caravane 55», tourné à Achères par Valérie Miettaux et Anna Pitoun.

Le collectif Rroms, Collectif Droits de l’homme ROMEUROPE et Comité des soutiens se reconstitue.

Autres liens :

http://www.mdm-international.org/internati...cais09.2004.htm

http://www.mrap.asso.fr/differences/2004/d...251/immigration
Tiens je connaissais pas ce film, j'essaierai de me le procurer.
Sinon il y a pas mal de choses à dire sur l'expulsion des roms d'Achères il y a 2 ou 3 ans, c'était particulièrement inhumain. Caravanes détruites comme de vulgaires bagnoles de 30 ans à la casse...
Gaby
 
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Message par justedepassage » 27 Avr 2005, 13:12

A l'origine, le reportage n'avait pas été prévu tel qu'il s'est déroulé. Les circonstances ont voulu qu'il se produise au moment des expulsions en conséquence de quoi le film montre ces expulsions, les réactions et décisions populaires, celle du Maire d'Achères avec l'appui de la population et du collectif.

La municipalité d'Achères a décidé d'héberger trois familles parmi celles qui résidaient en caravane.
Le problème reste administrativement non résolu malgré de nombreuses promesses et les dispositions adoptées doivent s'inscrire en dehors de la légalité afin de répondre aux exigences des situations humaines créées.

A vingt ans, les enfants ayant résidé ce laps de temps en France auront légalement acquis la nationalité mais pas les parents...
justedepassage
 
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Message par bennie » 28 Avr 2005, 11:49

:07: Super les gars.
bennie
 
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