Nouvelle-Orléans

Dans le monde...

Message par raphael » 07 Sep 2005, 21:31

Pour ceux qui causent un peu l'américain, vous pouvez regarder la chaine de télé locale wwl


télé locale
raphael
 
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Message par ujkfr » 07 Sep 2005, 21:43

Si un tel drame nous frappait en France , on serait bien content de pouvoir compter sur des services publics efficaces réellement au service de la population, le démantèlement de ces derniers serait une catastrophe dans la catastrophe ; qu'en pensent les actionnaires , les patrons et tous leurs sbires ?
Les transports , l'électricité , l'eau , les hopitaux ... , hein ?
On réduit les effectifs , on diminue les budgets ?
On laisse le soin aux actionnaires de décider ?
ujkfr
 
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Message par com_71 » 08 Sep 2005, 10:14

(Zelda @ mardi 6 septembre 2005 à 17:34 a écrit : Dans Libé d'aujourd'hui, une femme noire raconte les événements dramatiques de l'ouragan de son point de vue. On a l'impression de retourner quarante ans en arrière, avant la lutte des Noirs américains pour les droits civiques.

Décidément, toutes les lois peuvent bien changer, quand la misère, noire justement, continue à être le lot quotidien de la population, le malheur frappe double.

C'est ici.

Il ne faut plus donner le lien des articles de Libé, ils peuvent être modifiés après coup. Il faut faire des copier-coller. Si on fait une recherche dans Libé sur le mot "posaient", on trouve (aujourd'hui, 11h) en référence l'article cité par Zelda :
a écrit :
29.
  «On pensait qu'on nous avait envoyés dans ce Convention Center pour mourir»
06/09/2005
Certes, j'ai vu des bagarres, mais ces jeunes posaient leurs armes et se battaient à coup de poings pour éviter de tirer dans la foule. Quelques personnes ont cependant été tuées par balles, et on les a mises par terre, à côté des bébés morts et d...
http://www.liberation.fr/page.php?Article=321618

mais le passage en question n'y figure plus si on clique sur le lien, l'article a été expurgé de passages trop explicites ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 08 Sep 2005, 11:25

Ils font ce qu'ils peuvent : expurger la version numérisée. Le 6.9 le passage en question était lisible sur le net, il a été viré de l'article depuis. Quelqu'un a la version papier ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par koshka17 » 08 Sep 2005, 12:16

a écrit :"On pensait qu'on nous avait envoyés dans ce Convention Center pour mourir"

TÉMOIGNAGE • Denise Moore est membre d'une vieille famille créole de La Nouvelle Orléans • Elle raconte l'enfer qu'ont vécu les personnes réfugiées au centre de conventions de la ville après le passage de Katrina.

mardi 06 septembre 2005 (Liberation.fr - 18:23)
Traduit par Annette Lévy-Willard (à Los Angeles)

les Moore sont une vieille famille créole de La Nouvelle-Orléans. Catholiques, très nombreux, ils sont musiciens – le plus connu est Deacon John (Moore) –, professeurs, infirmiers… Leurs maisons englouties par les flots, la plupart d'entre eux ont tout perdu après le passage de l'ouragan Katrina. Lisa Moore, éditeur (Redbonepress), a recueilli le témoignage de sa cousine, Denise Moore, 43 ans, conseillère en éducation, aujourd'hui réfugiée à Baton Rouge. Voici son récit d'une plongée en enfer.

«Jamais eu aussi peur de ma vie»

« Ma mère, qui est infirmière, était au travail dimanche soir (le 28 août), au Memorial Hospital de La Nouvelle-Orléans. Alors j'ai décidé d'y aller aussi, avec ma nièce et ma petite nièce parce que je pensais qu'à l'hôpital on serait en sécurité. Nous avons attendu plusieurs heures qu'on nous donne une chambre. Finalement on nous assigne une chambre pour dormir. A ce moment-là arrivent deux infirmières blanches et on nous vide, ma famille et moi, pour leur donner notre chambre. J'étais furieuse et j'ai alors décidé de me réfugier dans l'appartement de ma mère – qui, elle, est restée à l'hôpital – pour attendre l'ouragan.

Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie : trois pièces se sont effondrées, les murs se sont pliés, on s'est protégées sous un matelas dans l'entrée. J'ai cru mourir, tuée par l'ouragan ou par une crise cardiaque. Le lendemain matin, quand l'ouragan s'est calmé, on est reparti s'abriter à l'hôpital. Mais là aussi la situation était terrifiante : il n'y avait plus d'électricité, il ne restait que des générateurs et pas de climatisation.

«L'enfer du Convention Center»

«Mardi, les digues se sont rompues et l'eau a commencé a monter. On voyait passer des bateaux dans ce qui étaient des rues. On a transporté les malades dans les étages. On nous a dit qu'on allait être évacués, que des bus allaient venir nous chercher mais qu'il nous fallait marcher jusqu'au croisement des rues Napoleon et S. Claiborne pour attendre sur le terre-plein au milieu de la route. On a attendu 3 heures et demie et les bus sont arrivés.

Ils nous ont emmenés au Ernest Morial Convention Center (oui, le fameux Convention Center que vous avez vu à la télé.) Là, c'était l'enfer. Il y avait déjà des milliers de personnes, à qui on avait promis que des bus allaient venir. Les voitures de police passaient devant nous, faisaient signe par la fenêtre et continuaient leur route. Des camions de la Garde Nationale sont aussi passés, complètement vides, avec des soldats qui pointaient leurs armes sur nous. Personne ne s'est arrêté pour nous donner de l'eau. Un hélicoptère dans le ciel a balancé des bidons qui ont tous explosé en touchant le sol.

«Rendus fous par le manque d'eau et de nourriture»

On est resté deux jours, ma mère (63 ans), ma nièce (21 ans) et ma petite nièce (2 ans), et moi, sans rien à boire ou à manger, sans abri. Le premier jour (mercredi) quatre personnes sont mortes a côté de moi. Le deuxième jour (jeudi) six personnes sont mortes à côté de moi. On pensait tous qu'on nous avait envoyé dans ce Convention Center pour mourir. Et les seuls bus qui arrivaient étaient pleins. Ils déchargeaient encore plus et plus de gens mais n'emmenaient personne. Les derniers arrivants avaient été recueillis sur les toits ou dans les greniers, ils descendaient des bus en état de délire, rendus fous par le manque d'eau et de nourriture. Complètement déshydratés, ils avaient perdu l'esprit. Alors la foule essayait de les mettre à part, tous ensemble, dans un coin.

«Le sol glissant de merde»

Le Convention Center n'était en fait qu'une toilette géante. Pour faire caca il fallait avoir les pieds dans le caca des autres. Le sol était noir et glissant de merde. On préférait rester à l'extérieur du bâtiment parce que l'odeur était insupportable. Mais dehors ce n'était pas mieux. Avec la chaleur, l'humidité, la soif, les vieux et les très jeunes enfants mouraient de déshydratation. Et on ne pouvait pas s'allonger nulle part, même sur la chaussée. On a dormi sous une passerelle.

«Tué d'une balle dans le dos par les policiers»

Et les bus continuaient de déverser des gens. On pensait que c'était pour venir mourir ici. Personne ne repartait.

C'est vrai que des jeunes ont tiré sur les policiers parce qu'ils avaient peur que les flics viennent les tuer. Un jeune homme qui avait volé une voiture a été pris en chasse par les policiers. Il est rentré dans un mur, est sorti en courant de la voiture, et les flics lui ont tiré dans le dos, et l'ont tué, comme ça, devant nous tous. A un moment des groupes de gens ont décidé d'essayer de traverser le pont pour rejoindre l'autre rive. Ils sont revenus. Des policiers armés gardaient le pont et leur ont ordonné de faire demi-tour : “Vous n'avez pas le droit de quitter cet endroit”, ont-ils dit.


«Enfin on a pu s'échapper»

On était donc de plus en plus persuadés qu'on voulait nous tuer. Ma nièce a trouvé une cabine téléphonique. Elle a appelé sans cesse l'ami de sa mère à Baton Rouge. Elle a finalement réussi à l'avoir et il est venu avec mon frère. Ils ont pris une voiture de Baton Rouge et ont franchi les barrages en payant les flics ou en réussissant à les convaincre (“Ecoute, ma petite nièce de 2 ans est dans le Convention Center”) . Et ils sont pris des chemins détournés. Enfin on a pu s'échapper. Quand on est arrivé à l'appartement de mon frère à Baton Rouge et que j'ai regardé la télévision, j'étais scandalisée. On ne disait pas qu'on nous avait laissés là-bas pour mourir, que personne n'est jamais venu chercher les gens, et que ces jeunes avec des armes nous ont protégés. Et qu'ils ont été les seuls à apporter un peu d'eau et de nourriture à ces milliers de gens. »
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Message par Léandre » 08 Sep 2005, 12:44

En fait, souvent les articles sont sur le net avant d'être imprimés et la version papier est donc une version purgée.
C'est pareil pour Le Monde.
Léandre
 
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Message par com_71 » 08 Sep 2005, 13:34

Effectivement, ce passage qui m'avait frappé, je l'avais lu sur le net, et je l'ai recherché, vainement, après. Si Libé n'avait pas été dénoncé par son moteur de recherche, j'aurais cru avoir eu la berlue.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Andreas » 08 Sep 2005, 23:29

L'éditorial de Spark

a écrit :

Even a Vicious Man Wouldn't Treat a Dog Like This

Human beings were crowded into sports stadiums littered with excrement and urine -- and, as the days wore on, dead bodies. They had no water to clean themselves -- or their babies. No diapers. No food or water to drink -- except what they scavenged for themselves. No medical supplies. No vehicles were sent to get them away from all that misery.
    They sat out on highways in 90-degree-plus, blazing-sun weather -- without a bit of protection.
    Who died? The most vulnerable -- the elderly, the babies, those in need of medical supplies.
    Bush said no one could have predicted Katrina's disaster. Damn liar!
    In 2001, FEMA, Bush's own emergency agency, declared that a major hurricane striking New Orleans was "among the three likeliest disasters facing this country."For decades, scientists warned that eliminating off-shore barrier islands, swampland and marshes was destroying the Gulf coast's natural defenses against flood surges. But no politician on any level -- local, state or federal -- stepped forward to stop the oil and natural gas companies from doing it.
    For decades, scientists warned that New Orleans's levees could fail. Almost since the current levee system was built 30 years ago, the Army Corps of Engineers was asking for money to upgrade it. Both Democratic and Republican administrations ignored their requests. Even ordinary maintenance was cut.
    Bush pretends Katrina's disaster couldn't have been predicted? For days, the weather forecasters were predicting it. What did government authorities do to protect the people in its path? In a word: NOTHING! Some local officials said, "Gas up your cars and go."Cars? Hundreds of thousands of people had no car. Many hundreds of thousands more live from paycheck to paycheck -- they didn't have the money to gas up for a long trip, or to pay for food, hotel and anything else if they went.
    So hundreds of thousands of people all up and down the coast stayed. How many were drowned or crushed to death in the storm surge? No one knows. But one thing is sure: many more will yet die.
    The Army Corps of Engineers could have been sent in to shore up the levees when the weather forecast turned grim. They weren't on hand.
    The National Guard could have been sent to evacuate people right away. There are private schools and universities throughout the country with rooms, toilets, showers, food and water. There are hotels. The government has military bases and camps. People could have been received decently, instead of being turned into homeless refugees in their own country. If government can take our homes and give them to big corporations, they can take these buildings for people. But no orders were given to the National Guard.
    Today, politicians tell TV newscasters that things are looking up. Another damn lie! Things are not looking up. Millions of people lost their livelihoods. Millions with no home are wandering in the region. Serious epidemics threaten the survivors.
    Katrina did not do this. It may have been a terrible hurricane, a natural cataclysm -- but it was transformed into an enormous catastrophe by human beings. And not just any human beings.
    The disaster suffered by the people of the Gulf Coast was dropped on them by companies that have long destroyed the Coast's natural protections in search for profit -- and by the politicians who moved heaven and earth, helping them do it. The same politicians didn't lift a hand to protect the population.Things remain so horrific today, more than a week later, because the needs of the people take back seat in a society built on profit.
    There are other disasters waiting to happen around this country -- because the same people who prepared this one act the same way everywhere.
    Either we get rid of a system that puts profit before people or it will get rid of us. We have no other choice.


Une traduction incomplète :

a écrit :
Même un homme méchant ne traiterait pas un chien comme ça

Des êtres humains ont été entassés dans des stades empestés par les excréments et l'urine – et le temps venu, par des cadavres. Ils n'avaient pas d'eau pour se laver – ou laver leurs  bébés. Pas de couches-culottes. Pas nourriture ou d'eau à boire – à part ce qu'ils avaient scavenged (?) pour eux mêmes. Pas de soins médicaux. Aucun véhicule n'a été envoyé pour leur permettre de fuir cette misère.
    Ils s'étaient installés dehors sur les routes à plus 90 degrés (Fahrenheit) sous un soleil de plomb – sans aucune protection.
    Qui est mort? Les plus vulnérables – les anciens, les bébés, ceux qui avaient besoin de soins médicaux.
    Bush a dit que personne ne pouvait prévoir le désastre de Katarina. Foutu menteur!
    En 2001, FEMA, la propre agence d'alerte de Bush, a déclaré qu'un grave ouragan  touchant la Nouvelle-Orléans comptait " parmi les trois catastrophes les plus probables menaçant ce pays"."Pendant des décennies, des scientifiques ont averti que détruire les barrières d'îles off-shore, les marécages, était détruire les défenses naturelles du Golf contre flood surges (?). Mais aucun politicien de quelque niveau -- local, de l'Etat, ou fédéral – n'a fait un geste pour empêcher les compagnies du pétrole et du gaz de le faire.
    Pendant des décennies, les scientifiques ont averti que les digues de la Nouvelle-Orléans pouvaient défaillir. Presque depuis que l'actuel système de digue a été construit il y a 30 ans, l'Army Corps of Engineers demandait de l'argent pour l'élever. Aussi bien l'administration démocrate que la républicaine ont ignoré leurs demandes. Même les frais d'entretien courants ont été réduits.
    Bush prétend que la catastrophe de Katarina ne pouvait pas être prévue ? Depuis des jours, les prévisions météorologiques l'annonçaient. Qu'on fait les autorités gouvernementales pour protéger les populations sur son parcours ? En un mot RIEN ! Certains officiels locaux ont dit, "Faîtes le plein et partez en voiture" Des voitures ? Des centaines de milliers de personnes n'avaient pas de voitures. Plusieurs centaines de milliers d'autres vivent d'une paie à l'autre – ils n'avaient pas l'argent pour faire le plein pour un long voyage, ou pour payer pour la nourriture, l'hôtel ou quoi que se soit d'autre s'ils partaient.
    Des centaines de milliers de gens sont donc restés tout le long de la côte. Combien ont été noyés ou écrasé jusqu'à la mort par la tempête ? Personne ne le sait. Mais une chose est sûre : beaucoup d'autres vont encore mourir.
    L'Army Corps of Engineers aurait pu être envoyé pour consolider les digues quand les prévisions météorologiques sont devenues mauvaises. Ils n'étaient pas sur place.
    Le National Guard aurait pu être envoyé pour évacuer  les gens immédiatement. Il y a des écoles privées et des universités partout dans le pays avec des chambres, des toilettes, des douches, de la nourriture et de l'eau. Il y a des hôtels. Le gouvernement a des bases et des camps militaires. Les gens auraient pu être accueilli de façon décente, au lieu d'être dirigées vers les foyers de SDF dans leur propre pays. Si le gouvernement peut prendre nos maisons pour les donner à des grandes entreprises, il peut réquisitionner leurs buildings pour les gens. Mais aucun ordre n'a été donné à la National Guard.
    Aujourd'hui, les politiciens disent aux présentateurs de journaux télévisés que les choses s'arrangent. Un autre foutu mensonge ! Les choses ne s'arrangent pas. Des millions de personnes ont perdu leurs moyens d'existence. Des millions de sans logis errent dans la région.  Des épidémies sérieuses menacent les survivants.
    Katrina n'est pas responsable de tout cela. Cela a peut être été un cyclone terrible, un cataclysme naturel – mais cela a été transformé en une énorme catastrophe par des êtres humains. Et pas simplement par les humains en général.
    Le désastre qu'on subi les habitants de la côte du Golf leur a été infligé par les compagnies qui détruisent depuis longtemps les protections naturelles de la côte pour faire du profit – et par les politiciens qui remuent ciel et terre pour les aider à en faire. Les mêmes politiciens n'ont pas levé le petit doigt pour protéger les populations. Si la situation reste tellement horrible aujourd'hui, plus d'une semaine après, c'est parce que les besoins de la population ne compte pas dans une société basée sur le profit.
    Il y a d'autres désastres qui se préparent dans ce pays – parce que les mêmes gens qui ont préparé celui-ci, agissent ailleurs de la même façon.
Ou nous détruisons ce système qui place les profits avant les hommes ou il nous détruira. Nous n'avons pas le choix.
Andreas
 
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