reportage sur Dubaï

Dans le monde...

Message par lallemande » 23 Sep 2005, 14:02

Bonjour,

qui a vu ce magnifique reportage hier sur Envoyé spécial?
On nous montre les gratte-ciels, les touristes occidentaux (car Dubaï et à la mode) mais aussi ceux qui cocnstruisent à une vitesse d'enfer tous ces bâtiments hypermodernes, luxueux. Ce sont les travailleurs indiens, pakistanais, bengalis, népalais (ils ne sont pass payéss pareils selon leur nationalités) et les plus "en vue" chez les patrons, car les moins aptes à se défendre: les travailleurs chinois.
Tous ont été littéralement déportés, chez eux leurs familles s'endettent pour qu'ils paient leur visa et à l'arrivée le passeport leur est confisqué par leur employeur. Le contrat de travail signé au pays et promettant une "bonne" paie est caduc une fis là-bas: ils sont blousés et ne peuvent aider leurs familles que d'une façon limitée. Certains se suicident (beaucoup même): un suicide tous les 4 jours + deux morts par jour sur les chantiers sans compter les insolations, car on travaille par 50 degrés, même si c'est illégal.
Le reportage était magnifique, car les journalistes ont réussi à vraiment montrer la colère des travailleurs et le mépris de ceux qui les emploient.
De plus, il y a une lueur d'espoir: un millier d'entre eux ont manifesté lundi dernier dans les rues de Dubaï (ce qui est bien sûr interdit) et ont obtenu le paiement des arriérés de salaire. enfin une promesse de paiement.
J'ai trouvé ce reportage très instructif, les journalistes ont pris des risques et vraiment enquêté. qu'en pensez-vous?
Nota: 80 % de la population de Dubaï est constituée de ces travailleurs étrangers qui n'ont rien à dire
lallemande
 
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Message par Nadia » 23 Sep 2005, 14:56

Un petit bémol :
1. "déportation", non, ils étaient volontaires au départ (sur les promesses)
2. le journaliste pose son thermomètre en plein soleil. Tout métérologue amateur sait que les températures ne se prennent que à l'ombre, car au soleil on mesure n'importe quoi. Cela dit, passé les 30 degrés, c'est trop chaud.

Sinon, oui, il était très bien, ce reportage. La classe ouvrière n'a pas disparu, et c'est clair que les ouvriers avaient grande envie de faire connaître leur conditions de vie et toutes les dégueulasseries qu'on leur fait subir pour engranger de gros bénéfices.

Et les patrons, ils étaient parfaits dans leur rôle, avec le petit sourire lorsqu'on évoque le quasi-esclavage des ouvriers. Comme ici, ils en ont strictement rien à foutre.
Nadia
 
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Message par Mlkth » 25 Sep 2005, 20:51

http://info.france2.fr/emissions/13478000-fr.php
pour ceux qui ont raté cette émission,
fort interessante et horriblement révoltante :headonwall:
Mlkth
 
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Message par manu31 » 25 Sep 2005, 22:19

a écrit :Le reportage était magnifique, car les journalistes ont réussi à vraiment montrer la colère des travailleurs et le mépris de ceux qui les emploient.
De plus, il y a une lueur d'espoir: un millier d'entre eux ont manifesté lundi dernier dans les rues de Dubaï (ce qui est bien sûr interdit) et ont obtenu le paiement des arriérés de salaire. enfin une promesse de paiement.
J'ai trouvé ce reportage très instructif, les journalistes ont pris des risques et vraiment enquêté. qu'en pensez-vous?


Je suis du même avis que toi. Un reportage à voir et à faire voir, en ces temps où l'on voudrait nous faire croire que la classe ouvrière n'existe plus, est en régression ou "s'embourgeoise" !

(Nadia a écrit :2. le journaliste pose son thermomètre en plein soleil. Tout métérologue amateur sait que les températures ne se prennent que à l'ombre, car au soleil on mesure n'importe quoi. Cela dit, passé les 30 degrés, c'est trop chaud.


Exact.
manu31
 
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Message par Wapi » 28 Sep 2005, 23:25

Un article trouvé sur le site de RFI :

a écrit :                    Le réveil du prolétariat des émirats


Grève au Qatar, manifestation à Dubaï, sit-in à Abou Dhabi, les mouvements sociaux spontanés se multiplient dans les monarchies pétrolières où les ouvriers étrangers du bâtiment supportent de moins en moins leurs conditions de vie et de travail.


De notre correspondant à Doha :

Dubaï n'avait jamais vu ça. Un millier d'ouvriers en bleu de travail marchant dans le silence vers l'avenue Cheikh Zayed et ses gratte-ciel, la vitrine flamboyante de cet émirat qui entend anticiper l'épuisement de ses réserves pétrolières en devenant un centre touristique et financier.

Originaires de l'Inde, du Pakistan ou du Sri Lanka, les manifestants qui bravaient la loi venaient du pharaonique chantier de Palm Jumeira, cette île artificielle en forme de palmier qui s'étend sur plusieurs kilomètres. Employés d'une société sous-traitante des promoteurs du projet, ils passent jusqu'à 10 heures par jour sur le site, pour un salaire mensuel de 150 euros… qui ne leur a pas été versé depuis quatre mois.

Soucieuses de leur image, les autorités sont rapidement intervenues pour faire cesser ce mouvement social impromptu. Alors que les manifestants regagnaient, encadrés par la police, leurs camps de baraquements en périphérie de la ville, le ministère du Travail donnait 24 heures à l'entreprise pour payer ses ouvriers, lui infligeant aussi de lourdes amendes.

Forme moderne d'esclavagisme

Finalement, la grève de Palm Jumeira s'est donc terminée aussi vite qu'elle avait commencé. Elle révèle néanmoins le malaise grandissant des centaines de milliers d'ouvriers qui construisent l'avenir des monarchies du Golfe dans des conditions de vie et de travail désastreuses : logements misérables (surpopulation, insalubrité), non respect du contrat de travail, salaires impayés ou établis en fonction de la nationalité, confiscation du passeport, cadences de travail infernales…

Ces abus, qui ne sont pas le fait de tous les employeurs mais s'observent dans toute la région, sont favorisés par la terrible législation du «parrainage» : le permis de résidence va de pair avec le contrat de travail, un licenciement est synonyme d'expulsion du territoire. Sous la menace permanente de la perte d'un emploi qui fait vivre leurs familles restées au pays, les ouvriers préfèrent généralement la discrétion aux revendications. Le système a été dénoncé à maintes reprises par l'Organisation internationale du Travail (OIT) qui l'assimile à une «forme moderne d'esclavagisme» mais n'a jamais pu obtenir sa suppression.

Depuis quelques mois, les choses semblent pourtant changer. Autrefois muette sur le sujet, la presse locale se fait  de plus en plus l'écho de ces dérives. Les protestations sur la voie publique se multiplient également : manifestation à Dubaï et sit-in à Abou Dhabi en septembre, première grève au Qatar en août…

Pour le représentant de l'OIT au Koweït, Tabet Al Haroun, «c'est une sonnette d'alarme» à l'attention des Etats du Golfe qui «doivent promulguer des lois conformes aux normes internationales et aux droits de l'Homme». «Les dirigeants s'exposent à des mouvements plus importants, peut-être plus violents, explique de son côté un spécialiste français du maintien de l'ordre, de passage au Qatar. Plus de 50% de la population de ces pays est étrangère et les chantiers comptent souvent plusieurs centaines d'ouvriers. Des émeutes sont tout à fait possibles», ajoute-t-il.

Liste noire des sociétés fautives

A Dubaï, le ministère du Travail pare pour l'instant au plus pressé. Il vient de lancer une vaste opération de contrôle des camps abritant des ouvriers et évoque un renforcement imminent de sa législation. L'octroi de permis de travail pourrait en particulier être lié aux conditions de logements : propreté, nombre limité de travailleurs par chambre, eau potable… Autre signe d'un timide changement, la sacro-sainte législation sur le parrainage a été récemment assouplie pour certaines catégories d'employés. Mais la grève et les syndicats restent interdits, au contraire du Koweït, de Bahreïn et du Qatar.

A Doha, capitale du Qatar, c'est à la jeune Commission nationale des droits de l'Homme qu'a été indirectement confiée la tâche de changer les mentalités. Créée en 2004, cette institution reçoit et instruit toutes les plaintes d'employés abusés. Avec des membres directement nommés par l'émir, elle est devenue en quelques mois la bête noire des entreprises publiques et privées qui redoutent ses interventions. D'autant qu'elle pourrait bientôt créer une liste noire des sociétés mises en cause.

Quant au Koweït, qui a connu ses premières grèves dés la fin des années 90, son ministre du Travail a proposé la semaine dernière l'instauration d'un salaire minimum de 150 euros pour les étrangers. C'est très peu, mais déjà cinq fois plus que les salaires moyens versés par les sociétés de nettoyage. Avant l'été, le travail en extérieur avait également été interdit de juin à septembre. La loi existe chez les voisins, quand la température dépasse 50°C.
Wapi
 
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Message par zejarda » 01 Juin 2006, 10:54

En ce moment, Mermet fait des reportages sur Dubaï.

Trés interessant sur la vie des travailleurs immigrés engagés (des indiens).
Cela me rappelle les engagés volontaire indiens recrutés pour 5 ans et envoyés dans les colonies françaises et britaniques.

A Dubaï, ces travailleurs doivent payer un visa pour aller bosser chez les rois du pétrol, ils mettent plusieurs années pour le rembourser, et ont beaucoup de mal a envoyer de l'argent chez eux, ou même a se payer leurs billets de retour.

Pour ceux qui se trouvent dans les bouchons, une émission à écouter sur france inter entre 17h00 et 18h00

Pour les autres:


les archives de La Bas

l'émission sur FI
zejarda
 
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Message par globetrottoir » 01 Juin 2006, 11:27

C'est instructif de voir comment les médias français (je parle de d'Envoyé spécial et non de mermet) dénoncent subitement les réalités de l'exploitation la plus sordide quand il s'agit de contrées exotiques – et qui plus arabes ! – mais sont d'une exquise pudeur de jeune fille lorsque cela se passe chez nous.

je dérive un poil du sujet, mais pas tant que ça :

a écrit :Les esclaves des vergers

« Bouge ! Ne pas bouger. Va te coucher. 700 euros. » Ces mots écrits en noir sur une pancarte blanche ont fait leur apparition, mardi dernier, au bord de la nationale 113. À l’entrée du domaine de Cossure, une centaine de salariés agricoles saisonniers - tous marocains - tiennent un piquet de grève. Ils réclament à leur employeur le paiement des heures supplémentaires effectuées en 2004. Derrière eux, pêchers et abricotiers s’étalent sur des centaines d’hectares. On y entend les cigales. Un petit coin typique de Provence qui s’offre à tous ceux qui empruntent cette route nationale, menant de Marseille à Montpellier, via Martigues, Arles et la Camargue.

Ces salariés agricoles sont détenteurs d’un contrat OMI (Office des migrations internationales), véritable OVNI dans le droit social français, pourtant tout à fait légal. Chaque année, pendant six à huit mois, ils viennent « faire » la saison avant de repartir pour le Maroc. Le département des Bouches-du-Rhône accueille à lui seul 50 % des contrats OMI accordés dans l’ensemble de la France. Ici, au domaine de Cossure (500 hectares), ils sont 120, employés par la société SEDAC. L’employeur possède également un autre domaine, celui de Poscros (600 hectares) à Saint-Martin-de-Crau, avec autant de contrats OMI - tous tunisiens. Le plus gros employeur d’OMI du département.

Zola au XXIe siècle
« Monte dans la voiture, viens voir. » Quelques salariés nous emmènent à travers le chemin dessiné par la plantation régulière des arbres fruitiers, franchissant ainsi une frontière invisible : derrière la carte postale, c’est Germinal en Provence, Zola au XXIe siècle ; derrière un motif « banal » du conflit se révèle l’esclavage moderne dans les vergers du Sud. Cinq cents mètres plus loin apparaissent trente-cinq bungalows, eux aussi méticuleusement alignés, exposés plein soleil. « Viens voir. » Un bungalow type pour quatre salariés : 25 mètres carrés, deux chambres, une minuscule plaque électrique, pas de réfrigérateur, pas de salle de bains, pas de tout à l’égout, une chaleur à défaillir. « On est obligés de s’acheter des ventilateurs, mais on n’arrive toujours pas à dormir, raconte Madani, la cinquantaine. L’hiver, on meurt de froid ; l’été, on crève de chaud. » Alors que la règle des contrats OMI stipule que le logement est fourni aux salariés, chaque occupant doit verser 62 euros par mois. Hassan, « colocataire » de Madani, file le frisson : « À Poscros, c’est encore pire, c’est l’enfer. Là-bas, vous avez des pièces de 10 mètres carrés avec plusieurs lits. » Faute de réfrigérateur, il faut faire les courses régulièrement. Voiture obligatoire dans cette vallée de la Crau. « Parfois, le samedi, quand le patron nous oblige à travailler plus longtemps que prévu, on arrive trop tard aux magasins, ils sont fermés. »

Quelques mètres plus loin se trouve un autre groupe de quatorze bungalows refaits à neuf. Tous vides. Comme on n’hésite jamais à jouer du poison de la discrimination, ils étaient réservés, l’an dernier, aux « Espagnols », probablement des Équatoriens ayant transité par Valence. « Ils se sont battus avec le patron. Cette année, ils ne sont pas revenus », explique un OMI marocain. Il ajoute : « Quand l’inspection du travail est venue, le patron a montré ces bungalows qui ne servent à personne le reste de l’année. » Car les Marocains doivent rester dans le « gourbi » voisin, avec leurs matelas en mousse, épais de quelques centimètres. Alors, il y a quelques mois, certains Marocains sont allés chercher les matelas « pour Espagnols », de bons vrais matelas, inutilisés. Lors d’une « inspection », le patron a constaté l’emprunt. Sanction immédiate : une amende de 20 euros chacun.

Après le « logement », le « salaire ». Madani sort de la poche de son pantalon sa fiche de paie, la déplie et pose son doigt écorché sur la ligne indiquant l’ancienneté : 0 an et 3 mois. « Je viens ici depuis 1975 », dit-il. Chaque année, le patron remet les compteurs de l’ancienneté à zéro. Son doigt glisse vers le bas du bulletin de salaire. Net à payer : 842 euros. Le « tarif » pour un manoeuvre, coefficient 100. La quasi-totalité des salariés sous contrats OMI restent scotchés à ce plancher, quelles que soient l’ancienneté et la nature de leur travail. « Vous réclamez ? Dehors ! » Quant à la durée du travail, la simple évocation de la mention légale portée sur le contrat - 35 heures par semaine - provoque le rire nerveux des OMI de Cossure. « Moi, j’ai fait 220 heures le mois dernier », dit l’un. « Moi, 230 », lâche un deuxième. Madani explique : « Chaque jour, on travaille tous une heure gratuitement. On doit prendre les services un quart d’heure avant et les finir un quart d’heure plus tard. Avec les services du matin et de l’après-midi, ça fait une heure. »

À Cossure et Poscros, le propriétaire a choisi d’annualiser le temps de travail. Durant la saison hivernale, ils effectuent 6 heures par jour payées 7. Mais les heures supplémentaires de la période estivale dépassent de loin le bonus engrangé l’hiver. En 2004, ils sont donc repartis au pays avec la promesse de toucher le règlement dès leur arrivée en 2005. Le 12 juillet, ne voyant rien venir, ils se sont donc déclarés en grève. Bravant les menaces et les pressions. « Quand on rouspète, on nous dit : attention, l’année prochaine, pas de contrat. » Avec Mohamed, tous le répètent : « Vous réclamez ? Dehors ! »

Car, dans les Bouches-du-Rhône, les propriétaires agricoles ne se contentent pas d’embaucher des contrats OMI à tour de bras, ils ont également droit à des contrats nominatifs généralisés, là où le droit ne les prévoit qu’à titre exceptionnel. Précarisation absolue des salariés qui rime avec pouvoir absolu des employeurs : pas de jour de repos fixe dans la semaine, mise arbitraire au chômage partiel sans indemnisation, travail de nuit sans surplus salarial, chèques parfois non signés, voire l’utilisation abusive du CDD pour d’anciens OMI. Ainsi, Kader, qui a bénéficié d’un contrat OMI de 1993 à 2003, multiplie, depuis, les contrats CDD. Quatre au total, signés par le même propriétaire, mais pour le compte de sociétés différentes. On peut ajouter, à cette liste déjà trop longue, le paiement discrétionnaire. L’an dernier, un salarié tunisien est ainsi reparti au bled sans son dernier mois de salaire. « Attention, l’année prochaine, pas de contrat »...

Les salariés marocains de Cossure citent également leur utilisation au bon vouloir du patron. Hassan, originaire de Meknés, en témoigne. Il a signé un contrat de six mois à compter du 15 janvier 2005, récemment prorogé jusqu’au 14 septembre. Sur son contrat, la nature des travaux est précisée : taille des vergers et... travaux divers. « En fait, je fais tout : conduire les tracteurs, l’emballage ou la récolte des olives sur un autre domaine du propriétaire, et même le traitement phytosanitaire sans protection. » Car les conditions de travail sont malheureusement à la hauteur du logement et du salaire. ici, pas d’accident du travail Pas de tenue de travail fournie. Les salariés doivent eux-mêmes acheter la combinaison réglementaire au tissu épais : 16,50 euros. Pas d’outil. Madani : « Ils m’ont dit : achète le matériel. J’ai dû acheter un sécateur. Obligé. Pas de sécateur, pas de travail. Pas de travail, pas de contrat l’année prochaine. » Pas d’escabeau. R. raconte : « On doit se débrouiller pour monter dans les arbres, hauts de près de 2,50 mètres. Un jour, un type est tombé. Gravement blessé. Le patron, il a pas voulu l’emmener à l’hôpital. C’est un collègue qui l’a fait. » Ici, pas d’accident du travail et moins d’arrêts maladie. « Les pompiers ne sont jamais venus ici. »

« Un type s’est cassé la jambe, on ne l’a pas revu ici », se souvient encore R. Blessés, les salariés ne peuvent pas rester dans les chambres, de toute façon invivables, contraints à traîner comme une peine sans âme sur le domaine. « Si tu as la santé, tu trimes. Si tu ne l’as pas : à la maison. » K. a travaillé ici, sous contrat OMI, de 1991 à 1997, puis en CDD jusqu’en 1999. Atteint par les produits chimiques qu’il a répandus pendant des années, sans masque, ce Marocain d’une trentaine d’années s’est ensuite « cassé le dos ». L’expert a reconnu la double maladie et lui a conseillé de proposer au propriétaire une embauche comme travailleur handicapé. K. s’est exécuté. Son contrat n’a pas été reconduit. Depuis, il est au chômage.

À la stupéfaction des syndicalistes qui ont découvert la situation cette semaine, aucune enquête sérieuse n’a été menée par les services préfectoraux - pourtant détenteurs de la signature des contrats - ou de l’inspection du travail. Le domaine de Cossure n’est pourtant pas inconnu dans cette vallée de la Crau, jardin fruitier de la France. Quatre cents plateaux de fruits en sortent tous les jours, achetés par les plus importants grossistes européens, avant de se retrouver, souvent à des prix prohibitifs, sur les étals des principales enseignes de la grande distribution. Depuis mardi, les salariés OMI donnent un visage à cette production et à ses conditions. Madani : « On vient ici pour faire vivre notre famille au Maroc, pas pour être des esclaves. » Depuis mardi, grévistes déterminés, ils ne se rêvent pas en Spartacus des vergers. Simplement en hommes.

Christophe Deroubaix
L'Huma 16 juillet 2005
http://www.humanite.fr/journal/2005-07-16/2005-07-16-810547




En plus détaillé : Les travailleurs étrangers dans l'agriculture
Salariés, serfs ou esclaves ?

http://www.espace.asso.fr/doc/doc_them_1.htm
globetrottoir
 
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Message par globetrottoir » 01 Juin 2006, 12:10

Pour ce qui est de l'esclavage, relis le papier de l'Huma et jette un coup d'œil sur le site complémentaire que j'ai donné. La France n'est certes pas Dubai, mais on est peut-être en droit de se dire que "la patrie universelle des droits de l'homme" n'a pas non plus vocation à être étalonnée sur une pétromonarchie.

Cela étant, la situation d'extrême servilité des travailleurs immigrés dans l'ensemble de la péninsule arabique est aussi à mettre en parallèle avec leur poids, énorme, dans l'économie. En Arabie Saoudite, malgré le refrain permanent des autorités de "saoudisation des emplois", ils constituent plus des deux tiers de la population active : 3 à 4 millions de travailleurs "nationaux" et plus de 7 millions d'immigrés.
http://www.rfi.fr/actufr/articles/055/article_29316.asp
globetrottoir
 
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Message par zejarda » 01 Juin 2006, 12:54

Il est vrai que même en france l'exploitation féroce des travailleurs existe, même si pour beaucoup d'entre nous, nos conditions de travail sont bien meilleures que celles des travailleurs du 1/3 monde. Mais ce qui est choquant à Dubaï, c'est le contraste entre cette exploitation féroce et les personnes les plus riches de la terre.

globetrottoir, sur tous les sujets de reportage sur l'exploitation, tu pourra trouver un exemple français ou européens. Mais il reste que les conditions de travail ici sont meilleures que dans bien des pays. Es-ce pour cela qu'il faut tout accepter ?
Je te laisse trouver la réponse.

Pour en rajouter sur l'exploitation des travailleurs agricoles:
Pyrénées-Orientales : Ouvriers agricoles: exploités, volés, et parfois expulsés!
zejarda
 
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