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Message Publié : 06 Oct 2005, 10:26
par faupatronim
Le titre de l'article est tout à fait trompeur. On apprend surtout que l'inscription au chômage baisse et l'emploi de plus en plus précarisé. Il faudrait rajouter très mal payé. Et si le chomage est divisé par 2, c'est en partant d'une situation où il était à 22%...

(Le Monde @ 5 octobre 2005 a écrit :Grâce à sa forte croissance, l'Espagne a divisé par deux son taux de chômage depuis 1995



MADRID de notre correspondante

Cela fait maintenant longtemps que la publication des chiffres du chômage est un bon moment pour le gouvernement en place en Espagne. Celui que préside le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero a eu sa part de satisfaction lorsqu'il a annoncé, mardi 4 octobre, que, pour la première fois au cours d'un mois de septembre ­ qui accuse traditionnellement le contrecoup de la fin des contrats de travail liés à la saison touristique ­ le nombre de chômeurs a baissé.

La différence n'est certes pas très prononcée puisque, par rapport au mois d'août, 5 824 personnes de moins ont été enregistrées par les bureaux de l'Institut national de l'emploi. M. Zapatero a cependant saisi cette occasion pour affirmer que ces chiffres, "les meilleurs de ces quatre dernières années" , placent l'Espagne en tête de la croissance économique et de l'emploi de l'Union européenne et attestent du "bon moment que vit l'Espagne" .

La série de bons résultats obtenus par le marché de l'emploi espagnol est, de fait, spectaculaire. Sur les douze derniers mois, le nombre de demandeurs d'emploi a diminué de 37 228, pour s'établir à 2,013 millions de personnes. Au cours du deuxième trimestre, le taux de chômage est passé sous les 10 %, à 9,3 %, soit le niveau le plus bas depuis vingt-cinq ans. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment pronostiqué que ce taux tomberait à 9,1 % à la fin 2005, et à 8 % en 2006. Dorénavant, l'Espagne fait mieux que la France et l'Allemagne sur ce terrain. Il y a dix ans, il était encore de 22,2 %.

La baisse du chômage espagnol est associée à une croissance soutenue, à tel point d'ailleurs que le gouvernement espagnol et le FMI ont dû revoir à la hausse leurs prévisions pour 2005 : 3,2 % pour l'organisme international, 3,3 % pour Madrid. Cette croissance devrait se maintenir en 2006 au-dessus des 3 %, soit nettement mieux que la moyenne des pays de la zone euro (1,2 % en 2005, 1,8 % en 2006). Les secteurs qui ont enregistré en septembre la plus forte baisse du chômage sont celui de la construction (5,11 %) qui est, avec la consommation, l'un des moteurs de la croissance, et celui de l'industrie (­ 2,36 %). En revanche, les demandeurs d'emploi ont été plus nombreux dans l'agriculture (+ 3,03 %), secteur qui a gravement pâti de la sécheresse.

Mais l'amélioration de l'emploi va de pair avec une précarisation croissante des contrats de travail. Si le mois de septembre a aussi battu des records en terme de signatures de contrats de travail (1,618 million de contrats signés en un mois), seulement 8,5 % d'entre eux étaient des contrats à durée indéterminée. C'est certes 12,5 % de mieux qu'en septembre 2005, mais le fort taux de contrats à durée déterminée est l'une des caractéristiques du marché espagnol.

"MAUVAISE QUALITÉ"

Sur les 907 500 postes de travail salarié créés entre juin 2004 et juin 2005, les deux tiers l'ont été avec des contrats à durée déterminée. Au total, 33,3 % des salariés espagnols ont un contrat à durée déterminée. Les économistes imputent à cette particularité du marché du travail une partie de la médiocre productivité de l'économie.

Les syndicats Commissions ouvrières et UGT ont regretté, mardi, la " mauvaise qualité" de l'emploi créé et ont demandé "un changement dans la culture entrepreneuriale" pour augmenter l'emploi stable. La Confédération espagnole des organisations patronales (CEOE) s'est félicitée de la baisse du chômage tout en jugeant qu'elle pourrait être bien "plus intense" si l'on introduisait une plus grande flexibilité dans le marché du travail. La réforme de ce marché est justement l'un des chantiers ouverts par le gouvernement de M. Zapatero.

Cécile Chambraud