L'avis d'un "expert"

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Message par ianovka » 26 Mars 2003, 14:51

a écrit :Scott Ritter : les USA vont quitter l'Irak "la queue entre les jambres"

L'ancien inspecteur en désarmement de l'Onu est persuadé que les Etats-Unis vont perdre la guerre.

Les Etats-Unis n'ont pas les moyens militaires de prendre d'assaut Bagdad et ne peuvent que perdre la guerre contre l'Irak, a déclaré l'ancien inspecteur en désarmement de l'Onu Scott Ritter, dans un entretien à la radio privée TSF.
"Les Etats-Unis vont quitter l'Irak la queue entre les jambes, sur une défaite. C'est une guerre que nous ne pouvons pas gagner", a-t-il déclaré mardi soir.
"Nous n'avons pas les moyens militaires de prendre Bagdad et pour cette raison je crois que la défaite des Etats-Unis dans cette guerre est inévitable", a estimé M. Ritter.

"Comme au Vietnam"

"A chaque fois que nous affrontons les troupes irakiennes, nous pouvons gagner quelques batailles tactiques, comme nous l'avons fait pendant dix ans au Vietnam, mais nous ne serons pas capables de gagner cette guerre, qui est à mon avis perdue", a-t-il déclaré.
Scott Ritter, ancien officier des renseignements au sein du corps des Marines américains, a démissionné en août 1998 de la commission spéciale de l'ONU chargée du désarmement (UNSCOM) et a pris parti depuis contre la politique américaine envers l'Irak, devenant l'un des critiques les plus virulents de l'administration Bush.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par pelon » 26 Mars 2003, 14:53

(ianovka @ mercredi 26 mars 2003 à 14:51 a écrit :
"Les Etats-Unis vont quitter l'Irak la queue entre les jambes, sur une défaite. C'est une guerre que nous ne pouvons pas gagner", a-t-il déclaré mardi soir.
"Nous n'avons pas les moyens militaires de prendre Bagdad et pour cette raison je crois que la défaite des Etats-Unis dans cette guerre est inévitable", a estimé M. Ritter.

:hein:
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Message par EZRAROX » 26 Mars 2003, 14:54

Bonjour,

Ca fait vraiment du bien de lire ça.

J'en reprendrais bien un aure verre :hinhin:
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Message par pelon » 26 Mars 2003, 15:01

effectivement, le doute s'installe dans le camp impérialiste :

a écrit :

Les troupes américaines ne sont pas prêtes pour une guérilla urbaine

LE MONDE | 26.03.03 | 13h36
L'hypothèse de voir les forces américano-britanniques contraintes à des combats urbains, qu'elles voulaient éviter à tout prix, se confirme avec les événements de ces derniers jours. "C'est une sorte de victoire tactique pour l'Irak", estime Alain De Neve, un chercheur belge, membre du réseau d'études stratégiques RMES. Avec d'autres spécialistes, il a analysé la situation des forces américaines à l'approche d'une entrée dans Bagdad. "De telles attaques, souligne-t-il, nécessiteraient six attaquants pour un défenseur, quand le combat classique prévoit un rapport de trois contre un."

Les soldats de l'armée américaine sont-ils prêts à affronter une guérilla urbaine à laquelle les contraindraient les forces irakiennes ? "Au-delà des apparences, l'information délivrée jusqu'ici, par exemple quant à la composition des colonnes acheminées vers Bagdad, ne permet pas de déterminer précisément ce qu'envisage l'état-major américain", explique M. De Neve. En tout état de cause, la règle d'une stricte limitation des pertes humaines, principe de base des engagements américains récents, devrait être brisée par une telle évolution du conflit. "Un test, baptisé "Millennium Dragon" et effectué en 2002, préfiguration à peine camouflée d'un combat à Bagdad, s'est soldé par 38 % de pertes", souligne le chercheur.

Le commandement américain, qui a tiré les leçons d'opérations menées récemment contre le réseau terroriste Al-Qaida, estime cependant pouvoir limiter les dégâts humains grâce à sa supériorité technologique : des systèmes adaptés aux combats de rue ont été développés. Il s'agit d'appareils sophistiqués qui permettent aux soldats de repérer les cibles sans se découvrir : des drones portables équipés de caméras et de capteurs explorent les habitations, des robots repèrent les dangers et enfin des missiles guidés capables de reconnaître leur cible frappent l'ennemi. Des équipements plus futuristes encore, comme des casques permettant la liaison permanente avec le réseau d'information de l'état-major et des tenues sophistiquées incluant un appareillage de premier diagnostic des blessures, sont à l'étude.

OPTION TOUT-TECHNOLOGIQUE

Cette option du tout-technologique, qui a été privilégiée par le secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, et l'administration républicaine, ne convainc pas tous les stratèges à Washington, d'autant que certains problèmes, comme la difficulté à man½uvrer des chars classiques dans les rues des villes, ne sont pas réglés. Selon de hauts gradés, l'état de préparation des troupes reste insuffisant et il faudrait encore cinq ans pour que l'armée américaine égale, dans les situations de guérilla, le niveau de ses performances dans les domaines aérien, maritime et terrestre "classique".

Un combat de harcèlement reste donc particulièrement redouté par certains officiers, qui rappellent l'épisode douloureux de l'opération menée à Mogadiscio, en Somalie, en 1993. Sortant, à l'époque, d'une guerre du Golfe jugée "facile", les troupes américaines, peut-être trop euphoriques, ont échoué et perdu dix-huit hommes en raison d'une mauvaise évaluation du contexte très particulier de ce type de combats.

C'est cet épisode qui a entraîné l'amorce d'une réflexion stratégique nouvelle, dite "Spectre de crise totale", inspirée notamment de l'expérience de l'armée israélienne dans les territoires occupés, explique M. De Neve. Jusque-là, les forces armées avaient cultivé le souvenir, glorieux, des quatre semaines de combat à Hué, en 1968. Les marines avaient, à l'époque, délogé 12 000 soldats nord-vietnamiens de la ville. "Il est d'ores et déjà probable que les leçons de l'expérience irakienne entraîneront une nouvelle reconfiguration de la doctrine", prédit le spécialiste belge.

Jean-Pierre Stroobants
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Message par ianovka » 26 Mars 2003, 15:03

C'est un discours rarissime, surtout dans la bouche d'un ancien officier de Marines. Mais peut-être pour le coup à prendre avec des pincettes, ça sent un peu le réglement de compte ...

Mais c'est vrai que ça change de ce qu'on entend par ailleurs à longueur de médias.
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Message par pelon » 26 Mars 2003, 15:07

Et aussi :

a écrit :
Bagdad va être le haut lieu de la résistance
LE MONDE | 26.03.03 | 13h36
Même des opposants au raïs pourraient s'engager dans la résistance.
Bagdad de notre envoyé spécial


Bagdad est dans l'½il du cyclone. S'il en a les moyens politiques et militaires, la capitale sera pour Saddam Hussein le haut lieu de la résistance aux forces américano-britanniques. Pour les Etats-Unis, c'est la ville à conquérir afin de détruire le c½ur du pouvoir irakien.

Les combats dans le Sud du pays ne font qu'accélérer la nécessité pour l'armée de Washington d'anéantir au plus vite le commandement central de l'Irak. L'attente deviendra-t-elle un "siège de Bagdad"? L'assaut se transformera-t-il en "bataille de Bagdad"?

Depuis lundi 24 mars, cinquième jour de la guerre, les raids aériens se sont intensifiés sur les lignes de défense autour de la capitale. De leur côté, les forces de sécurité irakiennes ont enflammé les fosses et les douves de pétrole récemment creusées, créant ainsi un épais voile de fumée noire au-dessus de la ville, espérant aveugler les aviateurs et paralyser les systèmes de guidage des missiles de croisière. Bagdad a le sentiment que la bataille est imminente.

Saddam Hussein l'avait annoncé dès 2002 : "Nous les combattrons dans les rues, depuis les toits, maison par maison !" Le raïs irakien a ainsi tiré la leçon amère de la guerre du Golfe, lorsque son armée a été anéantie dans le désert, où la supériorité des Etats-Unis est criante. Il a cette fois ordonné la concentration de la Garde républicaine et des unités d'élite dans les villes, notamment à Bagdad, afin d'attirer Américains et Britanniques sur un terrain plus risqué : celui des combats de rue.

DÉTERMINATION

Les experts militaires comparent souvent la tactique que pourrait adopter les armées américaine et britannique dans les villes d'Irak avec celle d'Israël en Palestine. Mais Bagdad n'est ni le camp de réfugiés de Jénine ni la kasbah de Naplouse, où, malgré un environnement géographique favorable, les combattants palestiniens ont déjà le plus grand mal à affronter l'armée israélienne.

Pour défendre la ville, Saddam Hussein devra donc surtout compter sur la détermination des combattants. Comment réagiront des hommes attaqués par une force militaire supérieure s'ils ne sont plus en contact avec leur commandement ? Vont-ils spontanément, quartier par quartier, maison par maison, poursuivre la lutte armée ? Le raïs irakien est en droit de l'espérer.

La première raison est que le fait d'avoir réuni à Bagdad l'essentiel des unités d'élite constitue un socle militaire qui pourrait permettre d'encadrer les milices populaires du parti Baas et les volontaires qui s'engageront dans le combat. S'il paraît acquis que l'immense majorité des habitants attendra dans les foyers de connaître l'issue de la bataille, il suffit d'avoir des dizaines de milliers d'hommes déterminés, voire quelques milliers, pour résister un temps aux assaillants. La preuve en est faite dans certaines villes du Sud.

La seconde raison est qu'il ne faut pas sous-estimer un sursaut patriotique, déjà frémissant en moins d'une semaine de guerre. Même des Bagdadis n'appréciant pas Saddam Hussein, voire souhaitant la fin de son régime, pourraient s'engager dans la résistance aux Etats-Unis. Pour des raisons politiques, pour ne pas voir leur pays colonisé, autant que pour accompagner l'ami, le cousin ou le voisin.

Si le premier assaut échoue et si le mouvement de guérilla devient populaire, des Bagdadis, qui ne souhaitent a priori pas une longue bataille afin de préserver leur ville, pourraient alors rejoindre les unités d'élite.

Le pouvoir a tenté de préparer la population à l'éventualité d'une longue guerre urbaine. Des volontaires, vétérans des conflits précédents, des partisans du Baas, des étudiants, ont reçu ces dernières semaines une instruction militaire sommaire. Leur armement est classique de la guérilla : armes automatiques légères, mitrailleuses, lance-grenades et lance-roquettes, mortiers. Ils ne seront d'aucune utilité face à une offensive combinée de l'aviation, des hélicoptères, de l'artillerie et des tanks, mais pourraient devenir, aux côtés des combattants d'élite de Qoussaï, fils cadet de Saddam et commandant militaire de la place, le fer de lance d'une contre-attaque d'infanterie une fois les soldats américains et britanniques entrés dans la ville.

Toujours dans la même optique, le pouvoir irakien affirme avoir formé des unités de "martyrs", sur le mode palestinien. Les combattants-suicides, issus des écoles de police et des centres de formation paramilitaire du Baas, seraient appelés à faire don de leur vie. Ces kamikazes ont participé à tous les défilés militaires ces deux derniers mois, à Bagdad, à Tikrit, dans les différentes villes de province.

La stratégie du président irakien est limpide et elle est la seule à peu près viable. "Bagdad, ses dirigeants comme son peuple, est résolue à pousser les Mongols de l'ère moderne à se suicider sous ses murs", a déclaré Saddam Hussein lors de son "Discours de la Mère de toutes les batailles", le 17 janvier, pour le douzième anniversaire de la guerre du Golfe. Bagdad, Stalingrad du XXIe siècle...

ÉVENTUELS TROUBLES INTÉRIEURS

Si la première inconnue est la détermination populaire à participer à la lutte armée, l'autre question reste l'éventualité de troubles intérieurs. Que se passera-t-il à Saddam City, le faubourg chiite de 1,5 million d'habitants qui survivent dans la misère et ne portent guère le pouvoir dans leur c½ur ? Vont-ils se révolter ?

Jusqu'à présent, les forces de sécurité contrôlent la situation. La ville est déserte la nuit, pendant les raids aériens, et calme le jour. Soldats, policiers et miliciens quadrillent chaque quartier, chaque rue. Mais que se passera-t-il si la coalition met en déroute l'armée irakienne aux portes de Bagdad, si le pouvoir montre des signes d'essoufflement ? Le spectre de combats inter-irakiens pourrait planer sur la ville. La Cité de la Paix deviendrait la ville du chaos.

Bagdad, inquiète, retient son souffle. Dans le lointain, au-delà de l'horizon, derrière le rideau jaune dressé par de violents vents de sable, le pilonnage intensif des lignes de défense continue.

Rémy Ourdan

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