General Motors

[shadoko]

Et pour ceux qui lisent l'anglais, l'éditorial de Spark, d'il y a une semaine, sur le même sujet (on va bien finir par en dénicher un en français...):

The leaders of the UAW have agreed to give concessions to GM – the biggest ever!
GM wants 2,080 taken back from a scheduled 2006 wage increase. It wants retirees to pay – for the first time ever – part of their health care premium, as well as bigger co-payments for prescription drugs and a bigger deductible.
What’s even worse is a proposal that can lead to losses of future retiree health benefits. A set amount of money is to be paid into a so-called “VEBA” account.Want to know what that means? Just look at what happened to “VEBA” funds at Caterpillar and Detroit Diesel. The funds ran out and retirees’ health care was cut off.
Wall Street experts hired by the UAW support GM’s claim that it is in bad shape. The company just announced a third-quarter loss, bringing its losses to almost four billion dollars so far in 2005.
What baloney! The so-called “experts” hired to look over the books obviously missed 55 BILLION dollars the company has in cash and marketable securities! The experts ignored the huge salaries and bonuses the company’s top executives have been giving themselves year after year – even while claiming that GM is losing out to its competition!
And they never questioned why GM would want to give up control of GMAC – its cash cow.
So what if GM lost money this year? It’s still the biggest industrial company in the country. And the biggest capitalists in this country still invest millions of dollars to buy GM stock. They wouldn’t do it if they didn’t have confidence in the company’s future.
This attack is not just against GM workers or even all auto workers. When GM workers give up concessions, the cuts trickle down and everyone loses out.
There is a big assault going on against the working class today. Companies are in a mad rush to cut wages and benefits, to dump pensions.That’s what the airlines are doing right now. Threatening bankruptcy, airlines have gotten union leaders to agree to job and pay cuts. Of course, the courts let them also forget their pension obligations. It’s a winning scheme – or, rather, scam – for the capitalists!
We’re facing an attack by the entire capitalist class on the entire working class. And as long as workers try to defend themselves one company at a time, by trying to make their company “competitive,” as many union leaders claim they have to, they have no chance of turning the tide.
Don’t tell us these companies are in bad shape. The wealthy class that owns them is richer today than it was ten years ago – and the working class is poorer. Today the top 1% of the whole population owns 34% of the country’s wealth. This is a near record.
And now they want more – even greater profits and wealth – to come from the cuts that companies are making in workers’ jobs, wages and benefits.
There is only one way out for workers: to stand firm and say NO every time a company comes asking for concessions. If workers at one company or in one industry can stand their ground, they will show that someone is ready to stand up to the companies. That can encourage other workers to make a fight.
What better place to start than at GM, the biggest industrial corporation in the country!

[com_71]

on va bien finir par en dénicher un en français...
Par exemple deux articles dans le n° 1943 de Lutte Ouvrière :

Pourquoi General Motors vend sa branche financière

Extrait du bimensuel Spark, édité par l'organisation trotskyste du même nom aux États-Unis.

"Pendant des années General Motors a placé ses profits dans sa propre filiale financière, GMAC (General Motors Acceptance Corp.) General Motors prétend qu'il vend les voitures à perte. Et pourtant GMAC a fait d'énormes bénéfices en finançant la vente de ces voitures. En d'autres termes, il s'agissait d'un tour de passe-passe comptable et rien d'autre qu'une façon de transférer les profits produits par les salariés de GM dans le GMAC.

Maintenant GM parle de vendre 51% de cette filiale de telle sorte qu'il n'en aura plus le contrôle. Mais pourquoi se débarrasse-t-il de cette vache à lait? Une chose est sûre. GMAC ne pourra être tenue pour responsable des sommes que GM n'a pas versées dans le fonds de pension de ses salariés ou dans les fonds qui leur versent différentes prestations. C'est une escroquerie. Les richesses détenues aujourd'hui par la GMAC ont été produites par le travail des ouvriers de General Motors pendant des décades. Elles devraient être utilisées au profit des travailleurs qui les ont produites."

États-Unis : Les Grands de l'Automobile à l'offensive contre les travailleurs

Sous prétexte de mauvais résultats cette année, General Motors vient de faire accepter au syndicat de l'automobile, l'UAW, une série de sacrifices d'une ampleur encore jamais vue, et cela au beau milieu du contrat négocié en 2003 qui était toujours en vigueur.

General Motors prétend essuyer des pertes catastrophiques qui se monteraient jusqu'ici à 4 milliards de dollars. Mais c'est sans compter sur le matelas rembourré de quelque 55 milliards de dollars sur lequel General Motors est assis! Cette entreprise, même si elle perd de l'argent cette année, reste la plus grande entreprise industrielle des États-Unis, bien loin d'être au bord de la faillite. D'ailleurs la seule annonce de ce marchandage avec l'UAW a fait bondir l'action de GM de 10%.

Ses dirigeants, qui se votent chaque année des augmentations de salaire indécentes, exigent des sacrifices des salariés pour être plus concurrentiels. Ainsi General Motors a réussi à obtenir l'accord du syndicat pour réduire de 2080 dollars en moyenne par salarié les augmentations qui étaient prévues pour 2006. Les retraités, quant à eux, vont devoir payer beaucoup plus pour leur assurance maladie et leurs frais médicaux. Enfin, aux futurs retraités, General Motors n'assure plus une couverture médicale: il ne s'engage qu'à verser dans un fonds une somme limitée qui, une fois dépensée, laisse les intéressés sans assurance médicale! C'est ce qui est déjà arrivé aux salariés de plusieurs entreprises qui avaient adopté le même système.

Il s'agit d'une nouvelle attaque en règle contre les travailleurs, et pas seulement ceux de General Motors, car évidemment Ford et toute l'industrie automobile va emboîter le pas. Les entreprises de l'automobile viennent immédiatement après les compagnies aériennes, qui ont fait carrément appel au juge des faillites pour les aider à imposer des sacrifices exorbitants aux travailleurs.

En fait, bien qu'il s'agisse d'une offensive très dure de l'ensemble du patronat contre toute la classe ouvrière, beaucoup de dirigeants syndicaux continuent à prêcher aux travailleurs d'accepter des sacrifices pour que "leur" entreprise soit en état de résister à la concurrence. Inutile de dire que c'est précisément en rejetant cette logique-là et en refusant tout nouveau sacrifice que les travailleurs pourront se défendre.

Dominique CHABLIS