Nous n’en sommes que plus déterminés à ne pas déposer les armes. La coalition américano-britannique a mené une guerre contre l’ensemble de la planète qui a fait se lever une mobilisation sans précédent dans l’histoire des luttes pour la paix.
L’arrêt total des combats, le retrait immédiat des troupes, l’envoi sur le terrain d’une aide humanitaire d’urgence, la levée de l’embargo demeurent nos exigences immédiates.
Un débat peut surgir, avec divers partenaires du combat antiguerre sur le rôle de l’ONU dans la construction d’un après-Saddam. Le PCF, le PS, le Mouvement de la paix et d’autres considèrent que l’ONU serait une alternative à la toute-puissance américaine. Ils s’alignent ainsi sur la position française, laquelle consiste à chercher le meilleur moyen de s’asseoir à la table du festin qui conduira au dépeçage de l’Irak.
D’autres organisations, comme Attac, parlent de l’envoi de casques bleus.
Ces propositions relèvent d’un réalisme imaginaire. Sur le principe, ce n’est pas davantage à l’ONU qu’il appartient de décider du sort des peuples d’Irak. Et on voit mal les Nations unies s’émanciper aujourd’hui, face à l’occupation réalisée de l’Irak, de la tutelle des grandes puissances, et singulièrement de celle de Washington. Au demeurant, il nous faut systématiquement rappeler que, tout récemment encore, c’est sous l’égide de l’ONU que l’Afghanistan a été mis sous tutelle étrangère… avec les conséquences que l’on sait.
Nous dénonçons, dans ce cadre, la position du gouvernement français. D’opposant proclamé à la guerre de Bush, il est passé à la posture de quémandeur d’un strapontin aux tractations diplomatiques de demain, qui auront notamment pour objet d’accaparer les ressources énergétiques et les matières premières de l’Irak. Il n’y a jamais eu d’union nationale autour de l’attitude face à cette guerre. La confrontation entre Bush-Blair et Chirac-Schröder opposait les partisans de l’unipolarité du monde derrière l’hyperpuissance américaine aux tenants d’une Europe impérialiste, concurrente des Etats-Unis. Notre refus de la guerre se situait dans le prolongement du combat altermondialiste. Les dernières heures se chargent de confirmer la pertinence de cette fracture. Nous ne devons pas manquer une occasion de le souligner.