(wolf @ dimanche 23 mai 2004 à 16:22 a écrit :
La condamnation du nationalisme en général est politiquement stérile du point de vue de la construction du POR.
Se délimiter du programme de la bourgeoisie est inutile ?
Ou alors dans les pays opprimés le nationalisme bourgeois n'existe pas ?
Ou alors on compte sur sa transformation progressive et automatique en internationalisme prolétarien ?
Un extrait d'un article de Lutte de Classe de 1987 :
a écrit : Les révolutionnaires prolétariens sont évidemment solidaires du peuple palestinien et des peuples arabes opprimés par l’impérialisme ou par Israël, quels que soient les dirigeants que ces peuples se sont choisis ou qui se sont imposés à eux. En particulier, dans les combats entre les organisations palestiniennes et Israël ou tel ou tel État arabe, ils sont avec les Palestiniens, au côté de leur principale organisation, l’OLP, contre ceux qui les combattent.
Mais cette politique de soutien, qui a toujours un caractère conjoncturel et limité, ne peut faire oublier la seule politique qui, à terme, puise ouvrir une issue : celle qui consiste à construire, à implanter dans le prolétariat, des organisations révolutionnaires capables, à un moment ou à un autre, de lui faire mener une politique qui soit la sienne. C’est pourquoi le soutien ne doit, à aucun moment, empêcher les révolutionnaires d’appeler les choses par leur nom et une organisation nationaliste une organisation nationaliste, sans taire aucune des critiques qu’ils font à la politique de ces organisations.
C’est là que se situe, sur la question du Moyen-Orient, notre principale divergence avec nombre d’organisations qui se réclament du communisme révolutionnaire et qui n’ont pas, selon nous, une attitude nette sur ce point, noyant la perspective d’une politique prolétarienne indépendante dans un soutien général à des organisations nationalistes dont elles attendent que sortent, par on ne sait quelle génération spontanée, des organisations révolutionnaires. Les masses exploitées ne pourront distinguer la différence entre la politique prolétarienne et la politique nationaliste que si, à chaque instant, les révolutionnaires prolétariens savent se démarquer et montrer qu’il y a un monde entre les deux. Ils ne peuvent avoir une politique révolutionnaire prolétarienne abstraite qui se réduirait, dans les faits, au soutien aux organisations nationalistes. Ils doivent viser dans toute leur politique, y compris lorsqu’ils soutiennent celles- ci, à leur arracher la direction des masses.
Une politique prolétarienne, loin de se limiter à la lutte contre le sionisme ou contre tel ou tel régime arabe particulièrement réactionnaire, aurait à son programme la lutte contre toute forme d’oppression, et contre tous les appareils politiques qui en sont les instruments.
[...]
Une telle politique prolétarienne ne pourrait s’arrêter aux frontières d’Israël. Il existe en Israël une classe ouvrière, qui a une composante juive et une composante arabe palestinienne, la composante la plus pauvre et la plus exploitée issue des territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza. Dans l’une comme dans l’autre, les révolutionnaires prolétariens devraient intervenir, en cherchant notamment à démontrer à la classe ouvrière et à la population juives, que c’est leur intérêt de rompre avec la politique sioniste de l’État d’Israël.