NOVO-OGORIOVO, Russie (Reuters) - Vladimir Poutine a réitéré mardi son opposition à une levée rapide des sanctions internationales frappant l'Irak tant que l'existence ou non d'armes de destruction massive, motivation première de la guerre déclenchée par les Anglo-Américains, n'aura pas été établie.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec son hôte britannique Tony Blair, le président russe a déclaré: "On ne pourra lever les sanctions qu'en l'absence de tout soupçon (sur l'existence d'un semblable arsenal)."
"Jusqu'ici, nous n'avons pas eu de réponse et tant que cette situation perdurera, on ne peut pas se sentir en sécurité. Il faut que nous disposions de fondements juridiques pour mettre fin à cet état de fait", a-t-il dit, ajoutant que seules les Nations unies étaient compétentes pour entreprendre cette tâche.
La Russie, comme Paris et Berlin, a manifesté dès le début son hostilité à une guerre en Irak, préférant privilégier une approche onusienne au conflit.
Blair, qui s'est en revanche aligné sur les positions américaines, a de son côté mis en garde contre le risque de voir les Russes et d'autres pays occidentaux s'opposer constamment aux Etats-Unis sur la scène internationale.
"La question qui se pose est la suivante: peut-on trouver un moyen d'aller de l'avant ensemble (...) ou bien allons-nous répéter le bras de fer qui nous a opposés ces derniers mois ?", s'est interrogé le Premier ministre britannique.
Enfin, Poutine, évoquant "le vide de pouvoir existant aujourd'hui en Irak", s'est prononcé devant les journalistes pour une poursuite du programme de l'Onu "Pétrole contre nourriture" au bénéfice des Irakiens.