Le texte a été paraphé par le Premier ministre népalais Girija Prasad Koirala et le chef maoïste Prachanda, sept mois après le grand mouvement populaire d'avril 2006 qui avait forcé le roi du Népal Gyanendra à renoncer à ses pouvoirs absolus.
"Ce moment marque la fin de 238 ans de système féodal et aussi la fin de 11 ans de guerre civile", a déclaré Prachanda, un ancien instituteur de 52 ans reconverti en dirigeant révolutionnaire. :wacko:
Les maoïstes se battent depuis février 1996 pour renverser la monarchie au Népal, un petit royaume himalayen de 28 millions d'habitants, l'un des pays les plus pauvres du monde, coincé entre l'Inde et la Chine.
"Cet accord met un terme aux assassinats, à la violence et la terreur et ouvre la voie à la coopération", a estimé le Premier ministre, âgé de 85 ans.
"Je voudrais remercier Prachanda pour avoir trouvé une solution pacifique. Le Népal est entré dans une nouvelle ère et a ouvert la porte à la paix", s'est-il félicité.
Des centaines d'hommes politiques, de diplomates et de journalistes ont applaudi la signature du texte dans un centre de conférences à Katmandou.
Les maoïstes et sept partis népalais avaient annoncé le 8 novembre ce règlement sans précédent prévoyant l'entrée des rebelles dans un gouvernement provisoire d'ici au 1er décembre. :hum:
Un nouveau Parlement comprendra 330 sièges, dont 73 pour les maoistes.
Au plan militaire, les guérilleros (35.000 hommes) et l'armée régulière népalaise (90.000 soldats) déposeront une partie de leurs armes, sous le contrôle de l'ONU qui a salué l'accord et promis son aide.
"J'espère que nous pourrons rapidement conclure un accord tripartite sur les modalités complètes relatives à la gestion des armes et des forces militaires", a dit Ian Martin, le représentant au Népal du secrétaire général Kofi Annan.
Dès l'accord conclu début novembre, le chef maoïste Prachanda avait dit renoncer à la lutte armée et à la violence pour transformer sa guérilla en une organisation politique.
"Notre parti va travailler avec une nouvelle responsabilité pour façonner un nouveau Népal", a-t-il encore assuré.
Mais l'accord ne règle pas le sort de la monarchie et du roi Gyanendra, un point toujours épineux entre les deux camps, et dont l'examen a été renvoyé à après l'élection d'une assemblée constituante en 2007.
Même par des moyens pacifiques, les maoïstes veulent toujours l'abolition pure et simple de la royauté. :w00t:
Les autres partis sont eux-mêmes divisés sur l'avenir de Gyanendra.
L'actuel souverain, peu aimé, avait hérité du trône après l'assassinat spectaculaire en 2001 de l'ancien roi Birendra par le prince Dipendra, qui s'était ensuite suicidé.
Beaucoup de Népalais considèrent le représentant de la dynastie Shah, vieille de 238 ans, comme une incarnation de la divinité hindou Vishnou.
Mais depuis le mouvement populaire d'avril, le monarque n'a plus qu'un rôle protocolaire, après avoir renoncé aux pleins pouvoirs qu'il s'était arrogés en février 2005.
"Maintenant, il n'existe plus. C'est l'homme le plus humilié d'Asie", a jugé Kanak Mani Dixit, rédacteur en chef du mensuel Himal South Asia.
Et Gyanendra est responsable de la mort d'au moins 19 personnes lors du soulèvement d'avril, a annoncé lundi une commission d'enquête mise en place après les manifestations.
Les maoïstes et les partis népalais s'était alliés contre le roi lors du mouvement d'avril et observaient depuis un cessez-le-feu.
L'insurrection maoïste a tué au moins 12.500 personnes depuis 1996.
Photo d'une manif des maoistes.
