Sarkozy pas au courant mais mais Shimon Peres qui la juge "inévitable" ... des fuites dans la presse qui provoquent la colère de Netanyahou. Tout ceci pue très fort même si la crise financière préoccupe davantage les medias ces jours-ci :
a écrit :Pour Shimon Péres, une attaque contre l'Iran est de plus en plus vraisemblable
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 06.11.11 | 09h29 • Mis à jour le 06.11.11 | 11h10
Le président israélien Shimon Peres a indiqué, samedi, qu'une attaque était "de plus en plus vraisemblable" contre l'Iran. "Les services de renseignements des divers pays qui surveillent [l'Iran] s'inquiètent et pressent leurs dirigeants d'avertir que l'Iran est prêt à obtenir l'arme atomique", a affirmé M. Peres à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne. "Il faut se tourner vers ces pays pour qu'ils remplissent leurs engagements (...) Ce qui doit être fait, et il y a une longue liste d'options", a-t-il encore dit. M. Peres a tenu ces propos alors que l'AIEA doit publier le 8 novembre un rapport sur le programme nucléaire de l'Iran, que les experts israéliens jugent "alarmant".
DÉSTABILISATION DE LA RÉGION, SELON ALAIN JUPPÉ
Une telle intervention serait "totalement déstabilisatrice" pour la région, a estimé dimanche le ministre des affaires étrangères français, qui juge nécessaire de durcir les sanctions. "On peut encore les durcir pour faire pression sur l'Iran et nous allons continuer dans cette voie", a déclaré Alain Juppé sur Europe 1 et iTélé. "Une intervention militaire pourrait créer une situation totalement déstabilisatrice dans la région, il faut tout faire pour éviter l'irréparable", a-t-il souligné. "Je souhaite que nous n'en arrivions pas là", a ajouté le chef de la diplomatie française.
Selon le quotidien israélien Haaretz, le rapport de l'AIEA aura "une influence décisive" sur le gouvernement israélien. Selon Haaretz, la majorité des 15 membres du cabinet israélien de sécurité est pour l'heure opposée à une attaque contre l'Iran. Seule cette instance peut arrêter une décision aussi grave.
ACCORD AMÉRICAIN NÉCESSAIRE
Nombre de responsables israéliens soulignent qu'Israël n'est pas en mesure de lancer une telle opération sans la coordonner préalablement avec les Etats-Unis et sans le feu vert de ces derniers. Haaretz indique dimanche que lors de la dernière visite en Israël le 3 octobre du secrétaire d'Etat américain à la défense Leon Panetta, MM. Netanyahu et Barak s'étaient contentés de répondre "en termes vagues" lorsque ce dernier leur a demandé de s'engager à coordonner avec Washington toute action contre l'Iran.
L'hypothèse d'une frappe préventive d'Israël contre les installations nucléaires de l'Iran a repris corps ces derniers jours, à la faveur de fuites organisées vers les médias d'un débat qui divise les membres du cabinet de M. Benyamin Nétanyahou. L'opinion israélienne est divisée pratiquement à égalité entre partisans (41 %) et opposants (39 %) d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, selon un sondage.
TÉHÉRAN DÉMENT
"La propagande [occidentale] commence à dire que le prochain rapport de l'AIEA va présenter des documents sur une activité de l'Iran en matière de missiles, mais l'agence l'a déjà dit auparavant en présentant de tels documents et nous y avons répondu", a déclaré le ministre des affaires étrangères iranien Ali Akbar Salehi selon l'agence Isna. "Nous estimons que ces documents sont des faux et nous avons répété qu'ils sont sans fondement", a ajouté le ministre qui s'exprimait en marge d'une rencontre samedi avec son homologue du Burundi. "Mais si (l'AIEA) persiste à vouloir les utiliser, nous sommes prêts à y faire face une fois pour toutes", a ajouté M. Salehi.
a écrit :M. Nétanyahou attaque la presse après des fuites sur d'éventuelles frappes contre l'Iran
| 05.11.11 | 14h08 • Mis à jour le 05.11.11 | 20h02
Et maintenant, la théorie du complot ! Après un étonnant silence de plus de cinq jours, pendant lesquels la plupart des ministres israéliens ont fait chorus dans le débat très public sur l'opportunité ou non, pour Israël, d'envisager des frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a demandé au Shin Bet, le service de renseignement intérieur, de diligenter une enquête sur l'origine des fuites concernant une discussion censée rester confinée au cénacle du cabinet restreint.
Haro donc sur la presse, coupable d'avoir rendu compte des états d'âme de ministres qui se sont notamment exprimés... à la Knesset, le Parlement israélien ! Mais comme les médias peuvent rendre des services, c'est par le biais du quotidien koweïtien Al-Jarida que le gouvernement israélien a choisi de faire part de la saisie du Shin Bet et de ses soupçons. Le bureau du premier ministre n'a ni confirmé ni démenti les informations d'Al-Jarida, un journal très souvent utilisé par l'exécutif israélien pour distiller informations, rumeurs et ballons d'essai.
DÉSIR DE REVANCHE
Que dit Al-Jarida ? Que ces fuites sont la manifestation du désir de revanche des anciens chefs du Mossad (renseignement extérieur) et du Shin Bet Meir Dagan et Youval Diskin, le premier n'ayant pas apprécié de ne pas être renouvelé dans ses fonctions, et le second de ne pas lui avoir succédé. Les deux hommes auraient "recruté" des journalistes pour nuire au premier ministre et au ministre de la défense, Ehoud Barak, et torpiller l'intention prêtée aux deux hommes de pousser les feux en faveur d'une intervention militaire contre l'Iran.
Mais Meir Dagan est du genre combatif : "Je suis un criminel qui viole les règles de sécurité ? Qu'ils me jugent donc ! Ceux qui ont poussé la question iranienne au centre de l'actualité, ce sont le premier ministre et le ministre de la défense", a ajouté l'ancien patron du Mossad. Dans cette ambiance de règlement de comptes, Moshé Yaalon, le ministre des affaires stratégiques, a dénoncé le comportement " cynique et irresponsable" de son collègue de la défense, par ailleurs soupçonné d'exagérer à dessein les menaces contre Israël pour obtenir des rallonges financières pour son ministère.
La plupart des éditorialistes de la presse israélienne dénoncent l'hypocrisie du gouvernement, qui, n'ayant pas fait usage de la censure militaire (une pratique pourtant courante sur des sujets sensibles), a laissé le débat prendre de l'ampleur, avant de désigner un bouc émissaire : la presse.
Que la tentation de frappes préventives contre l'Iran existe en Israël, nul ne peut en douter. La preuve : le débat s'est transporté, vendredi 4 novembre, de Jérusalem à... Cannes. Lors du sommet du G20, Nicolas Sarkozy s'est refusé à envisager une hypothèse guerrière, insistant au contraire sur la nécessité de multiplier les sanctions contre Téhéran. Le ton se voulait apaisant, mais non dénué d'une menace à peine voilée : "Si Israël était menacé dans son existence, la France ne resterait pas les bras croisés", a souligné le président français.
Laurent Zecchini (Jérusalem, correspondant)