Au Sénégal, protestations contre Wade

Dans le monde...

Message par Wapi » 18 Mars 2008, 22:21

Après le Burkina-Faso, la flambée des prix en Afrique de l'Ouest provoque des réactions populaires.

a écrit : Sénégal: Visite du chef de l'etat au khalif general des Tidianes -

Une foule en colère couvre de huées Me Wade

Sud Quotidien (Dakar)

18 Mars 2008
Publié sur le web le 18 Mars 2008 par Aliou Diarra

Le Président Wade a été hué par une foule en colère qui criait son ras-le-bol au sujet de la hausse des prix des denrées de première nécessité. C'était hier, lundi 17 mars, à Tivaouane, lors de sa visite au Khalif général des Tidiane, Serigne Mansour Sy. La police était même obligée de lancer des fumigènes pour disperser la foule.

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade n'oubliera pas de sitôt la journée d'hier, lundi 17 mars, passée à Tivaoune pour les besoins de la visite rendue au Khalif Général des Tidianes, à quarante-huit heures du Maouloud.Une foule impressionnante, qui l'attendait à sa sortie de son entrevue avec le Khalif général des Tidianes, Serigne Mansour Sy, a crié sa colère face à la flambée des prix des denrées de première nécessité.Les cris de : "gorgui", « gorgui » sont noyés dans un océan de "thieb bi cherna", « thieb bi cherna »(le riz est cher), mêlés à des huées qui en dissent long sur le ras-le-bol des populations qui souffrent le martyre d'une hausse en cascades des prix des denrées. Amère, la foule ne pouvait supporter le ballet des rutilants véhicules qui formaient le cortège présidentiel, face à la misère devenue le pain quotidien des Sénégalais d'en bas. "C'est avec ces voitures que rentrerez en enfer, espèce de voleurs » crient, fous de rage, certains manifestants dans la foule.

Comme si cela ne suffisait pas. La foule a voulu accompagner, par des huées, le Chef de l'Etat au domicile de Aziz Sy Junior. C'est en ce moment qu'interviennent les forces de l'ordre pour mettre un terme à cette procession, en lançant des fumigènes. Soudain, c'est la panique qui s'empare de cette foule en colère. Dans le sauve-qui-peut, des manifestants ont été piétinés. Mais il y a eu plus de peur que de mal.

Rappelons que le président de la République est venu rencontrer le Khalif Général des Tidianes pour lui parler du Sommet de l'Oci et de l'argent des Arabes qui a permis, dit-il, de financer, entre autres, les infrastructures. Me Wade a remercié « les religieux dont les prières ont permis le déroulement et la réussite du sommet ». Le Chef de l'Etat a promis, comme Touba - de construire une grande Mosquée à Tivaouane. Abdoul Aziz Sy junior aurait choisi le site de Diaksao où le regretté Dabakh avait vu le jour.

Précisons que Me Wade a fait le déplacement de Tivaouane avec son fils, Karim et le ministre garde des Sceaux, Cheikh Tidiane Sy qui étaient tous dans le véhicule du président de la République.

Soulignons que le Président Wade a eu presque les mêmes problèmes avec les populations Tivaouanoises lors de l'inauguration de l'Hôtel de Police de Tivaouane, qui s'est déroulée en pleine crise des Ics.

Ce n'est pas un hasard si le Président et ses alliés ont perdu, lors de la dernière présidentielle, dans les communes de Tivaouane et de Thiès.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par yannalan » 19 Mars 2008, 10:17

Si les Tidjanes et les Mourides le lâchent, ça va aller mal pour lui....
yannalan
 
Message(s) : 303
Inscription : 15 Déc 2005, 17:37

Message par Wapi » 19 Mars 2008, 18:12

Oui, et ça peut même aller très vite.

Wade n'a plus qu'à arroser encore et encore de cadeaux les dirigeants de ces confréries, comme il l'a fait par le passé. Mais voilà, ils risquent de devenir fort gourmands ....
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par Wapi » 01 Avr 2008, 19:24

Au Sénégal comme dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, les mobilisations contre la hausse des prix ne faiblissent pas :

Dans "Le Monde", sous un titre bien révélateur de ce que pense la presse bourgeoise, les "troubles" ce n'est pas la vie chère qui les provoque, mais les manifestations :


a écrit : Les manifestations contre "la vie chère" provoquent des troubles au Sénégal et en Côte d'Ivoire

La flambée des prix des denrées de première nécessité - riz, huile, lait, savon, carburants - provoque des troubles sociaux dans plusieurs pays d'Afrique.

Après le Cameroun, le Burkina Faso et le Sénégal, des manifestations sporadiques contre "la vie chère" ont opposé, lundi 31 mars à Abidjan (Côte d'Ivoire), plusieurs centaines de personnes aux forces anti-émeutes qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. "On a faim ! Gbagbo (le président de la République) n'a qu'à diminuer ! (les prix)", ont scandé des manifestants qui ont dressé des barricades et brûlé des pneus sur l'autoroute traversant le quartier populaire de Yopougon, pourtant considéré comme un fief du pouvoir. Une dizaine de personnes ont été blessées et la police a saisi des cassettes dans les locaux d'une chaîne de télévision locale qui diffusait des images de son intervention.


Un scénario presque exactement identique avait eu lieu la veille à Dakar (Sénégal) dimanche 30 mars. Mais la manifestation "contre la vie chère", organisée par deux organisations de consommateurs, avait été interdite pour "menaces de troubles à l'ordre public". Le défilé a dégénéré en heurts avec les policiers qui ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes. Lundi soir, 24 personnes, dont les deux responsables des associations organisatrices, restaient entre les mains de la police. Au même moment, le président Abdoulaye Wade annonçait un remaniement ministériel marqué par le remplacement du ministre de l'intérieur, Ousmane Ngom. A Dakar aussi, la police a fait irruption dans les locaux d'une télévision privée, Walfadjiri, pour y ordonner l'arrêt de la diffusion en direct des images de la manifestation et saisir des enregistrements des séquences diffusées. Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé "le comportement violent des forces de l'ordre sénégalaises envers les journalistes". Un ministre du parti présidentiel, Farba Senghor, a invité les Sénégalais à ne pas "se laisser tromper" par l'opposition, accusée d'organiser les protestations. La hausse des prix "n'est pas spécifique au Sénégal", a-t-il argué, tandis qu'un autre membre du gouvernement a accusé les opposants d'utiliser "les enfants comme des chairs à canon".

A Ouagadougou et dans plusieurs villes du Burkina-Faso, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé aux cris de "Non à la vie chère !", "A bas les corrompus !" le 28 février puis le 15 mars. A Douala (Cameroun), fin février, une grève contre l'envol des prix des carburants avait dégénéré en émeutes et pillages.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par Wapi » 22 Mai 2008, 13:05

Dans la LO cette semaine :

a écrit :                      Sénégal : nouvelle manifestation contre la vie chère

Au Sénégal, la population laborieuse connaît les pires difficultés pour se nourrir à cause de la flambée des prix, notamment du riz, de l'huile, du pain et du lait en poudre. Cinq à six mille personnes ont à nouveau manifesté dans les rues de Dakar le 26 avril. À l'initiative des partis d'opposition au président Wade, cette manifestation avait comme objectif de protester contre la vie chère mais aussi contre le report des élections locales. De nombreux manifestants portaient des T-shirts où l'on pouvait lire : « On a faim, ça suffit ! ». Ils brandissaient également des sacs de riz vides et des casseroles.

Cette situation n'a pourtant rien de naturel. Dans le dernier numéro de leur mensuel Le Pouvoir aux Travailleurs, nos camarades de l'Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes donnent quelques explications en ce qui concerne le riz.

Au Sénégal, il ne manque ni la terre ni l'eau pour cultiver du riz. Même la Casamance, qu'on a coutume d'appeler « le grenier du Sénégal », est obligée d'importer cette denrée. Plusieurs facteurs entrent en compte dans l'explication de cette raréfaction du riz local. Il y a le fait qu'à cause de l'état de guerre que connaît cette région depuis plus de vingt ans, les paysans ont été contraints d'abandonner leurs terres pour trouver refuge en ville. La plupart de leurs terres sont transformées en champs de mines.

En dehors de la Casamance, il y a la région du fleuve, où les terres et l'eau ne manquent pas. Mais au lieu de cultiver des produits vivriers, les paysans ont été littéralement contraints de pratiquer des cultures d'exportation comme l'arachide. Cela rapporte des devises à l'État. Ce dernier a préféré importer du riz, soi-disant meilleur marché que celui produit localement. On se souvient que, sous la présidence d'Abdou Diouf, c'est la famille de ce dernier qui avait le monopole de l'importation du riz. Plus on en importait, plus elle s'enrichissait. C'est ainsi que même le peu de riz qui était cultivé localement a décliné petit à petit jusqu'à devenir quantité négligeable. Alors que l'État a su trouver des engrais, des semences et des techniciens pour encourager la culture de l'arachide, les cultures vivrières ont été délaissées parce que non rentables aux yeux des dirigeants. Dans ce domaine comme dans bien d'autres, tous les gouvernements qui se sont succédé depuis l'indépendance n'ont fait que continuer ce que le colonialisme français avait imposé au Sénégal.

(...) Le Sénégal pourrait produire du riz sans grande difficulté, pour peu que les autorités s'y impliquent sérieusement. Il pourrait aussi agir énergiquement sur les prix, en baissant par exemple les taxes douanières sur les denrées de base, en obligeant les commerçants grossistes, les détaillants et les transporteurs à réduire leurs marges bénéficiaires sur ces produits. Il pourrait en même temps, s'il en avait la volonté politique, relever les salaires, à commencer par ceux qui sont au bas de l'échelle. Mais le gouvernement ne fera rien de tout cela s'il n'y est pas contraint par la force.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30


Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité