Viva Fidel!

Dans le monde...

Message par stef » 29 Juil 2003, 12:41

Je ne sais si c'est de l'humour, mais cet article du Monde est quand meme révélateur pour qui veut garder les pieds sur terre :
CITATION Fidel Castro s'en prend vivement à l'Union européenne
LE MONDE | 28.07.03 | 13h49
"Ni l'europe ni les Etats-Unis n'auront le dernier mot sur l'avenir de l'humanité", a assuré Fidel Castro, samedi 26 juillet, dans un discours prononcé à l'occasion du cinquantenaire de l'attaque de la caserne Moncada, à Santiago de Cuba. C'est l'acte fondateur du Mouvement du 26 juillet créé par Fidel Castro, 76 ans, avant que le castrisme ne se fonde dans le moule du parti unique. L'antienne officielle associe désormais l'ennemi historique, les Etats-Unis, et l'Union européenne (UE), "un groupe d'anciennes puissances coloniales, responsables du trafic d'esclaves, du pillage et de l'extermination de populations entières".

Les protestations européennes contre la récente vague de répression à Cuba ont froissé le régime. Selon Fidel Castro, l'Europe cherche "la réconciliation avec les maîtres du monde, elle offense Cuba et ne mérite donc pas la moindre considération ou respect de notre peuple". Dans un discours d'un peu plus d'une heure, remarquable effort de concision pour le Lider Maximo, il a déclaré : "Le gouvernement de Cuba, par un sentiment élémentaire de dignité, renonce à toute aide ou reliquat d'aide humanitaire que pourraient offrir la Commission -européenne- et les gouvernements de l'Union européenne." La foule de dix mille personnes réunie à Santiago pour écouter son discours encourageait l'orateur : "Fidel, aprieta, que a Cuba se la respeta !" (Fidel, vas-y, Cuba doit être respecté !) "Notre pays n'acceptera des aides de ce type, pour modestes qu'elles soient, que d'autorités autonomes régionales ou locales, d'organisations non gouvernementales et de mouvements de solidarité qui n'imposent pas à Cuba des conditions politiques", a précisé Fidel Castro.

"UN ÉCHEC TOTAL"

Concernant les droits de l'homme, il a incité les Européens à s'intéresser plutôt aux "Basques assassinés par le GAL -Groupes antiterroristes de libération-" et au cas du scientifique britannique David Kelly, "brutalement assassiné ou poussé au suicide". Il a qualifié sa bête noire, le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, de "personnage d'acabit et d'idéologie fascistes". L'UE, premier partenaire commercial et premier investisseur dans l'île, est "inapte à un échange constructif" à cause de "ses engagements avec l'OTAN et les Etats-Unis", pense Fidel Castro. Le dirigeant communiste cubain est d'autant plus pessimiste qu'il considère les huit pays de l'Est qui entreront bientôt dans l'UE comme des "chevaux de Troie" de Washington, "pleins de haine contre Cuba, qu'ils ont laissé seul et à qui ils ne pardonnent pas d'avoir résisté".

Gustavo Arcos, lui-même un vétéran de l'attaque à la Moncada, est également pessimiste, mais pour des raisons opposées. Devenu un dissident, il compare : "La situation actuelle est très triste, c'est un échec total, a-t-il déclaré à l'Agence France-Presse. En 1959, il y avait six millions d'habitants et sept millions de têtes de bétail. La récolte de canne à sucre dépassait sept millions de tonnes. Aujourd'hui, cinquante ans après, la récolte arrive à peine à deux millions de tonnes, le bétail a pratiquement disparu et il y a beaucoup de vols."

A propos de la Moncada, Gustavo Arcos rappelle, dans une contribution au New York Times, que, pour une attaque à main armée se soldant par plusieurs morts, Fidel Castro eut droit à préparer longuement sa propre défense, à une sentence de quinze ans de prison, suivie d'une amnistie au bout de onze mois. Les opposants pacifiques à son régime, eux, furent condamnés, en avril, à des peines allant jusqu'à vingt-huit ans de prison. Gustavo Arcos prétend que la seule manière digne de célébrer le cinquantenaire serait de faire preuve envers les prisonniers politiques actuels de la même magnanimité dont bénéficia jadis Fidel Castro.

[/quote]


Certes l'impérialisme, son embargo, a sa part de responsabilité dans ce désastre.

Mais ça n'exonère ni celle des staliniens cubains, de Castro himself, ni - soit dit en passant - de ceux qui ont bramé stupidement "Cuba si" dans nos contrées (suivre mon regard en direction de la place du Colonel Fabien ou d'une organisation "altermondialiste" sise à Montreuil). Les memes qui se baladent en ce moment avec de T shirts de Guevara sur le dos, quoi...

Alors les "Viva Fidel", laissons les à d'autres...
stef
 
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Message par pelon » 29 Juil 2003, 19:18

On peut difficilement critiquer le régime de Cuba sur ses difficultés économiques (sur d'autres points, oui) quand on est trotskyste et que l'on ne croit pas à la possibilité du socialisme dans un seul pays.
Alors dans un pays sans grandes possibilités économiques, étranglé par l'impérialisme qui veut lui faire payer le mauvais exemple qu'il a donné au reste de l'Amérique latine, encore plus isolé depuis la chute de l'URSS, comment s'étonner de ses difficultés. Il est même extraordinaire qu'il ait pu tenir jusqu'aujord'hui,
ce qui aurait été impossible sans un soutien populaire. Les gusanos, Kennedy et la CIA ont ont fait l'expérience dans la baie des Cochons.
Il n'empêche que pendant des dizaines d'années Cuba a été regardé avec envie par les pauvres des pays d'Amérique latine dont les plus riches et développés comme l'Argentine d'alors où une partie de la population vit dans une misère indigne. Si Cuba n'est pas le socialisme, il a pu développer un système éducatif et de santé (par exemple) qui donne une petite idée de ce que pourrait permettre une révolution communiste continentale.
pelon
 
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Message par stef » 29 Juil 2003, 20:03

Bon je répondrai plus tard sur Cuba. Mais j'ai failli avoir une crise cardiaque (Pelon, est-ce comme ça que tu règles les débats politiques ?) en lisant :
CITATION On peut difficilement critiquer le régime de Cuba sur ses difficultés économiques (sur d'autres points, oui) quand on est trotskyste et que l'on ne croit pas à la possibilité du socialisme dans un seul pays.[/quote]

D'une façon générale j'ai envie de demander : et pourquoi donc ? Comme nous sommes sérieux, je ferai comme si la remarque de Pelon impliquait que la bureaucratie castriste n'est pas une bourgeoisie d'Etat -sinon c'est encore plus incompréhensible.

La bureaucratie pour moi, c'est l'agent de l'impérialisme au sein de l'Etat ouvrier : donc aucune raison particulière de faire de la diplomatie.

En tout cas, en ce qui concerne, l'URSS, j'en connais un ( :D ) à d'autres.
stef
 
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Message par pelon » 29 Juil 2003, 21:41

CITATION (stef @ mardi 29 juillet 2003, 21:03)Bon je répondrai plus tard sur Cuba. Mais j'ai failli avoir une crise cardiaque (Pelon, est-ce comme ça que tu règles les débats politiques ?) en lisant :
CITATION On peut difficilement critiquer le régime de Cuba sur ses difficultés économiques (sur d'autres points, oui) quand on est trotskyste et que l'on ne croit pas à la possibilité du socialisme dans un seul pays.[/quote]

D'une façon générale j'ai envie de demander : et pourquoi donc ? Comme nous sommes sérieux, je ferai comme si la remarque de Pelon impliquait que la bureaucratie castriste n'est pas une bourgeoisie d'Etat -sinon c'est encore plus incompréhensible.

La bureaucratie pour moi, c'est l'agent de l'impérialisme au sein de l'Etat ouvrier : donc aucune raison particulière de faire de la diplomatie.

En tout cas, en ce qui concerne, l'URSS, j'en connais un ( :D ) à d'autres.[/quote]
Je ne comprends pas de quoi on discute. inutile de ma faire un cours sur la Révolution Trahie. Il ne s'agit pas de diplomatie mais de cohérence et la dernière chose que l'on peut reprocher sérieusement à Cuba c'est l'état de son économie. Je me moque de plaire à Fidel Castro mais Cuba est bel et bien étranglé et j'ai du mal à imaginer que sa situation dramatique est principalement due aux blocages de la bureaucratie. Quant à ton parallèle avec la Russie des années 20 me il me parait un peu surréaliste.
La plus grande partie des produits industriels sont importés en échange de devises dont la plus grande partie provient de la vente de la canne à sucre et depuis quelques années du tourisme. La marge de manoeuvre économique est infime n'en déplaise aux nationalistes qui croient qu'avec la sueur de la population les pays sous-développés peuvent se rapprocher des pays impérialistes.
Cuba a-t-elle les moyens de par ses propres forces d'avancer vers la prospérité économique ? Je répète que pour un trotskyste la réponse est évidente et n'infirme en rien les critiques de Trotsky à la bureaucratie naissante en Russie.
pelon
 
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Message par stef » 29 Juil 2003, 22:27

Et bien nous sommes en désaccord : je pense que ta façon de poser la question exonère la bureaucratie castriste de ses immenses responsabilités.

Il va de soit que Cuba ne pouvait qu'etre une tete de pont vers l'expropriation du Capital dans une zone géographique viable (ce que l'ile en tant que telle ne pouvait etre).

Sauf que cela n'exonère pas l'immense responsabilité qu'a Castro et sa clique dans la façon de gérer Cuba comme tete de pont. Tu parles de la canne à sucre. Mais justement le choix du "tout canne à sucre" en matière agricole dans les années 70 était dictée par l'intégration de Cuba dans l'orbite du COMECON ! Il était inséparable de la mise du régime dans l'orbite du Kremlin. Et en plus c'est un échec cuisant.

De meme, le recul de la révolution à Cuba, c'est aussi le développement de toute une bureaucratie qui étouffe toutes les possibilités y compris économiques sur l'ile meme. C'est tout à fait similaire à ce que :trotsky: décrivait concernant l'URSS au début des années 30.

Ceci étant, nous serons d'accord pour dire que tout se joue sur le terrain politique. Or sur ce terrain aussi, Castro a donné tous les gages possibles à l'impérialisme : soutien au Front Populaire chilien, au FSLN, recherche d'une pseudo"coexistence pacifique", etc.... La décomposition actuelle du régime (dont le discours de Castro est une illustration) est l'expression de la tenaille dans laquelle est prise la bureaucratie cubaine.

Conclusion : si, je pense que Castro a une part écrasante de responsabilité dans la situation actuelle. Meme si l'impérialisme yankee est en première ligne - ce qui n'est pas une surprise.
stef
 
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Message par pelon » 30 Juil 2003, 10:23

CITATION (Byrrh @ mercredi 30 juillet 2003, 00:46)La discussion a un peu dévié.[/quote]
C'est vrai. Comme j'ai ma part de responsabilité je présente mes excuses et me retire sur la pointe des pieds.
pelon
 
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