Obama suscite des illusions

Dans le monde...

Message par com_71 » 14 Avr 2008, 09:10

(Combat Ouvrier Samedi 5 avril 2008 a écrit :Quand Barack Obama suscite des illusions chez les noirs et les blancs

Depuis que Barack Obama fait la course en tête pour les primaires démocrates précédant les élections présidentielles, toute l'attention de la presse mondiale s'est focalisée sur lui. La possibilité existe bien qu'un Noir devienne président des Etats-Unis (U.S.A), le pays où les Noirs sont encore, en grande partie, traités en citoyens de seconde zone.
Dans ce pays, le plus riche du monde, ils ont subi pendant des décennies un racisme officiel, la ségrégation, qui s'est achevé avec l'adoption de lois anti-racistes, intégrationnistes, après des luttes importantes -pour les droits civiques- menées par les Noirs pendant la décennie 60.
Qu'aujourd'hui un Noir puisse devenir président des USA apparaît comme un événement considérable. En particulier beaucoup de Noirs, dans le monde entier, considèrent cette possibilité comme une sorte de revanche sur l'oppression et les humiliations subies actuellement et dans le passé.
On comprend bien ce que peuvent éprouver les Noirs qui sont, ici ou là, toujours en butte au racisme plus ou moins ouvert, aux humiliations petites ou grandes.
Mais force est de constater que la promotion d'un homme noir, aussi flatteuse soit-elle, ne change pas la condition de tous les autres, même si on doit admettre que cela peut changer le regard de bien des gens, même abrutis de préjugés, vis-à-vis d'eux.
Il n'y a pas beaucoup d'illusion à se faire sur ce que fera Barack Obama et sur ses possibilités de défendre les intérêts des couches populaires, s'il était élu président des USA. Elles seront limitées par le fonctionnement même du système politique dominant.
Obama sait parler avec des accents de vérité et de sincérité qui frappent les foules qui l'écoutent; lorsqu'il parle de la situation des Noirs américains, de celle des Blancs pauvres démunis et du racisme qui les divise et dont ils doivent triompher pour changer ensemble leurs conditions!
En dépit de cela, Obama reste un produit bien éduqué des universités américaines et du système politique, un sénateur bien vu de l'establishment et de tous les milieux d'affaires. A tel point qu'il a collecté bien plus de fonds pour sa campagne qu'Hillary Clinton.
Certes une grande partie de l'opinion publique américaine, toutes races confondues, lui accorde un large crédit, notamment sur ses prises de position contre la guerre en Irak et pour y mettre un terme.
Sur le plan social et économique, les engagements de Barack Obama ne vont pas très loin, à part un engagement à ce que les «choses changent»! Il semble même s'avancer moins loin, moins précisément qu'Hillary Clinton sur les problèmes de sécurité sociale, de lutte contre la pauvreté, etc.
Obama reste dans les limites permises par la classe dominante, les milieux d'affaires, etc. Le succès de ses discours est en partie fondé sur le flou de ses engagements. Il se contente d'affirmer avec talent que l'Amérique peut changer pour être plus vivable, plus fraternelle, mais il affirme son allégeance au «rêve américain» et au rôle de leader de l'état américain dans le monde. Il distribue du rêve aux foules, un peu comme Kennedy. Mais il n'oublie jamais que ce qu'il vise c'est être président de la première puissance mondiale qui règle et arbitre les affaires économiques et politiques du monde.
Dans une telle vision du rôle de la puissance américaine dans le monde, il n'y aura pas beaucoup de place pour une politique favorable aux intérêts des Noirs pauvres, ni à ceux des Blancs des couches populaires, particulièrement des jeunes qui lui ouvrent aujourd'hui la voie vers un possible succès politique.
Mais à force d'agiter le rêve de vivre mieux, matériellement et moralement, et en meilleure harmonie, suivant en cela Martin Luther King, un politicien comme Obama pourrait bien susciter dans la population pauvre noire et blanche la volonté de réaliser ce rêve en se mobilisant au-delà des périodes électorales, en comptant sur leur propre énergie pour le faire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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