Aimé Césaire est décédé

Dans le monde...

Message par com_71 » 17 Avr 2008, 13:49

(AFP a écrit :Décès du poète martiniquais Aimé Césaire, chantre de la "négritude"


FORT-DE-FRANCE (AFP) - Le poète martiniquais Aimé Césaire, 94 ans, chantre de la "négritude", est décédé jeudi matin au CHU de Fort-de-France (Martinique), où il était hospitalisé depuis le 9 avril.

La mort de l'homme de lettres, grande figure politique et morale des Antilles françaises, a été annoncée par une source gouvernementale à Paris, et par une source hospitalière à Fort-de-France, qui a précisé qu'il était décédé à 05H20, heure locale (11H20 à Paris).

Des obsèques nationales seront organisées à une date qui n'est pas encore fixée, a annoncé le cabinet de la ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer Michèle Alliot-Marie, précisant que la ministre serait présente.

Le président Nicolas Sarkozy a salué la mémoire du poète, "symbole d'espoir pour tous les peuples opprimés" à travers son combat "pour la reconnaissance de son identité et la richesse de ses racines africaines".

Les Martiniquais, qui vivaient depuis plusieurs jours dans l'attente d'une telle annonce, ont appris la nouvelle au petit matin. Depuis son hospitalisation, pour des affections "de nature cardiologique", à l'hôpital Pierre Zobda-Quitman de Fort-de-France, des rumeurs alarmistes circulaient tous les jours sur son état de santé, qualifié de "préoccupant" par ses médecins.

Selon des sources proches de la mairie de Fort-de-France, une veillée strictement privée sera organisée au domicile du défunt, dans le quartier Redoute, à Fort-de-France, et une veillée publique, un peu plus tard, par la Mairie.

Aimé Césaire fut, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, l'un des chantres du courant de la "Négritude".

L'auteur du "Cahier d'un retour au pays natal" avait consacré sa vie à la poésie et à la politique. Principale figure des Antilles françaises, il fut depuis les années 1930 de tous les combats contre le colonialisme et le racisme.

Maire de Fort-de-France pendant 56 ans, de 1945 à 2001, il avait fondé en 1957 le Parti progressiste martiniquais (PPM) qui revendique l'existence d'une communauté historique martiniquaise et veut jouer le jeu de la décentralisation. Il l'avait présidé jusqu'en 2005.

Le président Nicolas Sarkozy avait salué le 26 juin dernier en Aimé Césaire le poète et "homme d'action", "porteur d'un message de paix, de tolérance et d'ouverture", à l'occasion du 94e anniversaire de l'écrivain, dans une lettre rendue publique par l'Elysée.

Après avoir refusé de rencontrer M. Sarkozy lors d'un voyage prévu, puis annulé, aux Antilles en 2005, en signe de protestation contre la loi de février 2005 dont un article reconnaissait "le rôle positif de la présence française outre mer". Le poète avait finalement reçu en mars 2006 celui qui était alors ministre de l'Intérieur, lui offrant son célèbre "Discours sur le colonialisme".

Aimé Césaire est l'auteur de pièces comme "La Tragédie du roi Christophe" (1963, sur la décolonisation) ou "Une saison au Congo" (1966, sur Patrice Lumumba). En poésie, il a signé "Les Armes miraculeuses", "Soleil cou coupé", "Corps perdu", "Ferrements" ou "Moi laminaire".

Il a aussi été essayiste et polémiste avec son "Discours sur le colonialisme", cri de révolte contre l'Occident, juché sur "le plus haut tas de cadavres de l'humanité" ou "Lettre à Maurice Thorez".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 18 Avr 2008, 07:11

Dans les "archives" de "Combat Ouvrier"

a écrit :Aimé Césaire, une traversée "non paradoxale" du siècle

Un colloque international consacré à Aimé Césaire se déroule ces jours-ci à l’atrium à Fort de France. Plusieurs manifestations consacrées à Césaire auront lieu cette année. C’est que l’homme a eu 90 ans le 25 juin et c’est l’occasion pour ses amis, ses partisans politiques, comme pour les universitaires, les chercheurs de retracer l’œuvre et la pensée de Césaire.
Césaire est un grand poète. Mais il joua aussi un rôle politique non négligeable en Martinique. Il s’est engagé, il a pris parti. Et à ce titre il a joué un certain rôle auprès des masses populaires de la Martinique. Pour des militants de la classe ouvrière, il n’est donc pas indifférent de déterminer quel fut ce rôle en fonction des intérêts des travailleurs.
Césaire comme bon nombre d’intellectuels adhéra très tôt au Parti Communiste martiniquais. C’est en tant que membre du Parti communiste martiniquais qu’il fut élu maire de Fort de France et député dès 1945. En 1956, il se sépara du PCM et aussi du PCF. Il créa le PPM (parti progressiste martiniquais)en mars 1958. C’est sous l’étiquette PPM qu’il fut alors pendant prés de 35 ans élu député et maire de la ville de Fort de France. Il fut proche des socialistes français. Et même avec quelques variantes c’est toujours la politique du Parti socialiste français qu’il soutint tout au long de sa carrière politique. Césaire était donc du côté d’un des grands pôles politiques de la bourgeoisie française. Et à ce titre il aura contribué à enchaîner une bonne partie de la population aux illusions semées par cette gauche. Faire croire aux travailleurs que leur sort allait changer en votant à gauche, c’est là tout le travail des politiciens du PS pour parvenir au pouvoir et aux postes quitte ensuite à décevoir la population. Césaire fut de ceux là.
Fort de son charisme, fort de son image de défenseur de la dignité noire, lui et son appareil politique du PPM enchaînèrent une bonne fraction de travailleurs et de la population aux illusions de la gauche en un avenir meilleur. Ils servirent de soupape de sûreté, de garants de la paix sociale aux différents gouvernements de gauche de 81 à 2002 (en dehors des périodes de cohabitation)qui pourtant menaient une politique de soutien au grand patronat et d’austérité pour les travailleurs. Pour ne pas mécontenter cette gauche Césaire mit en place le «moratoire» sur la question du statut.

LA NÉGRITUDE AU SERVICE DU STATU QUO SOCIAL

Certes l’un des grands mérites d’Aimé Césaire est d’avoir dénoncé le colonialisme et ses méfaits dans de nombreux écrits, articles, discours. Et il le fit à travers une œuvre poétique et un theâtre d’une immense qualité reconnue mondialement. Mais dénoncer le colonialisme et revendiquer la dignité de la race noire n’étaient que dénonciations de certains aspects du système capitaliste mais pas la remise en cause de ce système. Toute une génération d’intellectuels noirs colonisés a surfé sur ces thèmes anti colonialistes au moment même où les sentiments d’oppression raciale et coloniale s’exprimaient dans les colonies. Des années 30 aux années 60, portée par plusieurs vagues successives de contestation de l’ordre colonial, une élite intellectuelle noire surgit et fut propulsée peu à peu aux postes de direction en Afrique, aux Antilles. Soit elle fut mise en place par l’administration française elle-même, soit elle se fit elle-même une place à la faveur des indépendances et des mouvements de décolonisation. C’est dans ce contexte mondial là que des hommes comme Aimé Césaire furent portés à la députation. Césaire bénéficia en plus de l’influence du Parti Communiste Martiniquais très ancré à l’époque dans la classe ouvrière. Le PPM devait hériter pendant longtemps d’une partie de cette implantation au sein des masses pauvres. Et c’est tout naturellement que le fondateur du mouvement de «la négritude» bénéficia politiquement du désir d’émancipation coloniale et sociale de la masse des travailleurs noirs, ayant souffert depuis des décennies non seulement de l’esclavage mais de la discrimination coloniale et raciale. Mais Césaire ne représente qu’une partie des aspirations des masses noires pauvres. Noir et chantre de la négritude il représente les Noirs, mais il ne représente pas forcément les intérêts de classe des travailleurs noirs et des noirs pauvres. Ces derniers aspiraient au changement social profond. Ils n’eurent que des miettes, des succédanés. Tout comme les socialistes français, ou même beaucoup d’hommes politiques de droite, Césaire s’attaqua certes à gommer certaines inégalités les plus criantes, à sortir les gens du trop criant manque d’hygiène, du manque d’eau, d’électricité, d’habitat insalubre. Mais il ne devait jamais remettre en cause fondamentalement l’ordre des gros possédants békés et autres capitalistes sur l’exploitation des travailleurs et des pauvres. C’est en ce sens que l’action politique de Césaire s’est cantonnée aux limites de la politique bourgeoise. C’est aussi ce raisonnement qui permet de comprendre l’apparente contradiction entre la violence, la révolte de Césaire dans son œuvre littéraire et l’extrême modération de ses propos et actes politiques. Certains comme Raphaël Confiant y ont vu une «traversée paradoxale du siècle». Mais, de paradoxe il n’y en eut pas. Au contraire tout fut lié.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 18 Avr 2008, 07:13

(Combat Ouvrier en 2006 a écrit :Aimé Césaire et la Lettre à Maurice Thorez

Il y a cinquante ans, Aimé Césaire rompait avec le parti communiste français et donc aussi avec sa fédération martiniquaise. Il devait ensuite fonder le PPM (Parti progressiste martiniquais). Dans la «lettre à Maurice Thorez», secrétaire général du Parti Communiste français, datée du 24 octobre 1956, il explique les raisons de sa rupture. Il y dénonce la politique «stalinienne». C’était aussi dans l’air du temps depuis le rapport de Kroutchev au 20ème congrès du Parti communiste de l’URSS, devenu célèbre depuis, qui critiquait une partie des méthodes staliniennes. Ce rapport ne remit cependant en question ni les pratiques ni la politique de la bureaucratie stalinienne.
Césaire dénonçait aussi dans sa «Lettre» les gouvernements, tant soviétique que ceux des pays de l’est inféodés alors à Moscou, ces «bureaucraties coupées du peuple, les bureaucraties usurpatrices et dont il est maintenant prouvé il n’y a rien à en attendre et qui ont réussi la piteuse merveille de transformer en cauchemar ce que l’humanité à longtemps considéré comme un rêve : le socialisme». Il critiquait aussi vertement le parti communiste français et «sa mauvaise volonté à condamner Staline et les méthodes qui l’ont conduit au crime». Et, au congrès du Havre, dit Césaire «nous n’avons vu qu’entêtement dans l’erreur, persévérance dans le mensonge».
Les critiques d’Aimé Césaire portaient aussi sur le peu d’intérêt et d’attention des partis inféodés au stalinisme envers les peuples de couleur, les peuples colonisés et singulièrement envers les peuples noirs.
Ces critiques de Césaire semblaient sonner juste si on s’en tenait aux dénonciations de la politique stalinienne, vue de Moscou ou de Paris, au sein du PCF, mais justement Césaire ne s’en est pas tenu là et finalement dans sa lettre il a rejeté aussi le communisme après avoir dénoncé le stalinisme, ou tout au moins la forme édulcorée et viciée du communisme que représentait le PCF stalinien. Mais en tant qu’intellectuel, il eut la possibilité de retrouver la voie du véritable communisme, qui lui était absolument accessible, mais il a alors choisi de ne pas le faire. Ce qui le maintint dans une sorte de position nationaliste «progressiste» située entre le nationalisme en cours dans les pays ex-coloniaux et le réformisme des sociaux–démocrates et des partis staliniens. La dégénérescence de l’Etat ouvrier issu de la révolution d’octobre et personnalisée par Staline a induit en URSS et dans le monde entier une politique qui n’avait plus rien à voir avec la politique des révolutionnaires communistes telle que l’avaient enseignée Marx ou Lénine et telle que l’avaient entamée les révolutionnaires de la révolution d’octobre.
La bureaucratie soviétique a usurpé le pouvoir au cours d’une évolution commencée à partir des années 1923-24, en liquidant toute une génération de révolutionnaires. Elle dirigea une politique entièrement tournée vers la satisfaction de ses privilèges et boycotta les possibilités révolutionnaires de par le monde, les noyant parfois dans le sang comme en Hongrie. En même temps, elle enchaîna les partis communistes du monde entier à une politique de subordination totale à Moscou. Tout en jouant du prestige et de l’exemple de la révolution d’octobre, de l’influence qu’elle a eue sur les travailleurs du monde, la bureaucratie soviétique soumit ces partis à une politique qui aboutit à dévoyer l’énergie des travailleurs vers des voies de garage dans bien des pays.
L’une des nombreuses conséquences néfastes de cette politique fut l’abandon d’une véritable politique communiste révolutionnaire dans le mouvement stalinien international, l’absence de perspectives réelles, offertes aux peuples colonisés et singulièrement aux peuples noirs.
Mais les carences, les tromperies, les déviances monstrueuses du mouvement stalinien donneront très souvent des prétextes à de nombreux intellectuels pour rejeter le communisme, après qu’eux-mêmes eurent accepté toutes les trahisons, méandres et turpitudes du parti stalinien auquel ils avaient appartenu ! Ce fut le cas d’Aimé Césaire. C’est en s’appuyant sur ce qu’il appelle la «singularité de notre situation dans le monde» (celle des hommes de couleur), que le chantre de la négritude en arrive en fait, à rompre avec les idées communistes elles-mêmes, quoiqu’il en dise.
Il écrivait : «Je me suis souvent posé la question de savoir si dans des sociétés comme les nôtres, rurales, comme elles sont, des sociétés de paysannerie, où la classe ouvrière est infime et où par contre, les classes moyennes ont une importance politique sans rapport avec leur importance numérique réelle, les conditions politiques et sociales permettaient dans le contexte actuel, une action efficace d’organisations communistes agissant isolément ( à plus forte raison d’organisations communistes fédérées ou inféodées au parti communiste de la métropole… L’impasse où nous sommes aujourd’hui aux Antilles, malgré nos succès électoraux me paraît trancher la question».
Césaire exprimait là une idée très souvent reprise par les intellectuels tiers-mondistes, à savoir que dans les pays sous développés, la faiblesse numérique de la classe ouvrière ne lui permet pas de jouer un rôle politique révolutionnaire. Ils concluaient qu’une révolution socialiste y était impossible et qu’il fallait d’abord une révolution rassemblant toutes les classes contre l’impérialisme et le colonialisme et que ce n’est que lors d’une deuxième étape que la classe ouvrière pourrait diriger une révolution socialiste.
Cette prétendue théorie avait été déjà et depuis longtemps popularisée dans le mouvement stalinien par ses «théoriciens», par Staline lui-même, pour étouffer dans l’œuf par exemple la révolution ouvrière chinoise en 1927 et les révolutions ouvrières dans les pays sous développés. Pourtant l’exemple de la révolution ouvrière d’octobre 1917 avait bien prouvé qu’une classe ouvrière extrêmement minoritaire par rapport à la paysannerie pouvait prendre la tête de la révolution démocratique et établir son pouvoir avec l’alliance des paysans pauvres.
Césaire déclarait encore dans sa «lettre»:
«En tout cas, il est constant que notre lutte, la lutte des peuples coloniaux contre le colonialisme, la lutte des peuples de couleur contre le racisme est beaucoup plus complexe- que dis-je – d’une toute autre nature que la lutte de l’ouvrier français contre le capitalisme français et ne saurait en aucune manière être considérée comme une partie, un fragment de cette lutte».
Pour les communistes révolutionnaires, dans les peuples de couleur comme dans les peuples des nations dominantes on retrouve les mêmes classes sociales : la bourgeoise - qu’elle soit «nationale» ou «inféodée à l’impérialisme»- la petite bourgeoise et le prolétariat, même «infime». Et, soit dit en passant, la classe ouvrière des pays du Tiers-monde, depuis 50 ans est de moins en moins «infime». On assiste au contraire à une prolétarisation croissante dans les pays du Tiers-monde depuis la lettre à Thorez, il y a cinquante ans.
Et que dire par exemple de la classe ouvrière noire des USA ? Minorité opprimée s’il en est. Ce prolétariat noir est placé au cœur du plus grand pays capitaliste du monde et donc à même de jouer dans l’avenir un rôle révolutionnaire majeur. Que dire de la classe ouvrière d’Afrique du sud, le pays le plus industrialisé d’Afrique noire ?
La classe ouvrière des pays sous développés, et la classe ouvrière noire constituent bien une fraction du prolétariat mondial, même dans les pays faiblement industrialisés. En quoi la lutte des travailleurs noirs serait-elle d’une «toute autre nature que celle de l’ouvrier français contre le capitalisme»? Elle peut être plus ou moins spécifique selon les cas mais absolument de «même nature» c'est-à-dire s’opposant aux capitalistes et à leur société. Et cela même si cette lutte s’oppose aussi à l’oppression impérialiste, au colonialisme et au racisme. Ces derniers traits, conséquence de l’oppression capitaliste mondiale peuvent être un puissant levain pour l’action révolutionnaire. Aux communistes ensuite de diriger les explosions sociales qu’ils engendrent périodiquement vers une lutte de classe et de les lier aux luttes de la classe ouvrière internationale. L’évolution du capitalisme lui même en facilite l’action par l’immigration généralisée dans les pays industrialisés et la mixité raciale de plus en plus importante qu’elle favorise.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Jacquemart » 18 Avr 2008, 09:08

a écrit :C'est ce que les tenants du marxiste "pur et dur" n'ont jamais compris en ne tenant pas compte de ce fait purement humain et qui n'a rien à voir avec la lutte des classes : la bourde d'Arlette en 2002 en est un exemple parfait !!!

Euh, c'est trop demander que de savoir de quoi on parle, là ? Parce que franchement, jusque là, ça ressemble à un grand n'importe quoi de quelqu'un qui n'a lui, jamais rien compris au marxisme pur, impur, dur et mou.
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Message par Matrok » 18 Avr 2008, 09:59

[quote=" (la chambre bleue @ vendredi 18 avril 2008 à 08:39"]
C'est ce que les tenants du marxiste "pur et dur" n'ont jamais compris en ne tenant pas compte de ce fait purement humain et qui n'a rien à voir avec la lutte des classes : la bourde d'Arlette en 2002 en est un exemple parfait !!!!

La discrimination et ses effets pervers n'est toujours pas suffisament bien identifiée et défendue et comprise par les caciques adeptes du "grand soir", c'est un fait et tant que ces "grands défenseurs" de la cause humaine ne l'auront pas compris, ils pourront continuer à réver à la révolution comme certains adeptes de sectes rèvent à l'apocalypse !!!
Bon, ça n'a plus grand-chose à voir avec Aimé Césaire, mais j'aimerais bien que tu t'expliques là dessus. Parce que c'est pas clair...

Je résume ce que j'ai compris : Tu viens reprocher à Arlette précisément de ne pas avoir appellé à voter Chirac face à Le Pen au deuxième tour des élections présidentielles de 2002. Et tu expliques cette "bourde" en disant que c'est parce que c'est une marxiste dogmatique et que c'est ça qui l'a empêché de voir le racisme à l'œuvre dans la société et donc d'en tirer la conséquence immédiate, à savoir y résister par tous les moyens, "dans la rue et dans les urnes" comme d'autres ont pu le dire...

Si c'est bien en gros ce que tu penses, je pense que tu te trompes gravement. Sur deux points : d'abord les militants LO pourraient être encore plus dogmatiques et bornés, ça ne les empêcherait pas de voir les discriminations et de lutter contre elles ! Rien qu'un exemple : à ma connaissance, ils ne sont pas nombreux les politiques qui ont toujours soutenu les luttes des sans-papiers. Et puis pour revenir à 2002, reprocher à Arlette de ne pas avoir cédé au cirque médiatique présentant Le Pen comme un danger imminent est tout à son honneur : Le Pen n'avait aucune chance d'être élu au second tour, rien que les voix de la droite suffisaient largement à lui faire barrage. Dans ces conditions pourquoi aurait-on du donner une consigne de voter pour le type qui se plaignait du bruit et de l'odeur des immigrés ? On a bien vu depuis le résultat de ce formidable barrage républicain contre le fascisme : ce résultat s'appelle Sarkozy. Oh certes ce n'est pas le fascisme : c'est juste l'application du programme de Le Pen dans de nombreux domaines. Et avec la bénediction de cette droite qu'on aurait dû présenter alors comme le rempart contre Le Pen... Quelle blague !
Matrok
 
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Message par Jacquemart » 18 Avr 2008, 11:32

a écrit :Un appel au boycott des urnes, un grand mouvement d'opposition qui se solderait par 50%, voire plus, d'abstention et qui aurait démystifié cette mascarade

En 2002, on avait fait 5% et on s'est fait cracher à la gueule par tout le monde pour avoir osé ne pas appeler à voter Chirac. Et maintenant, LCB vient nous dire que si on l'avait dit plus fort, on aurait entraîné 50% de la population derrière nous. Je préfère en rire. Surtout qu'après, c'est nous les dogmatiques coupés de la réalité. :sygus:

Franchement, pour ma part, je trouve difficile de répondre patiemment quand on nous assène de telle puérilités - qui plus est, sur un ton passablement donneur de leçons.
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