Page 1 sur 1

Message Publié : 06 Oct 2008, 08:23
par Groza
A l'exemple de la BNP qui en profite pour racheter Fortis, combien d'autres banques vont racheter leurs concurrents ? En mettant à terre les plus faibles des entreprises, la crise va encore renforcer les monopoles et leur domination sur la société.



(LesEchos a écrit :BNP Paribas reprend les activités belges et luxembourgeoises de Fortis[ 06/10/08  - 08H33   - actualisé à 08:33:00  ]


La banque française a conclu hier soir la reprise des activités belges, luxembourgeoises et internationales de Fortis, valorisées à 14,5 milliards d'euros. Les Etats belge et luxembourgeois resteront toutefois actionnaires de leur réseau de banque de détail respectif. 

AFP
BNP Paribas sera bientôt la première banque de détail en Belgique. Le français a en effet conclu hier soir la reprise des activités belges, luxembourgeoises et internationales de Fortis, valorisées à 14,5 milliards d'euros. Elle va ainsi mettre la main sur un réseau de quelque 1.458 agences et plus de 3 millions de clients, devenant la première banque européenne par les dépôts.

Un nouveau chapitre s'est en effet ouvert ce week-end dans le feuilleton du sauvetage de la banque belgo-néerlandaise Fortis. Alors que les Etats belge, néerlandais et luxembourgeois avaient accepté en début de semaine dernière de prendre 49% du capital de la banque en échange d'une injection de 11,2 milliards d'euros, des solutions nationales se sont dessinées au cours des trois derniers jours. Contre toute attente, l'Etat néerlandais a ainsi annoncé vendredi offrir 16,8 milliards d'euros pour reprendre la totalité des activités de Fortis aux Pays-Bas, provoquant l'ouverture de discussions sur les deux autres entités.

Techniquement, Fortis sera d'abord nationalisé à 100%, puis revendu à BNP Paribas. Selon le montage conclu hier soir, le français va reprendre 100% des activités d'assurance mais une partie seulement des activités de banque de détail. Le groupe dirigé par Baudouin Prot va ainsi acquérir auprès de l'Etat belge 75% de Fortis Bank, et 16% de Fortis Bank Luxembourg auprès des autorités du Grand-Duché - portant à 67% sa part dans la société. Ils apporteraient leur garantie sur les actifs repris par BNP Paribas. Le français, qui met la main sur des actifs plus importants que ceux des Pays-Bas, financera l'acquisition en actions. Les Etats belge et luxembourgeois deviendront donc mécaniquement actionnaires du français à hauteur de, respectivement, 11,6% et 1,1%, et obtiendront deux administrateurs au conseil.

L'opération serait relutive "dès la première année" pour BNP Paribas, affirme un communiqué, et générerait même des fonds propres supplémentaires. "Le rapprochement devrait générer des synergies annuelles de coûts d'environ 500 millions d'euros, soit 8,5% de la base de coûts, totalement dégagées d'ici à 2011. Les coûts de restructuration sont estimés à 750 millions d'euros approximativement", précise encore le groupe. La finalisation de l'opération "est attendue pour la fin de l'année ou au premier trimestre 2009".

Des surprises possibles
BNP Paribas avait déjà tenté de mettre la main sur Fortis la semaine dernière avant que la solution de la nationalisation ne soit adoptée, notamment sous la pression des Pays-Bas. Sentant le vent tourner, le directeur général, Baudouin Prot, et le directeur général délégué, Jean-Laurent Bonnafé, s'étaient rendus à Bruxelles dès jeudi et la banque a tenu un conseil d'administration vendredi.

Parallèlement, les Pays-Bas ont donc racheté l'intégralité de l'entité néerlandaise de Fortis vendredi pour 16,8 milliards d'euros. Le ministre des Finances a expliqué que la banque avait connu de graves problèmes de liquidités ces derniers jours du fait notamment de retraits de dépôts par des particuliers et de l'impossibilité de se refinancer sur le marché interbancaire. Les activités de banque de détail et d'assurance sont donc nationalisées mais aussi, ironie de l'histoire, celles héritées d'ABN AMRO. Renaissant de ses cendres, cette entité fusionnée va devenir le premier groupe bancaire du royaume avec un effectif de 45.000 personnes et un réseau comptant 720 agences. Le gouvernement a payé un prix représentant dix fois le bénéfice 2008 et huit fois celui de 2007.

Néanmoins, la situation financière de Fortis Nederland pourrait réserver certaines surprises. "La Banque nationale de Belgique a dû accorder 45 milliards d'euros de facilités de crédit ces derniers jours pour maintenir les activités néerlandaise", a déclaré Yves Leterme en dévoilant l'accord avec les Pays-Bas. Les activités auront néanmoins vocation à être revendues au secteur privé quand les circonstances le permettront.

Parallèlement, l'assureur chinois Ping An a fait savoir hier qu'il passerait une dépréciation de 15,7 milliards de yuans (2,3 milliards de dollars) liée à son investissement dans Fortis.



ELSA CONESA ET DIDIER BURG (À AMSTERDAM)