La révolte gronde en Tunisie

Dans le monde...

Message par abounouwas » 17 Oct 2011, 14:47

a écrit :En Tunisie, l'irrésistible ascension d'Ennahda
LEMONDE | 17.10.11 | 13h26  •  Mis à jour le 17.10.11 | 14h01


L'épicier de la cité Ezzouhour est catégorique : "Ce sont les seuls à venir ici", affirme-t-il en désignant la maison des jeunes de ce quartier populaire de Sousse, ville côtière à 140 km de Tunis, où Ennahda s'apprête, samedi 15 octobre, à tenir une réunion publique. La deuxième en moins de trois heures pour Hamadi Jebali, le secrétaire général du parti islamiste, tête de liste dans la région, qui enchaîne celle-ci après une autre rencontre, dans un autre quartier populaire, cité Erriadh. Favori des premières élections libres de Tunisie, le 23 octobre, pour la future Assemblée constituante, Ennahda est sûr de sa victoire.

"On joue seul sur le terrain, ça me gêne", ironise le candidat. A Sousse, le rituel est le même. Rien d'ostentatoire : une cour en plein air, une petite animation musicale, une modeste estrade, dont s'empresse de descendre, micro en main, M. Jebali pour s'adresser de plain-pied à son auditoire. "Il faut qu'on soit tous au même niveau." Un discours simple, ensuite, pour rassurer : "On n'obligera personne à porter le voile." Un rappel du passé, enfin, pour Ennahda, victime de la répression féroce de l'ancien régime du président Zine El-Abidine Ben Ali, interdit encore il y a à peine quelques mois, et qui surfe aujourd'hui sur son martyrologe.

Hamadi Jebali a lui-même passé plus de seize ans en prison, dont dix à l'isolement. "Nous avons coupé la tête de la dictature, mais elle peut revenir, il faut changer les mentalités, lance-t-il. La démocratie sera une construction sociale, politique et culturelle que nous allons bâtir graduellement."

La notoriété d'Ennahda, parmi les 110 partis que compte aujourd'hui la Tunisie, est, de loin, la plus forte. Et, sur le terrain, ses militants disciplinés, qui se recrutent notamment dans le milieu enseignant, mènent un travail de fourmi. "Nous sommes le premier parti de Tunisie", a déjà annoncé son chef spirituel Rachid Ghannouchi, revenu, après la révolution tunisienne, de son exil londonien. Un mouvement, plutôt qu'un parti, préfèrent dire les militants.

Dans certaines régions, Ennahda espère dépasser les 50 % de voix. "20 % à 25 %, ce sont les envies des autres pour nous", ironise Walid Bennani, revenu lui aussi d'un long exil en Belgique, aujourd'hui tête de liste dans le gouvernorat de Kasserine, au sud-ouest, et qui mise dans cette région sur un score supérieur à 60 %. Mais à l'approche du vote, Ennahda multiplie les mises en garde. "L'expérience nous ayant laissé un peu sceptiques, prévient son secrétaire général, nous n'accepterons plus les trucages."

L'épisode Nessma TV, cible de violences d'extrémistes après la diffusion du film français Persepolis, de la réalisatrice d'origine iranienne Marjane Satrapi, est analysé comme une tentative de déstabilisation supplémentaire. "Nessma a voulu provoquer les gens, pour dire ensuite que les islamistes sont des intégristes et ne respectent pas la liberté d'opinion", assure Naoufel Aouf, un assureur de Sousse, militant depuis 1989. "Nous en avons la preuve", ajoute-t-il, en montrant son téléphone portable : "Le 7 octobre, des employeurs d'hôtel, notamment, ont envoyé des SMS à leurs salariés pour leur dire : "Ce soir, sur Nessma, film à ne pas manquer.""

Tout en condamnant les violences, Ennahda ne prend pas pour autant ses distances avec les salafistes : "Ils ne nous gênent pas vraiment, commente M. Jebali. Nous partons du principe qu'il faut de la place pour tout le monde. La première solution, c'est celle de Ben Ali : remplir les prisons, une fois de plus ; ou bien, il faut jouer encore plus de démocratie, de liberté, et je suis sûr que la société tunisienne va converger vers le centre."

Autre sujet de préoccupation d'Ennahda : déminer les craintes sur un éventuel retour en arrière pour les femmes tunisiennes, protégées depuis cinquante-cinq ans par un code du statut personnel - qui interdit notamment la polygamie et impose l'accord des deux époux pour le mariage - inégalé dans le monde arabe. Pour cela, Ennahda a accepté sans rechigner la parité des listes, une première dans le monde arabe, là encore, et même au-delà.

A Haidra, aux confins de la Tunisie, à quelques kilomètres seulement de la frontière algérienne, Khira Sghairi, 56 ans, tailleur tilleul et léger voile crème, s'agace de ce débat : "L'émancipation des femmes, c'est le dernier de mes soucis, nous avons tous nos droits, nous sommes libres, souligne cette institutrice, candidate en deuxième position sur la liste locale. Venez plutôt voir dans nos campagnes, vous allez découvrir beaucoup d'insuffisance, la pauvreté, la maladie, les enfants qui désertent l'école..."


Ici, bien peu d'autres partis peuvent se targuer d'attirer 300 personnes dans une salle. "Ennahda ne parle pas de religion, mais de lutte des classes", note Slim Mayerzi, pédiatre à Tunis, membre d'un parti concurrent, Ettakatol (socialistes). "Les gens votent pour eux parce qu'ils sont déçus : les riches sont toujours riches, et les pauvres encore plus pauvres", soupire-t-il, sans contester l'avance prise par le parti islamiste.

Conscient des difficultés économiques de la Tunisie, Ennahda ne veut cependant pas du pouvoir tout seul, et appelle à la formation d'un gouvernement d'"unité nationale". S'il est bien acquis pour le parti que le chef du gouvernement transitoire, le temps de rédiger la nouvelle Constitution, devra revenir à celui arrivé en tête le jour du vote, le futur président, tout comme les ministères de la défense, l'intérieur, la justice et les affaires étrangères, reviendraient, selon le schéma préparé, à des techniciens ou à des personnalités "neutres, chargées de réaliser un programme commun". Ennahda prépare déjà l'après-23 octobre.
Isabelle Mandraud
Article paru dans l'édition du 18.10.11


que font les soviets d'erou ? :rtfm:
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 21 Oct 2011, 19:35

aujourd'hui sur FC,
http://www.franceculture.fr/emission-le-ma...e-sociale-2011-
dans l'attente des soviets
abounouwas
 
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Message par luc marchauciel » 24 Oct 2011, 17:45

Il se trouve que le jour des élections en Tunisie, une copine du SU a posté cet article :

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?vi...ntent&Itemid=53

On s'attend à y trouver un point de vue très bien informé, puisque

a écrit :
Notre camarade Freddy Mathieu séjourne actuellement en Tunisie, un pays qu’il connaît bien et dont il suit de près l’actualité depuis que le dictateur Ben Ali a « dégagé ». Ancien responsable syndical, Freddy s’intéresse particulièrement aux évolutions des mouvements sociaux et des courants politiques qui les traversent.


Outre que l'on y découvre un nouveau concept assez paradoxal, celui de "contre-révolution démocratique" [qui doit servir à préparer le retour sur terre après les fantasmes sur le processus de "révolution permanente" en cours en Tunisie], on y lit, à quelques heures du scrutin, cette explicatin de l'appele au boycoot lancé par les homologues locaux du NPA, la LGO [qui n'a pas eu le droit de se présenter... étrange révolution que celle qui bannit les révolutionnaires]:

a écrit :
les masses populaires n’accordent aucun intérêt à ces élections


Donc, quelques heures plus tard, près de 90% des tunisiens se rendaient aux urnes.....

Et près de 40% votaient pour un parti islamiste, phénomène étrange dans le cadre d'un processus de révolution permanente.
luc marchauciel
 
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Message par Vania » 24 Oct 2011, 21:24

Pour le score définitif de ces élections, et celui en particulier des islamistes, peut-être il vaut mieux attendre encore.

Le Monde parle de 30%, El Watan de 25%.

http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011...#ens_id=1585247

http://www.elwatan.com/depeches/tunisie-le...-144685_167.php

Comme tu le dis, Luc, pour ce qui est de ceux qui voient une vraie révolution, voire des soviets en Tunisie, que cela soit 25 ou 40%, non seulement l'extrême droite religieuse réalise un carton, mais surtout, les révolutionnaires sont absents.
Vania
 
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Message par manitas » 24 Oct 2011, 23:11

(luc marchauciel @ lundi 24 octobre 2011 à 18:45 a écrit :Outre que l'on y découvre un nouveau concept assez paradoxal, celui de "contre-révolution démocratique" [qui doit servir à préparer le retour sur terre après les fantasmes sur le processus de "révolution permanente" en cours en Tunisie], on y lit, à quelques heures du scrutin, cette explicatin de  l'appele au boycoot lancé par les homologues locaux du NPA, la LGO [qui n'a pas eu le droit de se présenter... étrange révolution que celle qui bannit les révolutionnaires]

Je trouve Luc que tu vas un peu vite en besogne, et surtout que tu es un poil moqueur. Cela ne me semble pas juste.

Je ne sais pas ce que signifie la "contre-révolution démocratique" mais si ça signifie profiter des élections pour s'appuyer sur les couches les plus arriérées de la population... ça existe depuis 160 ans.

Le problème de l'article est peut-être plus qu'il n'explique pas en quoi consiste cette "contre-révolution démocratique". Mais ce moquer du caractère paradoxal de l'expression... bof. L'expression "parti ouvrier bourgeois" est encore plus paradoxale, cela n'a pas empêché Engels ou Lénine de l'utiliser! Donc ce qui compte c'est le fond.

Quant à "l'étrange révolution que celle qui bannit les révolutionnaires", malheureusement c'est arrivé trop souvent dans l'histoire du mouvement ouvrier. Et au final c'est la révolution elle-même qui a été bannie.

Bon effectivement dire que:
a écrit :les masses populaires n’accordent aucun intérêt à ces élections


semble un peu à côté de la plaque vu la participation aux élections. Peut-être une façon de prendre ses désirs pour des réalités, une vraie maladie à l'extrême-gauche. Il n'empêche que je préfère largement ces désirs à d'autres, qui voient là le triomphe de la "révolution démocratique" (...moins paradoxal!?).

Je ne connais pas la LGO. Je me doute qu'ils militent dans des conditions difficiles, et cela force le respect. Visiblement ils ont les boules de voir que la révolution finit dans les urnes. Eh bien ils ont raison. Le reste, qu'ils s'emballent ou pas, qu'est-ce qu'ils représentent réellement et du coup quels moyens ont ils de comprendre la situation, etc. je n'en sais rien.

Quant à la révolution permanente, il me semble qu'il s'agit plus d'une théorie de la révolution que d'un qualificatif désignant un certain type de processus. A l'ère impérialiste, il y aurait des processus de révolution permanente et des processus de révolution non-permanente? Il ne me semble pas.

Bizarre les révolutions qui se terminent (mal) par un triomphe des islamistes? Ben, je sais pas, l'Iran... Bon, il n'y avait pas de soviets, juste des conseils d'ouvriers...

Tout ça pour dire qu'entre se moquer, rigoler et discuter sérieusement des problèmes politiques il faut choisir. Pour chaque catégorie, il y a un certain type de sujets de discussion, un vocabulaire approprié, etc. Et quand on mélange tout ça sans faire attention, on finit par raconter des bêtises.

Moi je pense qu'il y a bien eu en Tunisie une situation révolutionnaire, le problème est bien "quelle politique pour les prolétaires là-bas?".

D'ailleurs LO a bien discuté de ce problème, dans un article que j'ai trouvé très juste:
Après Ben Ali, Moubarak menacé de tomber : Quelle politique pour les classes exploitées ?. Et aussi dans d'autres articles et éditos. Puis ça s'est fait beaucoup plus discret, on est passé du "toast de Londres" dans la LO à "il est stupide de parler de révolution" (dans ce cas il est tout aussi stupide de mettre le "toast de Londres" dans la LO! Parce que un texte sur l'indépendance politique de la classe ouvrière, si elle n'a pas tant que ça de possibilités d'intervention propre...). Pourquoi, je ne sais pas, mais j'espère juste que ce n'est pas cela qui inspire tes moqueries!

Alors oui, ça semble bien être le reflux de la vague en Tunisie. Aucune raison de s'en réjouir (sur le mode "on vous l'avait bien dit!"), et encore moins de faire des vannes. C'est pas marrant, et c'est peut-être plutôt le moment de discuter de façon politique de ces évènements, d'en tirer des leçons (qui sont un peu tout le temps les mêmes, mais bon c'est comme ça).

L'hystérie gauchiste révèle souvent une piètre conception des discussions entre militants révolutionnaires. La moquerie, le mépris, c'est l'autre pendant, et ce n'est pas plus juste.










Ca m'a irrité.
manitas
 
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Message par Vania » 28 Oct 2011, 18:20

De nouvelles manifestations à Sidi Bouzid, dénonçant les résultats des élections, ont pris pour cible la mairie, mais aussi les locaux du parti Ennahda, le parti islamiste arrivé en tête des élections. Cet Hechmi Hamdi est un homme d'affaire anglo-tunisien, qui dirige une chaîne de télévision, ainsi qu'une autre organisation islamiste, concurrente d'Ennahda. (sur cet homme d'affaire, lien wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hechmi_Hamdi)

a écrit :Tunisie : violences à Sidi Bouzid après les élections

La ville berceau de la révolution tunisienne est le théâtre de heurts depuis l'annonce du résultat des élections de l'Assemblée constituante. Alors que l'on croyait à un retour au calme, les manifestations ont repris. Vendredi, Rached Ghannouchi a appelé au calme.

Depuis l'annonce jeudi soir des résultats complets des élections pour l'Assemblée constituante, Sidi Bouzid au centre de la Tunisie est une nouvelle fois sujette à la violence. Les habitants de la ville, point de départ de la révolution de jasmin, n'ont pas apprécié qu'Al Aaridha Chaabia, le parti de Hechmi Hamdi, ait été éliminé du scrutin.

Ses résultats ont en effet été invalidés dans six circonscriptions, dont celle de Sidi Bouzid. Hamdi est soupçonné de ne pas avoir respecté les règles électorales sur le financement des partis et d'avoir acheté des votes. Face à ce traitement et aux accusations dont il est l'objet, le leader du mouvement, riche homme d'affaires originaire de Sidi Bouzid mais résidant à Londres, a choisi de se retirer des élections.

Vendredi, les forces de sécurité tunisiennes ont été contraintes de tirer en l'air et de faire usage de gaz lacrymogène pour tenter de disperser la foule des manifestants qui tentaient d'attaquer les bureaux du gouvernement régional. Dans la nuit, déjà, des protestataires avaient incendié les bureaux du maire de Sidi Bouzid qui auraient été, selon l'Agence de presse tunisienne (TAP) la cible d'«actes de destruction et de pillage». Face à la dégradation de la situation, les autorités ont décrété un couvre-feu nocturne de 19 heures à 5 heures (20h00 à 06h00 gmt).

Les locaux d'Ennahda pris pour cible

Cette mesure tend à assurer la protection des personnes et des biens publics et privés, a précisé à l'Associated Press le porte-parole du ministère de l'Intérieur Hichem Meddeb notant qu'une voiture a été incendiée devant la sous-préfecture et trois magasins saccagés.

Les locaux d'Ennahda, le parti vainqueur de l'élection, ont également été pris pour cible. Près de 2000 jeunes en ont brisé les fenêtres. Ils ont également incendié des pneus dans la rue principale. Des témoins ont rapporté que le siège du mouvement islamiste à Regueb, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Sidi Bouzid, a été visé par un coup de feu.

Rached Ghannouchi, qui a annoncé qu'un gouvernement serait nommé «d'ici dix jours», a appelé vendredi «au calme et à la préservation des biens publics». Le chef du mouvement Ennahda a affirmé voir dans les troubles «la main du RCD (le parti de Ben Ali, ndlr) dissous».


Le lien vers l'article : http://www.lefigaro.fr/international/2011/...s-elections.php

Un autre article sur le même sujet : http://fr.news.yahoo.com/tunisie-victoire-...-083345293.html
Il semble que telles manifestations soient aussi survenues dans plusieurs autres villes du sud-tunisien.
Vania
 
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Message par barber » 29 Oct 2011, 00:16

Deux choses.

Pour commencer, la participation aux élections était "annoncée" de 90% Deux jours plus tard, la "commission indépendante" (ISIE) revoyait les chiffres à la baisse (70%).

En août, malgré une rallonge de 15 jours, il n'y a pas eu foule pour s'inscrire sur les listes électorales (55% à tout casser du corps électoral potentiel).

Les masses tunisiennes sont allées voter sans grand enthousiasme parce qu'elles avaient d'autres revendications et qu'elles ont cherché à les défendre, pendant des mois, sur le terrain de la grève. A LO, vous allez leur reprocher ça?

Au pied du mur, et parce que ça a été permis, il y a eu logiquement plus de participants que prévu.

Ils ont cherché, avant tout, à voter "dégage", et c'est ce qui explique que les partis associés aux gouvernements provisoires et la liste la plus notoirement issue du RCD ("L'initiative" de Kamel Morjane) aient obtenu des résultats très en-deçà de ceux que les sondages annonçaient.

Ensuite, ce sont des listes et organisations populistes et petites-bourgeoises qui ressortent des urnes. Comment s'en étonner? Il y avait un immense vide politique, les tunisiens se sont retrouvés avec 260 listes différentes. Ce sont ceux qui avaient des financements conséquents qui se sont imposés.

C'est un fait également, que les petites organisations d'extrême-gauche "marxistes léninistes" n'ont pas du tout profité de l'afflux électoral. Le PCOT a 3 élus, le Watad ("patriotes démocrates": un nom pas très rock'n'roll, mais c'est eux qui animent la principale fraction d'opposition dans l'UGTT) en a 2. M'est avis qu'ils paient les pots cassés de leur politique depuis des mois. Ils se sont jetés sur ces élections octroyées par Essebsi comme la misère sur le monde - et sont passés à côté d'échéance plus immédiates de la lutte des classes. Le PCOT y a laissé une bonne partie du prestige acquis en janvier.

Les ex-staliniens d'Ettajdid conduisaient un "Pôle Démocratique Moderniste" avec divers machins petits-bourgeois: ils ont 5 élus, pas vraiment dans les circonscriptions ouvrières cependant.

Les tunisiens sont allés voter... comme vont voter les exploités de tous les pays où ils ont ce droit: sans illusion. Ils cherchent à s'exprimer avec des listes dont ils savent qu'elles ne les représentent pas vraiment. Ils ont voté "dégage" avant de voter Ennahda. Ca fait des mois que les soutiens d'Essebsi et les ex-RCD agitent l'épouvantail de l'islamisme pour se maintenir au pouvoir et ça a finalement versé de l'eau au moulin de ce courant. Bientôt Ennahda se révèlera pour ce qu'il est: un ramassis de marionnettes dont Paris tire les fils.

C'est un fait que les travailleurs tunisiens n'ont pas de parti à eux pour les représenter. Faut-il pour autant déduire... d'une élection qu'il ne s'est rien passé en Tunisie? Allons bon...
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Message par Jacquemart » 29 Oct 2011, 06:57

a écrit :Les masses tunisiennes sont allées voter sans grand enthousiasme parce qu'elles avaient d'autres revendications et qu'elles ont cherché à les défendre, pendant des mois, sur le terrain de la grève. A LO, vous allez leur reprocher ça?

:sygus:
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Message par Koceila » 30 Oct 2011, 13:05

Quote Manitas:

a écrit :L'hystérie gauchiste révèle souvent une piètre conception des discussions entre militants révolutionnaires. La moquerie, le mépris, c'est l'autre pendant, et ce n'est pas plus juste.


C'est pour cette raison que je n'intervient pratiquement plus sur ce forum!
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Message par barber » 30 Oct 2011, 20:37

Vous savez quoi?

Après vérif, il n'y aurait eu au final que 4 millions de votants à peu près à ces élections.

Ennahda totalise 1.6 millions de voix.

C'est pas un raz-de-marée...
barber
 
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