La révolte gronde en Tunisie

Dans le monde...

Message par Matrok » 09 Jan 2011, 19:55

Il y a déjà un fil consacré à ce qui se passe en ce moment en Algérie, mais je m'étonne qu'il n'y ait rien sur ce qui se passe en Tunisie... Le 17 décembre dernier, un jeune diplômé chômeur de 26 ans, Mohamed Bouazizi, s’est immolé par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid. Ce geste a déclenché une vague de manifestations, d'abord pacifiques, puis d'autres suicides en public, et puis des émeutes, à travers tout le pays, depuis bientôt trois semaines...
Matrok
 
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Message par Matrok » 09 Jan 2011, 20:20

Un article de Libération de mercredi dernier...
(Libération @ Monde 05/01/2011 à 00h00 (mise à jour à 13h03) a écrit :
Tunisie, la colère est dans la rue
Par CHRISTOPHE AYAD

Que se passe-t-il en Tunisie ? Pas encore une révolution, mais plus qu’une révolte. Cela fait deux semaines et demi que le pays couve comme un volcan en phase de réveil. Le président Ben Ali, qui règne d’une main de fer depuis 1987, a cru y mettre fin par un discours télévisé de père (Fouettard) de famille, dans lequel il a expliqué comprendre les manifestants mais ne plus tolérer de troubles. Deux ministres et trois gouverneurs ont été débarqués pour l’exemple. Mais, rien n’y fait. La protestation se poursuit : avocats, enseignants, lycéens prennent le relais un peu partout, comme un feu de prairie qui s’éteint ici pour reprendre là. Hier, la police a violemment dispersé des centaines de lycéens à Tala, dans l’ouest du pays, rassemblés pour une marche de solidarité.

Tout a commencé le vendredi 17 décembre. Mohamed Bouazizi, un diplômé chômeur de 26 ans, tente de mettre fin à ses jours en s’aspergeant d’essence et en craquant une allumette sur la place principale de Sidi Bouzid (centre), juste devant la préfecture. Il entend protester contre la confiscation de sa marchandise par des agents municipaux et, plus généralement, contre une vie de misère : à quoi bon faire des études, si c’est pour vendre des légumes au marché. Le lendemain, des dizaines, puis des centaines de jeunes participent à un sit-in devant le siège du gouverneur. Lequel les fait chasser par la police à coups de gaz lacrymogènes et de matraques. La ville s’enflamme, rapidement imitée par d’autres bourgades de la région. La répression alimente les manifestations. Le 22 décembre, un autre jeune, Houcine Neji, se suicide sous les yeux de la foule, à Menzel Bouzaiane, en s’accrochant à une ligne haute tension : «Je ne veux plus de la misère et du chômage», crie-t-il à la foule. La bourgade entre en convulsions. Les manifestants incendient trois voitures de police, les bureaux du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir), un poste de la garde nationale et un train marchandises… Le 24, la police tire à balles réelles et tue un manifestant, Mohamed Ammari, 18 ans, touché en pleine poitrine. Légitime défense plaide la police. Un deuxième manifestant, Chawki Hidri, grièvement blessé, décède le 1er janvier.

Black-out. Puis, le mouvement prend une tournure nationale. Des chômeurs diplômés manifestent le samedi 25 et le dimanche 26 décembre, au centre de Tunis, sur la place Mohamed-Ali. Des rassemblements de solidarité essaiment dans le pays : Bizerte, Sfax, Kairouan, Meknessi, Regueb, Souk Jedid, Ben Gardane, Medenine, Siliana, Sousse etc. L’UGTT, la centrale syndicale dont la direction est acquise au gouvernement, se déchire. La Tunisie «de l’intérieur», loin des côtes, du tourisme et des investissements, n’est pas la seule touchée par cette vague de colère. A Paris, la diaspora manifeste devant l’ambassade de Tunisie. Un rassemblement est prévu demain à 18 heures, Fontaine des Innocents, à Paris.

Sur place, les journalistes Zouheir Makhlouf et Moez El-Bey sont violemment empêchés de travailler, ce dernier étant même tabassé en direct lors d’une émission de radio le 24 décembre. Un black-out quasi total de l’information est organisé ; même les agences de presse internationales présentes à Tunis n’accèdent aux informations qu’avec la plus grande difficulté. L’essentiel de la mobilisation - surtout celle des lycéens - passe par Facebook, dernier espace du Net que le pouvoir n’a pas encore verrouillé. Dans la région de Sidi Bouzid, plusieurs localités sont placées sous couvre-feu et l’armée est mobilisée. A Menzel Bouzaiane, les blessés ne peuvent pas être transportés, les habitants ont du mal à s’approvisionner et les écoles servent à loger les renforts de police.

Le 28 décembre, ce sont deux avocats qui sont arrêtés à l’issue d’une journée de solidarité de la profession - les membres du barreau ont tous porté, ce jour-là, un brassard rouge. Mes Abderraouf Ayadi et Choukri Belaïd ont été relâchés après une nuit au poste, le premier ayant été, au passage, violemment molesté. Des journalistes à Tunis, des enseignants à Bizerte ont aussi mené des actions symboliques. Si aucun chiffre n’est disponible sur le nombre d’arrestations ces trois dernières semaines, plusieurs cas de torture ont été confirmés, notamment un militant du PDP (opposition de gauche) à Sidi Bouzid.

Déconnexion. La répression ne suffisant pas, Zine el-Abidine Ben Ali sort de son silence le 28 au soir. Dans une rare et solennelle allocution pour un homme qui n’aime pas s’exprimer ni agir sous la pression, il dit comprendre «les circonstances et les facteurs psychologiques» de la révolte des chômeurs. C’est pour mieux recourir aux vieilles recettes : Ben Ali dénonce «l’instrumentalisation politique de certaines parties» et l’influence de chaînes étrangères. «L’usage de la violence dans les rues par une minorité d’extrémistes contre les intérêts de leur pays n’est pas acceptable», met-il en garde. D’autant, explique-t-il, qu’elle va décourager touristes et investisseurs.

Le remaniement gouvernemental, annoncé dans la foulée, donne la mesure de la déconnexion du régime avec les attentes de la société : le principal changement consiste en effet à remplacer… le ministre de la Communication, Oussama Romdhani, par son homologue de la Jeunesse et des Sports. Le titulaire des Affaires religieuses change aussi, remplacé par un proche du gendre du Président, Sakher el-Materi, cité comme un dauphin potentiel. Trois gouverneurs, dont celui de Sidi Bouzid, sont limogés. Tout ça pour ça : comme si les événements des jours passés relevaient d’un problème de communication.

Laminée par deux décennies de répression, l’opposition politique tente, elle, tant bien que mal de suivre un mouvement qu’elle n’a ni vu venir ni pu organiser. Regroupées dans l’Alliance pour la citoyenneté et l’égalité, plusieurs formations de gauche ont réclamé des «solutions radicales» pour traiter cette «crise sociale grave, loin d’être conjoncturelle». En l’absence de cadre politique et syndical, il y a peu de chance que la révolte de Sidi Bouzid débouche sur un changement politique. En revanche, elle en dit long sur la fragilité du contrôle du parti-Etat au pouvoir, le RCD, qui revendique près d’un million d’adhérents, soit un Tunisien sur dix. Les services de sécurité, qui emploient 100 000 personnes (1 pour 100 habitants !), se sont montrés tout aussi impuissants. Les failles du système Ben Ali sont béantes, mais il n’y en a pas de rechange. Demain, une journée de grève nationale de solidarité est prévue. Un nouveau test pour le régime.
Matrok
 
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Message par luc marchauciel » 10 Jan 2011, 23:06

Sur Médiapart aujourd'hui :

a écrit :
Tunisie : une partie de l'armée refuse la répression
Par Pierre Puchot

C'est un tournant. Jamais, dans l'histoire de la Tunisie, le pays n'avait affronté une telle remise en cause du pouvoir du président Ben Ali ni une telle répression. Ce lundi, le pays ne parlait que de la répression menée par les forces de l'ordre tunisiennes depuis samedi soir autour de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest, à quelque kilomètres Sidi Bouzid, là où tout a commencé le 17 décembre, avec le suicide de Mohammed Bouazizi, jeune diplômé au chômage.

Alors que les manifestants continuent de descendre dans les rues aux quatre coins du pays, au moins 24 personnes sont mortes sous les balles des policiers dans les environs de Kasserine et de Regueb depuis samedi 8 janvier. Lundi, au moins quatre personnes ont trouvé la mort au cours des manifestations, dont le jeune Adel Sadaoui, selon plusieurs témoins et l'avocat Amar Jabali. Contacté par Mediapart à la mi-journée, Amar Jabali nous a fait le récit suivant : «À midi ce lundi, un cortège de plusieurs centaines de personnes, conduit par un collectif de 46 avocats grévistes dont je fais partie, se dirigeait vers le quartier populaire de Aïzou, encerclé par la police, et d'où sont issues les quatre victimes tuées par balles ce matin. Dispersée par les gaz lacrymogènes, la foule s'est ensuite scindée en petits groupes.» Rappelé une heure plus tard l'avocat a poursuivi son récit : «Vous entendez les tirs là ? Ce sont les policiers qui font feu. Les ambulances circulent sans arrêt. Nous nous sommes réfugiés devant le tribunal, mais j'ai égaré la moitié de mes confrères dans la bousculade. C'est l'insurrection ici, je n'ai jamais vu ça.» En fin de journée, toujours selon l'avocat, les rues de Kasserine se vidaient peu à peu, à mesure que les forces de police cédaient la place au déploiement des militaires. Depuis trois jours, tous les magasins, bureaux et représentations officielles demeurent hermétiquement clos.

Depuis le palais présidentiel, ce «climat insurrectionnel» de la région de Kasserine paraît sans doute bien lointain. Après une première intervention le 28 décembre, le président Ben Ali s'est une nouvelle fois adressé aux Tunisiens ce lundi à 16h : «La Tunisie n'est pas moins bien lotie que les autres Etats en matière de chômage, qui n'est pas seulement un problème tunisien, a-t-il expliqué. Il reste aux fauteurs de mensonges, aux terroristes, de cesser de fomenter des troubles contre la Tunisie, contre leur pays. Contre ces gens-là, ces groupes extrémistes, l'unique solution passe par la loi.» Outre «de nouveaux efforts pour le développement régional», et «la tenue d'un forum pour l'emploi le mois prochain, si Dieu veut», le président a appelé les partis à «consulter le peuple», et promet la création de «300.000 emplois» d'ici 2012, sans que l'on sache très bien comment le gouvernement compte s'y prendre, ni quels seront les moyens mis à sa disposition, en dehors de 3,5 milliards d'euros déjà promis dimanche par le porte-parole du gouvernement, dans un pays où plus de 55% des diplômés de l'université pointaient au chômage fin 2008.

En somme, une intervention présidentielle de 13 petites minutes, complètement déconnectée de la réalité du terrain. «Nous sommes atterrés, souffle Amar Jabali. Il a répété la même chose que le 28 décembre, il cherche à gagner un peu de temps, à diviser les manifestants, et nous promet toujours plus de violence. Il n'a même pas condamné les meurtres de manifestants !» Les avocats de Kasserine ont notamment voté ce lundi la reconduction de la grève, et manifesteront demain toute la journée devant le tribunal, entre 9h et 18h.

Lundi soir, les Tunisiens restaient encore sous le choc de la violence des dernières 48 heures, face à des policiers qui n'entendaient pas les laisser enterrer leurs morts en paix.



Selon les témoignages de membres de l'opposition locale recueillis par Mediapart, la police a fait feu dimanche sur les cortèges funéraires à Regueb et Kasserine, tuant notamment un enfant de 8 ans. Si bien qu'à Regueb, les habitants auraient demandé l'aide de... l'armée, pour les protéger des policiers.


Suite sur :

http://www.mediapart.fr/journal/internatio...e-la-repression
luc marchauciel
 
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Message par Zimer » 11 Jan 2011, 15:12

a écrit :Tunisie : Bruno Le Maire prend la défense de Ben Ali
LEMONDE.FR avec AFP | 11.01.11 |

Bruno Le Maire, le ministre français de l'agriculture, est le premier membre du gouvernement à réagir aux émeutes en Tunisie. "Avant de juger un gouvernement étranger, mieux vaut bien connaître la situation sur le terrain et savoir exactement pour quelles raisons telle ou telle décision a été prise", a-t-il déclaré, mardi 11 janvier, sur Canal + [29 minutes 16 secondes].

Le nombre de morts dans les émeutes s'élève à au moins trente-cinq, après les violences du week-end ayant eu lieu dans des localités du centre-ouest du pays, a indiqué mardi la présidente de la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH), Souhayr Belhassen.

"Je n'ai pas à qualifier le régime tunisien. Je suis français, je n'ai pas à juger de l'extérieur comme ça un gouvernement étranger", a ajouté Bruno Le Maire. "Le président Ben Ali est quelqu'un qui est souvent mal jugé" mais "il a fait beaucoup de choses. On peut critiquer après certains aspects, être toujours vigilant sur les droits de l'homme, mais c'est un pays qui a connu de vraies difficultés".

Certes rien de nouveau sous le soleil de l'Impérialisme Français et de son ami Ben Ali mais exposé aussi cyniquement c'est bien crapuleux quand même ...
Zimer
 
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Message par abounouwas » 11 Jan 2011, 22:46

une vidéo courte,
khobz u-ma
un slogan clair:
au pain et à l'eau,
[mais] pas de Ben Ali...

la jeunesse se bat
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 11 Jan 2011, 22:51

pris sur le même site,
nawaat,

a écrit :
January 11, 2011

Lettre ouverte à M. l'Ambassadeur de la Tunisie en France

Alors que la Tunisie est à feu et à sang depuis près d'un mois, faisant au moins
27 morts, selon la presse audiovisuelle française, tués par balles réelles de
la dictature, sans compter ceux qui se donnent la mort en s'immolant, ni ceux
qui ont perdu la vie suite à des graves blessures par balles  lors des
différentes manifestations, la presse française annonce ce matin du dimanche 09
janvier l'explosion d' un engin incendiaire jeté à l'aube devant le consulat de
Tunisie à Pantin dans la banlieue nord de Paris,  provoquant des dégâts minimes
et aucun blessé...

L'ambassadeur de la Tunisie en France a tout de suite réagi en criant au
terrorisme !!

Alors Monsieur, je vais vous dire pourquoi vous mentez ( et vous savez que vous
mentez) mais vous êtes en mission bien précise :discréditez la révolte légitime
des tunisiens qui secoue le pays depuis le 17 décembre 2010 et que rien n'a pu
arrêter... C'est  pour la première fois depuis les 23 ans de règne Benaliste,
que les tunisiens, toutes catégories confondues  se mobilisent pour dire à votre
patron et à son gouvernement de dégager....

Vous savez comme moi, que ni opposition politique ni syndicat n'est pour quelque
chose dans le déclenchement de cette révolte, bien que tous les ingrédients sont
réunis pour que cela explose....
Vous avez fait de notre pays un champ de ruine qui peste la mort de partout, une
société cassée qui étouffe en silence, des milliers de vies humaines  brisées
par les arrestations arbitraires, les procès iniques, la torture systématique,
la privation des moindres droits aux études, à l'emploi, à la santé, à la
circulation à la sortie des prisons....  la chasse à l'Homme organisée depuis
plus de deux décennies à l'encontre de l'opposition poitiique et le mouvement
associatif, les mises au pas de la Ligue Tunisienne de défense des droits
humains, l'association des magistrats, le syndicat autonome des journalistes, ,
le syndicat national des étudiants  et la liste est longue, sans oublier les
manoeuvres et  coups bas au sein des partis pour mettre en place les plus
dociles et les plus  fidèles.....

Mais le problème qui a affecté le plus les tunisiens et cela se manifeste par les
slogans scandés dans tout le pays de Bizerte à Ben Guerdane, c'est la corruption
qui bat son plein et que personne n'ignore, une corruption pratiquée à grande
échelle et même sur un plan international, qui des tunisiens peut oublier
l'affaire dite "Couscous Connexion" où le frère de Ben Ali a été reconnu
coupable de trafic international de drogue et condamné à dix ans de prison ferme
. ou les affaires  du yacht et des voitures de luxe  volés, affaires concoctées
par Imed et Kaïs Trabelsi ..... Alors que  nos jeunes, quand ils ne sont pas
pourchassés ou emprisonnés, avec ou sans  diplômes,  sont  destinés au chômage
et à la misère ....Des régions toutes entières sont abandonnées et leurs
populations sacrifiées.

C'est vrai que le chômage existe partout et secoue les plus grandes puissances
du monde et que notre pays ne fait pas l'exception, mais eux, non pas cette
famille de mafieux qui pille les richesses du pays depuis son arrivée au pouvoir
et même s'il peut en exister, la justice est là pour jouer son rôle et protéger
la société des criminels.... 

Mais revenons à ce fameux acte terroriste que vous prétendez : Vous ne pouvez
pas nier, ni vous ni vos prédécesseurs,  que  vos milices ont les bras longs en
France. Ils agressent les personnes, vandalisent les voitures, cambriolent les
bureaux .....et les exemples sont multiples, il suffit de demander à titre
d'exemple, à  M. Kamel JENDOUBI, ce qu'il a enduré de vos barbouzes.... Alors où
sont-ils pour vous épargner ces actes terroristes et assurer la protection des
établissements, sans compter la probable vigilance des services français  mises
en place à toute crise !   

Non, M. l'ambassadeur, le terrorisme, c'est ce qui se passe maintenant en
Tunisie, c'est la militarisation du pays et l'assassinat de nos enfants ....
Alors, conseil, partez avant qu'il ne soit trop tard, parce que votre heure a
sonné et  vos crimes ne seront plus impunis.

FATMA BOUAMAIED KSILA
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Message par abounouwas » 11 Jan 2011, 22:52

non au meurtre


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Message par louis panier » 13 Jan 2011, 00:33

- Le régime a fait emprisonner Hamma Hammami, le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT).

- Le ministère de l'intérieur tunisien a décrété un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue, qu'il justifie par des troubles dans 'certains quartiers'.

- Michelle Alliot Marie propose l'intervention de la police francaise si celles de Tunisie et d'Algérie ne suffisent pas :
a écrit :« Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type.
C'est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérie et Tunisie, ndlr], dans le cadre de nos coopérations, d'agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité. »


- Appel Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid - Tunisie

LE MASSACRE des CIVILS CONTINUE EN TUNISIE
DES DIZAINES DE Morts par Balles dans la région de Kasserine

JEUDI 13 JANVIER 2011 A 18H30 à Paris
MEETING A LA BOURSE DE TRAVAIL RUE DU CHÂTEAU D’EAU (métro République)

AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM -ATF- ATF Paris - ATMF - ATTAC - CAPJPO-EuroPalestine - CEDETIM - CFDA - CISA - CNT - Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier - Courant Nationaliste Progressiste - CORELSO - CPR - CRLDHT - DAL - Etoile Nord Africaine - Europe Écologie Les Verts - FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Écologique) - FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) - FSQP - FTCR - FMVJ-France ( Forum Marocain Vérité et Justice) - La pelle et la pioche - Les Alternatifs - LDH - Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE - LUTTE OUVRIÈRE - Manifeste des Libertés - Mouvement Nahdha - Mouvement Tajdid France - MRAP - NO-VOX - NPA - partenia 2000 - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - Le Parti Socialiste Unifié (Maroc) - Réseau Stop la Précarité - SOLIDAIRES - Solidarité Tunisienne - SORTIR DU COLONIALISME – SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF - UTIT - Voie Démocratique Maroc - Voix Libre
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Message par Wapi » 13 Jan 2011, 11:09

Deux épisodes de l'histoire des luttes ouvrières en tunisie, trouvées sur Ce site.. Le régime n'a jamais hésité à envoyer les militaires et à faire tirer sur les manifestants. Cela ne suffira peut-être pas cette fois-ci.
a écrit :

26 janvier 1978 : Déclenchement d'une grève générale en Tunisie

Rompant avec une entente qu'elle avait endossée, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) défie le gouvernement en déclenchant une grève générale. Des émeutes s'ensuivent dans tout le pays, entraînant la proclamation de l'état d'urgence. L'armée rétablira l'ordre au prix d'une forte répression.

Après une forte croissance économique entre 1970 et 1975, la Tunisie connaît un ralentissement. Il se précise alors que le gouvernement a adopté un processus de libéralisation de l'économie. Critique de cette politique, l'UGTT émerge comme la principale force d'opposition. À la suite du ralentissement économique, le chômage double, provoquant des manifestations d'étudiants et de travailleurs. Pour empêcher une crise, le gouvernement s'entend avec l'UGTT le 19 janvier 1977. Celle-ci s'engage à contrôler les ouvriers en retour d'une augmentation des salaires pendant six mois, chaque fois que les prix augmenteraient de 5%. Mais alors que le gouvernement perçoit l'entente comme un pacte honoraire, et non un contrat, le syndicat considère qu'il s'agit de garanties. Cette mésentente, jointe à la chute de l'économie, mène à une confrontation. En octobre 1977, les ouvriers de Ksar-Hellal déclenchent un arrêt de travail qui aboutit à un premier affrontement avec l'armée. Aux yeux du gouvernement, l'UGTT n'a pas tenu parole. La confrontation survient le 26 janvier alors que l'UGTT appelle à la grève générale. Des milliers de travailleurs et de jeunes, parfois des chômeurs, non affiliés à l'UGTT, descendent dans les rues. À Tunis, les manifestants envahissent le centre-ville et les quartiers huppés, établissant des barricades et vandalisant des édifices publics. L'état d'urgence est proclamé et, pour la première fois depuis l'indépendance, le gouvernement utilise l'armée contre les travailleurs. Elle tire sur les émeutiers, faisant au moins 200 morts et 100 blessés, et arrête le président de l'UGTT, Al Habib Ashour. En 1981, tous les dirigeants seront pardonnés. Le mythe de la stabilité tunisienne restera néanmoins ébranlé par ce conflit.



a écrit :29 décembre 1983 : Déclenchement des émeutes du pain en Tunisie

La décision du gouvernement tunisien d'augmenter de 100% le prix du pain et de la farine provoque un soulèvement populaire. Les émeutes inciteront les autorités à déclarer l'état d'urgence, puis à annuler les hausses décrétées.

À la fin de 1983, la baisse des prix du pétrole fait chuter les recettes de l'État tunisien, déjà aux prises avec une hausse des dépenses. Pour contrer l'augmentation de la dette, le Fonds monétaire international exige un plan d'austérité. Dans une situation difficile, le gouvernement décide de sabrer dans les subsides alimentaires, un système coûteux qui, en 1983, constitue 3,1% du Produit intérieur brut et 10% du budget de l'État. De plus, ce système favorise autant les classes nanties que les pauvres. Annoncée le 29 décembre 1983, la décision du gouvernement entraîne une hausse immédiate du prix du pain et de la farine. Cette hausse, la première en 15 ans, frappe directement les pauvres (20% des Tunisiens vivent dans des bidonvilles). Le Sud du pays, désertique et particulièrement pauvre, est témoin des premières émeutes qui s'étendent ensuite vers le Nord. Les émeutiers sont essentiellement des jeunes et des paysans pauvres, des travailleurs saisonniers ou des chômeurs. Ils sont appuyés par les étudiants qui déclenchent une grève de solidarité. Les policiers sont débordés et le président Habib Bourguiba proclame l'état d?urgence. L'armée intervient avec des blindés et rétablit l'ordre le 5 janvier. Le bilan : plus de 150 morts et des centaines de blessés. Le lendemain, Bourguiba annonce l'annulation de la hausse du prix du pain et de la farine. Mais l'image d'une Tunisie stable est ébranlée. Une semaine plus tard, le président renvoie le ministre de l'Intérieur, Idriss Guigah, blâmé pour sa gestion des troubles. Cette crise met d'ailleurs en évidence la lutte pour le pouvoir entre ce dernier et le premier ministre Mohamed Mzali, successeur pressenti de Bourguiba. Mzali sera pour sa part renvoyé à l'été 1986 et remplacé par Ben Ali.
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Message par Kéox » 14 Jan 2011, 00:12

L'intervention de Nathalie Arthaud au meeting de solidarité est mise en ligne sur le site de LO =D>
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