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Message par Wapi » 31 Jan 2011, 19:48

D'après l'AFP :

a écrit :Soudan: mort d'un étudiant blessé dimanche lors de manifestations

(AFP) – Il y a 7 heures

KHARTOUM — Un étudiant frappé par des policiers dimanche lors de manifestations anti-gouvernementales à Khartoum est décédé des suites de ses blessures dans la nuit à l'hôpital d'Omdurman, près de la capitale soudanaise, a-t-on appris lundi auprès de manifestants.
"Mohammed Abdulrahman, de l'université d'Ahlia, est décédé la nuit dernière à l'hôpital d'Omdurman, des suites de ses blessures après avoir été frappé par la police lors des manifestations", a indiqué un manifestant à l'AFP sous couvert d'anonymat.
"Ce matin (lundi) l'université d'Ahlia et l'université islamique d'Omdurman ont été fermées sur décision du gouvernement", a indiqué ce militant.
Les manifestants avaient répondu à un appel lancé par un groupe du "30 janvier" via Facebook. Le groupe demandait à la jeunesse soudanaise de descendre dans la rue pour participer à des rassemblements antigouvernementaux pacifiques.
Ce groupe, qui comptait lundi environ 17.000 membres, a qualifié sur sa page l'étudiant décédé de "martyr", le comparant à un autre étudiant tué en octobre 1964 lors d'un soulèvement populaire qui avait renversé le régime militaire au pouvoir.
"Al-Gorashy a été un martyr pour nous. Et tu es notre martyr à présent, Mohammed Abdulrahman", est-il écrit en lettres rouge.
Les manifestations se sont déroulées dimanche en présence d'un très fort déploiement policier en différents endroits de Khartoum et de sa ville jumelle Omdurman, ainsi qu'à Obeid, à environ 600 km à l'ouest de la capitale.
Au moins 64 personnes ont été arrêtées à la suite de heurts, et un nombre indéterminé de personnes ont été blessées.
A Omdurman, un millier de manifestants ont scandé des slogans contre le président Omar el-Béchir et jeté des pierre contre la police anti-émeute qui a riposté à coups de bâton et de gaz lacrymogène.
Par ailleurs, lundi, au lendemain de ces manifestations, la distribution de deux journaux indépendants a été bloquée, ont indiqué leurs éditeurs.
"Des officiers de la sécurité sont arrivés chez les imprimeurs à 02H00 (23H00 GMT) et ordonné aux équipes de ne pas distribuer notre journal", a indiqué Annour Ahmed Annour, rédacteur en chef du quotidien Al-Sahafa.
Fayez al-Sillik, rédacteur en chef adjoint d'Ajras al-Hurriya, considéré comme proche du mouvement des ex-rebelles du Sud-Soudan, le SPLM, a indiqué que son journal avait également été interdit de distribution après l'intervention d'officiers de sécurité.
"Ils sont venus à l'imprimerie à 23H00 (20H00 GMT) et ont lu toutes les pages du journal. Ils sont revenus trois heures plus tard, ont pris un certain nombre d'exemplaires et ont dit +personne ne peut distribuer ce journal avant notre retour+, mais ils ne sont pas revenus", a-t-il indiqué.
Rabie Abdul Ati, un important responsable du Congrès national, le parti du président soudanais Omar el-Béchir, a indiqué à l'AFP qu'il ne s'agissait pas à son avis d'"une affaire politique".
"La convention de la presse mentionne (...) ce qui peut être publié et ce qui ne peut pas l'être, ce qui sera considéré comme étant contre la sécurité nationale, et ce qui sera considéré comme étant du domaine de la liberté de la presse", s'est-il contenté d'expliquer.

Copyright © 2011 AFP.




Sur le site de France 24

a écrit :31/01/2011 / SOUDAN


Les Soudanais essayent tant bien que mal de se mobiliser contre le pouvoir


Inspirés par les exemples tunisien et égyptien, les Soudanais tentent de porter leurs revendications dans la rue. Les manifestations qui se sont déroulées, via Facebook et Twitter, dimanche à Khartoum, la capitale, ont toutefois été rapidement réprimées par la police.

On est bien sûr très loin de la vague de contestation que connaît l’Égypte. Une personne a toutefois trouvé la mort lors des manifestations à Khartoum et à Omdourman, ville proche de la capitale.

CONTRIBUTEURS

Mohamed Abdelrahman

"Il nous faut poursuivre la mobilisation jusqu’à faire sortir tous les Soudanais dans la rue"

Mohamed Abdelrahman, 21 ans, fait des études d’ingénieur à l’université de Khartoum.


L’appel à manifester a été principalement lancé sur Facebook  et Twitter [#Sudanjan30 et #Jan30]. C’est moins dangereux que de haranguer les gens à la sortie des mosquées. Cette initiative a été menée par les étudiants de Khartoum. Depuis de nombreuses années, ce sont les étudiants qui protestent au Soudan. Notre proverbe ici c’est "Nous, les étudiants, on peut faire un malheur". Car les partis d’opposition font partie du paysage politique depuis des années et ils ne font rien bouger, les gens ne leur font plus confiance.

La manifestation a démarré à 11 heures [heures locales] sur l’avenue Al-Qasr. Nous n’étions pas très nombreux, entre 150 et 200 personnes. Les gens avaient peur de descendre dans la rue par crainte de la répression policière. Évidemment, la police nous attendait, notamment beaucoup d'officiers en civil. Ils ont dispersé la manifestation à coups de matraques et de bombes lacrymogènes et ont procédé à des dizaines d’arrestations [ce journal publie la liste des étudiants arrêtés].

Comme dans les autres pays arabes, nous demandons plus de liberté d’expression et nous protestons contre l’augmentation des prix. Nous dénonçons également la décision prise en décembre dernier par le gouvernement d’augmenter le prix du blé (+30%) et du sucre. Nous exigeons aussi la démission du gouvernement d’Omar El-Béchir.

Évidemment, les récents événements en Tunisie et ce qui se passe actuellement en Égypte nous encouragent à sortir manifester. Mais il y a aussi des raisons liées à la situation locale : le référendum sur le Sud-Soudan nous a donné l’impression que le gouvernement cherchait à diviser le pays.

Ce qui s’est passé dimanche n’est qu’un début et on espère que la mobilisation va grossir. Un nouvel appel a été lancé pour le mardi 1er février. Cette fois, il n’y aura pas que des étudiants. Il nous faut poursuivre la mobilisation jusqu’à faire sortir tous les Soudanais dans la rue. "


Plus que jamais (enfin depuis fort longtemps), on ressent en ce moment le manque politique d'une Internationale Communiste digne de ce nom. Espérons au moins que la période qui s'ouvre avec ces mobilisations nous permette de parler davantage de politique autour de nous.
Wapi
 
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Message par titi » 31 Jan 2011, 21:24

et espérons aussi qu'une partie de la jeunesse arabe de ces pays se posera la question que tu poses : il manque une internationale communiste, comment la construire ?
titi
 
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Inscription : 21 Juin 2003, 17:09


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