
CITATION La France étudie "l'extension de sa présence" en Côte d'Ivoire
La ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, a déclaré, samedi 27 septembre, que les graves incidents de Bouaké, dans le centre de la Côte d'Ivoire, qui ont fait 23 morts et 37 blessés vendredi, allaient amener la France à "réfléchir sur l'utilité de l'extension" de la présence française dans ce pays.
Interrogée sur France Inter sur un possible déploiement de forces françaises dans l'ensemble du nord du pays, la ministre a répondu : "Pour l'instant, nous n'en sommes pas là". "Pour que nous nous déployions sur l'ensemble du nord, au-delà de la zone de confiance, il faut qu'il y ait un accord des différentes parties, et aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait le cas", a-t-elle ajouté. Outre le gouvernement ivoirien, ces parties sont les Forces nouvelles (ex-forces rebelles) et la Miceci (forces de paix ouest-africaine), a-t-elle dit.
Les incidents de Bouaké, a précisé la ministre, sont "une tentative de cambriolage de la Banque centrale par des groupes incontrôlés de rebelles et une partie de la population tentée par cet argent". Depuis jeudi matin et jusqu'à vendredi soir, des échanges de tirs ont impliqué des éléments armés de l'ex-rébellion, à la suite d'une tentative de braquage d'une succursale de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Bouaké, le quartier général des Forces nouvelles.
Les heurts entre membres de l'ex-rébellion ivoirienne ont fait au moins 23 morts et 37 blessés, tous des combattants touchés par des balles, a déclaré à l'AFP samedi le Dr Karim Kouyaté, responsable adjoint du bureau de santé des Forces Nouvelles. "Les blessés sont essentiellement légers, mais tous sont des militaires", a ajouté le docteur Kouyaté.
Cette version contredit celle du porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki Konaté, qui a affirmé plus tôt que "la majorité des victimes sont des civils (...) du fait de la bousculade dans la banque même alors qu'ils tentaient de ramasser des billets ainsi que dans l'opération de sécurisation de la banque". M. Konaté avait fixé le bilan "entre 20 et 25 morts et trois blessés graves".
Les troupes françaises ont interdit samedi l'accès à la banque, ont déclaré des témoins. Selon ces habitants, des véhicules blindés français ont pénétré en ville samedi matin et bouclé les abords de la succursale. Le lieutenant-colonel Georges Peillon, porte-parole de l'armée française, a déclaré que les troupes françaises, cantonnées juste à l'extérieur de la ville, avaient bouclé la zone et que des renforts seraient peut-être envoyés.
"Ils sont à présent positionnés autour de la banque, mais, en consultation avec les Forces nouvelles, nous n'avons pas exclu d'élargir la zone", a-t-il ajouté. "La banque est désormais sécurisée par les troupes françaises et par nos propres forces. Tout est très calme", a pour sa part déclaré à Reuters par téléphone de Bouaké Guillaume Soro, chef politique de la rébellion nordiste et ministre de la communication du "gouvernement de consensus national". "Il y a environ 23 morts - 21 du côté des voleurs et nous avons perdu deux de nos soldats", a-t-il ajouté.
Des témoins ont déclaré que des civils et des combattants rebelles faisaient partie des pillards qui tentaient de s'emparer du contenu des coffres que des cambrioleurs avaient ouvert jeudi à l'aide d'explosifs. L'établissement avait été attaqué une première fois mercredi. M. Soro a déclaré qu'il ne pouvait pas dire avec certitude qui était impliqué dans les pillages.
Les boutiques et les marchés sont restés fermés samedi matin à Bouaké et les rues étaient presque vides, empruntées seulement par des 4 x 4 remplis de combattants rebelles armés, ont raconté des témoins. Un couvre-feu avait été instauré vendredi par les rebelles.
La situation demeure confuse dans le pays, premier exportateur mondial de cacao, où le retrait mardi des rebelles du gouvernement d'union nationale a jeté des doutes sur la solidité de la paix issue des accords passés en début d'année à Marcoussis, dans la région parisienne.
Avec AFP et Reuters
Le Monde 27/09/2003
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La ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, a déclaré, samedi 27 septembre, que les graves incidents de Bouaké, dans le centre de la Côte d'Ivoire, qui ont fait 23 morts et 37 blessés vendredi, allaient amener la France à "réfléchir sur l'utilité de l'extension" de la présence française dans ce pays.
Interrogée sur France Inter sur un possible déploiement de forces françaises dans l'ensemble du nord du pays, la ministre a répondu : "Pour l'instant, nous n'en sommes pas là". "Pour que nous nous déployions sur l'ensemble du nord, au-delà de la zone de confiance, il faut qu'il y ait un accord des différentes parties, et aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait le cas", a-t-elle ajouté. Outre le gouvernement ivoirien, ces parties sont les Forces nouvelles (ex-forces rebelles) et la Miceci (forces de paix ouest-africaine), a-t-elle dit.
Les incidents de Bouaké, a précisé la ministre, sont "une tentative de cambriolage de la Banque centrale par des groupes incontrôlés de rebelles et une partie de la population tentée par cet argent". Depuis jeudi matin et jusqu'à vendredi soir, des échanges de tirs ont impliqué des éléments armés de l'ex-rébellion, à la suite d'une tentative de braquage d'une succursale de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Bouaké, le quartier général des Forces nouvelles.
Les heurts entre membres de l'ex-rébellion ivoirienne ont fait au moins 23 morts et 37 blessés, tous des combattants touchés par des balles, a déclaré à l'AFP samedi le Dr Karim Kouyaté, responsable adjoint du bureau de santé des Forces Nouvelles. "Les blessés sont essentiellement légers, mais tous sont des militaires", a ajouté le docteur Kouyaté.
Cette version contredit celle du porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki Konaté, qui a affirmé plus tôt que "la majorité des victimes sont des civils (...) du fait de la bousculade dans la banque même alors qu'ils tentaient de ramasser des billets ainsi que dans l'opération de sécurisation de la banque". M. Konaté avait fixé le bilan "entre 20 et 25 morts et trois blessés graves".
Les troupes françaises ont interdit samedi l'accès à la banque, ont déclaré des témoins. Selon ces habitants, des véhicules blindés français ont pénétré en ville samedi matin et bouclé les abords de la succursale. Le lieutenant-colonel Georges Peillon, porte-parole de l'armée française, a déclaré que les troupes françaises, cantonnées juste à l'extérieur de la ville, avaient bouclé la zone et que des renforts seraient peut-être envoyés.
"Ils sont à présent positionnés autour de la banque, mais, en consultation avec les Forces nouvelles, nous n'avons pas exclu d'élargir la zone", a-t-il ajouté. "La banque est désormais sécurisée par les troupes françaises et par nos propres forces. Tout est très calme", a pour sa part déclaré à Reuters par téléphone de Bouaké Guillaume Soro, chef politique de la rébellion nordiste et ministre de la communication du "gouvernement de consensus national". "Il y a environ 23 morts - 21 du côté des voleurs et nous avons perdu deux de nos soldats", a-t-il ajouté.
Des témoins ont déclaré que des civils et des combattants rebelles faisaient partie des pillards qui tentaient de s'emparer du contenu des coffres que des cambrioleurs avaient ouvert jeudi à l'aide d'explosifs. L'établissement avait été attaqué une première fois mercredi. M. Soro a déclaré qu'il ne pouvait pas dire avec certitude qui était impliqué dans les pillages.
Les boutiques et les marchés sont restés fermés samedi matin à Bouaké et les rues étaient presque vides, empruntées seulement par des 4 x 4 remplis de combattants rebelles armés, ont raconté des témoins. Un couvre-feu avait été instauré vendredi par les rebelles.
La situation demeure confuse dans le pays, premier exportateur mondial de cacao, où le retrait mardi des rebelles du gouvernement d'union nationale a jeté des doutes sur la solidité de la paix issue des accords passés en début d'année à Marcoussis, dans la région parisienne.
Avec AFP et Reuters
Le Monde 27/09/2003
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