Espagne: le mouvement des "indignés"

Dans le monde...

Message par Antigone » 21 Mai 2011, 09:20

Images en direct 24h/24 de la Puerta del Sol:
http://www.ustream.tv/channel/motionlook


a écrit :Vent de révolte et bientot la tempête sociale face à l'Etat espagnol
Le Laboratoire - 20 mai 2011
http://lelaboratoire.over-blog.com/article...l-74264447.html


Le mouvement se renforce, l’État interdit les rassemblements


L’occupation de la place de la Puerta del Sol à Madrid est en passe de devenir le “centre”, au moins symbolique, du mouvement de contestation qui traverse l’État espagnol. Mais c’est aussi le lieu où le mouvement est le plus massif.

De leur côté, les médias, qui il y a encore 48 heures, traitaient par le silence ces manifestions et rassemblements, ont fait un spectaculaire virage à 180 degrés et en font maintenant des tonnes: c’est un assaut permanent sur la “spanish revolution”, la révolte des “indignés”, son expansion à travers tout le pays et même au-delà, multipliant les interviews, les reportages, les commentaires, accordant une place centrale – et même démesurée – à ce mouvement, tout cela en se polarisant essentiellement sur ce qui se passe au “kilomètre zéro” de l’État espagnol que les occupants ont rebaptisé depuis la veille “Place de la Solution”. Même les journaux télévisés ouvrent maintenant sur ce sujet, mettant la campagne électorale en second plan : il faut dire qu’il ne peuvent pas faire moins, la veille, le Washington Post en avait fait son titre principal de première page.

La décision prise dans la soirée par une instance juridique de l’État espagnol d’interdire tous les rassemblements samedi et dimanche prochain fait monter les enjeux d’un cran supplémentaire.


Appel à des manifestations interdites samedi

La journée du jeudi a été en grande partie concentrée sur l’attente de la décision de la Commission électorale centrale concernant la légalité et l’autorisation ou non des rassemblements en période électorale. A 23 heures, soit après 6 heures de réunion, par un vote de 5 voix contre 4, cette commission a déclaré illégale tout rassemblement samedi et dimance (entre le samedi 00 h et dimanche soir 24 h). Lorsque que la décision a été connue, des milliers de personnes ont repris le slogan « Nous ne bougerons pas ! » tandis que des centaines de nouvelles personnes arrivaient sur la place déjà pleine, faisant de cette soirée du 19 mai, le plus important rassemblement à jour.

Pendant ce temps, les occupants ont fait savoir qu’ils voulaient rester de manière permanente, et pas seulement jusqu’au 22 mai, jour des élections municipales et provinciales, comme ils l’avaient annoncé au début. Autre annonce : un appel à des manifestations pour la veille, jour dit de “réflexion” dans la tradition électorale espagnole et cela sans tenir compte de la décision de la Commission électorale et du caractère légal ou non des rassemblements.


Extension des protestations dans l’État espagnol et au delà

Si Madrid reste le lieu de la plus grande effervescence, la traînée de poudre se confirme dans le reste du pays. Dans la soirée du jeudi 19 mai, ce sont pas moins de 70 villes du pays qui connaissent des occupations de places publiques et des installations de campements permanents.

A Barcelone, toute la journée, des centaines de personnes sont passées, curieuses et souvent favorables au mouvement. Débats thématiques, réunions de commissions, prises de paroles… Le rassemblement de la fin de journée sur la Plaça de Catalunya a été trois à quatre fois plus massif que la veille et, maintenant, la partie centrale de la place est totalement occupée. Beaucoup de bruit, un concert de casseroles assourdissant et un slogan : « Si vous nous empêchez de rêver, nous vous empêcherons de dormir ».

A Valence, des journalistes locaux ont compté jusqu’à 7 à 8 000 personnes, contre 2000 la veille. La Place de la Mairie où ils se trouvent est rebaptisée “Place du 15 Mai”. A Grenade, les 400 du premier jour sont maintenant 3000. Un peu partout, les mêmes proportions dans la croissance de la participation aux rassemblements semblent se vérifier.

Des rassemblements ont été organisés dans une quinzaine de villes d’Europe, ainsi qu’aux Etats-Unis et à Buenos Aires… souvent à l’initiative d’étudiants en erasmus ou de citoyens espagnols résidents de ces pays. Rien qu’en Italie, une douzaine de rassemblements sont annoncés, mais là, c’est surtout à l’initiative de ceux et celles qui sont tentés par une « italian revolution ».



Et demain ? Passer outre aux interdictions de manifester

En fin de soirée, des informations contradictoires circulent. D’après certains médias du système, les “portes-parole” du mouvement ne confirment pas l’appel à manifester pour la journée du samedi, alors qu’ailleurs, sur l’Internet notamment, l’information est abondamment reprise depuis le milieu de l’après-midi.

Le maintien des occupations permanentes – c’est-à-dire la forme même qu’a prise la lutte – va être un enjeu central, à tous les niveaux. Dans le rapport de force avec les diverses institutions politiques du pouvoir d’État mais aussi dans ce qui se joue sur un autre terrain, tout aussi important, tout aussi politique. Les acampadas sont en train de devenir peu à peu des espaces de vie, où des milliers de personnes qui ont le temps, car elles ne travaillent pas ou si peu (officiellement, il y a dans ce pays 21% de chômeurs et 43,5% chez les moins de 30 ans), y passent une partie de la journée et de la nuit et sont en train de s’inventer une expérience vécue nouvelle et distincte : rencontres, jeux, prises de paroles, rires, actions théâtrales, rédactions de manifestes, de proclamations et d’affichettes, musique et chansons, début de mise en place d’activités collectives (cuisines/repas)… On sait que dans tous les mouvements, les rapports de force avec le capital et l’État se construisent aussi ici, dans les manières d’être, de se mélanger et de ne plus occuper les places assignées, dans les relations nouvelles qui se créent, et qui donnent des raisons supplémentaires de se battre.

L’interdiction des rassemblements à partir de minuit vendredi soir et cela jusqu’à dimanche minuit, va sans doute être l’enjeu majeur de la journée de vendredi. Déjà, des consignes circulent d’appeler encore plus de monde à descendre dans les rues, d’élargir et de renforcer les campements particulièrement pour la nuit prochaine afin de mettre en pratique une désobéissance civile collective et de rendre impossible l’application des interdictions. Dans le même temps, et puisque c’est à cause des élections que les rassemblements ont été interdits, les thématiques anti-électoralistes semblent devenir encore plus populaires : les pancartes du genre “Nos rêves ne tiennent pas dans vos urnes” et autres “Que se vayan todos” commencent à se multiplier.



A travers la décision d’interdire tous les rassemblements, se dessine un des cadres cruciaux du conflit à venir : celui entre la légalité (des décisions prises par l’État dit de droit) et la légitimité des droits du peuple et des citoyens (à se réunir et protester), avec à la clé cette double question qui n’est pas uniquement spéculative : le peuple peut, en manifestant, en se soulevant, parvenir à délégitimer l’État, mais jusqu’où l’État peut-il prétendre illégaliser le peuple sans tomber dans le comble de l’absurde ou le saut dans autre chose que l’alibi démocratique ? C’est autour de ce classique et irréductible conflit de pouvoir entre les deux instances contraires de la légitimité politique – qui est une caractéristique de la démocratie “représentative” et oligarchique d’État –, que l’on peut deviner sur quoi vont se nouer la confrontation et les enjeux de fond, en terme de contenus politiques et de stratégie, au cours des jours à venir.

A suivre…
Le 19 mai 2011 (vers 23 h)

Les occupant(e)s de la Puerta del Sol, après plusieurs heures de discussion, ont publié ce manifeste:

a écrit :Qui sommes-nous ?

Nous sommes des personnes qui sont venues de manière libre et volontaire, et après la manifestation avons décidé de nous réunir pour revendiquer la dignité et la conscience politique et sociale.
Nous ne représentons aucun parti ni aucune association.
Une vocation de changement nous unit.
Nous sommes ici par dignité et solidarité avec ceux qui ne peuvent pas l´être.


Pourquoi sommes-nous ici ?
Nous sommes ici car nous voulons une société nouvelle qui donne la priorité à la vie au-delà des intérêts économiques et politiques.
Nous plaidons pour un changement dans la société et la conscience sociale.
Démontrer que la société ne s´est pas endormie et que nous continuerons à lutter, pour ce que nous méritons, à travers la voie pacifique.
Nous soutenons nos compagnons arrêtés après la manifestation et nous demandons leur mise en liberté sans poursuite.
Nous voulons tout, nous le voulons maintenant, si tu es d´accord avec nous : UNIS-TOI A NOUS !
“Il vaut mieux prendre des risques et perdre que perdre sans avoir pris de risque”

De la politique sans politiciens ??? C'est comme faire du vélo sans bicyclette.

a écrit :Du Grupo Salvaje (Madrid):
De la politique sans politiciens. Tout le pouvoir aux assemblées !


Dimanche dernier, une constellation de personnes rebelles ont défilé derrière la banderole du Bloque Libertario y Autónomo qui disait : « Nous voulons tout. Nous le voulons maintenant. » Et là, défiant un Goliath qui se prétendait invincible, nous avons rencontré des gens de provenances diverses (communistes sans parti, anarchistes, personnes sans liens avec toutes lesparodies pourries du “faire de la politique” : les partis de gauche qui partout s’effondrent...), mais avec lesquels nous avons partagé la nécessité d’établir des espaces d’action et d’offensive communs contre l’ensemble du système politique et financier. Comme un virus, le slogan est rapidement apparu dans des manifestes et dans la presse et a même été attribué – bien sûr, à tort – à “Democracia Real Ya”. Nous avons vu aussi la banderole portée par des visages anonymes et inconnus de nous, quand à la hauteur de la Plaza de Callao une mise en application de l’habituel style policier était sur le point de commencer. Ces porteurs improvisés du slogan comprirent que le Bloque, c’est cela même, c’est quelque chose sans dirigeants ni service d’ordre. Le Bloque, c’est nous tous.

Il semble que ce qui s'est passé ce dimanche est arrivé il y a mille ans. Cet effet est toujours logique dans les moments de révolte, un saut du tigre, une colère passionnée qui en fin de compte se révèle.

Amis/ies, c’est vrai ... Nous voulons tout ! et plus encore.

Aujourd'hui, nous voyons le visage du Vieux Monde (partis, syndicats, flics, médias... tous terrifiés par les dimensions du Mouvement) et celui-ci est plus vieux que jamais. Après les événements de ces derniers jours et même de ces dernières heures, nous avons la certitude qu’il n'y a pas de retour en arrière possible. La présence des partis politiques a pratiquement disparu : réaliser que la liste des revendications initiales de “DemocraciaReal Ya” (par exemple la réduction des dépenses militaires ou le contrôle de l’absentéisme des politiciens...) a été dépassée par un mouvement qui, jusqu’ici, a démontré qu’il était un minimum ingouvernable, assembléiste et agile.

Nous jouons le tout pour le tout

Le Mouvement se débat entre le réformisme et l’anarchie. Nous n’avons pas peur de l’anarchie, ce qui nous terrifie, c'est que demain tout redevienne comme avant, la même vie sous contrôle, la même aliénation, le même Mafia. En ce sens, toute tentative de contrôler le Mouvement doit compter avec un refus frontal, parce que ce n’est que par leur propre dynamique et praxis, dans leur réalisation sur le terrain, que les rebelles peuvent gagner du terrain sur le Pouvoir. L’avenir de tout cela doit rester aussi ouvert que possible, comme une aventure imprévisible. Cette espèce de “chaos organisé” nous plait, mais nous avons maintenant la possibilité d’aller de l’avant ou de n’être rien, parce que “en arrière”, il ne nous reste que ce que nous connaissons déjà : le Vieux Monde.


A partir de maintenant, la seule chose qui puisse amplifier la protestation est de la généraliser. Pour y parvenir, nous avons établi des alliances avec d'autres groupes et secteurs sociaux. Le Mouvement doit chercher le conflit où il se trouve, en invitant à rejoindre la lutte les associations de victimes des expulsions de logements, les pompiers en lutte, les sans-papiers ou les collectifs de Cañada Real [immense bidonville au sud de Madrid], parmi beaucoup d’autres. Si la protestation se dresse contre tous domaines de la vie, la lutte doit s’ouvrir à tout le monde, parce que c’est dans ce métissage que se trouve la clé de sa survie et de son autodéfense.


Solidarité, tendresse et soutien aux détenus du 15M !
Tout le pouvoir aux assemblées !


Groupe Sauvage (Madrid) 18/05/2011


J'ignore quelle mesure ces documents sont représentatifs de ce que pensent les "indignés" de la Puerta del Sol...

Les manifestants de la Puerta del Sol ont installé, sur le modèle de la Place Tahir du Caire, une caméra panoramique qui permet de suivre en direct les évènements à cette adresse (il y a 10 secondes de pub au début):
http://www.soltv.tv/soltv/index.html

Le soir il y a du monde et de l'ambiance ! Les espagnols n'ont pas pour habitude de se coucher de bonne heure. Les messages twittés défilent à droite (mais c'est en espagnol, évidemment...). Le matin on se réveille avec les cris des hirondelles et le carillon sonne toutes les heures.

Des rassemblements Facebook sont prévus ce week-end sur quelques places emblématiques de plusieurs pays hispanophones à Buenos Aires, Mexico, Bogota, mais aussi à Birmingham, Bristol, Edimbourg en Grande-Bretagne, également à Bruxelles, Berlin, Vienne, Turin... Des étudiants espagnols se réuniront devant quelques ambassades d'Espagne.
Antigone
 
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Message par Matrok » 22 Mai 2011, 10:04

Les médias commencent à en parler un peu (dans le journal de France Inter ce matin...)
Matrok
 
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Message par luc marchauciel » 22 Mai 2011, 10:22

Faudra voir comment ça évoulue, mais le manifeste cité par Antigone est quand même d'un vide politique assez complet.
Cela va peut être s'enrichir au fur et à mesure, il faut l'espérer. Parce que les manifestants ne vont pas pouvoir en Espagne réclamer la chute du dictateur et des "élections libres" comme dans les pays arabes. Au bout d'un moment, il va falloir avoir des revendications concrètes au delà du ras le bol, à defaut d'un programme.
luc marchauciel
 
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Message par Matrok » 22 Mai 2011, 12:00

Un article de Libération :
(Libération @ Monde 21/05/2011 à 00h00 a écrit :L’Espagne entre vote et révolte
Récit - Le mouvement des Indignés s’étend alors que des élections locales ont lieu ce dimanche.

Par Cécile Thibaud - Intérim à Madrid


«Je ne suis pas antisystème, c’est le système qui est antimoi», «Vous sauvez les banques, vous volez les pauvres», «Politiques, c’est nous vos chefs, et nous sommes en train de vous virer». Depuis le début de la semaine, la place de la Puerta del Sol, au centre de Madrid, se réveille chaque jour décorée de nouveaux slogans, de propositions et de protestations griffonnés à la hâte, accrochés en guirlandes qui battent au vent. Echo de la succession d’assemblées et de débats qui s’est ouverte autour du campement de los indignados («les Indignés»).

Dans le sillage des quelques centaines de campeurs, viennent se greffer des milliers de sympathisants, qui alimentent un flux de parole continu. Au fil des échanges reviennent les mêmes dilemmes : voter ou non dimanche, lors du premier tour des élections municipales et régionales partielles ? Voter pour qui ? Et pourquoi, surtout ? «On n’a rien à choisir puisqu’ils ont tous le même programme de soumission économique», affirme Manuel, 38 ans, ingénieur textile au chômage depuis trois ans. «Mais il ne faut pas leur laisser le terrain, il faut aller voter dimanche et continuer nos mobilisations lundi», rétorque Sofia, secrétaire administrative dans une université madrilène.

Déclin. La dernière ligne droite avant les élections du week-end s’est révélée plus accidentée que prévu pour les partis. Depuis des mois, les sondages enregistrent le déclin du parti socialiste (PSOE) et les scrutins locaux de dimanche, première convocation aux urnes depuis le début de la crise, se profilent comme un vote sanction pour le gouvernement Zapatero, menacé par une forte abstention. Les 5 millions de chômeurs et le plan d’austérité drastique imposé par Bruxelles sous la pression des marchés ont démobilisé les électeurs de gauche. Les sondages annoncent un repli général des socialistes, menacés dans leurs fiefs : ils risquent de quitter la mairie de Barcelone, gouvernée par les socialistes depuis le début de la démocratie, mais aussi Séville. Ils pourraient aussi perdre le contrôle des îles Baléares ou de la Cantabrie, et même céder le pouvoir dans leurs bastions régionaux comme Castille-La Manche, tout un symbole… Pourtant, personne n’arrive à jauger l’impact réel du mouvement de protestation sur le vote de ce dimanche.

Les coordinateurs ne donnent pas de consigne : «Nous lançons un appel à la réflexion, nous ouvrons les débats et nous invitons la société à participer et à avoir voix au chapitre, insiste Eduardo, l’un des étudiants porte-parole du mouvement de la Puerta del Sol. Nous pensons que le droit de vote est libre et individuel.» Difficile de prévoir comment vont réagir les électeurs de gauche, électrisés par le mouvement qui, en quelques jours, a essaimé des rassemblements à travers une soixantaine de villes du pays.

Les mobilisations font mouche chez une frange de votants socialistes. «Ils ne participent pas forcément, mais viennent voir un peu, pour parler et exprimer leurs doutes, explique Jaime Pastor, professeur de sciences politiques de l’université à distance Uned. Ils ne se sentent pas représentés par ce gouvernement pour lequel ils avaient voté, ni par les syndicats, qui sont perçus comme des gestionnaires de la crise et signent des accords sociaux difficiles à accepter.» L’objectif des élus de gauche a été, depuis des semaines, d’endiguer les désertions en centrant leur campagne sur les enjeux locaux.

«Il ne s’agit pas d’arranger le monde, mais d’arranger ton monde» proclame un des slogans du PSOE pour les municipales. Le mouvement des Indignés de la Puerta del Sol vient perturber cette stratégie. Ce dont débattent les campeurs, c’est tout l’inverse : la globalisation et la démission des politiques face aux marchés financiers. Les partis ont observé avec prudence la montée en puissance des Indignés, en essayant d’en évaluer les conséquences. Du côté du PSOE, on marche sur des œufs, à commencer par Zapatero qui, dans une interview à la radio Cadena Ser, se reconnaît «le premier concerné» par les protestations des derniers jours. Les communistes de Izquierda Unida applaudissent pour leur part le mouvement, espérant canaliser les déçus du PSOE.

«Frustrations». A droite, le Parti populaire (PP) se frotte discrètement les mains de ces imbroglios au sein de la gauche, en essayant de ratisser au passage un vote de protestation : «Le gouvernement a généré beaucoup de frustrations et la meilleure réponse est d’aller voter pour pousser une alternative de gouvernement», affirme le député PP Carlos Floriano. Mais penser que le mouvement pourrait mécaniquement favoriser le PP en éparpillant le vote socialiste vers des petites formations ou bien en gonflant l’abstention et le vote blanc est une erreur, pour le politologue Fermin Bouza, professeur de sociologie à l’université Complutense de Madrid. «Ce pourrait même être l’inverse, estime-t-il. Il est aussi possible qu’une partie des électeurs socialistes démotivés, qui pensaient s’abstenir cette fois, aillent voter, parce qu’au fond, une des choses que nous dit ce mouvement, c’est que la politique est l’affaire de tous.»
Matrok
 
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Message par luc marchauciel » 23 Mai 2011, 09:04

Pour avoir des infos supplémentaires, un dossier sur le site de la LCR belge :
http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?vi...ntent&Itemid=53

Voic par exemple une interview d'un militant espagnol du SU :

a écrit :
« Plus rien ne sera comme avant » Entretien avec Miguel Romero, militant de la Gauche anticapitaliste (« Izquierda Anticapitalista », section de la IVe Internationale dans l’Etat espagnol) et rédacteur de la revue « Viento Sur ».

D’où vient cette extraordinaire mobilisation qui secoue l’Etat espagnol ?
Pour comprendre, il faut remonter à la grève générale du 29 septembre 2010, contre le projet de réforme des retraites. Par rapport à ce qu’on avait connu les années précédentes, la  grève avait été un succès. Un quart de la population environ y avait participé. Il faut savoir que le nombre de grèves a chuté ces dernières années dans l’Etat espagnol; il y a un dialogue permanent entre les syndicats et le patronat sur les salaires et toutes les autres questions. La grève marquait donc une remobilisation sociale.

Mais une offensive médiatique a immédiatement été déclenchée, présentant le mouvement comme un échec. Les directions syndicales ont été fortement impactées par cette campagne et la mobilisation est restée sans précédent. Il n’est pas sûr qu’un nouvelle appel  à la grève aurait été couronné de succès, mais il aurait lancé un message de détermination et de courage: « nous restons opposés au projet du gouvernement ». Au lieu de cela, les syndicats ont négocié  avec le gouvernement et accepté la réforme des retraites, moyennant quelques modifications mineures.

Le bilan est très lourd pour le monde du travail : les actifs de 40 -45 ans, lorsqu’ils seront à la retraite, toucheront une pension inférieure de 20% à la pension actuelle. Cet accord a semé la frustration mais aussi la passivité dans le mouvement ouvrier. Par contre, il a suscité la colère des jeunes qui s’étaient investis dans la grève, avaient été solidaires des piquets, etc. L’idée s’est répandue qu’il n’y a rien à attendre des syndicats majoritaires. Quant aux syndicats minoritaires, comme la CGT, ils ont peu de poids. Ils auraient la force pour devenir une référence, mais leur ligne sectaire les en empêche. Dans ce cas-ci, ils se sont contentés d’une déclaration. Les conditions étaient ainsi réunies pour qu’une initiative émerge de la jeunesse elle-même.

Quels secteurs de la jeunesse sont à la base du mouvement ?

Début 2011, on sentait une certaine tension dans les universités. Mais, au niveau de la gauche anticapitaliste, nous étions assez pessimistes. Nous notions surtout l’absence de perspectives : l’impasse sociale se prolongeait.  En mars, au Portugal, un appel « Jeunes précaires » était lancé sur internet et débouchait sur une extraordinaire manifestation de 250.000 personnes, à Lisbonne. La manifestation avait très peu de contenu politique : « Nous sommes humiliés » ; « Nous sommes la génération la plus formée et nous sommes au chômage  ou dans des boulots précaires ». Mais le nombre de manifestants était impressionnant.

Cet exemple a eu un effet immédiat dans les universités espagnoles, notamment à Madrid. Il faut savoir que le chômage frappe presque 20% de la population, soit 4,9 millions de personnes. Le chômage des moins de 25 ans est de 40,5%. La plupart des jeunes entre 20 et 30 ans survivent grâce à des petits boulots, avec 600 Euros par mois. Ils ne sont donc pas en situation d’avoir une vie indépendante de la famille.

C’est ainsi qu’une centaine d’étudiants ont formé le groupe « Jovenes sin futuro » (« Jeunes sans avenir »). La plateforme se décrivait comme une initiative de jeunes « Sin curro, sin casa, sin pension, sin miedo » (« Sans boulot, sans maison, sans pension, sans peur »). Le plus important  dans cette énumération est « sin miedo » (sans peur). J’ai interviewé ces jeunes à l’époque, pour "Viento Sur".  Ce sont des personnes intelligentes et modestes. Leur plateforme a appelé à une manifestation pour le 7 avril. On y attendait quelques centaines de personnes. Ils étaient 4.000 à 5.000.

Le succès de la manifestation du 7/4 a incité les organisateurs à convoquer une autre manifestation, pour le 15 mai. Entre-temps était apparu un autre groupe : « Democracia real ya » (« Une vraie démocratie, maintenant ! »). Sa plateforme était très faible politiquement. Sur le plan social, elle se prononçait contre le chômage, contre la dictature du marché, etc. Mais, sur le plan politique, elle se disait «  « ni de droite, ni de gauche ». Dans la gauche radicale, cette initiative est apparue comme très suspecte, car nous devons faire face aujourd’hui dans l’Etat espagnol à une droite très agressive. Par ailleurs, personne ne connaissait les initiateurs de ce groupe.

A l’origine, « Democracia real ya »  était exclusivement madrilène. Des appels étaient lancés aussi dans d’autres villes. Les rassemblements y étaient très modestes mais, à Madrid, la manifestation a rassemblé de 20.000 à 25.000 personnes. C’était un cortège très combattif et joyeux, très différent des manifestations traditionnelles, qui sont ennuyeuses. La manifestation se terminait à la Puerta del Sol, avec des discours très à gauche, très critiques du syndicat majoritaire, prononcés non par des jeunes mais par des personnalités, notamment Carlos Taibo – un professeur d’université, libertaire.

Il y a avait un petit groupe de black blocks dans la manifestation, comme c’est souvent le cas. Ils ont provoqué des incidents. Mais la répression a été très forte. Quatorze d’entre eux ont été arrêtés. Cela a entraîné une solidarité immédiate contre la police. C’est là qu’une série de gens, totalement inconnus, inorganisés, ont eu une idée géniale : organiser un campement sur place, jusqu’au lendemain, à la Puerta del Sol. L’initiative était très sympathique, même si elle pouvait sembler bizarre. Vingt ou trente personnes à peine sont restées sur place. Pourtant, l’initiative a fait boule de neige. Une première fois délogés de la place par la police, le 16 mai au matin, une centaine de personnes étaient présentes au tribunal. L’après-midi, quelques centaines, voire quelques milliers de gens se rassemblaient à la Puerta del Sol.

La sympathie dans la population était énorme. Les rassemblements tous les soirs à 20H grossissaient : 15.000, puis 20.000 personnes. Du coup, la campagne électorale était complètement escamotée. Des rassemblements étaient organisés dans plus de cent villes. Une ville comme Valence, qui est très à droite, a vu un rassemblement de 10.000 hier. On n’avait pas vu ça depuis très, très longtemps. Il y a eu récemment 15.000 manifestants à Barcelone, 30.000 à Madrid – tellement de monde que l’accès à la place n’est plus possible.

Le rassemblement de vendredi était interdit par la Junta electoral. Le Ministre de l’Intérieur devait donc donner l’ordre de disperser les gens. Mais ce n’était pas possible. Ce Ministre, Rubalcaba, est un politicien sans principe, mais intelligent. Il était proche de Felipe Gonzales et aurait été à la base des GAL (des groupes paramilitaires clandestins, coupables de nombreux assassinats de militants et sympathisants de l’organisation indépendantiste basque ETA, NDLR). Il a déclaré: « En réalité, la police a pour fonction de résoudre les problèmes, pas de les créer. Dissoudre une manifestation de 30.000 personnes, c’est créer un problème encore plus grand. La police doit intervenir seulement en cas de conflit. Or, il n’y a pas de conflit ». Rubalcaba a agi intelligemment tout en jouant sa carte personnelle, car il est candidat aux élections. Les gens craignaient une expulsion des manifestants après 24H. A 2H du matin, la police s’est retirée : ce fut une explosion de joie. Un autre fait à noter est qu’il y a eu des rassemblements de solidarité dans 538 villes au monde !

Qui sont les animateurs de ce mouvement ? Le contenu ce celui-ci est-il plus clair aujourd’hui ? Quel est le rôle des femmes ? Et celui des immigrés ?

La coordination compte environ 60 personnes. Leur âge varie entre 25 et 28 ans. Ce sont de jeunes diplômés avec une bonne qualification professionnelle, en chômage, précaires, subissant de mauvaises conditions de travail, sans expérience ni affiliation politiques. Il n’y a pas d’étudiants parmi eux. Dans les rassemblements, il y a fort peu de jeunes des quartiers populaires. Pour éviter de donner l’image d’un mouvement du centre ville, la coordination madrilène a décidé d’aller dorénavant dans ces quartiers. Quant au Manifeste, il est assez bon. Il se prononce pour la nationalisation des banques, la protection des chômeurs, etc. Il conteste aussi la loi électorale. C’est un programme de réformes démocratiques et sociales. L’écologie est présente, mais de façon marginale. Il n’y a pas de grande conscience anticapitaliste. Le slogan « a-a-a-anticapitalista » est souvent repris dans les manifestations, mais sans qu’il ait un grand contenu idéologique.

Le mouvement compte beaucoup de femmes, mais le mouvement féministe est absent et les revendications féministes absentes : il y a beaucoup d’affichettes qui font penser à mai 68, mais pas une seule sur une question féministe. C’est inquiétant. C’est peut-être un résultat du fait que le mouvement féministe en Espagne, depuis 30 ans, s’est replié sur des questions spécifiquement femmes.  Le mot « femme » est même absent du  Manifeste. La même chose vaut pour les jeunes immigrés : ils sont nombreux dans le mouvement, mais pas dans la coordination. Tous les porte-parole sont des autochtones. (D’après les dernières informations reçues via Miguel Romero, à partir de ce samedi, il y a une présence très significative de personnes d’origine immigrée, Marocains, Saharaouis et latino-américains à la Puerta del Sol, NDLR).

Comment vois-tu les perspectives du mouvement ?


Sauf surprise, les élections donneront une large victoire à la droite, qui va gagner de nombreuses régions et municipalités, et donc un échec du PSOE.  Il sera intéressant de voir les résultats d’Izquierda Unida. IU a tenté d’apparaître comme l’expression politique du mouvement. C’est très opportuniste, car IU est une gauche institutionnelle, et n’est pas anticapitaliste. Les sondages donnaient à IU de 6 à 8% des voix. S’ils ont plus que 8%, ce sera un effet du mouvement. IU a prévu une rencontre avec la direction du mouvement. Il y a là un certain danger. IU n’a aucune possibilité d’hégémoniser le mouvement, car ce n’est pas une organisation militante, qu’elle est sectaire et institutionnaliste. Mais le poids institutionnel peut apparaître comme intéressant à la direction du mouvement, qui peut croire ainsi disposer d’un  relais dans le parlement. Cela représenterait un risque pour l’indépendance et la radicalité de la mobilisation. Les syndicats aussi ont demandé une rencontre. En fait, le mouvement est devenu une référence politique pour tout le monde.

Une question qui va se poser sera : « Que faire du campement ? » Il faudra le lever, mais cela fera l’objet d’un débat, et d’autres initiatives doivent prendre le relais, notamment les initiatives en direction des quartiers populaires. Les médias diront « c’est fini » ; des sociologues le disent déjà. Il ne faudra pas les croire. Je suis peut-être trop optimiste, mais il me semble peu probable que le mouvement disparaisse. Il implique trop de monde, trop de jeunes, trop de gens qui pensent que c’est « mon mouvement », et qui veulent que « la lutte continue ».

Au Portugal, la grande manifestation des 250.000 est restée sans lendemain. Ici, l’originalité est celle d’un mouvement en période électorale, dont le slogan le plus populaire est « PSOE, PP, la misma mierda es » (PSOE, PP, c’est la même merde »), et qui devient une référence pour la majorité de la population.  L’enthousiasme est énorme. L’idée (juste) est que « plus rien ne sera comme avant », que tout sera mieux qu’avant. Pour notre courant (jeune, non sectaire, non doctrinaire, très lié aux mouvements sociaux), c’est une opportunité. Mais continuer sera difficile.

Une condition clé pour que le mouvement continue est qu’il s’élargisse en nouant des liens avec d’autres mouvements sociaux : mouvement des femmes, mouvement écologiste et, bien sûr, mouvement ouvrier. Cela demande une perspective à moyen terme, une accumulation de forces, et des impulsions venant de l’extérieur du mouvement. Nous avons eu une expérience négative en 2009, avec un mouvement très fort sur la question du logement : il n’a pas pu continuer par suite de dissensions internes provoquées par des sectaires. Des mouvements de ce type ne peuvent durer que s’ils sont unitaires.

Des impulsions sont-elles venues de secteurs syndicaux ?

Il n’y a pas de courant de gauche dans les grands syndicats et la CGT (petit syndicat aux positions radicales, d’inspiration libertaire, NDLR) est marginale. Il n’y a donc rien eu d’autre malheureusement que des déclarations des responsables en faveur du mouvement (ils ne pouvaient pas faire autrement). Il n’y a pas eu de communiqués de solidarité de la part de comités d’entreprises, d’entreprises en grève. Donc : mouvement tout à fait nouveau, sans lien avec les mobilisations existantes. (La CGT a émis plusieurs communiqué de soutien, ainsi que le syndicat CCOO de Catalogne. Dans les Asturies, les occupations se sont élargies des deux principales villes de la région, Oviedo et Gijon, aux petites villes du bassin minier, aux fortes traditions de luttes ouvrières, NDLR).

Quel est l’impact des révolutions arabes ? On note une certaine ressemblance dans les formes d’action…

Il y a certainement un écho des révolutions arabes du point de vue de l’occupation de l’espace public et des moyens de communication. Le courage des manifestants est aussi quelque chose qui a impressionné.  Mais attention : un camarade m’a parlé de « place Tahrir à Barcelone ». Il ne faut pas exagérer : il n’y a aucune comparaison du point de vue de la dureté de la lutte!

Comment agissez-vous en tant que militants anticapitalistes ?

Nous sommes présents dans les rassemblements, depuis le début. Auparavant, nous étions déjà présents dans « Jovenes sin futuro ». Par contre, nous étions totalement extérieurs à « Democracia real ya », comme tous les courants politiques d’ailleurs. Nous avons participé ensuite à la rédaction du Manifeste. Nous avons de très bons rapports avec le courant autonome non-sectaire, qui est très présent dans le mouvement. D’une façon générale, il faut être très prudent et réservé, notamment par rapport à l’auto-affirmation : drapeaux, autocollants, etc.

Propos recueillis par Daniel Tanuro, le 21 mai 2011

luc marchauciel
 
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Message par jeug » 25 Mai 2011, 11:47

Si ça pouvait prendre en France, et un peu partout en Europe, ça aurait de la gueule !
Et puis, avec ce qui se passe dans le monde Arabe, ça serait, du coup, un mouvement mondial.

(FranceInfo a écrit :Les "Indignés" d’Espagne essaiment (un peu) en France

La mobilisation est encore frémissante, mais des rassemblements ont eu lieu ces jours derniers à Paris, Lyon, Toulouse, Grenoble... Ce n’est pas encore la foule, comme sur la Puerta del Sol de Madrid, mais des mots d’ordre de mobilisation tournent pour le week-end prochain.
Chaque jour, un peu plus nombreux... Ce n’est pas encore franchement la foule des grands jours, mais le mouvement espagnol des "Indignés" commence à essaimer dans l’Hexagone. Ils sont des milliers, rassemblés nuit et jour à Madrid, sur la Puerta del Sol. A peine quelques centaines place de la Bastille, place Bellecour ou place du Capitole... Bref, les principales places de Paris, Lyon ou Toulouse.

Mobilisation balbutiante, donc. Mais qui commence à durer. Cela fait ainsi près d’une semaine que quelques dizaines de personnes sont rassemblées place de la Bastille, à Paris. Avec des slogans comme "Peuple de Paris, debout !" ou "Démocratie réelle !", en français, en anglais ou en espagnol, rien ne semble encore très organisé.
Un nouveau rassemblement est prévu dimanche après-midi.
jeug
 
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Message par Doctor No » 25 Mai 2011, 22:27

(jeug @ mercredi 25 mai 2011 à 12:47 a écrit : Si ça pouvait prendre en France, et un peu partout en Europe, ça aurait de la gueule !
Et puis, avec ce qui se passe dans le monde Arabe, ça serait, du coup, un mouvement mondial.

(FranceInfo a écrit :Les "Indignés" d’Espagne essaiment (un peu) en France

La mobilisation est encore frémissante, mais des rassemblements ont eu lieu ces jours derniers à Paris, Lyon, Toulouse, Grenoble... Ce n’est pas encore la foule, comme sur la Puerta del Sol de Madrid, mais des mots d’ordre de mobilisation tournent pour le week-end prochain.
Chaque jour, un peu plus nombreux... Ce n’est pas encore franchement la foule des grands jours, mais le mouvement espagnol des "Indignés" commence à essaimer dans l’Hexagone. Ils sont des milliers, rassemblés nuit et jour à Madrid, sur la Puerta del Sol. A peine quelques centaines place de la Bastille, place Bellecour ou place du Capitole... Bref, les principales places de Paris, Lyon ou Toulouse.

Mobilisation balbutiante, donc. Mais qui commence à durer. Cela fait ainsi près d’une semaine que quelques dizaines de personnes sont rassemblées place de la Bastille, à Paris. Avec des slogans comme "Peuple de Paris, debout !" ou "Démocratie réelle !", en français, en anglais ou en espagnol, rien ne semble encore très organisé.
Un nouveau rassemblement est prévu dimanche après-midi.

Mais tu ne vois pas que France Info, la radio UMP, tout ce qu'elle veut est de faire avorter le truc poussant les gauchistes devant?

Il n'y a pas de "contagion" autre que celle que les conditions locales mêmes génèrent.

Et les conditions locales attendront au moins jusqu'aux élections et un peu après. Sauf catastrophe (ou miracle) imprévisible.

La caractéristique principal de ce qui arrive en Espagne est qu'il s'agit d'un mouvement spontanée des masses pour leurs problèmes directes et qu'elles sont très méfiantes de toute récupération.

Si nous on tombe sur le piège et on fait ce dont quelques uns ont l'habitude de faire, ce sera un régal pour "la presse" de montrer des gauchistes appelant la révolution mondiale pour décourager l'hypersensibilité anti-politiciens de la masse.

Il va falloir marcher comme sur des œufs si mouvement il y en a. En tout cas un mouvement du style espagnol. Se faire tout petit au début et travailler dur pour gagner la confiance des gens.

Ca va être un mouvement mondial (c'est presque déjà), mais essayons que cela se fasse de manière à qu'on ne sorte pas marron. La crise est mondiale, mais cela ne signifie pas qu'ils faut faire à la n'importe comment. "Calma y tiza" (calme et craie= sérénité et planification) comme disent les espagnols.
Tout arrive et il y en a pour toute une période mais pas quand ce sont les adversaires qui le provoquent pour que cela foire.
Attendons patiemment que cela murisse bien, mieux vaut cela pour le moment si et on souffre des pousses d'urticaire, 'aider les espagnols, par exemple à diffuser leurs (meilleures) expériences, à préparer la suite possible (mais pas prématurée).
Doctor No
 
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Message par Gaby » 28 Mai 2011, 12:09

Gaby
 
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Message par Zelda » 28 Mai 2011, 12:47

Damned !!! Des flics qui agressent un handicapé en fauteuil ? Et c'est pas une photo truquée ? :swoon:
Zelda
 
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Message par Gaby » 29 Mai 2011, 10:41

Vidéo très impressionnante des affrontements sur la place de Catalogne. Les flics chargent, les manifestants reprennent la place. Je suis quand même surpris du faible nombre de flics : le gouvernement veut intimider, pas écraser. Pour l'instant.

http://www.20minutos.tv/video/K9UOsjqW-un-...enes-cojones/0/
Gaby
 
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